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10 - Les dépôts d'écoulements pyroclastiques de la vallée de la
Rivière Blanche (carrière Gouyer)
BRGM/RP-61443-FR Rapport final
PATRIMOINE
GÉOLOGIQUE
NATIONAL
DÉPARTEMENT DE LA MARTINIQUE
Carrière Gouyer
Succession de dépôt de nuées ardentes
Situation géographique et itinéraire
Au nord-ouest de l’île, traverser le bourg
du St-Pierre en direction de la commune
du Prêcheur, passer au-dessus de la
Rivière Sèche et tourner à droite après le
Gué. L’entrée de la carrière se situe à
200 m.
Rappelons qu’il s’agit d’une propriété
privée, son accès est soumis à
l’autorisation du propriétaire.
Description du site
La carrière Gouyer en activité, exploite
les formations géologiques issues des
éruptions historiques de la Montagne
Pelée (dépôts de la Rivière Blanche) pour
extraire des sables et des granulats.
L’aspect du site de cette carrière étant
évolutif en raison de l’exploitation, il
n’est pas possible de proposer des
coupes précises d’affleurements,
d’autant moins que les passages latéraux
de faciès et les discordances par
ravinement sont fréquents.
En février 2012, Le front de taille
exposait des formations cendreuses,
claires, sur près de 50 m de hauteur. On
distinguait une succession d’une dizaine
de coulées pyroclastiques, marquée par
une stratification frustre.
Le granoclassement est inverse et
indique qu’il s’agit d’un dépôt de nuée
ardente les blocs grossiers
« surnagent » au-dessus des éléments
plus fins.
Au sommet du front de taille on identifie,
un niveau gris plus foncé, de
granulométrie plus fine et homogène.
Ces dépôts correspondent au souffle
cendro-caillouteux dirigé, latéralement
qui a précède l’arrivée de d’écoulement
pyroclastique. Il s’agit d’un premier
dépôt mis en place lors de l’explosion,
appelé « blast ».
La présence d’un bidon métallique piégé
dans les dépôts des nuées ardentes
supérieures confirme qu’elles sont liées
aux dernières éruptions de 1902 ou de
1929.
BRGM/RP-61443-FR Rapport final
Dépôt de blast
11-Les dépôts pliniens de la Montagne Pelée (berges de la rivière
du Prêcheur)
BRGM/RP-61443-FR Rapport final
PATRIMOINE
G
É
OLOGIQUE
NATIONAL
PARTEMENT DE LA MARTINIQUE
Retombées d’éruption pliniennes
La Montagne Pelée connait une
alternance irrégulière de dynamismes
éruptifs peléen et plinien. Lors d’une
éruption plinienne, le dégazage du
magma se produit avant que celui-ci
n’atteigne la surface. Le magma prend
alors l’aspect d’une «mousse » très
instable. Au moment de l’éruption, les
gaz expulsés entrainent avec eux des
cendres et des fragments de lave
bulleuse (ponces), sous la forme d’une
colonne éruptive pouvant atteindre
plusieurs dizaines de kilomètres de
hauteur. Les volumes dégagés sont
colossaux. Puis, la précipitation du
panache volcanique nappe les alentours
du volcan sous plusieurs mètres de
dépôts de ponces.
Situation géographique et itinéraire
La vallée de la Rivière du Prêcheur, située
sur le flanc ouest de la Montagne Pelée,
incise profondément d’épaisses séries de
dépôts pliniens.
Pour y accéder en venant de Saint-Pierre,
prendre la route à droite juste avant le
pont de la rivière du Prêcheur, suivre
cette voie sur près d’1 km jusqu’à un
virage marqué à droite. Àla sortie de
celui-ci se trouve un ancien front de taille
qui permet d’observer dans de bonnes
conditions des dépôts pliniens de la
Montagne Pelée.
Description du site
Trois unités se distinguent par leur
différence de couleur.
La formation supérieure de teinte claire,
est essentiellement constituée de
ponces*scoriacées*juvéniles*.
Celles-ci sont de forme arrondies en
conséquence de l’abrasion mécanique
au sein du panache éruptif. Les bancs
sont dépaisseur métriques et
correspondent pour chacun d’eux à une
salve explosive.
On note aussi la présence de fragments
lithiques provenant de formations
encaissantes oxydées au sein du nuage
éruptif constitué aussi de gaz
magmatiques et de vapeur d’eau.Ces
dépôts correspondent à l’éruption
plinienne P1 datéeaux alentours de 650
ans BP1.
BRGM/RP-61443-FR Rapport final
Les épisodes d’éruption plinienne de la
Montagne Pelée peuvent être liés à la
décompression soudaine provoquée par
les effondrements sectoriels de la
Montagne Pelée.
1Traineau H. et Westercamp D., 1985 Les éruptions ponceuses récentes de la montagne Pelée (Martinique),
rapport BRGM 85 SGN 471 IRG.
²Berard B., Vernet G, Kieffer G. et Raynal J-P., 2001 Les éruptions de la Montagne Pelée et le premier
peuplement de la Martinique. Le dossier de l’Archéo-Logis n°2.
Rive droite de la Rivière du Prêcheur au point d'observation
Le niveau sous-jacent est de teinte
marron à ocre parce qu’altéré et
contenant des éléments organiques. Il
s’agit d’un ancien sol (paléosol) qui
remanie des fragments ponceux.
Le niveau basal de l’affleurement
présente des blocs de lave de nature
variée, plutôt arrondis. Il s’agit d’une
brêche de remaniement fluviatile.
Sur la rive droite de la rivière, les dépôts
pliniens s’amoncellent sur une dizaine
de mètreset sont entrecoupés de
niveaux plus grossiers. Ces derniers
correspondent possiblement à des
dépôts de nuées ardentes basales liées à
l’effondrement du panache de cendres
et de ponces.
De par les volumes de matériaux
projetés, ces éruptions sont les plus
dévastatrices. On leur attribue la
disparition des peuplements Arawaks
dans le Nord de la Martinique de la
Martinique.
2
12 -Le cône strombolien de l’Îlet à Ramiers
BRGM/RP-61443-FR Rapport final
PATRIMOINE
G
É
OLOGIQUE
NATIONAL
PARTEMENT DE LA MARTINIQUE
L’Î
let à Ramiers
4
Situation géographique et itinéraire
L’Ilet à Ramiers est situé à 1.5 km à
l’ouest de l’Anse à l’Âne, le long de la
côte nord-ouest de la presqu’île des
Trois-îlets. Son accès y est interdit.
Description du site
L’îlot mesure 200 m de diamètre pour 39
m de hauteur, sa superficie est de 3 ha. Il
s’agit d’un petit cône strombolien récent
de 400 000 ans, fait d’une alternance de
retombées de scories rougeâtreset de
coulées de lave massive.2
La lave est un basalte1et 3fortement
magnésien,très riche en olivines à
inclusionsde spinelles.
Cet appareil volcanique pourrait jalonner
un accident tectonique de direction NE-
SO, comme l’ensemble des coulées du
Morne La Plaine dont il est proche sur le
plan magmatologique.1
L’îlet tire son nom des colonies de
pigeons ramiers qui y nichaient
autrefois1.
Sa position aux portes de la baie de Fort-
de-France en a fait à l’époque des
guerres coloniales, un site stratégique.
Ainsi, un fort militaire s’est construit
dans le cratère de cet édifice.
Par ailleurs, Les restrictions d’accès à cet
ilot ont permis la conservation
d’essences végétales rares. Àce titre, un
arrêté de protection de biotope porte
sur l’Îlet à Ramiersdepuis 2005.
Neuf iguanes des Petites Antilles issus de
l'îlet Chancel ont été introduits sur l’îletà
Ramiersen juillet 2006 afin d’y
constituer une nouvelle population.
L’île appartient au Conservatoire du
littoral de la Martinique.
1Westercamp D., Andreieff P., Bouysse P., Cottez S. et Battistini R., 1989 Notice explicative de la carte
géologique à 1/50000 de la Martinique, Éditions BRGM, p. 104.
2Allard-Saint-Albin A., 2002 Géologie régionale Martinique…, collection Bouquets d’îles entre Mer et Océan,
Éditions Desormeaux, p. 45.
3Labanieh S., Chauvel C., Germa A., Quidelleur X. andLewin E., 2010 Isotopic hyperbolas constrain sources
and processes under the Lesser Antilles arc,Earth and Planetary Science Letters 298 (2010) pp. 3546.
4Photographie :www.marinas.com
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