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Introduction
Le Centre de coordination pour la protection des
amphibiens et des reptiles de Suisse (KARCH),
soutenu par la Confédération, les cantons et les
organisations de protection de la nature, existe
depuis 1979. Il coordonne toutes les activités
ayant pour but de protéger et d'améliorer les
conditions de vie des batraciens et des reptiles
indigènes. C'est aussi un centre d'information
pour les particuliers, les offices et les groupes de
protection de la nature. La mise en œuvre de la
protection des reptiles dans le canton de Berne
fait l'objet d'une convention de prestations avec
le bureau régional du KARCH.
Le recensement des reptiles du canton de Berne
s'est fait entre 1987 et 1990, puis a été actualisé
entre 1991 et 1997. Les résultats, ainsi que des
données sur la répartition et l'effectif des reptiles
dans le canton de Berne, sont publiés dans
l'ouvrage intitulé "Die Reptilien im Kanton Bern"
(voir bibliographie). Le SPN et le KARCH ont
développé en collaboration un "projet de
protection des reptiles dans le canton de Berne"
en 1998, afin de lutter contre la détérioration des
conditions de vie des reptiles.
Auteur
Dr Ulrich Hofer, Musée d'histoire naturelle
Bernastrasse 15, 3005 Berne
Sommaire
Introduction et bibliographie
Protection des reptiles
Les espèces de reptiles dans le canton de
Berne
Bibliographie
Principaux ouvrages à consulter ou à acquérir.
Les adresses des éditeurs sont indiquées au
chapitre "Adresses". On trouvera d'autres titres
dans l'encadré "Suggestions de lecture" (p.7).
Die Reptilien im Kanton Bern.
U. Hofer, 1998.
Reptilienschutzkonzept Kanton Bern –
Schlussbericht 1998. U. Hofer und J. Ryser.
Serpents: comment réagir ? U. Hofer, 1998.
KARCH, Berne
REPTILES
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Protection des reptiles
La thermorégulation (c'est-à-dire le maintien
d'une température corporelle optimale) est l'une
des activités principales des reptiles. Sur la
photo, on peut voir une Vipère aspic noire
(Vipera aspis atra) en train de se réchauffer le
matin sur une branche (photo Bertrand Baur).
Protection
Les reptiles sont protégés dans toute la Suisse
depuis 1967 par le droit fédéral (art. 20 OPNP).
Le canton de Berne a inscrit des dispositions de
protection dans sa législation (art. 25 à 27 OPN).
Il est donc interdit de capturer, de blesser ou de
tuer des reptiles ou d'en faire commerce. Il y a
lieu également de protéger et de favoriser autant
que possible leurs habitats et, en cas d'interven-
tions inévitables, de prendre des mesures de
protection, de remise en état ou de remplace-
ment aussi efficaces que possible. Une déroga-
tion du Service de la promotion de la nature est
obligatoire pour garder et soigner des reptiles à
des fins scientifiques ou pédagogiques. Les
enseignants et les étudiants de biologie doivent
aussi obtenir une dérogation.
Moeurs et habitats
Les reptiles sont des animaux poïkilothermes:
contrairement aux oiseaux et aux mammifères,
ils sont incapables de maintenir une température
corporelle constante et dépendent de l'environ-
nement pour atteindre leur température optimale
(entre 25 et 30°C), avec les deux conséquences
suivantes:
Notre climat contraint les reptiles à passer
quatre à six mois de l'année (d'octobre à
mars environ) en hibernation à l'abri du gel.
Durant leur phase active en été, le comporte-
ment des reptiles est fortement tributaire de
la météorologie. Quand il fait frais, ils passent
souvent la journée dans leur abri; dès qu'il fait
plus doux, ils recherchent le moindre rayon
de soleil pour se réchauffer, et quand le
thermomètre grimpe vraiment, ils s'abritent à
l'ombre de la couche herbeuse après une
brève exposition au soleil.
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Tous les reptiles indigènes sont carnivores et se
nourrissent de leurs proies. Les lézards mangent
surtout des insectes et des araignées, les orvets
des limaces et des vers, et les serpents toutes
sortes de petits vertébrés. Les reptiles à leur tour
sont la proie de plus gros animaux (oiseaux
de proie, corneilles, pies, renards, martres,
blaireaux, hérissons). C'est pourquoi, en dehors
de leurs périodes d'activité, ils se mettent à l'abri
dans leur refuge.
Reproduction
Les reptiles ont deux modes de reproduction:
Ovipare: les femelles pondent des oeufs (le
plus souvent sur des amas de matériaux
organiques) qui éclosent au bout d'environ
deux mois (Lézard agile, Lézard des
murailles, Couleuvre à collier).
Vivipare: les embryons se développent dans
le corps de la femelle qui reste dans des
endroits très ensoleillés pour emmagasiner
un maximum de chaleur nécessaire au déve-
loppement des embryons; les jeunes naissent
complètement formés (Orvet, Lézard vivipare,
Coronelle lisse, Vipère aspic et Vipère
péliade). Contrairement aux oiseaux, les
mères des reptiles ne s'occupent pas de leurs
petits, qui sont indépendant dès leur éclosion
ou leur naissance.
Les Couleuvres à collier femelles pondent leurs
œufs surtout sur des amas de matériaux
organiques (compost, sciure, détritus). La photo
montre l'éclosion de petites Couleuvres à collier
(Natrix natrix helvetica) en train d'éclore (photo
Bertrand Baur).
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Répartition régionale des espèces
Le canton de Berne se divise en trois grandes
régions naturelles: le Jura, le Plateau et les
Alpes. Chacune de ces régions, en raison de sa
géomorphologie, de son climat, de son altitude et
de l'aménagement de son territoire, offre aux huit
espèces de reptiles indigènes des conditions de
vie très différentes.
Six espèces de reptiles vivent dans le Jura
bernois. Elles occupent surtout les terrains
empierrés, les éboulis, les forêts clairsemées et
les prairies sèches sur la face sud des crêtes.
Jusqu'à présent, on n'a observé aucun reptile
dans les prairies au-dessus de la limite artificielle
des forêts. Il faut cependant noter la présence de
quelques populations isolées de Lézard vivipare
sur la face nord des crêtes.
Le Plateau compte aussi six espèces de reptiles.
Leurs habitats préférés sont les rives des lacs et
des grands cours d'eau proches de la nature,
ainsi que les versants molassiques exposés au
sud et le paysage plissé des collines du Haut-
Emmental. Malheureusement, sous la pression
des constructions et de l'agriculture intensive, le
Plateau, dans son ensemble, n'offre plus guère
d'habitats appropriés aux reptiles. De nombreu-
ses régions, qui abritaient une population
importante de reptiles dans les années 70,
se sont structurellement appauvries à tel point
qu'on ne trouve plus que des individus ou des
populations restreintes d'espèces autrefois
répandues. Cette évolution a eu un effet particu-
lièrement dramatique sur les deux espèces de
serpents du Plateau bernois: la Coronelle lisse
est en voie d'extinction et la Couleuvre à collier,
autrefois très répandue, ne se trouve aujourd'hui
plus que dans le voisinage immédiat des rivières
principales et de quelques lacs. Les deux espè-
ces venimeuses indigènes, la Vipère aspic et la
Vipère péliade, ne se rencontrent pas sur le
Plateau.
Couleuvre à collier cachée dans des branchages
(photo Bertrand Baur)
L'Oberland bernois est le principal milieu natu-
rel des reptiles et l'on y trouve les huit espèces
indigènes. En effet, l'Oberland, avec ses vastes
versants exposés au sud et son climat favorable
jusqu'à l'étage subalpin, offre une grande variété
d'habitats. La vallée de l'Aar entre Thoune et
le verrou de Kirchet au-dessus de Meiringen
conserve encore les caractéristiques du Plateau
avec une altitude de 550 à 600 mètres. C'est là,
ainsi que dans d'autres vallées comparables,
qu'on trouve les plus fortes densités de reptiles.
A des altitudes plus élevées, de telles densités
ne sont atteintes que dans les vallées à foehn.
Malgré quelques lacunes de répartition dans
l'Oberland, dues à l'exploitation du sol, la zone
alpine devrait à moyen terme rester favorable
aux reptiles.
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Menaces
Des reportages dramatiques dans la presse à
sensation sur des morsures de serpent avec
sauvetage par hélicoptère soulèvent la question
suivante: est-ce l'homme qui est le plus dange-
reux pour les serpents, ou le contraire? Sur ce
thème, nous recommandons la brochure intitulée
"Serpents: comment réagir ?" éditée par le
Centre de coordination pour la protection des
amphibiens et des reptiles de Suisse (KARCH).
Elle explique comment éviter les morsures de
serpents et comment réagir en cas d'accident.
La principale menace pour les reptiles est la
dégradation et la destruction de leurs habitats
par l'homme. L'agriculture traditionnelle a certes
d'abord favorisé le développement de la plupart
des espèces.
Toutefois, durant les cent dernières années, un
bon nombre de milieux naturels originaux ont été
négligés, radicalement transformés ou détruits,
de sorte que les serpents et autres reptiles sont
devenus rares dans beaucoup de régions et ne
subsistent que dans des stations spéciales et en
bordure de zones agricoles. Malheureusement,
ces endroits ne correspondent que rarement à
l'image qu'on se fait d'un beau paysage: talus,
ballast, décharges, puits, terrains vagues,
pierriers et éboulis n'ont aucun attrait et se
"vendent" donc mal comme objets dignes de
protection. Ils sont plus facilement sacrifiés au
profit d'autres projets, car l'exploitation de ces
"surfaces résiduelles" donne rarement lieu à des
conflits d'intérêts.
On ignore l'importance pour les reptiles de
petites structures, comme par exemple des
amas de branchages, qui sont souvent détruites.
De simples mesures de protection des espèces
sont plutôt difficiles à défendre si l'on considère
les priorités actuelles de la protection de la
nature, et cela d'autant plus lorsqu'il s'agit de
préserver des serpents venimeux. Deux désa-
vantages - la réputation toujours mauvaise des
serpents et le manque d'attractivité des habitats
reptiliens - doivent être compensés par une
information accrue du public, ce qui permettrait
de surmonter des conflits d'intérêt matériel et de
mettre en œuvre des plans de protection.
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