des pasteurs venus des Églises d’autres cultures. Laissons-nous ces pasteurs nous
révéler les richesses de leur propre spiritualité ou les obligeons-nous à se calquer sur
nos propres valeurs spirituelles et chrétiennes. Même s’il est souhaitable que notre
propre Église se prenne en mains et en charge d’elle-même, il est heureux que notre
Église se laisse évangéliser par des pratiques alternatives. Que notre Église naisse
autrement dans cette confrontation culturelle.
Si nous analysons ces engouements que vivent les personnes qui tentent des
expériences dans les mouvements spirituels alternatifs, nous remarquons que ces
personnes vont ailleurs parce qu’elles trouvent dans les autres groupements religieux
une spiritualité qu’elles ne retrouvent par dans notre Église. Nous offrons des savoirs et
des contrôles mais peu d’expérimentations mystiques au sein de notre Église. Pour Karl
Rahner l’avenir du christianisme est une question mystique. Pour lui un mystique c’est
quelqu’un qui fait une expérience de la présence de Dieu dans sa vie. Jésus lui-même
fait la critique des pratiques religieuses de son temps, des tentatives rigides de la
religion institutionnalisée préférant faire découvrir un Dieu tout Autre, un Dieu
d’amour, de miséricorde et de bienveillance. Pour évangéliser notre monde à l’ère de la
globalisation des marchés, il serait bon de découvrir les nouvelles pierres d’assise
repérées au contact des cultures différentes afin que donner à notre Église une
dynamique pour la nouvelle évangélisation de l’humanité de ce 21e siècle.
La nouvelle évangélisation s’accomplira seulement dans la sollicitude pastorale, en
proposant de nouvelles façons de faire Église, en partageant avec les autres une
véritable vie de foi joyeuse, en actualisant une ÉCOLOGIE de la personne. Si notre foi
promeut une vision de la personne qui soit libre, ouverte et tolérante devant les
différences rencontrées, admirative devant ce monde objet de la bienveillance divine,
alors il a des chances que cette nouvelle ou récente évangélisation soit porteuse de
fruits pour le monde surtout mais pas nécessairement pour l’institution ecclésiale.
Les récentes crises qu’ont traversées certains partis politiques et certains regroupements
ecclésiaux nous apprennent que désormais les gens ne sont plus fidèles PAR DEVOIR
aux institutions politiques ou religieuses mais qu’elles s’autorisent à marchander leur
allégeance en fonction des bénéfices qu’elles en retirent. Leur fidélité se fait maintenant
circonstanciée et monnayée en regard des attentes exprimées. Il en est ainsi dans
l’Église forcément parce que ces personnes n’arrivent pas à la communauté ecclésiale
expurgées de toutes valeurs ambiantes. Leur participation se fera intermittente,
conditionnelle et critique. Devant ce fait, malheureux serait celui qui ferait fi de ces
données pour se lancer dans une nouvelle approche spirituelle ou politique ou autre!
L’Église doit donc tenir compte de cette nouvelle réalité et proposer avec beaucoup de
patience et de sollicitude cette nouvelle tentative de l’annonce de la foi.