Al-Azhar met le Prophète au-dessus des polémiques: Toute

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Il a appelé les musulmans à “ignorer” le nouveau “Charlie Hebdo”
Al-Azhar met le Prophète au-dessus des
polémiques
Considéré comme l’une des plus prestigieuses institutions de l’islam sunnite, Al-Azhar, qui est basée en Égypte,
a appelé hier les musulmans à “ignorer” les nouveaux dessins représentant le Prophète (QSSSL) dans le journal
satirique français Charlie Hebdo. Dans un communiqué rendu public, Al-Azhar appelle “tous les musulmans à
ignorer cette frivolité haineuse.” Il met en exergue le fait que “la stature du Prophète de la miséricorde est plus
grande et plus noble que d’être entachée par des dessins qui ne respectent aucune morale ou norme de
civilisation”.
La veille, Al-Azhar avait estimé que la publication de nouveaux dessins représentant le Prophète Mohamed
(QSSSL) dans le journal satirique français Charlie Hebdo allait “attiser la haine”. La publication de ces dessins
“insultants à l’égard du Prophète” va “attiser la haine (...). Elle ne sert pas la coexistence pacifique entre les
peuples et entrave l’intégration des musulmans dans les sociétés européennes et occidentales”, a indiqué le
Centre de recherches islamiques d’Al-Azhar.
L’institution dit “condamner la violence et refuser le terrorisme”, mais estime également que cette “provocation
ne sert pas les intérêts communs des peuples”.
Un peu plus tôt dans la journée de mardi, l’instance représentant l’islam auprès des autorités égyptiennes, Dar
al-Ifta, avait “mis en garde” contre la publication de ces dessins, y voyant également “une provocation
injustifiée pour les sentiments de 1,5 milliard de musulmans à travers le monde”. “Cette édition entraînera une
nouvelle vague de haine dans les sociétés française et occidentales, et ce que le magazine fait ne sert pas la
coexistence et le dialogue culturel auxquels les musulmans aspirent”, selon Dar al-Ifta. Ibrahim Negm, le
conseiller du mufti de la République — qui dirige Dar al-Ifta —, a indiqué à l’AFP que son institution condamnait
l'attaque ayant visé le journal. “Nous appelons tous les musulmans à ne pas participer à des violences”, a-t-il
affirmé. “Nous dénonçons la violence et respectons la liberté d’opinion. Mais l’autre partie doit comprendre que
nous aimons le Prophète”, a-t-il ajouté. De son côté, l’Union mondiale des oulémas musulmans, dirigée par le
prédicateur Youssef al-Qaradaoui, a estimé qu’il n’était “pas sage” de publier de nouveaux dessins du Prophète
(QSSSL). “Il n’est ni raisonnable, ni logique, ni sage de publier les dessins et les films offensant le Prophète ou
attaquant l'islam”, écrit dans un long communiqué cet organisme, basé au Qatar et présidé par le prédicateur
qatari d’origine égyptienne, Youssef al-Qaradaoui, considéré comme l’éminence grise des Frères musulmans.
“Si on est d’accord que (les auteurs d’attentats) sont une minorité qui ne représente ni l'islam ni les
musulmans, alors comment peut-on y répondre par des actes qui ne sont pas dirigés contre eux, mais contre le
Prophète vénéré par un milliard et demi de musulmans ?”, s’interroge l’organisme dans son texte publié tard
mardi.
Selon l’Union mondiale des oulémas, publier de tels dessins ne fera que “donner de la crédibilité à la thèse (des
auteurs des attentats) selon laquelle l'Occident est contre l'islam”. Ces publications ne feront qu'“attiser les
haines, l'extrémisme et les tensions”, poursuit l’organisme.
M. T./Agences
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