INSERM U1047 F - 30908 NIMES Cedex 02 - Téléphone +33 (0) 466.02.81.59 Professeur Jean-Philippe LAVIGNE UFR de Médecine 186, Chemin du Carreau de Lanes e-mail : [email protected] CS 83021 17/09/2012 Etude in vitro de l’activité anti-bactérienne d’un composé à base de Miel 1- Partenaires : INSERM U1047 : Pr JP Lavigne, Pr A Sotto, Dr C Dunyach-Remy (Praticien Recherche) CHU Nîmes : Dr JL Richard MELIPHARM : F Quéro 2- Objectif : Etudier les activités anti-bactériennes in vitro de composés à base de miel proposé par la société Mélipharm sur un panel de bactéries (en particulier multi-résistantes) impliquées dans des infections de plaies du pied chez des patients diabétiques. 3- Etude de l’effet antibactérien du composé à base de miel a. Souches bactériennes Un panel de souches bactériennes cliniques isolées de plaies du pied chez des patients diabétiques a été sélectionné. Le genre et l’espèce des isolats ont été déterminés biochimiquement en utilisant les cartes d’identification Vitek 2 (BioMérieux, Marcy-l’Etoile, France). Les sensibilités aux différents antibiotiques ont été évaluées en utilisant les cartes Vitek 2 (bioMérieux) ou par méthode par CONSULTATIONS SUR RENDEZ-VOUS : +33 (0) 466.68.32.38 diffusion sur gélose. Les souches ont été classées en sensible, intermédiairement résistants, ou résistants aux antibiotiques testés, en accord avec les recommandations du Comité de l’Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie. Les souches de S. aureus et P. aeruginosa étaient multirésistantes. Concernant les souches de S. aureus, elles étaient résistantes à la méthicilline (détermination en utilisant des disques de céfoxitine (30 µg)) (BioRad, Marnes la Coquette, France). Concernant les souches de P. aeruginosa, elles étaient résistantes à 2 parmi les 4 antibiotiques suivants : pipéracilline, ceftazidime, imipenème, ciprofloxacine. Toutes les souches du panel étaient disponibles au sein du laboratoire de l’unité INSERM U1047, conservée à -20°C. b. Etude de l’effet antibactérien Produit testé : Composé à base de miel fourni par la société Mélipharm (Lot 1202003) Panel étudié : Bactéries N Bactéries Multirésistantes Staphylococcus aureus 16 10 Enterococcus faecalis 10 — Staphylococcus coagulase negative 10 — Streptococcus pyogenes 5 — Corynébactéries 2 Cocci à Gram positif aérobies Bacilles à Gram négatif aérobies Escherichia coli 20 10 Proteus mirabilis 5 4 Enterobacter aerogenes 5 4 Enterobacter cloacae 8 5 Klebsiella pneumoniae 6 5 Pseudomonas aeruginosa 16 10 Acinetobacter baumannii 9 8 Stenotrophomonas maltophilia 2 2 TOTAL 114 58 CMI-CMB de produits à base de miel : Chaque expérience a été réalisé en triplicate. La technique utilisée a été précédemment publiée (Henriques AF et al., Eur J Clin Microbiol Infect Dis. 2010 ; 29 : 45-50). c. Résultat Les résultats sont présentés dans le Tableau ci-après. Bactéries Mean MIC50 (% v/v) Mean MIC100 (% v/v) Mean MBC (% v/v) Cocci à Gram positif aérobies Staphylococcus aureus 8,18 10,31 11,68 S. aureus multirésistant 6,82 10,6 14,4 13,7 >16,6 Enterococcus faecalis 11,4 Staphylococcus coagulase negative 5,63 7,62 8,88 Streptococcus pyogenes 7,85 11,68 14,95 Corynébactéries 3,47 5,46 7,7 10,58 12,4 15,9 E. coli multirésistant 8,76 11,7 12,6 Proteus mirabilis 8,53 10,6 >16,6 P. mirabilis multirésistant 7,25 10,24 >16,6 Bacilles à Gram négatif aérobies Escherichia coli Enterobacter aerogenes 10,6 13,3 13,3 E. aerogenes multirésistant 13,3 15,7 16,6 Enterobacter cloacae 11,5 13,3 13,3 E. cloacae multirésistant 11,68 12,9 14,62 Klebsiella pneumoniae 13,3 13,3 13,3 16 >16,6 >16,6 Pseudomonas aeruginosa 10,92 12,4 14,0 P. aeruginosa multirésistant 10,2 11,57 14,5 Acinetobacter baumannii 10,6 10,6 10,6 K. pneumoniae multirésistant A. baumannii multirésistant 8,53 12,9 12,9 Stenotrophomonas maltophilia 7,7 9,56 14,95 Globalement, le miel semble avoir un effet bactéricide sur nombre de bactéries. Parmi les cocci à Gram positif, excepté les entérocoques, les autres souches (quelles ques soient leur résistance) sont très sensibles au miel. Parmi les bacilles à Gram négatif, nous pouvons noter une faible activité du miel sur les souches de K. pneumoniae et une activité plus bactériostatique que bactéricide sur les souches de P. mirabilis et d’Enterobacter. Le miel semble avoir une activité importante sur les bacilles à Gram négatif non fermentants pourtant très fréquemment multirésistants. d. Conclusion Les résultats de cette étude pilote sont intéressants montrant une efficacité comparable du miel sur un panel élargi de souches sensibles ou multirésistantes isolées de plaies du pied chez le diabétique. Il serait intéressant de valider la moindre activité du miel sur les entérocoques et certaines entérobactéries en augmentant les seuils d’étude et en testant un panel plus élargi.