Révision 28/05/2009
INSTITUT NATIONAL DES LANGUES CIVILISATIONS ORIENTALES — 2008-2009
Sébastien Cagnoli
Le Jeu du Glaive et du Bouleau
Nouvelles expressions de l’identité komie
dans le théâtre en langue nationale après 1990
Mémoire de recherche de Master 2
sous la direction d’Anne-Victoire Charrin
(en co-direction avec Eva Toulouze)
2
3
Avertissement au lecteur
Typographie
Les noms propres (personnes et lieux) sont écrits en transcription latine systématique selon les
principes présentés en annexe (p. 119), sauf ceux pour lesquels il existe une forme française dont
l’usage est généralisé (« Moscou » et non « Moskva », « Staline » et non « Stalin »…).
Dans le corps du texte, les cours d’eau et localités sont désignés par leur nom komi (par exemple le
fleuve « Ežva » et non « Vyčegda ») ; des informations complémentaires peuvent être données entre
parenthèses ou en note de bas de page à la première occurrence ; d’une manière générale, la correspon-
dance entre les toponymes komis et russes est fournie par un tableau en annexe (p. 134). Les cours
d’eau komis n’ayant pas de genre, je leur donne en français, arbitrairement, le genre masculin (par
souci de simplicité).
J’accorde l’adjectif komi en genre et en nombre sur le modèle d’autres adjectifs ethno-
linguistiques comme swahili, azériLorsqu’il est question de l’Oudmourtie, j’emploie l’orthographe
francisée de l’adjectif oudmourte, dont l’usage tend à se développer à mesure que l’on parle de ce
peuple hors des publications scientifiques avec cet e final (sur le modèle de croate) sans lequel,
comme le montre lexpérience, le t tendrait à s’amuïr
1
. Pour des observations linguistiques sur
l’utilisation et le sens du mot komi, on pourra consulter les annexes (p. 126).
Dans le corps du texte, les titres d’œuvres ou d’ouvrages figurent en traduction littérale française,
suivie entre crochets du titre original en transcription latine. Les principes adoptés pour la transcription
latine des mots komis et russes sont présentés en détail en annexe (p. 119).
Dans la bibliographie (p. 144), entre crochets, les références
2
et commentaires respectent les
mêmes principes de transcription. En revanche, les noms d’auteurs, titres et éditeurs y sont reproduits
sous la même forme que dans les documents (dans le cas des ouvrages en langue komie, c’est
l’écriture cyrillique actuelle qui est systématiquement utilisée, conformément à la norme en vigueur
dans les index komis), par souci d’exactitude et pour permettre de les retrouver plus facilement dans
les catalogues.
1
Je constate d’ailleurs, à mesure que les Oudmourtes sont portés à la connaissance du grand public avec
l’orthographe oudmourt, qu’on commence à entendre en France la prononciation [udmur] : de fait, les lettres ou
pour noter le son [u] sont manifestement une pratique française, or en français les consonnes dentales finales
sont généralement muettes (yaourt fait partie des rares exceptions). En toute rigueur, la translittération
scientifique serait plutôt udmurt.
2
La référence d’un document est constituée du nom de famille de l’auteur ou du responsable de publication
(éventuellement suivi, en cas d’ambiguïté, d’une initiale de prénom, voire de patronyme), et d’une année, qui est
en principe celle de la publication. S’il s’agit d’un ouvrage collectif sans qu’aucun nom d’auteur apparaisse ou
qu’un responsable de publication soit mentionné, c’est généralement un mot représentatif du titre ou bien un
sigle qui est retenu pour identifier le document (ex. « HLK » pour l’Histoire de la littérature komie, « Atlas »
pour les différents atlas, etc.).
4
Vocabulaire
On va souvent rencontrer dans ces pages l’adjectif national. Le mot nation, en français, est devenu
très ambigu — et quasiment inutilisable — dans la mesure où il ne désigne plus seulement un « groupe
humain, généralement assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité (historique,
sociale, culturelle) et la volonté de vivre en commun » (Le Petit Robert 2001) définition qui est
parfaitement adaptée aux Komis —, mais aussi un « groupe humain constituant une communauté
politique, établie sur un territoire défini ou un ensemble de territoires définis, et personnifiée par une
autorité souveraine » (id.), autrement dit un État. Pour éviter les malentendus, je ne qualifierai pas les
Komis de nation, et je parlerai plutôt de peuple (et je réserve le mot ethnie aux ensembles d’individus
qui partagent des variantes dialectales ou des coutumes locales : Komis de la haute Ežva, Komis de
l’Iźva, etc.). D’où l’adjectif populaire, équivalent à national mais ce dernier est de rigueur dans
l’expression langue nationale (« langue d’un groupe ethnique dont l’usage est légalement reconnu
dans l’État auquel appartient ce groupe », id.), qui s’oppose à langue officielle : la langue komie est
bien la langue nationale de l’État komi (en l’occurrence, la République), qui reconnaît dans sa
constitution deux langues officielles, le komi et le russe.
De même, le mot folklorique ayant pris une forte connotation péjorative en français, j’emploie
prudemment la tournure Théâtre du folklore plutôt que Théâtre folklorique, à propos de l’institution
d’État fondée à Syktyvkar en 1992, et j’évite d’employer ce mot dans tout autre contexte. Par folklore,
j’entends bien la « science des traditions, des usages et de l’art populaires d’un pays, d’une région,
d’un groupe humain [et, par extension,] l’ensemble de ces traditions » (id.). De même, on qualifie de
folkloristes les chercheurs spécialisés dans cette science (id.).
5
Table des matières
Remerciements ...................................................................................................................... 9
Introduction ......................................................................................................................... 13
Aperçu historiographique ........................................................................................... 14
Le sujet et le plan......................................................................................................... 17
Mon expérience et ma démarche................................................................................. 18
I. Trois caractéristiques identitaires des Komis................................................................... 21
I.1. Un peuple permien .................................................................................................... 22
I.2. Un peuple finno-ougrien ........................................................................................... 26
I.3. Les Zyriènes, un peuple du Nord .............................................................................. 29
I.3.1. Nord géographique............................................................................................. 29
I.3.2. Nord administratif .............................................................................................. 31
I.3.3. Conscience nordique .......................................................................................... 34
II. Les Komis et le théâtre en langue nationale jusqu’à la République ............................... 37
II.1. Les dates charnières................................................................................................. 37
II.1.1. L’année 1918 .................................................................................................... 38
II.1.2. L’année 1921 .................................................................................................... 41
II.1.3. L’année 1936 .................................................................................................... 43
II.1.4. 1990-1994 ......................................................................................................... 44
II.2. Svetlana Gorčakova et l’élaboration d’un nouveau répertoire ................................ 46
II.2.1. Le parcours professionnel de Svetlana Gorčakova........................................... 47
II.2.2. Créations originales sur des bases traditionnelles............................................. 49
II.2.3. Reprises et adaptations...................................................................................... 52
III. Les Komis entre animisme et christianisme.................................................................. 55
III.1. “Le poème des temples” (1992) : le mythe de saint Étienne revisité..................... 56
III.1.1. L’histoire ......................................................................................................... 56
III.1.1.1. La mission de saint Étienne 56
III.1.1.2. Vocabulaire et éléments de sorcellerie komie 58
III.1.1.3. Les Zyriènes à l’époque de saint Étienne 60
III.1.1.4. Causes historiques des migrations 62
III.1.2. La légende........................................................................................................ 62
III.1.3. Le poème ......................................................................................................... 63
III.1.3.1. Les personnages 65
1 / 155 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !