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Observatoire savoyard de l’environnement n°12
Depuis 1997 et la création de son réseau de mesure, l’Air de l’Ain et
des Pays de Savoie dispose en Maurienne d’une station permanente
de surveillance à Saint-Jean-de-Maurienne. Ce dispositif est
complété, depuis fin 2000, par une station temporaire d’étude,
installée à Saint-Julien-Montdenis et initialement destinée à suivre
les impacts du report de trafic routier après la fermeture du tunnel
du Mont-Blanc.
Cette station, toujours opérationnelle à ce jour, est en fait une cabine
mobile et n’est donc pas reliée directement au poste central de suivi
à distance : de fait, les données ne sont pas connues en temps réel,
mais récupérées à intervalle régulier (toutes les 2 semaines) et donc
interprétées a posteriori.
Coincée entre les massifs Lauzière / Vanoise au nord et Grandes-
Rousses / Thabor au sud, la vallée de la Maurienne est un long ruban
qui s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres, d’Aiton (à l’Ouest) à
la frontière italienne (à l’Est).
Surplombée par de hauts sommets dépassant souvent les 3 000 m,
sa topographie en fait donc un territoire exposé à la dégradation
de la qualité de l’air : l’encaissement ne favorise pas les échanges
atmosphériques et modère grandement les influences bénéfiques
des flux météorologiques qui parcourent l’Europe occidentale. De
même, comme en toute zone de montagne, les inversions de
température sont fréquentes.
A ces conditions naturelles défavorables, s’ajoutent les émissions
de polluants générées par les activités humaines. En Maurienne,
comme dans tous les secteurs habités, le chauffage domestique et
les transports automobiles constituent une source importante de
polluants comme les particules en suspension (PM10) et le dioxyde
d’azote (NO2) : les voies d’accès à l’Italie, fortement fréquentées par
des véhicules poids lourds, contribuent pour une bonne part à ces
rejets automobiles. Par ailleurs, les sites industriels encore présents
sont eux responsables d’une grande partie des rejets de dioxyde de
soufre (SO2). En effet, la quantité d’énergie nécessaire à la
production industrielle est très souvent apportée par la combustion
d’énergies fossiles dont le fioul est une des plus usitée.
Au cours de l’année, facteurs météorologiques et émissions
polluantes se « combinent » pour déterminer la qualité de l’air dans
la vallée : en général, celle-ci est plutôt bonne (voir le bilan 2004),
mais lorsque mauvaises conditions de dispersion et fortes émissions
sont associées, la survenue de pics de pollution n’est jamais à exclure.
Ce fut ainsi le cas, en décembre 2004, lors d’un épisode qui s’est
étalé sur plusieurs jours.
Le constat
Les concentrations de dioxyde de soufre ont été exceptionnellement
élevées au début du mois de décembre 2004, occasionnant ainsi
les teneurs records enregistrées depuis le début des mesures en
1997.
Le seuil d’information (300 µg/m3 en moyenne horaire) a été
dépassé 2 fois à Saint-Jean-de-Maurienne et, grâce à une
observation en temps réel, le dispositif préfectoral d’information de
la population et de recommandations sanitaires a donc été activé
les 7 et 8 décembre, ce qui est une « première » dans cette vallée.
EPISODE DE POLLUTION
EN MAURIENNE
EVOLUTION HORAIRE DU DIOXYDE DE SOUFRE
Vallée de la Maurienne - décembre 2004
Source : L'Air de l'Ain et des Pays de Savoie
en µg/m3
0
100
200
300
400
500
600
Niveau d'alerte
Niveau d'information et de recommandation
Saint-Julien-Montdenis
Saint-Jean-de-Maurienne
31 déc.
29 déc.
27 déc.
25 déc.
23 déc.
21 déc.
19 déc.
17 déc.
15 déc.
13 déc.
11 d éc.
9 déc.
7 déc.
5 déc.
3 déc.
1 déc.
EVOLUTION JOURNALIERE DU DIOXYDE DE SOUFRE
Vallée de la Maurienne - décembre 2004
Source : L'Air de l'Ain et des Pays de Savoie
en µg/m3
0
25
50
75
100
125
150
175
200
il
l
v
l
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ni
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31 déc.
29 déc.
27 déc.
25 déc.
23 déc.
21 déc.
19 déc.
17 déc.
15 déc.
13 déc.
11 d éc.
9 déc.
7 déc.
5 déc.
3 déc.
1 déc.
Il aurait pu en être de même à Saint-Julien-Montdenis où les valeurs
ont été plus élevées encore, avec 5 dépassements du niveau
d’information et de recommandations, et même 2 dépassements
du niveau d’alerte (500 µg/m3 en moyenne horaire) les 7 et
12 décembre.
Au cours de cet épisode, les moyennes quotidiennes ont aussi été
très fortes, puisque le seuil de la valeur limite (125 µg/m3 en
moyenne journalière) a été franchi trois fois à Saint-Julien-
Montdenis et une fois à Saint-Jean-de-Maurienne.