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Angkor et Religion
Origines Brahmaniques et Bouddhistes d’Inde
De nombreuses influences notamment animistes (culte des neak ta) et javanaises
façonnent l’âme Khmer, mais les influences majeures sont le Brahmanisme, religion
antérieure à l’Hindouisme vénérant Civa (ou Shiva), Brahma et Vishnou, ainsi que le
Bouddhisme, qui ont été importés sur le territoire Khmer par l’Empire d’Ashoka (qui
régnait sur la majeure partie du territoire indien, et avait institué le Bouddhisme religion
d’Etat) environ 300 avant JC.
Selon les guerres et rois dominant la région, tour à tour Brahmanisme et Bouddhisme se
succédaient et prenaient l’ascendant.
Le Bouddhisme Theravada religion d’Etat
Parallèlement, deux grands courants du Bouddhisme se dessinent alors en Inde et en
Asie du Sud-Est : le Bouddhisme dit religieux du Mahayana (Grand Véhicule) et le
Bouddhisme dit philosophique du Theravada (Petit Véhicule ou Doctrine des Anciens).
Ce qui distingue principalement ces deux courants est que le Bouddhisme du Mahayana
divinise le Bouddha qui n’est qu’un humain pour le Bouddhisme du Theravada. Pour ces
deux courants, le but ultime est le Nirvana. Mais pour le "Grand Vehicule", l’être sur le
point d’atteindre le Nirvana doit retarder l’échéance finale en allant diffuser la "vérité" à ses
semblables
Progressivement donc, et définitivement à partir du règne de Jayavarman VII, la religion
Khmer devient un Bouddhisme Theravada. C’est toujours le cas aujourd’hui.
Extraits du Sermon de Bénarès, les Quatre Nobles Vérités de Bouddha :
1ère vérité : Naissance, vieillesse, mort, union avec ce qu’on n’aime pas, séparation
d’avec ce qu’on aime, non obtention de ce qu’on désire … la vie n’est que souffrance
2e vérité : à l’origine de la souffrance est l’avidité, le désir
3e vérité : il existe un moyen de supprimer le désir, et donc la souffrance
4e vérité : le salut est dans le suprême détachement ou conduit le Noble Octuple Sentier
Comme son nom l’indique, ce sentier comprend huit étapes, lesquelles participent à trois
domaines complémentaires : les règles éthiques, la discipline mentale et la sagesse.
L’hindouisme :
Vers l’absolu :
Dans la pensée hindoue, la vie sur Terre n’est qu’un passage, une étape. Pour réaliser sa
vérité profonde, l’homme doit vivre plusieurs vies. Son âme se réincarne plusieurs fois
avant d’être libre. Cette libération, but vers lequel tendent tous les hindous, permet à l’âme
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de se fondre dans l’Absolu et d’être purifiée. La vie et la mort ne sont donc que les étapes.
d’une longue évolution.
Cette religion remonte à environ 1500 ans avant notre ère, date des premiers textes
sacrés, les VEDA, qui se sont d’abord transmis oralement avant d’être écrit en sanskrit, la
langue classique de l’Inde ancienne.
Les divinités hindoues sont innombrables. Voici les 3 dieux fondamentaux, qui revêtent
souvent des formes différentes :
LE BRAHMAN
Vishnu
Civa
Brahma
Le Brahman n’est pas un dieu au sens où les religions monothéistes l’entendent. C’est
l’âme de l’Univers, l’Absolu. Il est à l’origine des trois dieux principaux : Brahma, Vishnu et
Civa.
Brahma a créé le monde. On le représente généralement avec 4 bras et 4 visages. C’est
lui qui a tout organisé dans l’Univers et charge à Vishnu et Civa de le préserver et de le
renouveler.
Vishnu est le gardien des règles universelles ; il est souvent représenté en train de
dormir. Il conserve dans sa mémoire le modèle e l’Univers qu’il doit reproduire. Il est
couché sur un serpent, symbole de l’infini. De son nombril sort un lotus, sur lequel est
assis Brahman.
Vishnu vient en aide aux humains et peut apparaître sous la
forme d’un homme ou d’un animal pour rétablir l’ordre de la Création. Ce sont les avatars,
les « descentes ». Vishnu se serait notamment incarné sous l’aspect de poisson, de
tortue, de sanglier ou de héros, dont le plus célèbre est Krishna.
Civa est souvent représenté en train de danser, entourée d’une couronne de feu. Il
symbolise le changement et la destruction. Complément de Vishnu, il provoque la mort,
sans laquelle la naissance serait impossible. Il détruit pour que les choses puissent
évoluer, se modifier. Il est le dieu du temps qui passe.
OFFRANDE et PURIFICATION :
Dans chaque maison, le chef de famille offre aux dieux la flamme d’une lampe à huile, des
fruits et de la nourriture cuite, en respectant certains rites. Dans de nombreux temples
richement ornés de sculptures et de statues, le plus souvent dédiées à Civa ou Vishna, les
prêtres dirigent les offrandes de parfums, de fleurs et de fruits. Ils remettent aux fidèles un
peu de nourriture consacrée et répètent les prières et les formules sacrées. La statue du
dieu est honorée, baignée et parfumée. Elle reçoit des fleurs et de la nourriture.
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La purification est très importante chez les hindous. Chaque jour on se lave chez soi, mais
aussi dans les bassins, les lacs ou le fleuve. Toute étendue d’eau est sacrée.
UNE VISION ORIGINALE du MONDE :
Les hindous croient en la réincarnation et pensent qu’ils revivront après leur mort, sous
une forme différente, humaine ou animale. Ainsi peut-on connaître un présent difficile mais
espérer une vie future différente, et parvenir enfin, étape après étape, à la vraie libération,
celle qui conduit l’âme à se fondre dans l’Absolu.
Le bouddhisme :
Gautama a-t-il vraiment existé ? Cette question paraît désormais résolue. Peu d’historiens
remettent en cause la réalité de ce personnage. En revanche, de nombreuses légendes
sont venues enrichir l’histoire authentique de sa vie.
Au VIe siècle avant notre ère :
Le prince Gautama serait né du flanc de sa mère vers 560 avant J.C, dans un royaume du
nord de l’Inde. Fils de prince, il connut une enfance et une jeunesse très douces. Son père
avait à cœur d’écarter de lui tous les soucis et les malheurs. Il grandit ainsi dans un beau
palais, entouré de jardins, d’objets d’art, de gens heureux…
Doué d’une intelligence et d’une force peu communes, Gautama épousa à 16 ans l’une de
ses cousines. Il avait tout et ne pouvait imaginer qu’un avenir fait de joie, d’insouciance…
Mais le jeune homme ne s’en contenta pas et décida d’approfondir sa connaissance du
monde.
Quatre rencontres :
Le prince sorti 4 fois de son palais, et à chaque fois il fit une rencontre capitale.
Sa première expérience eut lieu alors qu’il traversait la ville sur son char. Il vit un vieillard.
Etonné, Gautama se renseigna et apprit que tous les êtres vivants vieillissent, que la
jeunesse n’est pas éternelle. Une partie de son bonheur s’écroula.
Une autre fois, le prince rencontra un lépreux. Lui qui était beau, fort, bien portant,
découvrait tout à coup les misères du corps. Les hommes peuvent souffrir et la maladie
les frappe parfois plus durement que la vieillesse.
Lors de sa troisième sortie, il croisa un enterrement. Cette fois c’était la mort qu’il croisait
sur son chemin. Gautama se rendit compte alors combien son bonheur était fragile,
passager.
La quatrième rencontre allait être décisive. Ce jour là il vit un moine qui mendiait au bord
de la route. Le prince comprit que cet homme, libre de tout désir, avait peut-être trouvé le
calme et la sérénité qui lui permettraient d’échapper aux souffrances terrestres. Il décida
de suivre cette voie.
La voie de l’Illumination.
Le prince Gautama quitta discrètement son palais et se mit à chercher comment on
pouvait échapper aux souffrances humaines. Il passa beaucoup de temps à lire. Il devint
moine mendiant, vécut dans la plus grande pauvreté, ne mangeant presque rien, dormant
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sur un lit de ronces,
es, passant des heures accroupi sur ses talons…menant une vie
d’ascète.
Ce choix lui permit certainement de se détacher du monde. Mais Gautama compris qu’il
s’agissait aussi d’une attitude très personnelle, égoïste. Or, il voulait aider les hommes à
ne pluss souffrir. Tel était le sens de sa recherche et il ne pouvait y parvenir dans
l’isolement.
Il s’installa alors au pied d’un figuier et c’est là, au cours d’une profonde médiatation, que
Gautama parvint à l’Illumination, la Révélation qui lui valut son nom de BOUDDHA =
l’Illuminé ou l’Eveillé.
Eveillé.
Pendant plus de quarante ans, jusqu’à sa
sa mort, il enseigna ses fidèles, de plus en plus
nombreux.
En mourant, il put atteindre le NIRVANA, c'est-à-dire la
a libération finale qui lui permettrait
de ne plus renaître.
Un chemin long et difficile :
Quel est le message, cette Révélation de Bouddha ?
Voici, en résumé ( !), ce que cela signifie :
pour être heureux,, il faut supprimer la souffrance. Entreprise difficile. Aussi Bouddha
propose-t-ilil aux hommes de renoncer à tout, d’abandonner leurs désirs, de ne rien
attendre, de ne rien souhaiter et de prier. Peu à peu en se détachant
détachant de la vie matérielle
pour se consacrer à la seule méditation ; ils parviendront à la pureté de l’âme, à un stade
où même la mort du corps ne compte plus. Pour Bouddha, seul ce difficile chemin permet
d’atteindre le nirvana, c'est-à-dire
dire la fin des réincarnations et le retour à l’Absolu dont parle
la religion hindoue. Ce long et délicat parcours nécessite plusieurs vies.
Les 5 principaux préceptes bouddhistes :
Ne pas ôter la vie aux êtres ;
S’abstenir de prendre ce qui n’est pas donner ;
S’abstenir de mauvaise conduite charnelle ;
S’abstenir de mauvaises paroles ;
S’abstenir de boissons enivrantes et de
drogues.
Les moines bouddhistes = BONZES :
Ils portent une longue toge jaune et ont le crâne rasé. Tous les matins, de maison en
maison, ils partent recueillir de la nourriture dans leur bol à aumône. Ils prêchent le long
des routes pendant une partie de l’année, se retrouvant dans les monastères à la saison
des pluies (de la mousson). Des reliques (cheveux, dents, os de Bouddha,
Bouddha, ou les
nombreuses statues du sage sont des objets de culte et sont conservés dans les temples
(PAGODES).
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Bouddha est parfois représenté debout ou couché, quand il atteint le nirvana. Mais le plus
souvent il est assis dans la position du « lotus », propre à la méditation : jambes croisées,
mains reposant sur le haut des cuisses, à plat l’une sur l’autre, paumes tournées vers le
haut. Il est coiffé d’une sorte de chignon et son visage reflète le calme et la sérénité. La
roue, ou la fleur de lotus (comme l’homme, vit les pieds dans la boue et la tête au soleil)
accompagne ses statues.
Dans les pagodes, bonzes et fidèles prient et méditent accompagnés par le son des
tambours, de clochettes, de gongs et de trompes.
Les différents courants du bouddhisme :
Bouddha a laissé une philosophie, une manière de vivre et de penser, plutôt qu’une
religion soumise à des règles précises. Son enseignement a été interprété de diverses
manières.
Né en Inde, le bouddhisme s’y est répandu principalement au 3e siècle avant notre ère,
mais il a rencontré l’opposition farouche des brahmanes et, plus tard, de l’islam. Il s’est
plutôt propagé vers le reste de l’Asie et l’on en distingue 2 grands courants :
1. Le Petit Véhicule s’est développé dans le sud de l’Asie (Sri Lanka, Birmanie,
Thaïlande, Cambodge et Laos ;
2. Le Grand Véhicule a gagné la Chine, la Corée, le Japon, le Viêt-Nam ainsi que le
Tibet.
PETIT GLOSSAIRE À L’USAGE DES CURIEUX.
akusala akoussala
Mauvaise action (en pensée, en parole ou en gestes). Acte déméritoire.
Toute mauvaise action aura obligatoirement une mauvaise conséquence pour celui qui la commet.
anatta anata
Fait de ne pas exister par soi-même.
Si une personne ou une chose existe, c'est à cause de plusieurs éléments.
anicca anitcha = Impermanence.
Tout ce qui apparaît finit par disparaître, car rien ne dure éternellement ; tout est éphémère.
arahanta arahanta
Être qui a éliminé la totalité des impuretés du mental.
Une telle personne n'a plus aucun attachement. Donc, il ne connaît plus la souffrance.
bhikkhu bikou
Être qui renonce à tout pour se consacrer complètement à la voie de la sagesse.
On utilise ce mot pour désigner les moines disciples de la communauté de Bouddha.
dána dana = Générosité.
Quand tu donnes de ton cœur (de ton intention) à quelqu'un, ou même à un animal, c'est dána.
Faire un don, surtout s'il est nécessaire, permet de développer beaucoup de mérite.
dáyaka dayaka = Donateur.
Un dáyaka est une personne qui donne aux moines les choses dont ils ont besoin.
deva déva
Être qui vit dans un monde très agréable que les humains ne peuvent pas voir.
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Les deva peuvent voir les humains, ils vivent très longtemps et ont souvent des pouvoirs, comme
de se rappeler de leurs vies passées, ou de voir à travers la terre.
dhamma dama
La réalité telle qu'elle est.
Ce qu'on appelle dhamma, c'est aussi l'enseignement de Bouddha et toute la pratique qui permet
d'arriver à l'Éveil.
dhammadána damadana
Don de l'enseignement de la réalité (dhamma = enseignement de la réalité ; dána = don).
Donner un enseignement sur le dhamma est aussi une manière de pratiquer la générosité, car on
donne des connaissances.
dukkha douka
Insatisfaction, souffrance, douleur.
Dans la vie, tout est dukkha, car rien ne peut apporter une satisfaction pleine et durable.
kamma kama
Loi naturelle des causes et des conséquences. Lien entre un acte et sa conséquence.
De ce qui arrive, rien n'est laissé au hasard. Tout le monde est responsable des actes qu'il fait,
donc tout le monde subit (en bien ou en mal) ce qu'il mérite.
kappiya kapiya
Personne qui fait ce que les moines ne peuvent pas faire.
Un kappiya est une personne qui aide les moines, en faisant des choses que les règles
monastiques n'autorisent pas, comme acheter, cueillir des fruits, etc.
karuna karouna
Compassion.
Quand on a de la karuna, on respecte tout le monde et tous les animaux, même les insectes, et on
aime aider ceux qui en ont besoin.
kilesá kiléssa
Saleté, défaut. Impureté du mental.
Voici quelques kilesá : avoir des doutes dans le dhamma, croire que les rituels apportent quelque
chose d'efficace, chercher les plaisirs, avoir de la colère, être orgueilleux.
kusala koussala
Bonne action (en pensée, en parole ou en gestes). Acte méritoire.
Toute bonne action aura obligatoirement une bonne conséquence pour celui qui la commet.
mettá méta
Amour (sans attachements, sans désir). Bienveillance.
Quand on a du mettá, on souhaite le bonheur pour tout le monde. C'est très important d'avoir de la
bienveillance et d'en développer toujours plus.
nibbána nibana
Cessation de la conscience, et par conséquent, de toutes les impuretés mentales.
nibbána est le but du dhamma pour tout le monde. C'est le seul moyen de se libérer du samsará.
Pour y parvenir, il faut développer vipassaná.
paduma padouma
Lotus.
Les lotus sont de grandes fleurs très belles, qui poussent dans les étangs.
páli pali
C'est le dialecte que parlait Bouddha et les siens dans son pays. Le pali n'est pas une langue, car
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il ne possède pas d'écriture. Pour écrire en pali, on doit donc utiliser d'autres écritures : le birman,
le khmer, l'alphabet latin (le nôtre), etc.
páramí parami
Accomplissement, maturité sur le plan de la sagesse.
Pour réussir dans sa pratique du dhamma, on a besoin de beaucoup de páramí, qu'on peut
développer grâce à des actions positives faites avec la volonté de progresser sur le chemin de la
sagesse.
sádhu sadou
Pour indiquer qu'on est satisfait ou heureux d'un acte ou d'un événement propice pour le dhamma.
En général, on prononce ce mot trois fois de suite.
samatha samatha
Tranquillité, sérénité.
La méditation samatha consiste à se concentrer sur une seule chose (par exemple la respiration)
pendant assez longtemps, jusqu'à développer une profonde concentration. Samatha apporte le
calme, le bien-être et la clarté.
samgha sanga
Communauté des moines, fondée par Bouddha.
Le samgha sert à donner aux moines les meilleures conditions pour leur pratique, mais aussi à
préserver les enseignements du dhamma et à les apporter aux autres.
samsará samsara
Cycle sans fin des existences, des morts et des renaissances.
nibbána est le seul moyen de se libérer du samsará.
síla sila
Vertu. Bonne conduite, Moralité.
La vertu est la base de toute la pratique du Dhamma. Pour avoir un bon síla, il suffit de respecter
les 5 préceptes.
sutta souta
Parole qui explique le sens. Sermon. Parole de Bouddha (ou de ses principaux disciples).
Les sutta sont généralement des discours ou des petites histoires qui expliquent des points de
l'enseignement et de la pratique du dhamma.
theraváda téravada
Enseignement de Bouddha dans sa version d'origine (thera = ancien ; váda = tradition,
enseignement).
La parole de Bouddha a été préservée intacte jusqu'à nos jours, grâce à une suite ininterrompue
de moines accomplis, qui sont toujours restés fidèles à la communauté originelle.
vipassaná vipassana
Observation multiple, d'instant par instant. Connaissance directe de la réalité.
Pour développer vipassaná, qu'on appelle aussi vision directe dans la réalité, on porte son
attention sur ce qu'on perçoit, tel qu'on le perçoit.
yogí yogui
Personne qui s'entraîne au développement de la concentration.
Un yogí est donc quelqu'un qui pratique la méditation ou le développement de la vision directe de
la réalité.
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