Exemples 6.1.2.
1. Op´erateur diagonal dans une base orthonorm´ee (hn) de H : soit α= (αn) une
suite born´ee de scalaires et d´efinissons ∆αsur H par
∀c= (cn)∈`2,∆α³+∞
X
n=0
cnhn´=
+∞
X
n=0
αncnhn.
On voit que ∆αest continu et que k∆αk=kαk∞. On v´erifie que l’adjoint est donn´e par
l’op´erateur diagonal associ´e `a la suite complexe conjugu´ee, ∆∗
α= ∆α.
Si fest une fonction complexe, mesurable born´ee sur (Ω, µ), on d´efinit l’op´erateur
de multiplication Mfpar Mf(g) = fg pour toute g∈L2(Ω, µ). On v´erifie que Mfest
born´e sur L2(Ω, µ), et M∗
f= Mf.
2. Shift S sur H = `2(Z) ou bien H = `2(N). Pour tout vecteur x∈H on d´efinit un
nouveau vecteur Sxobtenu par d´ecalage `a droite, d´efini par (Sx)n=xn−1pour tout n
dans le cas Zet dans le cas N, on pose (Sx)n=xn−1pour tout n≥1, et (Sx)0= 0 ; dans
le cas de `2(Z), on trouve (S∗y)n=yn+1 pour tout n∈Z, on v´erifie que S∗S = SS∗= Id.
Dans le cas `2(N), on a aussi (S∗y)n=yn+1, mais pour n≥0 ; dans ce cas S∗n’est plus
l’inverse de S, mais on a encore S∗S = Id.
Proposition 6.1.3. Soient Eet Fdeux espaces de Hilbert et soit T∈ L(E,F) ; alors
ker T∗= (T(E))⊥et l’adh´erence de T∗(F) est (ker T)⊥.
D´emonstration. Si y∈F, on voit que y∈ker T∗si et seulement si pour tout x∈E, on
a 0 = hT∗(y), xi=hy, T(x)i; clairement, ceci ´equivaut `a dire que y∈(T(E))⊥, d’o`u
la premi`ere assertion. Il en r´esulte (par la proposition 2.3.4) que T(E) = (ker T∗)⊥,
d’o`u la deuxi`eme assertion en rempla¸cant T par son adjoint.
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D´efinition 6.1.3. Soient E et F deux espaces de Hilbert ; un ´el´ement U ∈ L(E,F) est
appel´e unitaire si U∗◦U = IdEet U ◦U∗= IdF. Un ´el´ement T ∈ L(E) est appel´e normal
si T∗◦T = T ◦T∗,hermitien ou autoadjoint si T = T∗et positif s’il est hermitien et si
hT(x), xiest r´eel ≥0 pour tout x∈E.
Exemples 6.1.4.
1. Soient H un espace de Hilbert, P ∈ L(H) un projecteur orthogonal ; notons F son
image. Pour x, x0∈F et y, y0∈F⊥on a hP(x+y), x0+y0i=hx, x0i=hx+y, P(x0+y0)i,
donc P = P∗. De plus, hP(x+y), x +yi=hx, xiest r´eel ≥0, donc P est positif.
2. Les op´erateurs diagonaux ∆αde l’exemple 2 sont normaux car on voit facilement
que
∆α∆∗
α= ∆α∆α= ∆αα = ∆α∆α= ∆∗
α∆α.
Pour la mˆeme raison les op´erateurs de multiplication Mfsont normaux.
3. On dit que U ∈ L(E,F) est isom´etrique si kU(x)k=kxkpour tout x∈E.
On v´erifie facilement que U est isom´etrique si et seulement si U∗U = IdE. En effet, si
U∗◦U = IdE, alors pour tout x∈E on a kU(x)k2=hU(x),U(x)i=hx, U∗(U(x))i=kxk2.
La r´eciproque utilise la formule de polarisation (voir la d´emonstration ci-dessous). Le shift
de l’exemple 2 est isom´etrique ; dans le cas de `2(Z) il est aussi unitaire.
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