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RESUME
La biotechnologie permet d’adapter et de modifier les organismes, produits, processus et systèmes
biologiques présents dans la nature pour développer des procédés éco-efficients et des produits non
seulement plus rentables mais aussi plus respectueux de l’environnement. Elle offre par ailleurs une gamme
de plus en plus large d’outils grâce auxquels l’industrie peut continuer à réduire les coûts et améliorer les
performances environnementales des produits bien au-delà de ce qu’aurait permis l’usage de technologies
chimiques classiques.
La biotechnologie s’impose aujourd’hui comme une technologie propice au développement industriel
durable. L’OCDE a réuni et analysé des études de cas 1 sur les applications de la biotechnologie dans des
secteurs aussi divers que les produits chimiques, les plastiques, l’agroalimentaire, le textile, les pâtes et
papiers, l’extraction minière, l’affinage des métaux et l’énergie. Ces études de cas montrent que la
biotechnologie peut permettre de réduire non seulement les coûts mais aussi l’empreinte écologique en
conservant le même niveau de production. Dans certains cas, les dépenses d’investissement et les coûts
d’exploitation ont diminué de 10-50%. Dans d’autres, la consommation d’énergie et d’eau a baissé de 10-
80% et l’utilisation de solvants pétrochimiques a pu être réduite de 90%, voire totalement supprimée. Bien
souvent, la biotechnologie a permis de développer des produits présentant des propriétés et des avantages
en termes de coût et de performances environnementales qui n’auraient pu être obtenus par des procédés
chimiques classiques ou par la pétrochimie.
On s’accorde de plus en plus, un peu partout dans le monde, sur la nécessité de mieux gérer et utiliser les
ressources naturelles. Une action à grande échelle doit être menée pour réduire les quantités de déchets et la
pollution d’origine anthropique. De l’avis général, une industrie plus durable pourrait permettre de réduire
l’impact sur l’environnement voire même d’améliorer la qualité de l’environnement tout en produisant des
biens et services générateurs d’emplois susceptibles de réduire la pauvreté et d’améliorer la qualité de vie
d’une population en pleine expansion.
La mise en place d’une “bio-économie” durable utilisant des bioprocédés éco-efficients et des ressources
biologiques renouvelables apparaît comme l’un des grands défis du 21ème siècle. Le progrès des
connaissances dans le domaine de la biodiversité, l’écologie, la biologie et la biotechnologie devrait
permettre d’accroître durablement la productivité de la biomasse dans les secteurs forestier et agricole et
d’utiliser cette biomasse ainsi que les déchets organiques de façon écologiquement viable et efficace. Sans
ces progrès de la science et de la technologie, la transition vers une “bio-économie” pourrait se solder par
l’épuisement rapide des ressources renouvelables et une détérioration de l’environnement.
L’évolution vers une économie reposant davantage sur les biotechnologies apparaît riche de promesses tant
pour les pays développés qu’en développement. La “bio-économie” offre aux premiers la possibilité
d’exploiter leur potentiel technologique national pour assurer leur sécurité énergétique et leurs
approvisionnements en produits chimiques. Elle permet aux seconds de “sauter”, au moins partiellement,
l’ère des combustibles fossiles et de la pétrochimie pour passer directement à celle des bioproduits
chimiques et des biocombustibles plus respectueux de l’environnement qui peuvent être produits
localement, au profit de l’économie et de la qualité de vie. Une réflexion prospective devra être menée entre
l’industrie, les gouvernements, les chercheurs et les défenseurs de l’environnement pour trouver les moyens
de construire une économie reposant davantage sur les biotechnologies et capable de générer des avantages
économiques, environnementaux et sociaux optimaux pour les pays développés et les pays en
développement.
1 . OCDE 2001. Les biotechnologies au service de la durabilité industrielle (www.oecd.org/sti/biotechnology)