Bases de Génie Civil

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Lycée Charles Poncet – Tale 1ère STI2D – spécialité ITEC
Bases de Génie Civil
1. INTRODUCTION
Le génie civil regroupe la construction de ponts, de barrages, de
systèmes hydrauliques urbains (égouts et approvisionnement en eau
potable), routes, gestion de l'environnement (traitement des eaux
usées, gestion des déchets) et l'arpentage (mesurage des terrains).
Le génie civil est un domaine spécialisé et très vaste. Il s'agit du
domaine de l’urbanisme dont la fonction est de construire et, d’une
manière plus générale, de mettre en œuvre les décisions
d’aménagement du territoire.
On observe deux grands domaines au sein du génie civil :
- le bâtiment
- les travaux publics
Dans les deux domaines, quelle que soit sa spécialisation, le travail d'un ingénieur
civil repose sur deux concepts clés : l'évaluation des charges et la résistance des
matériaux. En fait, l'objectif premier est de combiner un ensemble de matériaux
afin de résister à des charges pour accomplir une fonction principale.
2. BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS
2.1. Le bâtiment :
Dans le secteur du bâtiment, les investisseurs proviennent principalement
du privé et leurs besoins correspondent souvent à une finalité économique.
La structure de l'ouvrage est généralement peu prépondérante, car on y
privilégie plutôt la fonctionnalité et l'esthétisme. Les bâtiments incluent :
-
habitations, immeubles, hôtels
bureaux, bâtiments administratifs, écoles, gymnases
magasins, centres commerciaux
usines… etc
2.2. Les travaux publics :
Les travaux publics sont des ouvrages qui répondent aux besoins du public. La
pérennité de l’ouvrage est un facteur essentiel dans ce cas. Les travaux publics
incluent :
-
ouvrages de franchissement (ponts, tunnels, …)
réseaux ferrés et routier, réseau navigable (canaux), ports…
équipements collectifs (épuration, traitement de déchets, …)
centrales d’énergie (charbon, nucléaire, géothermie, éolien, hydraulique, …)
infrastructures (réseau électrique, télécommunications, assainissement, eau potable, ...)
ouvrages de protection (digues, renforcements de talus, paravalanches, protection de rives, …)
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3. CONCEPTION DES OUVRAGES
Afin de dimensionner un ouvrage, il faut évaluer les charges qu'il devra
supporter. Les charges sont des forces, des déformations ou des accélérations
qui s'appliquent sur la structure ou ses composantes. Elles occasionnent des
contraintes, des déformations ou des déplacements sur les structures.
3.1. Types de charges
Contraintes sur une poutre
reposant sur deux appuis
Les charges se divisent en deux catégories :
Les charges mortes et les charges vives
Les charges mortes sont celles qui sont toujours présentes sur l'ouvrage et, bien souvent, correspondent au
poids propre de l'ouvrage. Le poids de la structure d’une maison qui s'applique sur ses fondations est une
charge morte. Autre exemple, un pont suspendu est un ensemble de charges mortes composées de poutres
d’acier, de câbles et d’asphalte qui supporte son poids propre. Pour un bâtiment, les charges mortes incluent
le poids du béton, des revêtements de sol, de la toiture, des balcons et tout autres éléments fixes. Les étages
supérieurs sont une charge morte pour un étage inférieur.
Les charges vives sont celles qui sont
appliquées temporairement et qui peuvent se
déplacer ou changer d'intensité. Dans
l'exemple du pont suspendu, les charges vives
sont composées du poids des voitures et des
camions. D’une manière générale, on
considère que l’ouvrage est exposé très
régulièrement à ce genre de charges et qu’il doit y résister en permanence.
Comme charges vives, il y a également les charges climatiques, par exemple
la force du vent, le poids de la neige, de l’eau et les températures extrêmes.
Pour un pont, le vent peut représenter des efforts importants. Pour un barrage,
on prend aussi en compte le poids de l'eau qui s'accumule après un orage.
3.2. La réponse des matériaux aux efforts
Pour un matériau, il y a deux grandes étapes physiques en
réponse à un effort : la phase élastique et la phase plastique.
On peut ajouter à cela la rupture qui est le point ultime de la
Contrainte
phase plastique.
2
en N/m


La phase élastique correspond aux efforts sous
lesquels le matériau revient dans sa forme
géométrique initiale lorsque l’effort est relâché. On
peut visualiser cela en étirant un élastique et en le
relâchant : il reprend alors sa forme initiale.
La phase plastique correspond aux efforts au-delà
desquels le matériau ne revient plus dans sa forme
géométrique initiale, c'est-à-dire qu'il est déformé de
manière permanente. Si l’on continue à augmenter
l’effort, le matériau atteindra son point de rupture.
Rupture
Phase
plastique
(la déformation est permanente)
Phase
élastique
Déformation
en mm
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
Le point de rupture est une propriété qui varie selon les matériaux. Par exemple, pliées au
maximum, une tige en bois ou en verre se casse, alors qu’une tige en fer ou en caoutchouc demeure
déformée sans se rompre : cette propriété est nommée la ductilité. Un matériau peu ductile est dit
fragile.
Dans le monde la construction, il faut adapter les matériaux en fonction des besoins d’élasticité, de plasticité
et de ductilité. De manière générale, on limite les efforts soumis à un matériau en fonction de l'utilisation
normale de l'ouvrage pour qu'il demeure en zone élastique.
3.3. Contraintes
Les forces internes qui se créent à l'intérieur d'un matériau par l'application de forces externes sont appelées
contraintes. Quantitativement, les contraintes sont représentées par la force moyenne qui s’applique sur une
unité de surface à l'intérieur du matériau. On admet qu’un matériau homogène agit comme un milieu
continu, donc les forces sont distribuées de manière uniforme sur l'ensemble de son volume.
Les contraintes sont des pressions et ont donc pour unité le Pascal (Pa).
Rappel : un Pascal est équivalent à un Newton (force) par mètre carré (N/m2).
Exemple, contrainte de cisaillement à l'intérieur d'une poutre.
Bien que la distribution de cette contrainte à l'intérieur de la poutre ne
soit pas uniforme, une contrainte moyenne (
) est admise :
3.4. Limites
Les limites correspondent aux points extrêmes des ouvrages. Au-delà de sa limite, un ouvrage ne remplit
plus un ou plusieurs critères de conception importants. Il y a trois types de limites principalement utilisés
lors de la conception d'ouvrage : la limite d'utilisation, la limite d'utilisation de service et la limite ultime.

La limite d'utilisation est la charge à partir de laquelle l'ouvrage ne sera plus en mesure de répondre
à ses fonctions sans se déformer, comme une route qui se soulève à cause du gel, rendant la conduite
impossible. En général, la limite d'utilisation coïncide avec la limite élastique du matériau après
laquelle le matériau se plastifiera.

La limite d'utilisation de service correspond à la limite à laquelle l'ouvrage cesse de remplir ses
fonctions pour des raisons autres que la déformation plastique. Par exemple, si un pont se déplace
trop sous l'effet du vent et que le public cesse de l'utiliser bien qu'il demeure suffisamment résistant
pour le service, il a atteint sa limite d'utilisation de service

La limite ultime est celle à laquelle le matériau cède et donc à laquelle l'ouvrage cède entraînant ou
non l'effondrement de la structure. Par exemple, un ou des câbles d'un pont suspendu qui cassent. En
pratique, on applique généralement un facteur de sécurité, de 1,5 à la charge limite calculée pour
déterminer la limite ultime utilisée pour la conception.
Vidéo Pont de Tacoma 1940
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4. OUVRAGES EN BETON
L’invention du ciment artificiel par le français Louis Vicat a permis l’utilisation massive
d’un matériau solide et très facile à utiliser : le béton. Il est obtenu en fait par un mélange de
ciment, d’eau, de sable et de gravier.
Le béton est employé sous plusieurs formes :



brute : parpaings, mortiers, béton coulé.
béton armé : des armatures (barres d’acier) contribuent à le rendre plus résistant.
béton précontraint : des câbles d’acier tendus lui confèrent une résistance optimale.
Le béton endure de fortes contraintes, mais est plutôt fragile… l’acier, lui, est plutôt ductile.
Le béton armé associe donc les qualités des deux :
ferraillage
béton coulé
coffrage
Ferraillage d’une dalle en béton armé
Efforts sur la poutre
compression
traction
poutre reposant sur 2 appuis
Le béton a une résistance bien meilleure en compression qu’en traction : en traction la rupture est obtenue
avec un effort 8 à 15 fois plus faible que celui supporté en compression. C’est la raison pour laquelle
l’utilisation de béton précontraint (soumis à une compression préalable) améliore sa résistance :
Tension des câbles de la partie inférieure :
elle est soumise à la compression
La charge augmente, mais la partie
inférieure subit toujours une compression !
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5. OUVRAGES METALLIQUES
La plupart des bâtiments industriels (usines, ateliers, entrepôts...)
et certains bâtiments du tertiaire (halles, hypermarchés, gymnases, salles
polyvalentes...) ont une structure à ossature métallique. Ce type de
structure permet de fermer des surfaces importantes en réduisant la
présence de porteurs verticaux (poteaux et murs).
Verrière du Grand-Palais, 1900
L'ossature d’un bâtiment métallique est réalisée par un assemblage de poutres métalliques qui sont soit des
profilés marchands, soit des profilés reconstitués soudés PRS. Ces produits sidérurgiques sont
généralement obtenues par laminage à chaud ou à froid d'aciers doux (pour les structures porteuses) pour que
leur rupture éventuelle se fasse après une importante déformation et non brutalement.
profils en I
IPE
profil en H
profil en U
HEA
UPN
IPN
Les portiques sont renforcés par des structures triangulées (formant des triangles) également appelées
structures réticulées ou treillis ; Repassez ci-dessous un portique en rouge et ses contreventements en vert :
Treillis de
portique
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6. CONSTRUCTION D’OUVRAGES : ETAPES, VOCABULAIRE…
6.1. Les étapes d’une construction
Dans l’ordonnancement d’un projet de construction, les deux grandes étapes sont :
- le gros-œuvre
- le second œuvre
6.2. Le gros-œuvre
Le gros-œuvre représente les parties du projet qui permettent de mettre
hors d’eau le bâtiment (donc couvert) ; exemple ci-dessous pour une
construction à étages :
Toitures en terrasses
- les fondations,
- le dallage,
- la structure,
- la toiture,
- la couverture.
Vidéo construction
d’une tour en 15 j.
Pieux de
fondation
Structure
métallique
Dallage et
cloisons
intérieures
Cloisons
extérieures
Toiture et
finitions
La structure porteuse assure la stabilité du bâtiment : fondations, poteaux, poutres, murs porteurs (murs de
refend, murs de façade), dalles et planchers… La charpente et la couverture terminent le gros-œuvre :
Structure porteuse d’une maison
Charpente classique
6.3. Le second oeuvre
Il consiste à habiller et à rendre fonctionnel le bâtiment ; ce sont l’ensemble des « finitions » :
- menuiseries
- ouvertures (portes, fenêtres…)
- plomberie, sanitaires
- peintures, revêtements sols
- électricité
- chauffage
- enduits extérieurs, plâtres intérieurs...
- carrelages,…etc.
Vidéo construction d’une maison
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7. CONSTRUCTION D’OUVRAGES : PONTS ET VIADUCS…
7.1. Eléments de base
Les piles d'un pont sont les différents appuis intermédiaires
supportant le tablier de l’ouvrage. Une travée est une
portion de pont reliant deux piles (travées de forme
rectiligne ou en arche). Les culées sont les parties situées
sur les rives destinées à supporter le poids du tablier.
7.2. Transmission des efforts
Fondamentalement, il y a trois types d’éléments intervenant dans la structure des ponts existants : ceux qui
transfèrent les forces axialement, ceux qui le font par flexion ou par courbure. Une poutrelle dans un
treillis est un élément transférant axialement les efforts, une poutre porteuse est un élément de flexion et les
arcs ou les câbles des ponts suspendus sont des éléments de courbure. Chaque structure est une combinaison
de ces trois types d'éléments. Selon la nature des efforts transmis aux culées (en rouge), on peut classer les
ponts en trois catégories :
ponts à poutres :
ponts en arc :
compression verticale
sur les culées
compression oblique
sur les culées
ponts suspendus ou à haubans :
traction
sur les culées
7.3. Cinq familles
En y ajoutant le type d’effort dans l'élément porteur du pont (en bleu), on distingue cinq familles de ponts :
Ponts à voûtes
Pont en arc
Pont à poutres
Pont suspendu
Pont à haubans
7.4. Vocabulaire
Eléments d’un pont à poutres
Eléments d’un pont suspendu
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8. QUELQUES REALISATIONS MARQUANTES, URBANISME, FUTUR…
Nouveau refuge du Goûter (3835m)
Position basse
Pont relevé (55 m)
Nouveau pont levant de Bordeaux (travée levante de 117m)
Quelles perspectives pour les villes du futur ?
…ou la "ville écologique" de Dongtan (projet chinois)  ?
 Sao Paulo de nos jours…
Vue depuis Burj Khalifa

Le « nid d’oiseau » 
(stade de Pékin)
Projet Bionic Tower
(Shangaï) 1228m 
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