BULLETIN D’INFORMATION EN SANTÉ ENVIRONNEMENTALE
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Enfin, Bandara (2016) et Morgan et al. (2016) considèrent que le temps de latence utilisé par Chapman et al. (2016a) est
trop court et qu’il pourrait être nécessaire d’appliquer une période de latence équivalente à plusieurs décennies avant de
pouvoir observer tout effet cancérogène manifeste. Chapman et al. (2016b) rappellent que leurs hypothèses relatives au
temps de latence et aux risques relatifs associés sont en partie issues d’un article de Morgan et al. (2015), dont 3 des
auteurs sont signataires de la lettre de Morgan et al. (2016), dans lesquels les auteurs considèrent que l’observation des
effets suivant un temps de latence variant de 1 à 10 ans est suffisant pour envisager une caractérisation du risque.
Chapman et al. (2016b) considèrent que ces critiques ont l’apparence d’une tentative d’avoir le beurre et l’argent du
beurre (an argument trying to walk both sides of the street) : pour un même temps de latence, lorsqu’une étude montre
un risque, elle est considérée crédible, mais lorsqu’elle ne montre pas de risque (telle que l’étude de Chapman et al.
[2016a]), celle-ci est rejetée.
En résumé, l’étude de Chapman et al. (2016a) n’a pas observé de lien entre l’exposition aux radiofréquences en
provenance des téléphones cellulaires et le risque du cancer du cerveau.
Références
Bandara, P. (2016). Mobile phone use and the brain cancer incidence rate in Australia. Cancer Epidemiology, 44,
110-111. doi : 10.1016/j.canep.2016.08.006
Chapman, S., Azizi, L., Luo, Q. et Sitas, F. (2016a). Has the incidence of brain cancer risen in Australia since the
introduction of mobile phones 29 years ago? Cancer Epidemiology, 42, 199-205. doi : 10.1016/j.canep.2016.04.010
Chapman, S., Azizi, L., Luo, Q. et Sitas, F. (2016b). Response from the authors to correspondence related to
‘Has the incidence of brain cancer risen in Australia since the introduction of mobile phones 29 years ago?’. Cancer
Epidemiology, 44, 138-140. doi : 10.1016/j.canep.2016.08.008.
Hardell, L., Carlberg, M., Söderqvist, F. et Mild, K. H. (2013). Pooled analysis of case-control studies on acoustic
neuroma diagnosed 1997-2003 and 2007-2009 and use of mobile and cordless phones. International Journal of
Oncology, 43(4), 1036-1044. doi : 10.3892/ijo.2013.2025
Morgan, L. L., Miller, A. B., Sasco, A. et Davis, D. L. (2015). Mobile phone radiation causes brain tumors and
should be classified as a probable human carcinogen (2A) (review). International Journal of Oncology, 46(5), 1865-1871.
doi : 10.3892/ijo.2015.2908
Morgan, L. L., Miller, A. B. et Davis, D. L. (2016). Has the incidence of brain cancer risen in Australia since the
introduction of mobile phones 29 years ago? Cancer Epidemiology, 44, 112-113. doi : 10.1016/j.canep.2016.08.003
Wojcik, D. P. (2016). Primary brain tumors and mobile cell phone usage. Cancer Epidemiology, 44, 123-124. doi :
10.1016/j.canep.2016.08.007
Liens d’intérêt
OMS – Les champs électromagnétiques
http://www.who.int/peh-emf/fr/index.html
INSPQ – Évaluation des effets sur la santé des champs électromagnétiques dans le domaine des radiofréquences
https://www.inspq.qc.ca/publications/2119