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© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 20 April 2017
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étaient davantage sujettes au risque de développer un cancer. Outre leur rôle de défense contre les cellules
tumorales, les cellules NK sont également susceptibles de s'attaquer à des cellules infectées par un virus.
« Plusieurs études ont permis d'émettre l'hypothèse d'un rôle des cellules NK dans le contrôle de l'infection
par HIV (ndlr : virus responsable du SIDA), par exemple. Les personnes dites « contrôleurs élites » (infectées
par le virus mais n'ayant pas développé la maladie) avaient des cellules NK avec une plus grande activité
cytotoxique que les personnes ne contrôlant pas l'infection HIV». Enfin les cellules NK soutiennent également
la réponse immunitaire adaptative en stimulant les cellules présentatrices d'antigènes et en secrétant des
cytokines qui activeront les lymphocytes T.
Des cellules longtemps restées dans l'ombre
Les lymphocytes NK ont été observés pour la première fois dans les années 1970, mais ont encore beaucoup
de secrets à livrer. « Il est vrai, pondère Nathalie Jacobs, que les scientifiques se penchent davantage sur la
réponse immunitaire adaptative dont les acteurs sont les lymphocytes T ou B qui fournissent une immunité
plus 'sophistiquée'. De plus, les cellules NK sont une population minoritaire dans le sang, elles représentent
moins de 10% des globules blancs sanguins. Jusqu'il y a peu, peu de récepteurs de ces cellules étaient connus
ce qui les rendaient moins facile à isoler et à étudier »
Mais l'évolution de l'intérêt de ces cellules est loin d'être linéaire. Peu de temps après la découverte de ces
cellules capables de s'attaquer spontanément aux cellules cancéreuses, les premières études sur ces cellules
ont suscité un vif intérêt dans les laboratoires d'immunothérapie. « Dans le courant des années 80, retrace
Nathalie Jacobs, des chercheurs ont essayé d'amplifier l'activité anti-tumorale des cellules NK, notamment
en les mettant en présence de cytokine telle que l'interleukine 2 (IL2). Les cellules NK activées tuaient plus
efficacement les cellules tumorales et des résultats très encourageants ont été obtenus chez des souris. »
A ces études ont succédé des essais cliniques qui n'ont malheureusement pas donné des résultats très
probants. Il a en effet fallu administrer des concentrations élevées d'IL-2 pour pouvoir activer in vivo les cellules
NK des patients cancéreux. Or, à forte dose, l'IL-2 est toxique. Ce qui revient à soigner un problème en
en infligeant un autre. L'IL-2, de surcroît, active un autre type de cellules, les lymphocytes T régulateurs.
Ces lymphocytes assurent une fonction régulatrice: ils contrôlent la réponse immunitaire afin d'éviter un
emballement de celle-ci qui conduirait à des maladies auto-immunes. Dans le cas présent, ces cellules
inhibaient les cellules NK, ces mêmes cellules que les chercheurs tentaient d'activer.
Parvenir à activer les cellules in vivo
« Suite à cet échec clinique, explique Nathalie Jacobs, et face à l'incompréhension du fonctionnement de
ces cellules, l'engouement qu'elles avaient suscité est donc retombé. Maintenant que l'on commence à
comprendre comment elles fonctionnent, l'intérêt pour ces cellules revient depuis quelques années. Et pour
les stimuler sans activer d'autres cellules qui les inhiberaient, on tente de trouver d'autres cytokines qui
seraient moins toxiques que l'interleukine 2, afin de pouvoir les utiliser en immunothérapie. » Plus largement,
la découverte plus récente que ces cellules jouent un rôle important dans la réponse immunitaire comme pont
entre la réponse immunitaire innée et adaptative fait que de nombreuses équipes s'y intéressent aujourd'hui.
L'équipe de Nathalie Jacobs s'est penchée sur un cas tout particulier, à la charnière des capacités de la
cellule. « Nous nous focalisons sur les infections par certains papillomavirus humains (ou HPV), ces virus
pouvant induire des cancers et notamment le cancer du col de l'utérus. Ce modèle nous offre donc la possibilité