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Entre temps, la Fédération a reçu un très grand nombre de courriels
d’orthophonistes qui, comme les psychologues, étaient très inquiètes à la suite du
message du 6 février. Elles souhaitaient faire connaître leur position et leur
inquiétude. Celles-ci indiquaient être d’accord avec une activité réservée
partagée, mais insistaient sur l’importance d’une évaluation multidisciplinaire et
sur leur crainte d’être exclues du processus d’évaluation des troubles du langage
écrit. Ce courriel avait été envoyé à la Fédération avec copie conforme, entre
autres, à l’Office, à l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec et à la
Fédération des commissions scolaires du Québec.
Le 16 février, je me suis donc rendue à la rencontre préliminaire. À cette
rencontre, certains intervenants revenaient avec leur position de sortir les troubles
d’apprentissage du guide. Leur position s’expliquait par leur conviction que les
orthopédagogues (professionnelles ou enseignantes) devaient être les personnes
évaluant les troubles d’apprentissage. Monsieur Tremblay a débuté la rencontre
en expliquant qu’il avait réalisé que dans toute cette opération, il ne fallait pas
oublier que le lendemain de la mise en application du guide et de la loi, les gens
continueraient à travailler ensemble et qu’il fallait éviter que des groupes se
sentent exclus, non reconnus dans leur expertise. Au cours de la rencontre, je
suis intervenue à quelques reprises, tout d’abord pour rappeler qu’il faudrait éviter
de faire la même erreur que suite à la loi 90. En réponse à une intervention, j’ai
expliqué que tout membre d’un ordre professionnel a un code de déontologie
l’obligeant à ne pas intervenir dans un domaine où il n’est pas compétent. Je suis
revenue sur le fait qu’on avait beau souhaiter que les orthopédagogues aient le
droit d’identifier les troubles d’apprentissage, l’Office n’attribuerait pas une activité
réservée, même partagée, à un groupe n’appartenant pas à un ordre
professionnel et qu’on devrait plutôt revenir sur l’importance d’avoir un portrait du
développement pédagogique de l’élève pour mettre un diagnostic de trouble
d’apprentissage afin qu’une évaluation orthopédagogique soit nécessaire.
Finalement, la rencontre avec l’Office a débuté. La vice-présidente de l’Office a
présenté un court historique et un rappel des modifications prévues dans la note
du 7 février. Par la suite, chaque intervenant a eu 5 minutes pour faire valoir sa
position et ses questionnements, et ce, dans l’ordre que l’Office avait lui-même
déterminé. Monsieur Tremblay est intervenu le premier, suivi par Madame
Simoneau-Polenz de l’Association des commissions scolaires anglophones du
Québec et je suis intervenue la troisième.
Après avoir clairement indiqué quels groupes de professionnelles et
professionnels concernés par cette partie de la loi 21 je représentais, en me
référant aux positions que nous avions indiquées dans la lettre du 6 février, j’ai
énoncé les points suivants :
- notre Fédération a toujours reconnu que l’on doit s’assurer d’éviter de
causer préjudice à une clientèle vulnérable et que dans ce contexte, elle
est d’accord avec l’importance de réserver certaines activités;
- notre intervention, avec les autres intervenantes et intervenants du
milieu de l’éducation, pour faire retirer les troubles d’apprentissage des