LA VÉRITÉ SUR LE BOUDDHISME par DANIEL SENS & VICTOR RONTE ‘‘À la vérité qui nous libère de l’esclavage, de l’erreur et du mensonge’’. Éditions Saint-Remi – 2015 – © Tous droits réservés pour tous pays Éditions Saint-Remi BP 80 – 3341 CADILLAC FRANCE www.saint-remi.fr INTRODUCTION L e Bouddhisme, religion pouvant revendiquer entre 350 millions à plus d’un milliard de pratiquants selon les critères envisagés, a fait irruption dans le paysage occidental et notre vocabulaire s’est accaparé rapidement de certains de ses termes. Mais qu’y a-t-il vraiment derrière l’expression “restons Zen”, expression si usitée de nos jours, affirmant implicitement qu’eux ont les techniques permettant de “surfer” en paix dans les méandres de la vie quotidienne ? Qu’y a-t-il derrière la vogue de la méditation, moyen déstressant, n’ayant pas l’inconvénient de la dépendance engendrée par la consommation de substances aux vertus anti-stress ? L’étude géographique nous révèle que c’est une religion pratiquée principalement en Asie du sud-est, Japon Taïwan, Tibet, avec une recrudescence en Chine, mais nullement ignorée et pratiquée par un nombre croissant en Amérique du Nord et en Europe. Quel visage y a t-il réellement derrière ce flot de livres, tous plus engageants les uns que les autres, mais pour la plupart exposants partiellement ses thèses, qui sont selon les Maîtres, explicatifs de notre existence et de notre devenir ? Ce livre tente à partir des écrits des Maîtres reconnus comme tels et des écrits traditionnels désignés par ceux-ci, de montrer son vrai visage, celui auquel nous ne nous attendions pas. Il fallut beaucoup travailler, lire, noter, car les ouvrages sont souvent parcellaires, s’éclairant mutuellement sur des pans entiers de doctrine comme pour le sens véritable de la méditation de concentration qui intéresse tant d’occidentaux, et sur le contenu véritable de la compassion. Nous furent notamment aidé par des polycopiés que vendait une branche du Bouddhisme tibétain, la plus philosophique du Bouddhisme. Des polycopiés que nous n’aurions pas du avoir puisque aucun de nous deux n’était affilié à cette association mais le “hasard” a permis in extremis d’avoir tous les polycopiés que je voulais et que j’ai payés d’ailleurs honnêtement comme tout bon bouddhiste affilié à cette école. Nous vous livrons donc notre travail de la découverte du Bouddhisme. Dans une première partie le Bouddhisme est exposé. Nous avons 4 INTRODUCTION émaillé les différentes parties de citations majeures et un bon nombre de passages sont des références afin que vous compreniez bien que ce n’est pas notre vision du Bouddhisme que nous vous exposons. Nous n’avons pas de conceptions préconçues. Rien de mieux que l’étude des maîtres reconnus comme tels, nous leur faisons confiance quant aux articulations du Bouddhisme tel qu’il est en réalité. C’est pour cela qu’ils ont une place de choix dans notre exposé. Tous disent les mêmes choses, à quelques détails près, comme vous le découvrirez, ce qui permet de dégager le noyau central du Bouddhisme, le “noyau” incontournable. Que certains courants insistent plus sur la récitation de mantras ou sur la position de zazen, ceci est affaire d’écoles, de pratiques qui ne sont certes pas négligeables mais qui ne remettent absolument pas en cause le fond propre et commun de la doctrine. Si parfois nous attirons l’attention du lecteur sur telles ou telles affirmations et commençons un début de discussions, comme par exemple sur la bouddhéité de... La mouche ( !), il n’en demeure pas moins que nous allons chercher à exposer le plus complètement possible tout en demeurant dans l’essentiel et réservant les discussions de fond pour la seconde partie. Dans celle-ci, il y a des parties plus philosophiques mais elles sont largement abordables par tout le monde, ce qui est important. Mais lorsqu’on cherche la vérité dans un système, il est nécessaire d’utiliser des notions précises. Néanmoins, nous avons toujours tenu à présenter les arguments de bon sens soit en premier, soit mélangés à ces parties, afin que tout le monde saisisse d’emblée l’enjeu de ce qui est affirmé par le Bouddhisme et aussi l’enjeu de nos arguments. Si certaines pages semblent à certains user d’un langage plus technique, et qu’il leur paraît rébarbatif, ils peuvent passer à d’autres sous chapitres sans qu’ils soient véritablement lésés dans la découverte de ce qu’est vraiment le Bouddhisme. Il y a suffisamment d’informations différentes présentées pour que tout un chacun comprenne ce que le Bouddhisme veut nous dire, ainsi que la teneur de nos arguments. Par contre pour ceux intéressés par des développements plus pointus, nous avons créé des Annexes en fin d’ouvrage. Ainsi le corps de l’ouvrage n’en est pas appesanti. Nous avons cherché à INTRODUCTION 5 satisfaire tous les goûts et les formations intellectuelles. Puis nous abordons la partie morale, spirituelle. Ainsi nous discuterons du karma, de cette compassion mais aussi de ces « phénomènes » non-ordinaires. Au fur et à mesure, vous découvrirez ce qu’il y a réellement derrière le Bouddhisme, devenu une évidence par l’exposé de leurs propres conceptions et des propos de leurs maîtres. Vous découvrirez cette réalité incontournable, véritable soubassement du Bouddhisme et qui fera obligatoirement irruption dans votre réflexion en raison de leurs propres propos comme ce fut le cas pour nous. Nous gageons que beaucoup seront surpris comme nous l’avons été, car nous ne nous attendions absolument pas à un tel développement de notre étude. Nous n’avions pas d’idées préconçues, pas d’à priori, et donc de votre côté, n’en ayez pas et vous découvrirez et accepterez la vérité telle qu’elle est et non telle que vous vous voudriez qu’elle soit. La vie est trop courte pour que nous ayons la “nuque raide” et l’obstination de choisir ce que l’on préfère au lieu d’accepter ce qui est, quoiqu’il en coûte, même au prix d’être beaucoup bousculé et de tout perdre intérieurement et même son tissu relationnel habituel. Nous pensons particulièrement à ceux qui sont très attirés par le Bouddhisme ou qui sont déjà engagés dans cette voie Le choc sera important. N’ayez crainte. Le pire serait de tout rejeter et de s’enfermer dans la mort de l’illusion. Acceptez d’ouvrir les yeux même si ça vous fait pleurer et il y a de quoi ! Mais ce courage vous sera récompensé et fera de vous des gens qui respectent leur nature humaine qui foncièrement ne veut que la vérité et ne se satisfait pas au for interne de l’erreur, qui reconnue devient mensonge, si on ne le quitte pas. Et le Mensonge n’engendre que le Mensonge. Après un premier intérêt à l’âge de 17 ans lorsque j’étais athée et que j’avais déjà lu nombre de livres bouddhistes, arriva la rencontre du futur co-auteur avide de compréhension ; puis des années plus tard, je fis un séjour dans un centre Zen français ainsi qu’aux Pruniers chez Thich Nhat Hanh dont j’aimais beaucoup les livres ; il me fallut 40 ans pour que ce livre arrive à son terme. 6 INTRODUCTION Il ne suffit pas de connaître la vérité mais faut-il encore la vouloir et l’accepter. Que chacun se décide pour lui-même. I. LE TERREAU INDIEN L e Bouddhisme est apparu sur le sous continent indien où déjà fleurissait une religion : l’Hindouisme. Celle-ci était féconde en écrits et théories diverses. Ainsi existait le Rigveda ou « Connaissance de la Louange »1 composé de plusieurs livres dont la rédaction s’était échelonnée de 1500 à 1028 avant notre ère. Ce texte révèle un polythéisme notoire mêlé à d’autres courants comme le scepticisme, déjà du syncrétisme, mais aussi de l’agnosticisme et… des pratiques magiques. Mais à cette époque, aucun idéalisme au sens philosophique n’est détectable. Les phénomènes sont bien réels et ne sont pas une production de notre pensée. On ne retrouve pas non plus de notion d’une création originelle. Notre séjour terrestre est bon et l’on désire y vivre le plus longtemps possible. Après la mort, on pourra mener une vie heureuse auprès des dieux tout en gardant sa personnalité. Il est particulièrement intéressant à noter qu’il n’y a alors aucun souci de réincarnation. Ensuite la réflexion religieuse s’achemine d’une part vers une accentuation de la notion de faute (mais qui sera d’ordre rituel ou contre la coutume) et un plus grand recours à la magie, et apparition de la notion de réincarnation. Les prêtres s’élèvent en quelque sorte au-dessus des dieux par la connaissance des formules et des rites salvateurs. L’efficacité dépendant souvent de la complexité du sacrifice et donc de sa longueur (certains duraient un an !), le coût ne pouvait être assuré que par des riches. Ainsi les pauvres étaient laissés en pâture aux réincarnations successives sans beaucoup d’espoir de voir leur condition existentielle s’améliorer. D’autre part, un autre courant en réaction au premier se développe, présentant, ce qui est nouveau, une interprétation symbolique du sacrifice qui demeure toujours nécessaire, mais il est animé d’une recherche impérative de se libérer du cycle infernal des réincarnations (samsara). Ce sont les renonçants, les rishis, partant dans les forêts, se mettant par le fait 1 Emile Gathier, La pensée hindoue avec un choix de textes, Éditions du Seuil, 1995 (1960), coll. « Points sagesses » N° 84, p. 15. 8 LA VÉRITÉ SUR LE BOUDHISME même au ban de la société, hors du système des castes et menant seuls leur quête spirituelle. Certains feront des disciples après avoir cru trouver les moyens de la libération, d’autres emmèneront leurs secrets dans la tombe. Il est à noter que le Bouddha sera appelé le Vrai Rishi. Les hindous marqueront avec le temps du respect pour les renonçants qui se mettaient de fait hors du système des castes, et dont la démarche fera pourtant partie intégrale de l’Hindouisme. Au VIIe siècle avant notre ère environ, apparaissent les Upanishads, sorte de recueil de ces expériences dites mystiques, fruit de cette lente évolution. Les questions philosophiques classiques émergent clairement et aboutissent à différentes conclusions. À savoir : l’Identité entre Brâhman, l’Absolu, avec le monde et avec l’Atman1. Brâhman est la Parole magique efficiente, devenant la réalité ultime de ce qui existe, « le moi universel ou l’être universel »2. L’Atman est l’Âme universelle sur le plan du macrocosme et l’âtman, sur le plan du microcosme, est l’unité de nos activités mais elle ne dépend ni de l’ensemble, ni d’aucune partie de ce que l’on peut appeler l’individu. Ce n’est donc pas l’âme au sens que l’entend la métaphysique classique occidentale. Cet âtman « réside » sous l’écorce phénoménale de l’individu et est en réalité le Soi absolu en lequel on doit se fondre, ce qui est le but ultime de notre vie. Ce qu’une upanishad exprime en disant : « je me prosterne devant Toi aussi bien que devant Moi, l’Infini. Je me prosterne devant Moi aussi bien que devant Toi, Essence de l’intelligence. Je me prosterne devant Moi, le Bienveillant (Shiva) »3. Ainsi dans les Upanishads, on ne trouve pas de transcendance réelle par rapport à une création libre, créée à partir du néant (ex-nihilo), mais on y trouve une immanence de la Cause, même s’ils la nomment parfois transcendance, à partir d’un chaos qui n’est pas un néant « absolu ». On y rencontre aussi un certain matérialisme puisque les quatre éléments seraient à l’origine du monde de la matière comme si il y avait deux princi1 Cf. Ibid., p. 15-22. Ibid., p. 22. 3 Sannyâsa-Up;32, cité dans Jean Herbert, Spiritualité hindoue, Éditions Albin Michel, 1972 (1947), coll. « Spiritualités Vivantes » no 8, p.95. 2 I. LE TERREAU INDIEN 9 pes en quelque sorte. Le premier, la Prakriti qui serait pour certains la matière mais pour d’autres plus précisément « une cause originelle et primordiale »1 de tout ce qui est créé, et le deuxième, le Purusha c’est à dire l’âtman. Quant à la vie quotidienne, elle est régie par le karma et la réincarnation. Dieu n’intervient nullement. La loi mécanique de la rétribution des actes est implacable d’où un fatalisme écrasant. C’est la solution qu’ils ont trouvé pour essayer de rendre compte du mal tout en ne rendant pas responsable ce dieu. Mais en même temps, il est dit qu’il sauve qui il veut et comme il est immanent, il agit donc même dans ce qui constitue le mal, ce qui sera développé bien plus tard dans la Bhagavad Gitâ, qui propose la démarche de la voie du Karma yoga qui affirme que l’homme doit se détacher de son action comme s’il n’agissait pas, l’homme n’étant en fait qu’un instrument de l’action du divin y compris dans le mal. Tout ceci est en germe dans les Upanishads. Comme on peut le constater, ces contradictions sont le propre du panthéisme qui manifestement n’arrive pas à rendre compte du problème du mal et de l’existence du réel sans poser justement des termes contradictoires. Telles sont les caractéristiques principales du terreau de l’Hindouisme sur lequel va naître le « lotus » du Bouddhisme. Le Bouddhisme est une doctrine qui, selon divers avis, est jugé comme une philosophie, un mode de vie ou une religion qui aurait été enseignée par un être humain jusqu’à preuve du contraire, et nous verrons que les interprétations peuvent être diverses sur ce point. Le fondateur se nomme Siddharta Gautama. Il serait né aux environs ou avec certitude, les avis divergent encore, entre 560 et 480 av. J.-C. à Lumbini près de Kapilavistu au nord est de l’Inde, région située près du Népal et serait selon André Bareau avec certitude le village de Pîprahiva. Il aurait enseigné pendant quarante-cinq ans. Les usages lui ont attribué le nom de Bouddha c’est-à-dire Éveillé, Cakyamouni ou Sakyamuni selon les ortho- 1 Ibid., p.80. 10 LA VÉRITÉ SUR LE BOUDHISME graphes « car il était prince du clan des Sakyas »1 ou Cakyas. C’était une tribu appartenant à la caste des Ksatriyas c’est-à-dire des guerriers. Il sera donc un « modeste hobereau dont la famille se rattachait au clan brahmanique des Gautama »2. Il est à préciser d’emblée que nous n’avons pas de sources historiques contemporaines de sa vie, ni dans les décennies ayant suivi son décès. Le premier témoignage est une stèle qui aurait été érigée à Lumbini avec l’inscription « le Bienheureux est né ici » par le roi Açoka ayant vécu vers 264 à 226 av. J.-C. Il régnait sur l’empire du clan des Mauryas, constitué à la suite de la résistance contre l’invasion macédonienne dirigée par Alexandre en 326 av. J.-C. Açoka se serait converti au Bouddhisme suite à une guerre qu’il aurait menée, par trop sanglante. Après sa conversion il aurait répandu le Bouddhisme jusqu’à Ceylan et le Gandhara. Les premiers textes sont les âgama sanskrits « probablement publiés dans l’empire Kouchan, au nord-ouest de l’Inde, au cours du premier siècle de l’ère chrétienne »3. Ils n’existent plus qu’en langue chinoise dont la version complète daterait du Ve siècle de notre ère. Ce que l’on peut savoir aussi avec certitude, c’est que cette région n’était pas sous une influence dominatrice du brahmanisme et d’autre part, on peut savoir de même avec quelque certitude que le « royaume » des Sakyas dont la légende dorée nous parle, ne devait être en réalité qu’un grand domaine terrien et le palais où logeait Siddharta, ressemblait sans doute plus à une ferme4. En résumé, nous n’avons de son enseignement que ce que la tradition nous présente comme tel et comme le fait remarquer pertinemment Mr Maurice Percheron : « Seule la tradition est 1 Dom Robert Le Gall et Lama Jigmé Rinpoché, Le Moine et le Lama, propos recueillis par F. Lenoir en collaboration avec P.Saurel traducteur de Lama Jigmé Rinpochè, Paris, Fayard, 2001, p.57. 2 André Bareau, En Suivant Bouddha, Paris, Éditions du Felin, Philippe Lebaud, 2000, p.14. 3 Paroles du Bouddha tirées de la tradition primitive, Textes choisis, présentés et traduits par Jean Eracle, Paris, Éditions du Seuil, 1991, coll. « Points, Série Sagesses », p.15. 4 Cf. Ibid., p15. I. LE TERREAU INDIEN 11 garante qu’il a existé et qu’il a apporté une nouvelle doctrine » 1. En conséquence la vie de ce personnage nommé Bouddha par ses disciples, ne peut être connue que par la légende dorée qui a tant inspiré l’art sculptural. Nous allons maintenant rappeler les grandes lignes de cette légende incontournable. 1 Maurice Percheron, le Bouddha et le Bouddhisme, Paris, Éditions du Seuil, Microcosme, 1980, coll. « Maîtres Spirituels », p.40. II. LA LÉGENDE DORÉE S iddharta Gautama, tel est son nom (le nom patronymique étant Gaûtama et le nom propre Siddharta), est fils d’un roi nommé Suddhodana(ou çuddhhodana) et d’une reine dont le nom est Mahâmaya (ou Mâyâ). Sa mère adonnée à l’ascétisme aurait eu la vision d’être transportée en présence d’un éléphant blanc possédant six défenses dont une servit à lui ouvrir le flanc droit mais sans souffrances. D’autres nous disent qu’il la pénétra par ce flanc. Cet animal était le reflet d’un bodhisattva ému par tant de souffrances chez les humains, les dieux et les démons. Elle fut ainsi mère du futur Bouddha, comme elle le fût des centaines de fois dans des vies antérieures. Dilgo Kyentse, l’un des plus grands maîtres tibétains du XXème siècle aux dires des pratiquants bouddhistes eux-mêmes, nous raconte dans son livre « le Trésor du cœur des êtres éveillés » que « 1000 et deux bouddhas de notre ère » (au sens d’ère cosmique, kalpa) se réunirent pour exprimer ce qu’ils voulaient chacun « accomplir pour le bien des êtres ». Le Bouddha Sakyamouni fit le vœu de prodiguer son aide à ceux qui vivraient à notre époque sombre. « À peine eut-il conçu cette pensée de l’Éveil qu’il fut délivré de toutes traces d’égoïsmes et ne pensa plus qu’au bien-être d’autrui ». Ainsi « pendant des centaines de vies, il accumula d’innombrables mérites ». Lors d’une de ses vies antérieures, alors qu’il était un prince, il rencontra une tigresse mourant de faim, ne pouvant plus subvenir aux besoins alimentaires de ses tigrons. Alors « envahi par une compassion irrésistible, il lui offrit sa propre chair ». La pauvre mère tigre n’ayant plus la force de le croquer, « il se trancha les veines et lui fit boire de son sang »1. Après il lui donna son corps. Voilà donc ce fils dont cette vierge, car elle ne connut nullement son mari, se retrouvera porteuse, du futur »Honoré du Monde » comme il s’appellera lui-même par la suite. Elle raconta 1 Kyentsé Dilgo, le Trésor du cœur des êtres éveillés, pratique de la vue, de la méditation et de l’action discours vertueux du début à la fin, traduit du tibétain par le comité de traduction Padmakara, Paris, éditions du Seuil, coll. « Points Sagesses » no107,1996 (1992), p.36. II. LA LÉGENDE DORÉE 13 à son mari cet étonnant songe qui devint réalité. Celui-ci convoqua derechef des sages pour en connaître le sens. Ils prédirent que l’enfant serait un roi puissant ou un grand maître de spiritualité enseignant « la Voie de la Vérité à tous les êtres sur la Terre comme au Ciel »1. Vaste programme. La reine fut “délivrée” au jardin de Lumbini lors d’un voyage entrepris pour aller accoucher auprès de sa mère, démarche somme toute classique. C’est ce lieu qui sera indiqué ultérieurement par le pilier érigé par Açoka. Le bébé témoignât de suite de possibilités extra-ordinaires c’est-àdire en dehors des voies ordinaires, pour tout dire anormales. Ainsi cet enfant qui vient de naître, fit sept pas dans chacune des directions cardinales (donc il marche) et dit « je marche au premier rang dans le monde. Je mettrai un terme à la naissance, à la vieillesse, à la maladie, à la mort. Au milieu de tous les êtres je serai sans supérieur... Je suis le plus haut du monde. Je suis le meilleur du monde. Je suis l’aîné du monde... Ceci est en vérité ma dernière naissance et il n’y aura plus pour moi d’autre existence »2. Il continua sa proclamation affirmant qu’il vaincrait les démons. C’est évidemment remarquable pour un nouveau-né et il est raisonnable de qualifier ce récit de mythique. On constate aussi, que dès sa naissance, il a une éminente ou orgueilleuse conception de sa mission, selon les notions morales de chacun : « je suis le meilleur du monde ». Voilà des propos d’un Ego bien épanoui et que l’on retrouvera dans certains de ses enseignements de l’âge adulte. Une semaine après, sa mère décède, jugée sans doute trop précieuse pour qu’elle puisse être le temple d’autres conceptions par trop humaines. Il sera élevé par sa tante, seconde femme du roi. Un sage de passage prédit qu’il sera un grand maître spirituel mais non un roi. En outre, il prédit l’apparition de trente-six marques de prédestination comme par exemple : « Son 1 Thich Naht Than, Sur les traces de Siddharta, traduit de l’anglais par Philippe Kerforne, Paris, JC Lattès, coll. « Découvrir les Grandes Traditions Spirituelles »Pocket, 1996 (1991), p.41. 2 Maurice Percheron, le Bouddha et le Bouddhisme, Paris, Éditions du Seuil, Microcosme, coll. « Maîtres Spirituels », 1980, p.20. 14 LA VÉRITÉ SUR LE BOUDHISME crâne présentera une excroissance »1, ainsi que quatre-vingt-six signes corporels secondaires. Ces prédictions vont inciter le père à isoler le bambin, car il refuse obstinément que son fils devienne un moine. L’enfant grandit, étudie et inutile de préciser qu’il est surdoué. Cet isolement est important à souligner car cela signifie que durant la période de la formation de sa personnalité et jusqu’à l’âge adulte de vingt-neuf ans, il vivra coupé de toutes les réalités d’une vie humaine, à savoir les deuils, les ennuis, les soucis, les blessures, les rivalités, les maladies etc. Mais aussi des exemples de la sagesse acquise par ceux ayant traversé les épreuves inhérentes à l’existence humaine. Le moment venu, il épouse Yaçodharâ (Yasodharâ) et vit le parfait amour avec elle. Par lassitude ou curiosité, Siddharta Gautama s’échappe de sa prison dorée où son père le maintenait afin qu’il ne découvre pas la misère humaine. Il fit quatre rencontres. Celle d’un vieillard, d’un malade, d’un mort, et d’un ascète. Il ne supporte plus l’illusion de cette vie idyllique et il décide de partir. Il le fera nuitamment, quittant sa femme et son fils avec l’aide de son écuyer et de dieux amortissant par leurs mains le bruit des sabots. Puis, aux abords d’une forêt, il abandonne son écuyer après avoir troqué ses vêtements luxueux pour une tenue plus discrète et pauvre évidemment. Il a vingt-neuf ans. Nous tenons à signaler que Thich Nhat Hanh dans son livre « Sur les traces de Siddharta »2, présente les événements différemment. Le merveilleux est souvent gommé, ce qui ne correspond pas à la légende dorée, ainsi qu’on peut la lire surtout dans ses extraits accessibles. Ainsi le passage où les dieux, de leurs mains empêchent le bruit des sabots des chevaux lors de la fuite de Siddharta n’est pas indiqué alors qu’il est à l’origine d’expressions artistiques. Quant à l’approche de la souffrance humaine par le futur Bouddha qui se serait réalisée en partageant, de temps à autre, avec son épouse, la vie de pauvres dans des huttes, n’est décrit à notre connaissance 1 Ibid., p.21. Thich Naht Than, Sur les traces de Siddharta, traduit de l’anglais par Philippe Kerforne, Paris, JC Lattès, coll. « Découvrir les Grandes Traditions Spirituelles » Pocket, 1996 (1991). 2 II. LA LÉGENDE DORÉE 15 que par cet auteur. Nous pensons que si cela avait été vraiment exprimé dans la légende dorée nous n’aurions pas manqué de le trouver cité ailleurs, puisque ça n’aurait pu que valoriser un peu le personnage. Tandis que c’est la rencontre avec les trois expressions de la misère humaine et la quatrième de l’ascète semblant donner la réponse, qui nous est présentée comme décisive et subite. Nous pensons que la présentation dans cette biographie de Siddharta est plus l’expression idéalisée de l’engagement social réel, cette fois-ci, de ce maître auprès des populations vietnamiennes en guerre, que semble-t-il, la présentation rigoureuse du contenu de la légende dorée. Ceci précisé, revenons à notre récit. Une fois seul dans la forêt, il rencontra une communauté de moines. Après un séjour auprès d’eux, il découvrit que ce n’était pas sa place. « Le royaume de la non-matérialité n’est pas le but plus suprême que je cherche à atteindre »1. Après de longues marches, des périodes de solitude, des temps passés auprès de maîtres, il vécut six ans près d’une rivière avec cinq disciples, vivant dans l’oubli de son corps pour mieux aiguiser son esprit, ne se nourrissant quotidiennement que de quelques grain de riz, ce qui est économique et génère un gain de temps non négligeable. Il comprit que la voie de l’ascétisme radical n’était pas bonne. Pour que la corde d’une harpe libère sa mélodie, il ne faut pas qu’elle soit trop lâche, ni trop tendue mais qu’elle soit au juste milieu. Ça sera sa voie. Les cinq compagnons horrifiés par un tel abandon de la voie rigoureuse de l’ascétisme l’abandonnèrent. Le futur Bouddha semblait indifférent à diverses manifestations extraordinaires du paysage à son passage, lorsqu’il allait quêter sa maigre pitance, comme par exemple des musiques célestes, tout concentré qu’il était sur son objectif : la Connaissance. Bref, il s’installe sous un arbre, l’arbre Bodhi, l’arbre de la Sagesse, près de Gaya situé au Bihar moderne. Pendant trois nuits, il subira les tentations de Marâ, dieu de l’amour et de la mort, divinité qui serait du plus haut rang. Il atteint l’Illumination. Il connaît ses vies antérieures, les causes, les remèdes de la souf1 Ibid., p.81. 16 LA VÉRITÉ SUR LE BOUDHISME france, la libération possible des cycles de vies. Il peut entrer dans le Nirvâna : il est Bouddha, l’Éveillé. Un mois passa pendant lequel il voyagea en esprit. Mais une question épineuse se fit insistante : doit-il enseigner ? La mousson arrivant, une pluie rageuse tomba et les ténèbres obscurcirent le ciel. Mucilinda, roi des Nagas le protégea de ces éléments humides en le soulevant du sol par ses anneaux enroulés et déploya ses sept têtes en guise de auvent. Sa méditation put se poursuivre en toute sérénité. Marâ failli gagner par le biais de ce questionnement mais, grâce à ses mérites et sacrifices sans nombre de ses vies antérieures, Bouddha choisit de rester sur terre pour enseigner et attendre la fin de cette dernière vie terrestre pour entrer dans le Nirvâna. Il se souvint des cinq disciples de jadis et décida de les retrouver pour leur enseigner sa découverte. Connaissant toutes choses, il se dirigea vers Bénarès avec la certitude de les trouver. Sur son chemin, il rencontra Upâka, un de ses anciens maîtres et lui dit « Moi, le vainqueur de tout, connaissant toutes choses, lavé de toute tâche et de toute souillure, et renonçant à tout, le désir étant mort, instruit par moi, qui donc dois-je appeler mon Maître ? Ce que je sais, je ne l’ai appris de personne, aucun égal à moi n’existe sur la terre ; de naissance céleste ou de naissance humaine, aucun égal à moi n’existe nulle part. Car j’ai vraiment conquis la libération. Je suis de l’Univers l’Instructeur sans égal, seul entre tous, parfaitement illuminé, je réside à jamais dans la paix éternelle »1. Une fois rencontré ses cinq anciens compagnons, il leur dit : « Je suis le Saint, le Parfait, le Suprême bouddha. Ouvrez l’oreille, ô moines la voie est trouvée. Écoutez-moi. »2. Il commença le premier sermon, nommé Sermon de Bénarès dans le parc des gazelles. Ainsi la Route de la Loi fut mise en marche. Il s’ensuivit quarante-cinq ans d’enseignement. Après ce labeur, il mourut d’une indigestion 1 « Dîgha Nikaya xxi. D’après la traduction anglaise du Bhikkou Sîlâchâra ». (Note 1), cité dans Suzuki Daisetz Teitaro, Essais sur le Bouddhisme Zen, traduits sous la direction de Jean Herbert, préface de Jean Herbert, T.1, Éditions Albin Michel, coll. « Spiritualités Vivantes » no 9, Paris, 1972, p. 141. 2 Maurice Percheron, le Bouddha et le Bouddhisme, Paris, Éditions du Seuil, Microcosme, coll. « Maîtres Spirituels », 1980, p.30. II. LA LÉGENDE DORÉE 17 de viande de porc ou après l’ingestion de champignons. Mais comme le fait remarquer André Bareau, les indiens de bonne éducation comme devrait l’être le Bouddha n’avaient pas en estime ces deux mets1. Sans doute comme d’autres l’affirment, il eut des frissons qui l’abattirent. Bref, sentant son heure venue, il donna encore des conseils et rappela l’impermanence de tout composé : « si il y a la naissance, il y a la mort. Soyez vigilants dans vos efforts pour atteindre la Libération »2. Ce fut ces dernières paroles ou celles-ci : « poursuivez votre fin dans la sobriété »3. La terre trembla et de la musique se fit entendre. Le Tathâgata fut. 1 Cf, André Bareau, En Suivant Bouddha, Paris, Éditions du Felin, Philippe Lebaud, 2000, p240. 2 Thich Naht Than, Sur les traces de Siddharta, traduit de l’anglais par Philippe Kerforne, Paris, JC Lattès, coll. « Découvrir les Grandes Traditions Spirituelles » Pocket, 1996, p.488. 3 Maurice Percheron, le Bouddha et le Bouddhisme, Paris, éditions du Seuil, Microcosme, coll. « Maîtres Spirituels », 1980, p.37. III. LES DIFFÉRENTS COURANTS V oyons maintenant comment s’est développé dans le temps l’enseignement du Bouddha. En tout premier lieu, il faut que les choses soient bien claires : rien n’a été écrit pendant un demi-millénaire1. Ce qui nous amène courant du premier siècle de l’ère chrétienne ou juste avant, puisqu’on ne connaît pas avec certitude la date de naissance et donc de décès du Bouddha. Durant toute cette longue période, la transmission fut orale. La Tradition nous rapporte l’existence de plusieurs conciles. Le premier est le concile de Râjagrha qui eut lieu après le décès du Bouddha. Cinq cents arhats se seraient rassemblés pour fixer l’enseignement du Maître. Ananda, le disciple bien-aimé du Bouddha aurait été sollicité pour rendre compte de toutes les conversations du Bouddha, de tous ses enseignements ainsi que de ses actes. Une compilation orale ayant l’assentiment de l’assemblée aurait été aussi fixée. C’est ce que l’on nomme la Triple Corbeille (Tripitaka et en pali « tipitaka »), ce qui forme un corpus canonique. On peut lire souvent les termes : « textes canoniques », ce qui suggère un écrit. Ce n’est nullement le cas pendant cinq siècles, nous le rappelons. On retrouve fréquemment cette formulation notamment lorsqu’on parle de traduction des textes canoniques, entre autre sous l’empereur Açoka, lors de la diffusion du Bouddhisme. Mais en réalité, ce n’est qu’un corpus mémorisé traduit en langues étrangères et non des écrits ! Tout cela entretient, nous semble-til, un flou dans l’esprit des lecteurs, pour ne pas dire une confusion possible, surtout lorsqu’ils ne sont pas particulièrement attentifs comme nous avons essayé de l’être. Ce corpus est composé de trois volets ou corbeilles selon le terme consacré. Nous avons donc le Sûtra-pitaka qui est classiquement un recueil de sermons attribués au Bouddha. Ensuite le Vinaya-pitaka qui est une compilation de règles disciplinaires concernant la vie de la Sangha (communauté) et l’Abhidharma-pitaka qui regroupe les 1 Cf. André Bareau, En Suivant Bouddha, Paris, Éditions du Felin, Philippe Lebaud, 2000, p23. III. LES DIFFÉRENTS COURANTS 19 interprétations et commentaires de divers maîtres, sous-entendu de diverses sectes. C’est « la corbeille de l’Essence de la loi »1 ou corbeille de « la doctrine suprême »2, mais en réalité cette dernière ne fut sans doute pas établie à ce concile puisqu’on y trouve des réflexions très poussées sur des points ayant agité la Sangha plus tardivement3. Si ce premier concile comme les deux suivants n’a laissé aucune trace historique, on peut penser qu’il n’est nullement absurde qu’un concile se soit réuni afin de faire le point sur les enseignements de leur Maître4. Cent ans plus tard environ, toujours selon la Tradition, le concile de Vaisâli aurait eu lieu pour régler des problèmes disciplinaires car la voie enseignée pour parvenir à l’état d’arhat semblait inaccessible et toute une frange des moines aspirait à un assouplissement de la discipline monastique. Tout ceci se termina, semble-t-il, par une réconciliation. Le troisième concile, Pâtaliputra 1 aboutit selon la Tradition à un schisme et alors démarra « la période du « Bouddhisme des sectes »5. Les participants se seraient divisés en deux groupes d’inégales importances. Le premier, celui de la « Grande Assemblée »6 réunissait les partisans d’une vision plus souple, plus ouverte, de la doctrine et de la discipline. Le deuxième groupe minoritaire réunissant les traditionnels nommés les « Anciens »7. Puisque nous en sommes aux conciles, citons les tous : Pâliputra 2 qui aurait eu lieu au IIIe siècle av. J.-C., Anurâdhaputra en vingt-cinq av. J.-C., Gabdhara au Kashmir à la fin du premier siècle av. J.-C., Thasa vers 794, Mandalay en 1871 et Rangoon en 1 Encyclopédie Bordas, 20 volumes sous la direction de Roger Caratini, division 20/29 religions, préface de Georges Pascal, Faculté des Lettres et Sciences humaines de Grenoble, Paris, éditions Bordas, 1968, p.146. 2 Dennis Gira, le Buddha et la Naissance du Bouddhisme, Encyclopédie des religions, sous la direction de Frédéric Lenoir et Ysé Tardan-Masquelier, conseiller scientifique Michel Meslin, T. 1, Paris, éditions JP Rosa, Bayard Éditions, 1997, p.981. 3 Ibid. 4 Ibid. 5 Ibid., p.982 6 Ibid. 7 Ibid. 20 LA VÉRITÉ SUR LE BOUDHISME 1954. Lors de ces conciles, il y a des discussions doctrinales, acceptations ou non de grands commentaires de la Loi ou d’intuitions de maîtres et de différentes approches. Suite ou non au troisième concile, on ne peut que constater une grande floraison de sectes, une vingtaine recensée dont on a historiquement la trace. Le corpus ne va pas être monolithique, figé une bonne fois pour toute. La structure en triple corbeille va se retrouver dans chaque courant. La validité reconnue des canons doctrinaux va permettre certes de les imposer, mais aussi de valider différents commentaires de maîtres et tout aussi aisément de les imposer1. Ainsi « chacun de ces innombrables coauteurs attribuait au Bouddha en personne ou beaucoup plus rarement, à un saint moine des temps anciens »2 ce qu’il enseignait à ses disciples. D’ailleurs l’étude des écritures révèle des différences notoires soit sur des éléments jugés secondaires, soit sur « des points plus ou moins importants »3 avec « des modifications et des additions nombreuses plus ou moins importantes »4. Certains disent « que des erreurs »5 s’y sont glissées, « erreurs bien involontaires »6 précise-t-on. Ce corpus non écrit, mémorisé comme en témoigneraient les réitérations nombreuses pesantes conservées dans les textes écrits qui ne seraient en fait que des moyens mnémotechniques, n’était peut-être pas transmis avec une grande fidélité en raison des défaillances possibles de ce moyen de transmission, bien qu’on invoque une capacité plus grande de la mémoire en ces temps d’absence d’écrits ! Le fait aussi que l’enseignement ne contenait pas de formules rituelles nécessitant une transmission 1 Ibid. André Bareau, En Suivant Bouddha, Paris, Éditions du Felin, Philippe Lebaud, 2000, p.26. 3 Paroles du Bouddha tirées de la tradition primitive, Textes choisis, présentés et traduits par Jean Eracle, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points, Série Sagesses », 1991, p.15. 4 André Bareau, En Suivant Bouddha, Paris, Éditions du Felin, Philippe Lebaud, 2000, p.23. 5 Bukkyo Dendo Kyokai (Fondation pour la promotion du Bouddhisme), L’enseignement du Bouddha, Tokyo, 1966, p.282. 6 Ibid. 2 TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION.................................................................................. 3 I. LE TERREAU INDIEN ..................................................................... 7 II. LA LÉGENDE DORÉE .................................................................. 12 III. LES DIFFÉRENTS COURANTS.................................................. 18 – LE BOUDDHISME MÉRIDIONAL...........................................................21 – LE BOUDDHISME SEPTENTRIONAL...................................................22 – LE TIBET............................................................................................................24 IV. LES GRANDES LIGNES DOCTRINALES DES COURANTS PRINCIPAUX ....................................................................................... 26 A. LES PRINCIPAUX COURANTS PHILOSOPHIQUES.......................26 – Le Théravada..................................................................................................26 – Le Mahayana ..................................................................................................27 – Le Vajrayana...................................................................................................29 – Le Tantra ........................................................................................................30 B. LA PRISE DE REFUGE ...............................................................................31 C. LES QUATRE NOBLES VÉRITÉS...........................................................32 1. Présentation...................................................................................................32 2. LA Première Noble Vérité..........................................................................33 -Dukkha........................................................................................................33 - Les cinq agrégats.......................................................................................36 3. La Seconde Noble Vérité............................................................................38 - l’apparition de Dukkha............................................................................38 - Karma et Renaissance..............................................................................39 - Les douze liens interdépendants ou la Production Conditionnée. ..42 - Notion de Karma Cosmique. .................................................................52 4. La Troisième Noble Vérité : la cessation de Dukkha ............................55 - La Vacuité..................................................................................................56 5. Quatrième Noble Vérité : Le sentier.........................................................59 -.La Conduite éthique.................................................................................59 - La discipline mentale................................................................................60 - La sagesse...................................................................................................61 D. QU’EST-CE QUI FAIT QUE L’ON EST BOUDDHISTE ?...............61 E. COMPASSION ET MÉDITATION...........................................................62 274 TABLE DES MATIÈRES F. CONCEPTIONS DE L’ÊTRE ET DU NON ÊTRE DANS LE BOUDDHISME ................................................................................................... 78 G. CONCEPTION IDÉALISTE ET THÉORIE DE LA CONNAISSANCE DANS LE BOUDDHISME .......................................... 92 V. DISCUSSIONS DES POSITIONS ET CONCEPTIONS BOUDHISTES.....................................................................................100 A. LES AGREGATS..........................................................................................101 La combinaison. .............................................................................................101 Agrégats en perpétuel changement.............................................................102 L’agrégat de la matière...................................................................................103 Agrégat de la sensation..................................................................................103 Les agrégats des perceptions et des formations mentales.......................105 L’agrégat de la conscience. ...........................................................................109 L’Impermanence. ...........................................................................................112 B. LE MOUVEMENT. .....................................................................................114 C. LE TEMPS ET L’INSTANT ......................................................................115 D. LA CAUSALITÉ ET LA PRODUCTION CONDITIONNÉÉ .......117 E. LES ATOMES ...............................................................................................119 F. LA NOTION D’ANALOGIE....................................................................120 G. LA VACUITÉ................................................................................................124 H. PREMIER BILAN........................................................................................127 I. KARMA ET VIE CONTINUE...................................................................134 1. La notion de karma. ..................................................................................137 2. Le continuum d’énergies. .........................................................................137 3. Nécessité du travail intérieur. ..................................................................138 4. Autre argument. .........................................................................................139 5. Les “remémorations”................................................................................139 6. Souffrance et réparation. ..........................................................................140 7. La transmission des tendances. ...............................................................140 8. l’amour.........................................................................................................141 9. Les petits génies. ........................................................................................141 10. Faire son salut par nos propres forces.................................................145 11. L’incarnation.............................................................................................146 12. L’expérience du Bouddha. .....................................................................148 J. LE KARMA EN LUI MÊME......................................................................151 K. LE BIEN ET LE MAL ................................................................................159