Introduction à l’utilisation des Mandalas dans l’accompagnement.
Virginie BRISAC www.repaira.fr
1- Le MANDALA : Un support à la méditation.
Mandala signifie littéralement "cercle" mais il désigne plus largement un objet support à la
méditation et à la concentration composé de cercles et de formes diverses. Diagramme cosmique
peint sur une toile ou composé de sable coloré, le mandala constitue parfois aussi un motif
architectural.
Mandala veut aussi bien dire cercle que centre ; autour d´un point central de repos sont apportés des
formes et des motifs.
Les mandalas sont en général formés de triangles, de carrés et de cercles imbriqués qui, d'une part
véhiculent des contenus conscients à la signification connue et qui, d'autre part, interpellent
directement les structures psychiques inconscientes.
Les mandalas peuvent être considérées comme des reproductions spirituelles de l'ordre du monde et
on les associe souvent dans ce sens aux quatre points cardinaux. Comme dans le cas du labyrinthe
avec lequel on a parfois noté une certaine parenté, c'est le centre du mandala qui attire le regard.
Dessiner, remplir ou colorier un mandala permet de se détendre, d’améliorer sa concentrationLes
mandalas peuvent être considérés comme des « soins pour l´âme », ils permettent de découvrir une
créativité propre à chacun, de se découvrir soi-même dans sa réalité environnante, de surmonter le
stress plus facilement, de se tranquilliser, de gagner de la confiance et de l´assurance.
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2- Le Mandala au cœur des cultures.
Bouddhiste, celte, maya, catholique ou musulmane, les mandalas ont été utilisés dans de
nombreuses cultures et religions.
Peints sur bois ou sur toile, ou faits de poudres colorées, de bois, de métal, d'argile, de beurre : ce
sont à la fois des dessins à la géométrie élaborée et des reproductions spirituelles de l'ordre du
monde. Riche de symboles, il est aussi, dans certaines cultures, le paysage de notre nature profonde.
Organisé autour des quatre points cardinaux, un mandala est une carte de l'organisation
concentrique de l'univers ; si le pourtour d'un cercle se définit dans le temps et l'espace, le milieu
échappe à toute représentation.
Dans la culture bouddhiste il est une sorte de cercle sacré, il est associé à des exercices de
visualisation ; support au méditant, il est une représentation pure de notre nature profonde. Ces
œuvres éphémères tracées avec du sable coloré, n'avaient pour seul but que la pratique la
méditation. Leur réalisation, longue et complexe, favorisait la concentration nécessaire à ce
cheminement intérieur. Durant la contemplation d'un mandala, un méditant cherche à créer des
images mentales de Bouddha et des bodhisattva. Le mandala le conduit vers son centre, sur le
chemin de l'éveil.
Dans le bouddhisme tibétain, ce milieu aux limites incertaines représente le commencement et la fin
de tout ce qui est. [En tibétain, mandala se dit "kyil-khor", association de mots que certains
traduisent par centre-périphérie.]
Il a été noté que sans en avoir le nom, le mandala existait dans la tradition chrétienne, de même que
dans certaines représentation des Indiens d'Amérique du Nord (Navajos).
En tant qu'objets de méditation au sens propre, les représentations des mandalas portent en Inde le
nom de Yantras.
3- Les travaux de Marie PRE
Depuis 10 ans, les publications à propos du coloriage des formes centrées prolifèrent. Marie PRE
préfère les nommer « dessins centrés » pour éviter toute confusion avec les traditions spirituelles de
l’orient.
On sait maintenant que l'utilisation graphique de ces "formes", agissant sur l'équilibre cérébral, peut
permettre, à condition de suivre quelques règles simples, de calmer un enfant agité, d'améliorer
l'état dépressif d'un adulte, d'aider à passer un cap difficile, de retrouver un dynamisme oublié.
3.1 : Une activité dynamisante
La forme centrée est présente dans toutes les cultures. Elle peut être "mandala" dans les traditions
orientales, "roue de médecine" chez les Amérindiens ou "rosace" dans la culture européenne.
C'est une image clairement structurée, comportant un centre et une périphérie. Elle est présente
partout autour de nous, dans la nature comme dans les arts.
Notre monde en effervescence la redécouvre par nécessité de recentrage.
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Dans toutes les traditions cette forme fait appel à la concentration et à l'intériorisation : le cercle et
le point nous renvoient symboliquement à la structure même de la vie macrocosmique et
microcosmique. A l’image de la cellule cette forme semble porter «l’in-formation » de l’Unité au
cœur de la diversité.
3.2 : Observation de terrain et recherche.
Les propos de Marie PRE sont d’une autre nature.
Tout au long des vingt dernières années, elle a pu observer, face à un public varié, combien cette
expression graphique centrée, induit une sorte de restructuration spontanée de la personne.
Une vision pédagogique des niveaux fonctionnels du cerveau fournit des explications plausibles sur
l'impact positif de cette activité, la remise en équilibre intérieur et l'ouverture qui en découle.
3.3 : De l’observation de terrain aux travaux de Yung.
Après un long cheminement, des rencontres et de la collaboration avec de nombreuses personnes,
Marie PRE constate l’impact indéniable de ce type d’images et vérifie ses hypothèses : une certaine
pratique guidée de cet « outil » aide à accéder non seulement à un meilleur équilibre, mais à une
plus grande conscience de soi et de ses capacités.
C'est un remarquable outil d'auto-investigation utile à chaque étape de l'évolution personnelle.
Ses propos, initialement pédagogique, lui ont permis de s'interroger sur les canismes internes à
l'œuvre dans cette activité. Elle a constaté que l'impact visuel de cette forme-cible générait, chez la
plupart, des prises de conscience spontanées, comme si une dynamique interne était puissamment
sollicitée.
Elle rend compte d’observations et du fait que cet « appel » vers plus d'autonomie et de liberté se
manifeste spontanément dès le début du travail.
Ce que nous montre cette expérience c’est le rôle prioritaire des fonctions intuitives et artistiques
pour l’accès à la conscience de soi et l'ouverture aux autres. Les mots ne peuvent prendre sens
qu'ensuite, dans un contexte individualisé, s'appuyant sur le vécu et les représentations propres à
chacun. Une véritable stratégie de l'intelligence se cache au cœur de cette observation.
Dans un de ses albums pédagogiques, l’album "Mandala outil de croissance", Marie PRE partage ses
compréhensions de ces mécanismes vitaux.
Leurs implications éducatives, pour une vision renouvelée de l'éducation, s'adressant à la dynamique
personnelle plutôt qu'aux mécanismes imposés, lui semblent indispensables à intégrer pour un
avenir commun car, loin de flatter l'individualisme, elles redonnent place au sujet, au projet et à la
responsabilité personnelle dans le collectif.
Elle témoigne de la puissance thérapeutique spontanée de cette pratique qui s'est imposée à elle dès
le début de son « périple ». Prenant la personne là où elle en est de son histoire, l'expression
graphique dans cette forme centrée réveille, de façon parfois stupéfiante, la conscience de l'identité
autonome, faisant émerger naturellement les mémoires actives qui l'ont jusqu'alors entravée.
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Pour Marie PRE, cette pratique (moyen simple d'accès à plus d'indépendance et de responsabilité, à
plus de compréhension des mécanismes de la vie) peut apparaître comme l'amorce naturelle d'un
travail thérapeutique accompagné.
Illustre prédécesseur, le grand psychanalyste C.G. Jung avait, depuis longtemps, en solitaire,
expérimenté le pouvoir de cette forme avec ses patients et a pu en observer l'étonnante puissance. Il
semble qu'actuellement, le public soit appelé à bénéficier de la profondeur de ses recherches
pionnières.
Selon C.G.Jung (1875-1961), par la contemplation et la concentration, le mandala a pour fonction
d'attirer intuitivement l'attention sur certains éléments spirituels afin de favoriser leur intégration
consciente dans la personnalité.
Jung avait relevé que l'inconscient dans ses périodes de trouble, peut produire spontanément des
mandalas. Pour lui, le mandala symbolise, après la traversée de phases chaotiques, la descente et le
mouvement de la psyché vers le noyau spirituel de l'être, vers le Soi, aboutissant à la réconciliation
intérieure et à une nouvelle intégrité de l'être.
« L'essentiel est que le mandala opère, qu'il agisse sur les ingrédients subtils de la conscience!
On dit que les adeptes les plus aboutis n'ont besoin, pour méditer, ni de couleurs, ni de poudres ;
d'aucunes matière sinon de la texture, adamantine certes, de l'esprit. Leurs mandalas sont des
visions, des bâtisses intérieures que seule l'intensité de leur concentration colore. »
1
4- LES SYMBOLES PRESENTS DANS LES MANDALAS
2
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A l'image de Bouddha qui aimait à s'exprimer par paraboles, le bouddhisme a très tôt utilisé les
représentations symboliques, qu'elles soient artistiques ou culturelles.
En dépit de la constante évolution de la doctrine, certains symboles, tels que le mandala, la roue de
la loi ou le lotus, sont demeurés invariables, comme s'ils contenaient en condensé les lignes de force
du bouddhisme. En Orient, selon le degré d'initiation auquel on se trouve, le centre du mandala
contient différents symboles.
1
CROSSMAN Sylvie, Tibet, la roue du temps : pratique du mandalas. Editions actes sud.
2
CAZENAVE Michel (Dir.), Encyclopédie des symboles. Poche 1999.
3
CAZENAVE Michel (Dir.), Encyclopédie des symboles. Poche 1999.
4
MANDALA Patrick, Le voyage au centre de soi ou le symbolisme des mandalas. Editions Guy TREDANIEL, 1999.
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Le labyrinthe symbolise, dans un espace restreint, le long et difficile chemin de l'initiation.
D'une façon générale, le labyrinthe représente le voyage psychique et spirituel que l'homme doit
accomplir à l'intérieur de lui-même, à travers les épreuves et tous les motifs d'égarement, afin de
trouver son propre centre, l'image de son Soi. Alors, le cœur du labyrinthe est souvent vide, de sorte
que le centre est à la fois la plénitude et le vide.
La roue
La roue est l'emblème de la doctrine bouddhique. Rien ni personne ne peut prétendre se situer en
dehors de cette roue, communément appelée "roue de la loi" ou "roue du savoir".
"L'espèce humaine est l'une des dents de cette roue " dira le dalaï-lama.
Tandis que le cercle est considéré à l'origine comme statique, les rayons de la roue, en lui permettant
de tourner, lui confert une valeur symbolique dynamique comparable à celle du cycle du devenir.
Elle symbolise plus largement l'ensemble du cosmos et de ses développements cycliques. Sa
circonférence extérieure est le signe du monde manifesté qui ne cesse de "rouler", c'est-à-dire de se
transformer sans arrêt, tandis que son moyeu est le centre à partir duquel s'est développé la
manifestation.
Dans ce centre de la roue se tient, selon le bouddhisme, le Chakravarti, "celui qui fait tourner la
roue", c'est-à-dire le Bouddha entré au nirvana. Symbole de la perfection, elle est composée de huit
rayons, correspondants, d'une part aux 8 voies que l'on peut emprunter conduisant à lveil et,
d'autre part aux 8 directions qui sont celles de la rose des vents. Mise en mouvement par le premier
sermon de Bouddha, la roue de la loi libère l'être humain de l'épreuve de la souffrance.
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