En Europe, la conjoncture a enfin passé la vitesse supérieure. Au deuxième trimestre, le
PIB de la zone euro a bondi de 3,6% en termes annualisés, sa meilleure performance
depuis 6 ans. Bien que nous ne disposions pas encore de chiffres détaillés, il semble que
se soit la demande intérieure qui ait contribué de manière décisive à ce résultat,
confirmant ainsi les signes précurseurs visibles depuis quelques mois. Une fois n'est pas
coutume, l'Allemagne n'est pas en reste. Le PIB allemand a progressé de 3,7% au
deuxième trimestre, après 2,7% au premier (chiffre révisé). La modération salariale et les
efforts consentis sur la flexibilisation du temps de travail commencent à porter leurs fruits,
après avoir plombé les dépenses des ménages allemands pendant plusieurs années.
Parallèlement, on note une accélération de l'emploi ainsi qu'un recul continu du taux de
chômage. Entre le pic de mars 2005 et celui de juin 2006, ce dernier a reflué de 1,5 point
de pourcentage, passant de 12,1% à 10,6%. L'amélioration graduelle sur le marché du
travail reflète l'embellie conjoncturelle, mais aussi la mise en œuvre des réformes
structurelles, dites Hartz IV, qui incitent davantage les chômeurs à retrouver un emploi.
Si l'amélioration des perspectives d'emploi en Europe éloigne clairement la probabilité de
retomber dans une période de faiblesse chronique de croissance, l'activité devrait
toutefois perdre un peu de son dynamisme ces prochains trimestres. A cela trois raisons:
primo, la construction résidentielle et la consommation privée ont récemment bénéficiés
de circonstances particulièrement favorables (météo clémente et coupe du monde de
football), par nature transitoires. Secundo, la hausse prévue du taux de TVA en
Allemagne, ainsi que des mesures d'assainissement fiscales annoncées dans plusieurs
pays de la zone euro devraient peser sur la demande intérieure l'an prochain. Tertio: le
ralentissement de l'économie américaine et l'appréciation tendancielle de l'euro devraient
freiner les exportations européennes dans les prochains trimestres.
En Asie, l'activité tourne à plein régime, en particulier en Chine. Le refroidissement
annoncé de l'économie chinoise ne s'est pas encore manifesté, les dépenses
d'investissement et les exportations progressant toujours à un rythme effréné. Si l'on fait
abstraction des récentes conditions climatiques défavorables (en particulier des
inondations en Corée du Sud), la croissance des économies voisines demeure bien
orientée, profitant en plein du dynamisme de l'économie chinoise. Au Japon, malgré un
deuxième trimestre décevant, la reprise de l'économie se confirme, bénéficiant d'une
assise toujours plus solide. En particulier, la consommation privée semble être sortie du
cercle vicieux instauré par la déflation. Disposant de bilans assainis et bénéficiant d'un
marché du crédit qui fonctionne à nouveau normalement, les entreprises japonaises se