134
134134134 * cf. glossaire
L’agriculture a des eets plus ou moins marqués sur la
biodiversité selon les systèmes de producon (intensif ou
extensif, ulisaon plus ou moins importante de produits
phytosanitaires*, reconversion des prairies* en culture
intensive, drainage, irrigaon, arrachage des haies, etc.).
C’est pour cee raison que l’étude des milieux agricoles
(prairies permanentes, prairies pâturées, etc.) et des
modes d’exploitaon (biologique, extensif, intensif,
durable, etc.) est importante lors de la réalisaon d’un
état des lieux et d’un suivi de la biodiversité.
Les milieux exploités pour l’agriculture regroupent, dans
le référenel ARCH, cultures, plantaons de certains
arbres (vergers, peupleraies*, etc.), prairies de fauche
(humides, mésophiles*, à fourrage ou améliorées),
prairies pâturées et bandes enherbées*. Les espaces
agricoles occupent 84,2 % sur le territoire du SCoT du
Cambrésis (contre 74,3 % à l’échelle régionale). Les
prairies, parfois assimilables à des milieux semi-naturels,
sont raachées, en raison de leurs modes d’exploitaon
aux milieux agricoles et occupent 16,4 % des espaces
agricoles, soit plus de 12 150 hectares (contre 24,6 % à
l’échelle régionale).
Entre 2005 et 2009, les terres agricoles (cultures et bandes
enherbées) et les plantaons d’arbres ont progressé de
879,6 hectares (soit + 2,7 %). Sur la même période, les
prairies ont perdu 1 160 hectares (soit - 7,5 %).
L’agriculture biologique (label AB) constue l’un des modes
actuels d’exploitaon agricole les plus respectueux de
l’environnement (non-ulisaon de pescides, réducon
de la ferlisaon du sol, ulisaon de variétés moins
sensibles aux maladies). En 2012, le territoire du SCoT
du Cambrésis comptait quinze exploitaons agricoles
praquant l'agriculture biologique pour une surface de
155,5 hectares (en augmentaon de 21 % depuis 2007)
soit 0,2 % de la Surface agricole ule (SAU)* (0,9 % pour
le Nord - Pas-de-Calais).
Plusieurs plans, naonaux et régionaux, visent à
diminuer les eets nocifs de l’agriculture intensive sur la
biodiversité, comme :
• le plan " Écophyto 2018 " qui vise à réduire l’usage
des produits phytosanitaires ;
• les divers plans en faveur de l’agriculture biologique
comme ceux du Grenelle de l’environnement ou le
SRCAE, dont l’un des objecfs est d’aeindre 6 % de
la SAU en label AB à l’horizon 2020 ;
• l’un des autres objecfs du SRCAE concerne le
mainen des prairies ;
• etc.
L'ensemble des milieux naturels ou semi-naturels assure
une multude de foncons écosystémiques* : régulaon
climaque, formaon des sols, foncons sociale et
récréave (promenade, paysage, etc.), réservoirs
importants de biodiversité, producon de bois, etc.
Les milieux naturels ou semi-naturels occupent, selon
le référenel ARCH (forêts et fourrés, tourbières* et
marais*, milieux aquaques, landes* et pelouses*,
mégaphorbiaies* et cariçaies*), 3,8 % du territoire
du SCoT du Cambrésis. Ces espaces ne comprennent
ni les plantaons d’arbres, ni les prairies de fauche
permanentes, par exemple, qui peuvent pourtant contenir
une biodiversité riche.
La surface occupée par les forêts, les espaces boisés et
les fourrés est, selon la BD Forêt® v2 de l’Instut naonal
de l'informaon géographique et foresère (IGN), de 4
209 hectares, soit 4,7 % du territoire (contre 11,9 % dans
le Nord - Pas-de-Calais selon le même référenel). Les
référenels ARCH et BD Forêt® v2 indiquent des surfaces
foresères diérentes, surtout en ce qui concerne les
surfaces de feuillus purs ou les mélanges d’essences*.
L’emploi du référenel de l’IGN, dans ce cas précis, se
juse par une typologie plus ne des habitats foresers.
Le principal massif foreser du territoire du SCoT est la
forêt domaniale de Bois-l’Évêque (730 hectares), mais
on peut aussi citer d’autres boisements comme ceux du
plateau de Busigny, le bois de Maretz, le bois du Gard,
le bois d’Esnes, une pete pare du bois de Bourlon et
divers bois et boqueteaux de part et d’autre de la vallée de
l’Escaut, notamment le bois de Bantouzelle.
Malgré ce faible taux de boisement, les communautés
foresères recensées sur ce territoire sont d’une réelle
diversité phytocénoque*, en lien avec les parcularités
géomorphologiques* de la haute vallée de l’Escaut et des
plateaux sablo-argileux coiant les collines crayeuses.
Ainsi, toute la séquence des végétaons foresères
acidiphiles* (Vaccinio myrlli - Fagetum sylvaca),
acidiclines* (Endymio non-scriptae - Fagetum sylvacae) à
neutrophiles* (Mercuriali perennis - Aceretum campestris)
peut-elle être observée au sein des diérents bois
évoqués précédemment, certaines, d’anités atlanques
ou au contraire plus connentales, aeignant ici la limite
orientale ou occidentale de leur aire de réparon.
Des forêts hygrophiles* relictuelles ou très localisées
sont également présentes (Carici remotae - Fraxinetum
excelsioris et Glycerio uitans - Alnetum glunosae des
vallons avec terrasses alluviales d’une certaine largeur).
Le mainen de lambeaux de végétaons herbacées
calcicoles* (ourlets* et pelouse-ourlets en lisière de
boisements des versants crayeux du haut Cambrésis),
de moliniaies* (Junco acuori - Molinietum caeruleae),
probablement dérivées de landes intraforesères, et de
pelouses acidiphiles (Nardetalia strictae) témoignent de
végétaons aujourd’hui disparues de ce territoire, tout
comme les espèces en staon parfois unique qu’elles
abritaient (Anémone pulsalle, Pulsalla vulgaris par
exemple).
134