CHRISTOPHER WHEELDON, WAYNE MCGREGOR, PINA BAUSCH En l’honneur de Pierre Boulez DIRECTION MUSICALE Vello Pähn POLYPHONIA CRÉATION ENTRÉE AU RÉPERTOIRE CRÉATION MUSIQUE György Ligeti (Pièces pour piano) MUSIQUE Pierre Boulez (Anthèmes II, pour violon et électronique) CHORÉGRAPHIE Christopher Wheeldon CHORÉGRAPHIE Wayne McGregor COSTUMES Holly Hynes SCÉNOGRAPHIE Haroon Mirza LUMIÈRES Mark Stanley LUMIÈRES Lucy Carter RÉALISATION INFORMATIQUE MUSICALE IRCAM Andrew Gerzso, Gilbert Nouno VIOLON Michael Barenboim (3, 7, 14, 15, 21, 22, 23, 25, 30 déc.) Hae-Sun Kang (5, 9, 16, 17, 18, 19, 24, 31 déc.) Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet Orchestre de l’Opéra national de Paris LE SACRE DU PRINTEMPS MUSIQUE Igor Stravinsky CHORÉGRAPHIE Pina Bausch SCENOGRAPHIE & COSTUMES Rolf Borzik avec la collaboration de l’Ircam-Centre Pompidou En hommage à Pierre Boulez, cette soirée LE SACRE DU PRINTEMPS rassemble trois grands moments de la modernité musicale et chorégraphique, en Dans l'arène... réunissant, à ses côtés, deux autres créateurs majeurs du XXe siècle dont il a dirigé Norbert Servos les œuvres : György Ligeti et Igor Stravinsky. « Ce sont les hommes et les femmes qui m'intéressent. POLYPHONIA « Romantique avec des rebondissements Dans la vie de chaque jour, il y a tant de comiques » est la description que fait Chris- choses, tant d'informations, apparemment topher Wheeldon de son ballet, Polyphonia infimes et en réalité fondamentales... » (soit "beaucoup de voix"), dansé sur dix Pina Bausch pièces pour piano éclectique de György Ligeti. Portés aériens, roulades et sauts Dans sa version du Sacre du printemps (...), contrastent avec les pas de danse de ballet Pina Bausch reprend l'ordre des scènes du classique. Le premier des deux duos clés, libretto original sans cependant faire état dansé par le couple principal, évoque une de la Russie païenne. Elle la situe dans nage de créatures marines, tandis que le une société moderne quelconque. Initialesecond ressemble à une plante étrange ment, la lutte des sexes ne résulte pas de qui pousserait en s’enfermant sur elle- l'adoration rituelle de la terre telle qu'elle même. Les derniers portés et le fondu se manifeste dans les sociétés primitives. final concluent le mouvement, l'encadrent, Ce conflit est originel et constitue le point et le laissent s’estomper comme un film. de départ de l'action dramatique qui se Polyphonia a remporté le Laurence Olivier concentre sur le sacrifice de printemps Award pour la meilleure nouvelle produc- symbolisé par une jeune femme. Le seul tion de danse en 2003 et a été le premier décor est le sol du plateau, recouvert d'une ballet de Christopher Wheeldon à entrer au couche de terre qui transforme l'espace en répertoire du Ballet Pacific Nord-Ouest. une arène archaïque, intemporelle, un lieu de combat entre la vie et la mort. Comme CRÉATION dans les œuvres suivantes de Pina Bausch, de Wayne McGregor l'espace scénique est là aussi un champ Sur la partition Anthèmes II, composée par d'action très physique. La terre ne relève Pierre Boulez en 1997, le chorégraphe bri- pas seulement de la métaphore, mais elle tannique Wayne McGregor propose une influence directement les mouvements des nouvelle création, conçue avec l'artiste danseurs, les investit d'une gravité intense plasticien Haroon Mirza, lauréat du Lion et recueille les traces du violent sacrifice. d'argent à la Biennale de Venise en 2011. Ainsi le corps humain réécrit sa propre hisAprès Genus en 2007, puis L’Anatomie de toire dans le sol. À la pureté de la surface la sensation (pour Francis Bacon) en 2011, plane succède la sauvagerie de l'arène : la c'est le troisième ballet spécialement créé terre s'attache aux légères robes à brepar Wayne McGregor pour les danseurs de telles des femmes, barbouille les visages la compagnie, capables d'allier un solide et colle aux torses nus des hommes. vocabulaire classique aux dernières inno- Rien dans le théâtre dansé de Pina Bausch vations technologiques. ne se fait « comme si... ». Les danseurs ne jouent pas la fatigue qui s'empare d'eux : elle est bien réelle. L’énergie que le Sacre du printemps exige des danseurs, touche immédiatement et naturellement le spectateur. L’effort ne se cache pas derrière un masque souriant, il s'entend à chaque respiration profonde, l’extrême présence physique, que les acteurs génèrent en mobilisant leurs ressources, donne toute son authenticité au sacrifice et intensifie la compassion du public. La première scène montre une des femmes allongée sur la robe rouge dans laquelle la victime devra plus tard danser à en mourir. Elle participe aux danses des femmes auxquelles l'une d'elles tente sans cesse d'échapper. Les hommes et les femmes forment un cercle magique et accomplissent le rite d'adoration de la terre dans un ensemble de mouvements empruntés Peter van Atgmael, Cloud Afghansitan, 2008 © PETER VAN AGTMAEL/MAGNUM PHOTOS aux danses ethniques. Ce recours à une forme de conjuration païenne se distingue cependant de l'atavisme de l'original. Pina Bausch adopte simplement le modèle primaire d'une société patriarcale archaïque, et le traduit dans le présent. Ainsi, l'adoration de la terre peut-elle être lue comme une cérémonie, après laquelle les deux sexes reviennent à leur isolement respectif. Hommes et femmes sont chacun caractérisés par des mouvements très expressifs : les hommes sautent de façon agressive. Mais tous sont, ici aussi, sous l'emprise d'un rythme violent et contraignant. Les manifestations de panique et d'effroi signalent la désignation imminente de la victime, annoncée par l'une des femmes qui ramasse la robe de la sacrifiée dans un geste répétitif. Le rythme de cette épreuve montre que le sort de chacune d'elle réside peut-être dans le sacrifice. Par la suite, les groupes se séparent. Pendant que les hommes attendent en retrait, les femmes se pressent, terrorisées, en un cercle serré, qu'elles quittent l’une après l’autres pour se diriger vers leur meneur et recevoir la robe, sur laquelle il est – en signe de son arbitraire – allongé : c'est lui qui choisit la victime. Une fois encore, le cercle des femmes se défait en dansant, pour se reformer de nouveau. L’une d'elle s'avance, prend la robe, qui passe de main en main au sein du groupe, jusqu'à ce que le meneur désigne la victime. Dès cet instant, le groupe commence à célébrer un rite de fécondité au rythme exalté d'un coït. Cette orgie se passe sous une indicible contrainte et évoque par sa violence un viol plus qu'un acte voluptueux de libération. Après que la victime a été présentée à l'assemblée par le meneur, elle commence à danser sa propre mort sous les regards effrayés de tous. Dans sa version du Sacre du printemps, Pina Bausch concentre son attention sur la douleur physique du sacrifice, qui s'accomplit de manière brutale mais très naturelle. La pièce est la métaphore d'une réalité, qui demande sans pardon son tribut, essentiellement des sacrifices de femmes. Comme dans ses autres créations, Pina Bausch en fait ici le constat. Contrairement à Hans Kresnik, elle ne cherche pas à dévoiler les tenants et aboutissants des problèmes sociopolitiques. Le Tanztheater de Wuppertal veut, sans compromis, confronter le public à la douleur et l'émouvoir par la profonde force émotionnelle de la danse. Ce qui est nouveau dans cette adaptation, ce n'est pas seulement le recul par rapport aux formes ataviques du rituel et l'approche de thèmes contemporains tels que le sexisme et l'aliénation, mais égale- ment leur mise en forme radicale et émotionnelle. L’abstraction et le refoulement de la peur et du désir font place à un vécu radical des émotions, point de départ de cette création. PINA BAUSCH OU L'ART DE DRESSER UN POISSON ROUGE {TRADUIT DE L'ALLEMAND PAR DOMINIQUE LE PARC|, L'ARCHE, 2001{EXTRAITS| CHRISTOPHER WHEELDON Christopher Wheeldon rejoint le New York City Ballet en 1993 et est nommé soliste en 1998. En 2000-2001, il devient le tout premier artiste en résidence au New York City Ballet, puis premier chorégraphe résident en 2001. Dès lors, il chorégraphie au moins un ballet par an pour la compagnie. En dehors du monde du ballet, il signe la chorégraphie de La Danse des heures de La Gioconda de Ponchielli au Metropolitan Opera (2006 ), ainsi que les séquences de ballet pour le film Center Stage (2000) et pour Sweet Smell of Success à Broadway( 2002 ). En 2007, Christopher Wheeldon fonde Morphoses/The Wheeldon Company avec pour ambition d’insuffler un esprit d’innovation au ballet classique en privilégiant les collaborations entre chorégraphes, danseurs, vidéastes, designers et compositeurs. En 2009, il travaille aux côtés de Richard Eyre sur une production de Carmen au Metropolitan Opera House et, en 2010, sa nouvelle version de The Sleeping Beauty est créée par le Royal Danish Ballet. Sa chorégraphie longue du ballet Alice au pays des merveilles conçue pour le Royal Ballet est donnée pour la première fois au Royal Opera House le 28 février 2011. En mai 2011, il présente Thirteen Diversions pour l’American Ballet Theatre, et en janvier 2012, Les Carillons en première mondiale au New York City Ballet dans le cadre d’une soirée entièrement consacrée au chorégraphe. Au cours de sa carrière, il reçoit plusieurs prix dont le Martin E. Segal Award du Lincoln Center, l’American Choreography Award, le Dance Magazine Award, le London Critic’s Circle Award de la meilleure nouveauté pour le ballet Polyphonia. En 2013, une production récente de Cinderella vaut à Christopher Wheeldon le prix Benois de la danse. WAYNE MCGREGOR Les lignes de délimitation au sein de l’univers de la danse sont devenues si ténues que, la plupart du temps, tenter de faire la distinction entre danse classique et contemporaine, traditionnelle et populaire, voire entre performance en direct et technologie, ne rime à rien, tout comme il est parfaitement inutile d’essayer de classer Wayne McGregor dans quelque catégorie que ce soit. Dans le « maelström » d’activités qui a été le sien au cours de la dernière décennie, citons au hasard parmi ses productions(…), des installations spécifiques à la Hayward Gallery, à Canary Wharf et au Centre Pompidou, plusieurs projets chorégraphiques d’avant-garde sur Internet, des programmes pour la jeunesse et une étude réalisée en collaboration avec le département de neurosciences de l’Université de Cambridge. Né à Stockport en 1970, McGregor a étudié la danse au University College, à Bretton Hall, et à l’école José Limón de New York. En 1992, année où il a fondé sa propre compagnie, Random Dance, il a été nommé chorégraphe résident au théâtre The Place à Londres. Random fait partie de la myriade de petites compagnies qui ont vu le jour au cours des années 1990, mais elle s’en distingue par deux caractéristiques. Tout d’abord, la qualité unique de son mode d’expression, inhérente à la morphologie même – efflanquée, longiligne et malléable, de McGregor et à son talent à capter le mouvement avec une précision et une rapidité particulières. La danse de McGregor peut passer de minuscules angles fracturés et saccadés à un tourbillon d’une fluidité extrême. Appliquée à la demi-douzaine de danseurs de Random, cette gestuelle crée l’effet d’un champ d’énergie dense et fluctuant. La seconde caractéristique remarquable est la part belle faite à la nouvelle technologie. Habitué des ordinateurs depuis l’enfance, il allait de soi pour McGregor d’incorporer le cybermonde à sa chorégraphie. (…) Dans Sulphur 16 (1998), les danseurs de Random, dominés par la présence d’un géant virtuel, évoluaient en compagnie de silhouettes numériques chatoyantes qui flottaient autour d’eux comme des visiteurs d’un autre âge. Dans Aeon (2000), des paysages créés numériquement les transportaient dans d’autres univers encore. En certaines occasions, McGregor a utilisé la technologie pour modifier les conditions de perception de son travail. 53 Bytes (1997) a été conçu pour être représenté simultanément par deux groupes de danseurs à Berlin et au Canada, une liaison satellite permettant au public des deux pays d’assister à cette double performance. En 2000, McGregor a ciblé un public encore plus vaste en émettant sur Internet une performance en direct de Trilogy Installation, continuant ainsi à imaginer toujours d’autres manières de transformer technologiquement la danse. Ces expériences lui ont valu une kyrielle de nominations et de distinctions, notamment deux Olivier Awards pour 2 Human et Chroma. En 2002, pour célébrer les débuts en résidence de Random au Sadler’s Wells, McGregor a créé Nemesis, où il a expérimenté une technologie de nature différente – en raccordant des membres mécaniques aux bras de ses danseurs. Moitié armes et moitié prothèses, ces éléments étrangement articulés, bizarrement emboîtés, transformaient les danseurs en êtres d’une beauté mystérieuse et menaçante. Ce type d’expérience aurait pu devenir une simple recette si McGregor n’était autant passionné par la technique physique du danseur que par celle des machines. Au cours des dernières années, tout en continuant à travailler avec Random, il a participé à de nombreux projets qui lui ont permis d’étendre sa palette chorégraphique. Il a créé la chorégraphie de A Little Night Music pour le National Theatre, Salome pour l’English National Opera, Cleansed pour le Royal Court, Cloaca de Kevin Spacey à l’Old Vic, Woman in White d’Andrew Lloyd Webber dans le West End et à Broadway, et Midsummer Marriage pour le Chicago Lyric Opera. Il a également œuvré pour d’autres compagnies de ballet telles que la Rambert Dance Company, la Scala, le Nederlands Dance Teater I, le Stuttgart Ballet, l’English National Ballet, le Gothenburg Ballet, le San Francisco Ballet, le New York City Ballet, l’Australian Ballet et le Royal Ballet. En 2013, il projette de créer Le Sacre du printemps pour le Ballet du Théâtre Bolchoï. Dans le domaine du cinéma et de la télévision, il a contribué notamment à Chrysalis (2002), qui a remporté un Oscar, et réalisé les chorégraphies du film Harry Potter et la Coupe de Feu. Ces commandes lui ont permis de travailler dans des contextes variés et avec des danseurs dont le style se différenciait totalement du sien. Des créations telles que Symbiont(s) pour le Royal Ballet et 2 Human pour l’English National Ballet sont, d’après lui, « une interface entre la danse classique et la danse contemporaine ». Il y a incité les danseurs à explorer à travers le « pas-de-deux » de nouveaux modes d’élévation et d’équilibre. Dans Brainstate (2001), McGregor a mêlé des danseurs du Royal Ballet à ceux de Random pour instaurer un dialogue ouvert entre leurs styles singuliers. Bien que ses danseurs soient une source d’inspiration directe, la musique joue également un rôle fondamental. Alors que des musiques décapantes exacerbaient le côté électrique des univers futuristes de ses premières chorégraphies, McGregor exploite dans ses créations les plus récentes la palette émotionnelle d’une gamme musicale de plus en plus étendue. Dans Aeon, il joue sur le contraste entre les pièces classiques peu connues de Marin Marais et des morceaux électroniques. Dans Polar Sequences 3 (2003), Purcell côtoie Marilyn Manson. Dans PreSentient (2003), il allie l’urgence instinctive du Triple Quartet de Steve Rush à l’énergie de son propre matériau. Et il confie la musique de Amu (2005) à Sir John Tavener, dont c’est la première partition originale pour la danse. C’est l’intérêt qu’il porte aux fonctions et à la symbolique du cœur qui a inspiré cette œuvre au chorégraphe. Elle s’inscrit dans le cadre de la recherche qu’il mène depuis quelques années, visant à approfondir sa compréhension de la chorégraphie par le biais de la science. En 2004, McGregor a été nommé chercheur attaché au Département de neurosciences de l’Université de Cambridge, pour un projet d’étude des relations entre corps et cerveau dans le processus créatif de la danse. En 2009, poursuit son travail avec des chercheurs en science cognitive à l’Université de San Diego, explorant avec ses danseurs le concept de cognition distributive ou comment un groupe de personnes peut partager et développer une ligne de pensée en commun. Toujours avide d’élargir son propre vocabulaire de mouvements, McGregor cherche à savoir ce qui se passe sous la peau de ses danseurs. Il en tire un langage corporel encore plus inventif, comme le montrent ses trois plus récentes chorégraphies pour sa compagnie, Random Dance : Entity (2008), Dyad 1909 (2009) et FAR (2010). En 2006, McGregor a été nommé chorégraphe attitré du Royal Ballet. Premier chorégraphe contemporain à obtenir ce poste, il apporte à la compagnie sa vive énergie et ses questionnements. Les arts plastiques font partie intégrante des œuvres qu’il crée pour le Royal Ballet. Parmi les artistes avec lesquels il collabore se trouvent l’architecte et designer John Pawson, qui signe le décor de Chroma en 2006, Julian Opie, qui réalise ceux d’Infra en 2007, Tatsuo Miyajima, dont les installations ont inspiré Limen en 2009, ainsi que l’artiste numérique John Gerrard, dont les images d’explosions militaires contrôlées forment le fond perturbant de la récente création « Live Fire Exercise ». Au début de la saison 2008, McGregor programme le festival « Deloitte Ignite », un week-end d’événements artistiques multidisciplinaires à l’Opéra Royal de Londres, explorant la relation corp-esprit à travers la danse, les installations artistiques et le son. En 2009, il réunit la troupe lyrique et le Ballet de l’Opéra Royal pour un double programme d’opéra baroque : Didon et Enée de Purcell et Acis et Galatée de Haendel, que lui-même chorégraphie et met en scène. En 2012, alors que l’Angleterre se prépare à accueillir les prochains jeux olympiques, McGregor prévoit d’orchestrer Big Dance à Londres, un événement réunissant 2000 participants, chorégraphes et danseurs. Judith Mackrell PINA BAUSCH (1940-2009) Philippine Bausch, dite Pina, née en 1940 à Solingen, en Allemagne, étudie à l’École Folwang d’Essen dirigée par Kurt Jooss. Lauréate en 1958 du prix Folkwang d’excellence, elle obtient une bourse pour se perfectionner à la Julliard School of Music de New York où elle suit les cours d’Alfredo Corvino, Antony Tudor, José Limon, Louis Horst et La Meri. Après ces deux années fondatrices où elle danse dans plusieurs compagnies, elle est appelée en 1962 par Kurt Jooss à rejoindre la Folkwang Ballett. Tout en poursuivant son parcours de soliste, elle réalise ses premières chorégraphies encouragée par Jean Cébron et Hans Züllig. De 1969 à 1973, puis de nouveau dans les années 1980, elle enseigne à l’École de Folkwang et assume la direction artistique du FolkwangTanzstudio. En 1973, elle prend la direction chorégraphique de la compagnie des Wuppertaler Bühnen, bientôt rebaptisée Wuppertaler Tanztheater, puis Tanztheater Wuppertal. Elle entame alors une longue série de créations, faisant alterner œuvres incisives et relectures de grands opéras. Les réactions houleuses se succèdent mais Pina Bausch y résiste grâce au soutien du directeur des théâtres de Wuppertal. La reconnaissance viendra dans les années 1980 de l’étranger, en particulier de la France. Avec Barbe-Bleue (1977), la chorégraphe pousse plus loin l’investigation, élaborant avec ses danseurs un dialogue sur des sujets aussi variés que l’identité, le souvenir ou les rapports intersubjectifs, et puisant dans l’inconscient des gestes les éléments de ses spectacles. C’est à cette époque qu’elle abandonne la composition traditionnelle, introduit sur scène la parole, des procédés cinématographiques de montage et intensifie son travail scénographique auprès de Rolf Borzik - son compagnon, mort prématurément en 1980 - et de Peter Pabst. Dans son théâtre dansé, Pina Baush propose une forme de tragique contemporain en prise avec la réalité : un théâtre de la vie jusque dans ses cheminements les plus profonds, où se mêlent étroitement amour et souffrance, onirisme et quotidien. Pour Pina Bausch, qui se définit comme « une chercheuse de mouvement » la danse doit naître « d’une nécessité et d’un besoin : celui d’inventer un langage pour ce qui ne pourrait pas être exprimé d’une autre manière. » Depuis 1986, le Tanztheater Wuppertal voyage dans le monde entier, créant chaque nouvelle pièce dans un pays d’accueil. C’est au cours de la préparation de son ultime pièce qu’elle décède soudainement d’un cancer généralisé, le 30 juin 2009. La direction de la compagnie est aujourd’hui assumée par Dominique Mercy et Robert Sturm, complices artistiques de toujours. PINA BAUSH ET LE TANZTHEATER WUPPERTAL Les débuts furent controversés. En 1973, Pina Bausch fut nommée directrice de la Danse pour les théâtres de Wuppertal, et le genre qu’elle développa dans ces premières années, un mélange de danse et de théâtre, était entièrement novateur. Pendant ses performances, les artistes ne se contentaient pas de danser, ils parlaient, chantaient, et parfois même riaient ou pleuraient. Mais cet étrange nouveau genre réussit à s’imposer de lui-même. A Wuppertal furent jetées les bases d’une révolution qui devait émanciper et redéfinir la danse d’un bout à l’autre du monde. La dansethéâtre évolua pour devenir un genre unique, une source d’inspiration pour les chorégraphes du monde entier, tout en influençant également le théâtre et le ballet classique. Son succès mondial peut être attribué à l’utilisation par Pina Bausch d’un besoin universel comme sujet central de son œuvre : le besoin d’amour, d’intimité et de sécurité émotionnelle. Pour cela, elle développa une forme d’expression artistique qui pouvait intégrer des influences culturelles extrêmement différentes. Par des excursions poétiques sans cesse renouvelées, elle explorait ce qui nous rapproche de l’accomplissement de notre besoin d’amour, et ce qui nous en distancie. Son théâtre du monde ne cherche pas à enseigner, ni ne prétend posséder les réponses, mais génère plutôt des expériences : grisantes ou affligées, douces ou agressives, mais aussi souvent comiques ou absurdes. Il crée des images mouvantes, obsessives de paysages intérieurs, explorant l’état exact des sentiments humains sans jamais renoncer à l’espoir que le désir d’amour puisse un jour être comblé. Une autre clé de son travail, en plus de l’espoir, est l’ancrage profond dans la réalité. Les pièces font constamment appel à des choses que chaque personne de l’audience connaît et a physiquement et personnellement ressenti. Pendant les trente-six ans où Pina Bausch transforma le travail du Tanztheater Wuppertal, jusqu’à sa mort en 2009, elle créa une œuvre qui porte un regard infaillible sur la réalité tout en nous donnant le courage d’être fidèles à nos propres désirs et envies. Sa troupe unique, riche de personnalités variées, continuera de porter ces valeurs dans les années à venir. STEPHANE LISSNER DIRECTEUR DE L'OPÉRA NATIONAL DE PARIS Né le 23 janvier 1953 à Paris, Stéphane Lissner a dirigé durant toute sa carrière des théâtres, des festivals et des maisons d’opéras en France et en Europe. Il monte sa première pièce de théâtre à l'âge de seize ans puis crée, à dix-huit ans, son propre théâtre dans une salle du 7e arrondissement de Paris, le Théâtre Mécanique, où il travaille notamment avec Alain Françon et Bernard Sobel entre 1972 et 1975. Il y exerce tous les métiers : régisseur, électricien, auteur ou encore metteur en scène. Il est ensuite nommé secrétaire général du Centre dramatique national d'Aubervilliers (1977-1978) puis codirige le Centre dramatique national de Nice jusqu'en 1983. En 1984-1985, il enseigne la gestion des institutions culturelles à l'université ParisDauphine. De 1984 à 1987, il dirige le festival parisien Printemps du théâtre. Il est administrateur du Théâtre du Châtelet (Théâtre musical de Paris) dès 1983 puis en est nommé directeur général en 1988. Il le restera dix ans, tout en assumant en parallèle la direction générale de l'Orchestre de Paris (1993-1995). De 1998 à 2006, il prend la direction du Festival international d'art lyrique d'Aix-enProvence. Il y crée l'Académie européenne de Musique, conçue comme un prolongement du festival vers la pédagogie et la promotion de jeunes talents. Parallèlement, il co-dirige avec Peter Brook le Théâtre des Bouffes du Nord entre 1998 et 2005. En 2002, il s'associe avec Frédéric Franck pour reprendre le Théâtre de la Madeleine, qu'il quittera en 2011. De 2005 à 2014, il devient surintendant et directeur artistique du Teatro della Scala de Milan. Il en est le premier directeur non Italien. De 2005 à 2013, il est également directeur de la musique des Wiener Festwochen en Autriche. Au cours de sa carrière, il a travaillé avec les plus grands chefs d’orchestre, metteurs en scène ou chorégraphes parmi lesquels : Daniel Barenboim, Pierre Boulez, William Christie, Simon Rattle, Esa-Pekka Salonen… ; Luc Bondy, Stéphane Braunschweig, Patrice Chéreau, Klaus-Michael Grüber, Claus Guth, Mario Martone, Peter Sellars, Peter Stein, Dmitri Tcherniakov, Robert Wilson… ; Pina Bausch, William Forsythe… Nommé directeur délégué de l’Opéra national de Paris en octobre 2012, il a pris ses fonctions le 1er août 2014. Stéphane Lissner est chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Ordre National du mérite et de l'Ordre du Mérite de la République italienne. BENJAMIN MILLEPIED DIRECTEUR DE LA DANSE Très fortement inspirée par la musique, dans la lignée balanchinienne, la danse de Benjamin Millepied s'inscrit aussi dans le sillage de son autre maître, Jerome Robbins. Un style néo-classique, mais singulier par sa subtilité et son désir de s'inscrire dans le présent. Né à Bordeaux en 1977, Benjamin Millepied passe une partie de son enfance au Sénégal. Initié à la danse par sa mère, professeur de danse africaine et contemporaine, il entre à treize ans au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon où il suit l’enseignement de Michel Rahn. Durant l’été 1992, il effectue un stage à la School of American Ballet qu’il intègre en 1993, après avoir obtenu une bourse du ministère français des Affaires Etrangères. Il remporte le Prix de Lausanne en 1994 et la même année, Jerome Robbins le choisit pour interpréter le rôle principal de 2 & 3 Part Inventions conçu pour les élèves de la School of American Ballet. Engagé dans le Corps de Ballet du New York City Ballet en 1995, il est promu Soliste en 1998 et « Principal Dancer » en 2002. Au sein du New York City Ballet, Benjamin Millepied interprète les rôles principaux des ballets de George Balanchine (parmi lesquels Agon, Coppélia, Casse-Noisette, Rubis , Le Songe d’une Nuit d’été…), Jerome Robbins (Dances at a Gathering, Fancy free, A Suite of Dances, The Goldberg Variations , West Side Story Suite…), Peter Martins (Hallelujah Junction, Le Lac des cygnes), et participe aux créations de Angelin Preljocaj (La Stravaganza), Mauro Bigonzetti (Vespro, In Vento), Alexei Ratmansky (Concerto DSCH) ou Christopher Wheeldon (Mercurial Manœuvres…). Parallèlement, Benjamin Millepied fait ses débuts de chorégraphe avec Passages qu’il crée pour les élèves du CNSMD de Lyon en 2001. L’année suivante, il présente Triple Duet au Sadler’s Wells de Londres, avec son ensemble Danses Concertantes, puis réalise le film Chaconne avec Olivier Simola (2003). Il revient au Sadler’s Wells en 2004 avec Circular Motion et chorégraphie, la même année, On the Other Side à la Maison de la danse de Lyon. Suivront Double Aria pour le New York City Ballet sur une musique originale de Daniel Ott (2005), 28 Variations on a Theme by Paganini pour l’École du NYCB (2005), CasseNoisette pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève (2005), Closer au Joyce Theater de New York (2006), Capriccio pour l’American Ballet Theater’s Studio Company (2006), Years Later , un solo pour Mikhail Baryshnikov, en collaboration avec Olivier Simola (2006), From here on out (2007) sur une musique originale de Nico Muhly pour l’ABT, Petrouchka (2007) pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève, 3 Movements (2008) pour le Pacific Northwest Nallet, Without (2008) pour Danses Concertantes, Quasi una Fantasia (2009) pour le New York City Ballet, Everything doesn’t happen at once (2009) pour l’American Ballet Theatre, Sarabande (2009) pour Danses Concertantes, Why Am I Not WhereYou Are et Plainspoken (2010) pour le New York City Ballet, One thing leads to another (2010) pour le Het National Ballet, The Bartered Bride (2011) pour le Metropolitan Opera, This part in Darkness (2011) pour le Pennsylvania Ballet, Without (2011) pour le Ballet du Mariinsky, Les Sylphides et Le Spectre de la rose (2011) pour le Ballet de Genève, Khovanschina (2012) pour le Metropolitan Opera et Two Hearts (2012) pour le New York City Ballet. À l’Opéra national de Paris, à l’invitation de Brigitte Lefèvre, directrice de la danse, il chorégraphie pour la Compagnie Amoveo, en 2006, sur une adaptation originale d’extraits musicaux d’Einstein on the Beach de Philip Glass (scénographie de Paul Cox et costumes de Marc Jacobs) et Triade, en 2008, sur la musique originale de Nico Muhly. Benjamin Millepied a également été directeur artistique du Morris Center Dance à Bridgehampton (New York, 2004 - 2005,) et «chorégraphe résident» au Baryshnikov Arts Center (New York, 2006 - 2007). En 2010, il est chorégraphe et conseiller du film oscarisé Black Swan réalisé par Darren Aronofsky. En 2011, il quitte le New York City Ballet et réalise cinq courts-métrages de danse sur des pièces pour violoncelle de Philip Glass et fonde sa propre compagnie à Los Angeles, «L.A. Dance Project», un collectif de créateurs qui cherche à présenter la danse sous toutes ses formes. Une tournée mondiale les mène de Los Angeles à Bordeaux (Novart 2012) avant Paris en mai 2013. Il est également l’image du parfum pour homme de Yves Saint-Laurent « L’Homme Libre » et de la campagne Air France « L’Envol ». Il a été nommé par Nicolas Joel, directeur de l’Opéra national de Paris, et Stéphane Lissner, directeur délégué de l’Opéra national de Paris, pour succéder à Brigitte Lefèvre comme Directeur de la Danse à compter de la rentrée 2014. En 2007, Benjamin Millepied a reçu the United States Artists Wynn Fellowship. Il est Chevalier des Arts et des Lettres (2010). de l’Opéra national de Paris le Ballet 25 ANS C’EST LA MOYENNE D’ÂGE DU BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS, L’UNE DES PLUS JEUNES COMPAGNIES ACTUELLES. LES DANSEURS Y ENTRENT VERS L’ÂGE DE 18 ANS, ET LE QUITTENT À 42 ANS, ÂGE DE LEUR RETRAITE OFFICIELLE DU BALLET. 1661 Fondation de l’Académie Royale de Danse. C’est la première des académies fondées par Louis XIV, passionné de danse et très bon danseur lui-même. Jusquelà considérée comme un simple divertissement, la danse fait ainsi son entrée dans le cercle des arts. Cette académie va en codifier les règles et l’enseignement. 1669 Fondation de l’Académie Royale de Musique, ancêtre de l’Opéra de Paris. Plus qu’une simple académie, elle possède une troupe de musiciens, de chanteurs et, pour la première fois, de danseurs, les tout premiers danseurs professionnels de l’Histoire. 1713 Louis XIV institue le Conservatoire, ancêtre de l’actuelle École de danse de l’Opéra. Afin de maintenir le niveau élevé des danseurs de l’Opéra, une formation leur est désormais dispensée. C’est la plus ancienne école de danse au monde, aujourd’hui installée à Nanterre et dirigée par Élisabeth Platel, qui a succédé à Claude Bessy en 2004. 1831 Création de La Sylphide de Philippe Taglioni, qui marque le début du ballet romantique et l’apparition du tutu blanc. C’est l’une des œuvres les plus souvent données, avec plus de 350 représentations à l’Opéra de Paris. 2014 Benjamin Millepied est nommé à la tête du Ballet de l’Opéra national de Paris et succède ainsi à toute une lignée de directeurs de la Danse, dont Serge Lifar, Rudolf Noureev, Patrick Dupond et Brigitte Lefèvre. Le répertoire CELUI DE L’OPÉRA DE PARIS EST PROBABLEMENT L’UN DES PLUS RICHES DU MONDE DE LA DANSE. IL COMPREND AUSSI BIEN DES PIÈCES CLASSIQUES }PETIPA~ ET ROMANTIQUES }CORALLI, MAZILIER~ QUE DES ŒUVRES DES BALLETS RUSSES DE SERGE DIAGHILEV OU DES CHORÉGRAPHIES MODERNES }MARTHA GRAHAM, JOSE LIMON~. MAIS IL COMPTE ÉGALEMENT DES BALLETS NÉOCLASSIQUES }FREDERICK ASHTON, GEORGE BALANCHINE, SERGE LIFAR, KENNETH MACMILLAN, ROLAND PETIT, JEROME ROBBINS, JOHN NEUMEIER, JOHN CRANKO~, DES PIÈCES CONTEMPORAINES }PINA BAUSCH, MAURICE BÉJART, CAROLYN CARLSON, MERCE CUNNINGHAM, MATS EK, WILLIAM FORSYTHE, ANNE TERESA DE KEERSMAEKER, JIŘÍ KYLIÁN~ ET DE NOMBREUSES CRÉATIONS, COMMANDÉES À DES CHORÉGRAPHES INVITÉS OU À DES DANSEURS DE LA COMPAGNIE. 154 + 18 + 14 DANSEURS ÉTOILES PREMIERS DANSEURS + LE CORPS DE BALLET {SUJETS, CORYPHÉES ET QUADRILLES| LES MAÎTRES DE BALLET L’Opéra a longtemps été dirigé par des maîtres de ballet dont la plupart ont marqué l’histoire de la danse : Pierre Beauchamp, qui mit au point un système d’écriture de la danse au XVIIe siècle ; Gaétan Vestris, Jean-Georges Noverre et les frères Gardel, célèbres danseurs et chorégraphes du XVIIIe siècle ; enfin Léo Staats, Serge Lifar ou Raymond Franchetti, qui rénovèrent le Ballet au XXe siècle. CONCOURS ÉCOLE FRANÇAISE La promotion des danseurs se fait chaque année sur concours, classe par classe, devant un jury composé de membres de la Direction et de la Compagnie, et de personnalités du monde de la danse. Seules les Étoiles sont nommées par le directeur de l’Opéra, sur proposition du directeur de la Danse. Alors que les grands chorégraphes français comme Jean-Georges Noverre, Charles-Louis Didelot, Jules Perrot, Arthur Saint-Léon ou Marius Petipa vont dispenser leur art dans toute l’Europe, les influences russes et italiennes, notamment, se manifestent en France via la présence d’interprètes et de créateurs comme les Taglioni. Durée des spectacles * OPÉRA MADAMA BUTTERFLY PLATÉE DON GIOVANNI MOSES UND ARON L’ELISIR D’AMORE LE CHÂTEAU DE BARBEBLEUE / LA VOIX HUMAINE LA DAMNATION DE FAUST WERTHER CAPRICCIO IL TROVATORE IL BARBIERE DI SIVIGLIA DIE MEISTERSINGER VON NÜRNBERG IOLANTA / CASSE-NOISETTE RIGOLETTO DER ROSENKAVALIER LEAR LA TRAVIATA AIDA BALLET BALANCHINE / MILLEPIED / ROBBINS ANNE TERESA DE KEERSMAEKER LA BAYADÈRE WHEELDON / MCGREGOR / BAUSCH BATSHEVA DANCE COMPANY BEL / ROBBINS IOLANTA / CASSE-NOISETTE ROMÉO ET JULIETTE RATMANSKY / BALANCHINE / ROBBINS / PECK SPECTACLE DE L'ÉCOLE DE DANSE LES APPLAUDISSEMENTS NE SE MANGENT PAS GISELLE ENGLISH NATIONAL BALLET PECK / BALANCHINE FORSYTHE 1re PARTIE ENTRACTE 2e PARTIE 19.30 - 20.25 19.30 - 20.45 19.30 - 21.05 19.30 - 21.15 19.30 - 20.45 30' 30' 35' 20.55 - 22.25 21.15 - 22.20 21.40 - 23.10 30' 21.15 - 22.15 ENTRACTE 3e PARTIE TOTAL 2h55 2h50 3h40 1h45 2h45 19.30 - 21.25 1h55 19.30 - 20.40 19.30 - 20.20 19.30 - 22.00 19.30 - 20.45 19.30 - 21.05 30' 25' 21.10 - 22.20 20.45 - 21.25 30' 30' 21.15 - 22.25 21.35 - 22.35 17.30 - 18.55 45' 19.40 - 20.40 19.00 - 20.30 19.30 - 20.30 19.00 - 20.15 19.30 - 20.55 19.30 - 20.05 19.30 - 20.45 35' 30' 30' 30' 30' 30' 21.05 - 22.45 21.00 - 22.05 20.45 - 21.40 21.25 - 22.30 20.35 - 21.40 21.15 - 22.20 1re PARTIE ENTRACTE 2e PARTIE 20.30 - 21.00 25' 21.25 - 22.20 1h50 19.30 - 20.25 20' 20.45 - 21.15 1h45 19.30 - 20.20 20' 20.40 - 21.20 20' 21.40 - 22.20 2h50 19.30 - 20.00 20' 20.20 - 20.50 20' 21.10 - 21.40 2h10 21.40 - 22.30 1h00 2h00 3h45 3h00 25' 21.50 - 23.00 30' 21.10 - 23.15 25' 22.05 - 23.05 25' 22.05 - 22.40 ENTRACTE 3e PARTIE 2h50 3h30 2h30 2h55 3h05 5h45 3h45 2h35 4h05 3h00 3h10 2h50 TOTAL 19.30 - 20.30 19.30 - 19.55 19.00 - 20.30 19.30 - 20.30 20' 35' 20' 20.15 - 21.30 21.05 - 22.45 20.50 - 21.20 19.30 - 20.20 20' 20.40 - 21.15 1h45 19.30 - 20.25 20' 20.45 - 21.30 2h00 20' 19.30 - 20.35 19.30 - 20.20 19.30 - 20.10 19.30 - 19.55 19.30 ! 19.55 1h05 20' 20' 20' 20' 20.40 - 21.35 20.30 - 21.00 20.15 - 21.00 20.15 ! 20.40 20' 21.20 - 21.50 20' 21.00 ! 21.25 Minutages sans applaudissement - *Horaires susceptibles d'être modifiés. Les nouveaux spectacles Attention : L'heure de début de certains spectacles varie en fonction des jours de la semaine. Veuillez vous référer à l'heure de vos billets 2h05 2h20 1h30 1h55