MAN 12 - Conflits Sans Violence – lu pour vous - 04
Les 10 plus gros mensonges de l’économie – P. Derruder et A.J. Holbecq
Mettre l’économie au service des êtres humains et de la planète.
Analysant les dysfonctionnements et les contradictions économiques du monde contemporain, ils
proposent des solutions pour mettre l’économie au service des êtres humains et de la planète.
En déconstruisant ces affirmations de la pensée dominante, en révélant les postulats qui la sous-
tendent, les auteurs mettent à mal l’idéologie de la « croissance » qui règne dans nos sociétés, et
le totalitarisme de la mondialisation financière ultra-libérale. L’argent qui circule dans la
communauté mondiale n’est que la différence entre l’argent prêté et l’argent remboursé. Cette
différence, c’est l’intérêt -les banques réclamant plus d’argent qu’elles n’en ont créé-, cause
principale de l’inflation, de la course à la croissance, qui devient « mortifère lorsqu’on élargit le
panorama à l’homme et à la nature », qui est responsable de la pauvreté dans le monde par les
sommes colossales qui passent du monde économique au monde financier. Un intérêt sur une
création monétaire ex nihilo, privilège progressivement accaparé par les banques, qui se
comportent comme si elles étaient propriétaires de cet argent. »
Or, écrivent les auteurs, la richesse n’est pas l’argent ; c’est le travail de toute une nation qui
« accessoirement » se traduit en argent pour faciliter la production et la circulation des biens et
des services. La richesse, et, par voie de conséquence son expression symbolique, l’argent,
appartiennent donc à la nation. » On est donc ainsi passé d’une économie fondée sur la « richesse
réelle » à une économie fondée sur la recherche du profit financier, au transfert de la richesse
collective vers des « particuliers ».
On trouve d’autres éclairages inattendus sur des sujets comme la pertinence du PIB comme
indicateur de richesse, les indicateurs de productivité, l’inflation, la fiscalité ou les « prix bas ».
En s’opposant à ces « mensonges », les auteurs -qui estiment que deux richesses sont oubliées
par l’économie dominante : les humains et leur environnement naturel- ouvrent d’autres pistes,
qui vont toutes dans le sens d’une reprise du pouvoir par les citoyens, d’un changement radical de
paramètres sociaux et économiques. Pour rendre à l’état la gouvernance de l’argent, car le destin
des peuples doit être dirigé par des choix politiques et non par le commerce ou la finance, il s’agit
de « compléter le dispositif économique actuel dans le but de résoudre, indifféremment de leurs
coûts financiers ou comptable, les problèmes humains ou écologiques que seule la logique
capitaliste et comptable est incapable de traiter, et pour orienter les modes de production et de
vie vers un modèle soutenable au niveau planétaire ».
Les 10 plus gros mensonges sur l’économie
Philippe Derudder et André-Jacques Holbecq
Dangles, 2007