Cours 3 Structure thermique et dynamique • Equilibre radiatif – Troposphère, stratosphère, mésosphère • Thermosphère • Structure thermique horizontale • Dynamique – Approximations cyclostrophique et géostrophique – Cyclones et anticyclones – Circulation générale Structure thermique verticale : équilibre radiatif • Equilibre radiatif – Flux conservatif : dπFrad = 0 ; on décompose Frad en FIR - F~ ; πFIR est le flux dz thermique et πF~ est le flux solaire net (descendant - montant diffusé) • Troposphère – Hypothèse : atmosphère chauffée par source interne ou surface • On suppose que le flux solaire est absorbé seulement à la surface • dπFIR = 0 ⇒ πFIR = C te = σTeff4 dI dz µ ν = Iν − Bν (1a)⇒ d (πFν ) = 4π ( Jν − Bν ) (1b) – Equation de transfert sans diffusion : 2 dτ ν dτ ν ⇒ d Fν2 = 4 dJν − dBν (2a) dτ ν dτ ν dτ ν 1 – Approximation à 2 faisceaux : Jν = ( Iν+ + Iν− ) ; Fν = ( Iν+ − Iν− ) 2 1 1 (1a) × µ ⇒ 2π ∫ µ 2 dIν dµ = 2π ∫ µ Iν dµ = πFν −1 −1 dτ ν 4 dJν = Fν (2b) avec d 1 2 d 1 + 2 dJν , on obtient − dτ ν ∫ −1 µ Iν dµ = ( Iν + Iν ) = 3 dτ dτ ν 3 ν 2 (2a) + (2b) ⇒ d Fν − 3 Fν = −4 dBν (3) dτ 2 dτ ν ν 3 dτ ν Structure thermique verticale : équilibre radiatif – Modèle radiatif gris : τ ν = τ 4 2 • On intègre (3) sur ν ⇒ d FIR − 3 FIR = −4 d (σT π ) ⇒ σT 4 = 3 πFIR τ + σT04 ⇒ 2 3 T 4 = T04 + Teff4 τ 4 dτ 4 dτ ∞ 1 2 1 2 4 + • Conditions aux limites : I (0) = 0 ; (1b) ⇒ J (0) = ∫ Jν (0) dν = σT0 π = I (0) = FIR − 4 0 3 Teff 3 T = T 1+ τ = 1 + τ (4) Note : T = Teff à τ = 2/3 2 2 2 σ 4 4 • Si surface (Titan, planètes telluriques) : I + τ surf = σTsurf π ⇒ I − τ surf = Tsurf − Teff4 π 1 ⇒ T = Teff4 2 4 0 4 4 0 ( ) ( ) Soit T1 la température juste4 au-dessus de la surface 1 4 4 4 (1b) ⇒ J (τ surf ) = σT1 = σ (Tsurf + Tsurf − Teff4 ) ⇒ T14 = Tsurf − Teff4 4 Tsurf 3 = Teff4 1 + τ surf (5) 4 π 2π • Gradient thermique dT/dz < 0 (car dτ/dz < 0) dû au transport vertical du flux de chaleur interne (planètes géantes) ou du flux thermique re-émis par la surface (planètes telluriques) • Il y a discontinuité de température à la surface – crée une couche ‘ limite ’ turbulente – atmosphère convective → gradient adiabatique dans les premiers kms ( ) 2 0 F/2 τ F/2 τsurf σT04 π 4 σT14 σTsurf π π Structure thermique verticale : équilibre radiatif • Effet de serre – Tsurf > Teff ( = Teq ) : effet combiné d’une atmosphère ‘ transparente ’ dans le visible/IR proche et optiquement épaisse dans l’infrarouge thermique (τ surf > 0 ) Teff (K) Tsurf (K) Constituants responsables Vénus 231 733 CO2, nuages H2SO4, H2O Terre 255 288 H2O, CO2, CH4, O3 Mars 210 215 CO2 94 N2-CH4-H2 Titan* 82 : τ Ross ≈ 2 ¤ Tsurf = 103 K. En fait, surf la brume photochimique bloque une partie du flux solaire (40% de F~ absorbé dans la stratosphère), laisse passer le flux thermique IR ¤ anti effet de serre ∆T = -9 K *Titan • Effet de serre divergent – Gaz, absorbant dans l’IR thermique, condensable dans la basse atmosphère, en équilibre avec la surface (H2O dans les planètes telluriques, CH4 sur Titan) – Au-dessus d’un certain niveau de flux solaire absorbé, l’atmosphère ne peut pas être en équilibre radiatif • Dans la basse atmosphère, le corps suit la loi de saturation • Au-dessus de la tropopause, le rapport de mélange garde sa valeur à ce niveau (‘ piège froid ’) : q1 = q1(zc) ∞ Mκ • τ ( zc ) = ∫ κ 1 ρ1 dz = 1 1 p1 ( zc ) κ1 = coefficient d’absorption massique zc Mg Structure thermique verticale : équilibre radiatif Mg • Avec p1(zc) = ps(Tc) ⇒ ps (Tc ) = τ c ≡ p0τ c . Pour la Terre, κ1 ~ 0,1 cm2 g-1, M1κ 1 d’où p0 = 15 mbar • Le flux solaire absorbé est σ Teff4, avec Teff4 = 2 T04 (T0 = 215 K pour la Terre). Le profil de température à l’équilibre est T4 = T04 (1+3/2 τ) • Si T0 ≥ 250 K, pas d’équilibre possible avec une atmosphère saturée en H2O, car celle-ci est trop froide pour re-émettre l’énergie absorbée. • Si océan il y a, lors de la formation de l’atmosphère, il s’évapore entièrement (Tsurf augmente peu à peu, de plus en plus de gaz condensable passe dans l’atmosphère, jusqu’à évaporation complète). • Vénus (0,72 UA) avec l’albédo de la Terre (Ab=0,30) £ T0 = 253 K H2O ps (T ) = p0τ Structure thermique verticale : équilibre radiatif • Convection dans la basse troposphère – Due en partie à la discontinuité de température que tend à imposer l’équilibre radiatif (Terre, Mars) – Apparaît lorsque l’épaisseur optique infrarouge τ devient trop importante vers la surface (Vénus, Titan) ou vers3 l’intérieur (planètes géantes) d ln T dT T 8 dτ dτ 3 8 nτ • Si τ ~ pn, α = d ln p = dp p = 1 + 3 2 τ nτ = 1 + 3 2 τ quand τ → ∞, α → n/4 ; si τ varie en p2/T (opacité induite par collisions)→ n = 2 - α → α(τ = ∞) = 2/5 = 0,4 alors que αad = 2/7 pour les planètes géantes (Cp = 7/2 R). Dans cet exemple, α atteint la valeur adiabatique pour τ = 4/3 • ⇒ Le profil d’équilibre radiatif devient instable vis à vis de la convection lorsque τ ≥1 – A grande profondeur, le gradient de température devient adiabatique et le flux total est égal au flux radiatif + flux convectif z équilibre radiatif gradient adiabatique A T Structure thermique verticale : équilibre radiatif • Stratosphère – Due à l’absorption du flux solaire localement dans l’atmosphère – Equilibre radiatif : πFIR - πF~ = Cte = 0 sans source interne = Fint avec source interne (planètes géantes) • On partage πF~ en πFsurf et πFs : πFsurf = flux non absorbé par l’atmosphère, absorbé par la surface • Equation de transfert pour Fs , avec Fs = I+ - I- , diffusion isotrope et cas gris : + 1 dI+ ω = I+ − ( I+ + I− ) somme ⇒ 3 dτ s 2 − 1 dI− ω = I− − ( I+ + I− ) 3 dτ s 2 1 d ( I+ − I− ) = (1 − ω )( I+ + I− ) d 2 Fs ⇒ dτ s 3 = 3(1 − ω ) Fs (6a) 2 d τ s différence ⇒ 1 d ( I+ + I− ) = I+ − I− 3 dτ s 2 dτ s te d (σT 4 π ) d F IR β = = C (3) ⇒ En supposant On obtient : − 3FIR = −4 (6b) 2 d τ IR dτ IR dτ IR d (σT 4 π ) d 2 ( FIR − Fs ) , avec FIR - Fs = Fsurf (planètes telluriques) ou = 3FIR − 4 − 3(1 − ω )β 2 Fs 2 Fint (planètes géantes) = Cte dτ IR dτ IR 4 D’où d (σT π ) = 3 F − F ( β 2 (1 − ω ) − 1) (7) s surf 4 dτ IR d (σT 4 π ) = 0 ) seulement si β 2 (1 − ω )− 1> 0 • Il existe un minimum de température ( dτ IR [ 2 ⇔ (1 − ω )(τ s τ IR ) > 1 ⇔ (1 − ω ) τ s > τ IR ] Structure thermique verticale : équilibre radiatif – Une inversion de température (tropopause) peut donc avoir lieu si le coefficient d’absorption ‘ solaire ’ est supérieur au coefficient d’absorption moyen dans l’infrarouge thermique : (1 − ω )τ s > τ IR – Au-dessus de la tropopause, T croît avec z (décroît avec τ) → stratosphère – Avec Fs = Fs (0) e − 3(1−ω )τ = Fs (0) e − 3(1−ω )βτ (en supposant 3(1 − ω )τ s [surf ] >> 1 ), on peut intégrer (7). 4 s IR 1 1 σT 1 1 dF + • Condition aux limites : J IR (0) = 2 IIR (0) = 2 FIR (0) = 2 ( Fsurf + Fs (0)) = π 0 + 4 dτ IR (0) IR [d’après (1b)]. Avec dFIR (0) = dFs (0) = − F (0) β 3(1 − ω ) , on obtient : dτ IR dτ IR s 4 σT σT04 1 1 F (0) (8) = Fsurf + Fs (0) + β 3(1 − ω ) Fs (0) = eff + β 3(1 − ω ) s 4 π 2 4 2π ( ) – CH4 sur planètes géantes et Titan : nombreuses bandes d’absorption du rouge à l’infrarouge proche ; une seule bande (7,7 µm, 1305 cm-1) dans l’IR thermique, peu efficace pour le refroidissement (λ trop faible) → β > 1 → inversion de température bien marquée • Problème sur Neptune : températures stratosphériques bien plus élevées que prédites par les modèles d’équilibre radiatif → source de chaleur additionnelle (ondes de gravité ?) Structure thermique verticale : équilibre radiatif – Aérosols photochimiques sur Titan : très bons absorbants dans l’UV et le visible, relativement transparents dans l’infrarouge → β >>1 (~100) → forte inversion de température et stratosphère très chaude (≈180 K) Planètes telluriques – O3 sur Terre : responsable de l’inversion de température, formé à partir de la photodissociation de O2 – CO2 sur Vénus et Mars : bon absorbant dans l’IR thermique, absorbe très peu dans l’UV, le visible et l’IR proche → β < 1 , pas d’inversion de température, pas de stratosphère → la mésosphère succède directement à la troposphère Structure thermique verticale : équilibre radiatif • Mésosphère – L’existence d’une mésosphère - où T décroît avec l’altitude- au-dessus d’une stratopause - maximum local de température - est due au fait que β n’est pas constant avec l’altitude O3 ] [ β ∝ • Sur Terre, chauffage stratosphérique dû à O3, refroidissement dû à CO2 → [CO ] Au-dessus de ≈ 40 km, [O3 ] [CO2 ] diminue avec l’altitude (production de O3 Ì ) 2 ⇒ stratopause bien marquée vers 40-50 km – La mésopause correspond à la limite de l’ETL et marque donc la limite de l’équilibre radiatif et de la prépondérance du rayonnement pour transporter l’énergie absorbée. Structure thermique verticale : équilibre radiatif • Constantes de temps radiatives K IR = − ∂T ∂F ∂F ∂F =− = − IR + sol ∂t ∂z ∂z ∂z 1 ∂FIR g ∂FIR = Cp* ∂p ρCp* ∂z ⇒ ∂T = Ksol − K IR avec ∂t 1 ∂F g ∂F KIR = taux de refroidissement (dépend de T(p)) Ksol = − * sol = * sol Cp ∂p ρCp ∂z Ksol = taux de chauffage – Si une couche atmosphérique subit une perturbation +∆T= T - Teq, on suppose une loi de refroidissement linéaire (Newtonien) ∂ ( ∆T ) = − ∆T avec 1 = ∂K IR (T ( p)) ∂t τ rad τ rad ∂T – Approximation transparente : τ << 1 – ρCp* 1 τ rad 4 ∆K IR g 1 ∆(σT π ) × 4π dτ IR 16 σT 3 g dτ IR dp = = = *× ∆T C p ∆T dp Cp* τ rad Cp* = (9a) 16 σT 3 g dτ IR dp τ=0 dp T → T+∆T τ τ +dτ – Approximation ‘ refroidissement direct vers l’espace ’ : τ ≤ 1 (seul moyen de refroidissement = émission thermique vers l’espace, on ne tient pas compte du transfert entre couches) ∆ dFIR = ∆(σT π ) × 2πE2 (τ IR ) dτ IR 4 ⇒ τ rad Cp* (9b) = 8σT 3 g E2 (τ IR ) dτ IR dp Structure thermique verticale : équilibre radiatif – Approximation ‘ diffusive ’ : τ >>1 (le transport d’énergie est équivalent à un processus de diffusion thermique) 2 4 ∂FIR 4π ∂ (σT π ) l = ∂z 3 ∂z 2 1 l = où dτ IR dz est le libre parcours moyen d’un photon IR ∂ 2 (σT 4 π ) ∆(σT 4 π ) 8σT 3 ∆T z En prenant ∆z~H (=p/ρg), on a : ∆ = ≈2 2 2 2 π ( ∆z ) ∂z ( ∆z ) ∆T 3 • 1 1 4π 1 8σT ∆T = • ∆z τ rad ρCp* ∆T 3 dτ IR dz πH 2 * 2 Cp p dτ IR dp • τ rad = (9c) • 3 σ 32 3 T g ( ) τ rad varie presque en p2 si τIR varie en p2/T, et T en p2/7 T Structure thermique verticale : équilibre radiatif – Planètes telluriques : • Vénus : vers la surface , τIR ≈ 130 (en utilisant Eq. 5) ; en supposant τIR ~ p2 → dτIR/dp ≈ 2 τIR / p ; Cp* = 9 2 R M ; p = 92 bars ; T = 733 K Eq. (9c) ⇒ τrad ≈ 30 ans >> Trot (243 jours) et T (226 jours) → pas de variations diurnes ni en fait horizontales, la circulation atmosphérique peut homogénéiser la température en latitude et longitude dans la basse atmosphère : τdyn ~ 1 jour << Trot << τrad • Terre : vers la surface, τIR ≈ 0,8 ; E2(τIR ) = 0,2 ; en supposant dτIR/dp ≈ τIR / p ; Cp* = 7 2 R M Eq. (9b) ⇒ τrad ≈ 1 mois >> Trot (24 heures) → on s’attend à des variations diurnes faibles, mais non négligeables (sur 12 hrs ≈ τrad / 60, ce calcul simple donne ∆T ≈ 288/60 ≈ 5 K, ce qui est ≈ OK) → τrad < T (1 an) , on s’attend à des variations saisonnières de température • Mars : vers la surface, τIR ≈ 0,15 ; en supposant dτIR/dp ≈ τIR / p ; Eq. (9a) ⇒ τrad ≈ 1 jour ≈ Trot (24,6 heures) * → fortes variations diurnes et variations saisonnières attendues Cp = 9 2 R M – Viking 1 a mesuré à 22,5°N, au début de l’été, des températures au sol variant de187 K (5:00 heure solaire locale) à 242 K (15:00 heure solaire locale) • Plus haut dans l’atmosphère, les constantes de temps radiatives sont plus faibles – Exemple : sur Vénus, τrad ≈ 2 mois (< Trot ) à 60 km (vers le sommet des nuages) Structure thermique verticale : équilibre radiatif – Planètes géantes : • τrad varie en 1/T3 → les constantes de temps radiatives sont notablement plus élevées pour Uranus et Neptune que pour Jupiter et Saturne • Dans la stratosphère, τrad diminue avec l’altitude, atteint un minimum vers la région de formation des hydrocarbures (~ 10 jours sur Jupiter) • τrad >> Trot dans toute l’atmosphère → pas de variations jour/nuit de température • Sur Jupiter et Saturne, τrad reste inférieur à une année planétaire audessus du niveau τ ~ 2/3 (environ 0,3 bar) → effets saisonniers dans la stratosphère et vers la tropopause de Saturne (obliquité = 27°) Homopause concentrations maximales des hydrocarbures C2H2, C2H6 Jupiter opacité H2-H2 et H2-He τIR = 2/3 Structure thermique verticale : thermosphère • Thermosphère – Transport de chaleur principalement par conduction – Présence d’un fort gradient de température dT/dz > 0, dû à une source de chaleur à haute altitude • Sur Terre : photodissociation de O2 [O2 + hν → O(3P) + O(1D)] • La chaleur est transportée par conduction jusqu’à la mésosphère où elle peut être reémise par rayonnement vers l’espace ∞ ∂T ∂T ∂ ∂T en régime permanent ⇒ ρC = K c + q( z ) = 0 Kc = q( z )dz = Q( z ) z ∂t ∂z ∂z ∂z * p ∫ – On suppose une source +Q à haute altitude (z1) et un puits - Q à z = z0 (mésopause) avec Kc (T ) = AT s , on obtient : ∂T z0 < z < z1 → AT s =Q ⇒ ∂z Q(s + 1) T s +1 − T0s +1 = ( z − z0 ) (10) A – Eq. 10 donne alors une estimation de T1 , température exosphérique T1 +Q -Q T0 vers l’exobase z = z1 mésopause z = z0 Structure thermique verticale : thermosphère Planète T1 (K) Vénus 110-300 Terre 1000 Mars 200 Jupiter 1000 Saturne 420 Uranus 800 Neptune 750 Titan 186 – Sources de chaleur thermosphérique dans les différentes planètes • Photodissociation et photo-ionisation de O2 (produit de la photochimie de CO2) sur Mars et Vénus • Sur Vénus : le jour T1 ≈ 300 K, la nuit T1 ≈ 110 K (→ cryosphère) – Températures faibles (<< Terre) : dues à la relative efficacité du refroidissement hors-ETL de CO2 (collisions O-CO2) – Cryosphère : due à la faiblesse de la circulation atmosphérique jour → nuit (friction élevée) • Planètes géantes : températures très élevées → une autre source que la photo-ionisation par le flux solaire (10-100 nm) doit exister – Dissipation d’ondes de gravité engendrées dans la troposphère – Précipitation de particules chargées (e- et ions) – Chauffage par effet Joule • Titan : thermosphère assez froide – Chauffage dû à l’absorption du rayonnement UV extrême – Les modèles indiquent que le refroidissement par les raies rotationnelles de HCN est plus efficace que la conduction thermique (car ETL encore valide pour rotation pure et q(HCN) ≥ 10-4) Structure thermique verticale : résumé • Troposphère convection (+radiation) – Transport du flux de chaleur provenant de l’intérieur (planètes géantes) ou de la surface (planètes telluriques et Titan) dT/dz > 0 , τIR ≥ 2/3 tropopause • Stratosphère ö τIR < 2/3 radiation – Absorption directe du flux solaire (O3 sur Terre, CH4 sur les planètes géantes, aérosols sur Titan) – dT/dz > 0 ; l’inversion de température (tropopause) est due au chauffage d’un corps bon absorbant dans le visible/IR proche, peu émetteur dans l’IR thermique stratopause • Mésosphère – Région intermédiaire mésopause • Thermosphère ö chauffage solaire maximum radiation dT/dz < 0 ö limite ETL conduction (+radiation) – Source de chaleur à haute altitude ⇒ dT/dz >> 0 Structure thermique horizontale Terre Jupiter Jupiter – L’équilibre radiatif (πF~abs = σTeff4 à toutes latitudes) prédit de fortes variations de température en latitude – Les variations observées sont bien plus faibles • → La dynamique réduit les contrastes engendrés par le forçage radiatif – Les différences de température dues aux variations d’ensoleillement constituent le moteur de la circulation atmosphérique → transfert de chaleur des régions chaudes vers les régions froides Dynamique • Equations du mouvement – Navier-Stokes : Ω = vitesse angulaire de la planète dV 1 F d ∂ = −2Ω ∧ V − ∇p + g + = + V .∇ (11) où dt ρ ρ dt dt accélération de Coriolis accélération effective de la gravité terme de friction g = g0 − Ω • (Ω ∧ V ) = g0 + Ω 2 R (R = distance à l’axe) • Le terme de friction F/ρ est lié au cisaillement de l’écoulement ; il est parfois paramétrisé linéairement par -V/τF (friction ‘ Rayleigh ’) − Continuité : si fluide incompressible → ρ constant → ∂ρ ∇•V = 0 ∇( ρV ) + = 0 (12) ∂t • En général, on suppose l’incompressibilité sauf, verticalement, pour tenir compte de la poussée d’Archimède → approximation Boussinesq N − Coordonnées sphériques x > 0 : est y > 0 : nord z > 0 : haut vitesse : u (vent zonal) v w d ∂ dt = ∂t j θ + u ∂ v ∂ ∂ + +w r cosθ ∂ϕ r ∂θ ∂r ϕ S k i Dynamique – On s’intéresse à des mouvements atmosphériques à moyenne ou grande échelle, L >> H ⇒ w << u et v , d’après l’équation de continuité • → Mouvements ‘ quasi-horizontaux ’ – Si, de plus, on considère L << a (= rayon de la planète) ⇒ dV du dv u 2 v 2 uv = i+ j + O , , – On définit le paramètre de Coriolis a a a dt dt dt f = 2Ωsin θ ⇒ dV 1 F dt = fV ∧k− • Approximation géostrophique ρ ∇p + ρ (13) – Mouvements à grande échelle, loin de la surface (F ≈ 0), avec faible rayon de courbure → dV/dt ≈ 0 ⇒ fV ∧k = fv = 1 ∇p (14a) ρ 1 ∂p ρ ∂x fu = − (14b) 1 ∂p (14c) ρ ∂y → gradients horizontaux de pression compensés par les vents ‘ géostrophiques ’ dus à la force de Coriolis •Approximation valable sur Mars et la Terre à z ≥ 1 km, |θ| ≥ 10° ; sur les planètes géantes, |θ| ≥ 5° ; pas valable sur Vénus ou Titan où f ≈ 0 Dynamique – Le vent souffle parallèlement aux isobares Hémisphère nord • Dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord autour des centres de haute pression (= anticyclones) ; dans le sens contraire dans l’hémisphère sud • Dans le sens contraire des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord autour des centres de basse pression (= dépressions) ; dans l’autre sens dans l’hémisphère sud _ + • Composante vers l’extérieur d’un anticyclone u<0 • Composante vers l’intérieur d’une dépression • Conservation de la masse ⇒ air descendant dans une région de haute pression - anticyclonique - ; air ascendant dans une dépression • ⇒ dans les planètes géantes, l’air monte dans les régions anticycloniques (GRS, ovales), descend dans les régions cycloniques 1 ∇p ρ u>0 fV ∧k Hémisphère sud – Plus près de la surface, F ≠ 0 ; V n’est plus parallèle aux isobares – Ce n’est pas vrai dans les planètes géantes : car pas de surface ! La turbulence (⇒ friction) est élevée dans la troposphère supérieure − 1 ∇p ρ _ − + fV ∧k Hémisphère nord avec friction _ − 1 ∇p ρ F ≈ −u τF fV ∧k ρ + u 10 000 km Deux ovales blancs - Anticyclones - et un vortex cyclonique au milieu 20 000 km Great Red Spot (GRS) - Anticyclone - Cyclones et anticyclones sur Jupiter 30°S 20°S Dynamique • Mouvement cyclostrophique – A faibles latitudes (f ≈ 0) ou pour des mouvements à petite échelle (courbure élevée) • Tornades sur Terre, tourbillons de poussières sur Terre et sur Mars – V 2 1 ∂p = (15) où r est la distance au centre de courbure r ρ ∂r – → flux cyclostrophique : rotation autour d’un centre de basse pression dans le sens positif ou négatif – Exemple : sur Terre, r ≈ 100 km, gradient de pression ≈ 30 mbar/100 km → v ≈ 50 m s-1 – Nombre de Rossby • Mouvement de vitesse v, sur une échelle L 2 R0 = v L v (16) = fv fL terme centrifuge terme de Coriolis • R0 <<1 → approximation géostrophique OK • Sur Terre, pour θ = 45°, L ≈ 1000 km, v ≈ 10 m s-1 → R0 ≈ 0,1 Dynamique • Vents thermiques (jet streams) – Gradients de pression dus aux différences de température sur la planète ∂p ∂p ∂z ∂z ρ g = − = ∂x z ∂z x ∂x p ∂x p ⇒ fV ∧ k = g∇ p z dp – On définit le géopentiel Φ( z ) = ∫ gdz = − ∫ Note : on a ∂Φ = − 1 = − RT p ρ 0 ∂p ρ pM – On a alors fV ∧ k = ∇ p Φ 1 ∂Φ 1 ∂Φ soit, en coordonnées sphériques, fv = et fu = − a cosθ ∂ϕ p a ∂θ p z p 0 f ∂u ∂u p ∂ ∂Φ p ∂ RT R ∂T = fp = − = = ∂ ln p ∂p a ∂p ∂θ p a ∂θ pM p Ma ∂θ et f ∂v = p ∂ ln p ∂T R Ma cosθ ∂ϕ On obtient finalement l’équation du vent thermique : ∂v g ∂T ∂u g ∂T = (17a) (17b) =− ∂z afT cosθ ∂ϕ ∂z afT ∂θ – Cisaillement vertical du vent dû aux variations horizontales de température (pour une planète en rotation rapide : Terre, Mars, planètes géantes) p • • • Le gradient de température pôle-équateur bien plus marqué en hiver qu’en été aux latitudes moyennes de l’hémisphère nord → en hiver, fort jet-stream soufflant vers l’est (car dT/dθ < 0) ; maximal à 30°N et 12 km → en été, le jet-stream faiblit et se déplace vers le nord T en °C v en m s-1 Températures et vitesses des vents sur Terre en janvier et en juillet Circulation atmosphérique des planètes géantes Saturne • • Jupiter Alternance de forts vents zonaux (jets-streams) d’est et d’ouest extrêmement stables ; fort jet équatorial soufflant vers l’est (1600 km/h sur Saturne !) Sur Jupiter, l’amplitude des vents est maximale aux interfaces entre zones (régions nuageuses, blanchâtres) et ceintures (régions plus dégagées, brunâtres) Circulation atmosphérique des planètes géantes Jupiter • • • • Jupiter Equation du vent thermique → du/dz varie à peu près proportionnellement à -u ⇒ les vents zonaux décroissent avec l’altitude Galileo a bien observé une augmentation de u avec la profondeur jusqu’à ~ 2 bars → Une friction importante s’exerce sur le vent zonal dans la troposphère supérieure ~ -u/τF Circulation atmosphérique des planètes géantes – Eq. 13 ⇒ fv = − F = u ; la friction sur ρ τF le vent zonal induit une circulation méridienne. – Equation de continuité ⇒ w > 0 dans les zones et w < 0 dans les ceintures – Air ascendant dans les zones → condensation de l’air humide qui se refroidit → régions nuageuses – Air descendant dans les ceintures → l’air frais est asséché → régions claires – Succession de cellules de Hadley qui se referment dans les couches profondes – Circulation enracinée dans l’atmosphère profonde, sous la ‘ couche météorologique ’. v<0 u<0 w <0 ceinture u>0 w>0 v>0 zone u<0 v<0 Dynamique • Circulation générale – Circulation de Hadley : • L’air monte des régions chaudes, est transporté vers des latitudes plus froides où il redescend ⇒ transfert de chaleur • Le retour de l’air froid et sec vers les régions chaudes a lieu près de la surface N • une seule cellule de Hadley axisymétrique ne peut pas s’étendre jusqu’aux régions froides pôles à cause d’instabilités → sur Terre, trois cellules de Hadley • Force de Coriolis sur cette circulation méridienne → près de la surface : – Vents d’est (alizés) à [θ[ < 30° – Régimes d’ouest à 30°< [θ[ < 60° – Front polaire (est) à [θ[ > 60° – En dehors des tropiques, le transport d’énergie se fait plus efficacement par d’autres mécanismes (ondes baroclines …) – Sur Mars, forte influence de la topographie et des marées thermiques, causées par les variations diurnes du flux solaire refroidissement adiabatique chauffage adiabatique S régions chaudes régions froides Dynamique – Planètes à rotation lente (Vénus, Titan) : • Sur Vénus, super-rotation (vent zonal d’est) : origine encore mystérieuse • Cellule de Hadley au niveau des nuages (où est absorbée la plus grande partie du flux solaire) • Probablement d’autres cellules existent plus profond, y compris près de la surface • Equilibre cyclostrophique : dV 1 = − ∇p dt ρ N pour un vent zonal u, on a suivant j : u 2 tan θ 1 ∂p ⇒ ∂u g ∂T (18) =− 2u = − a ρ ∂y z ∂z T tan θ ∂θ en coordonnées isobariques • |u| croît avec l’altitude si la température décroît vers les pôles (ce qui est le cas < 70 km) • On pense qu’une super-rotation existe aussi sur Titan j θ ϕ S k i u u2 a cosθ