1
CITES ET GOUVERNEMENTS LOCAUX UNIS D’AFRIQUE, CGLUA
SESSION THEMATIQUE :
« ENTREPRENEURS LOCAUX »
Mercredi 05 Décembre 2012
Salle B05 King Fahd Palace Dakar (Sénégal)
Opérateur :
Réseau Sénégalais d’Appui à la Micro, Petite et Moyenne Entreprise
(RESAMPE).
Président : Oury BA Maire de Tambacounda (Sénégal)
Modérateur : Mamadou Moustapha DIENG, Secrétaire Général de la commune de
Tambacounda (Sénégal).
Animateurs :
M. Cosme S. AHODOBE, Chargé de Mission Développement
Economique/Entreprendre solidaire avec son Territoire (Groupement
Intercommunal des Collines au Bénin) ;
Alassane LO, Président, Cadres sans Frontières Afrique-Sénégal.
2
La session thématique «Entrepreneurs locaux » s’est tenue dans la matinée du Mercredi 05
décembre 2012 dans la salle B05 du Palais des Congrès King Fahd. Elle avait pour objectif de
discuter sur la participation des PME à la structuration des différents niveaux d’espace par leurs
investissements à l’échelle du territoire de base, sur les actions à initier pour que la dynamique
de création et de développement des PME soit relancée et durable, sur les rôles attendus des
collectivités locales et nationales pour assurer une meilleure promotion des PME au niveau local,
sur les capacités à renforcer pour améliorer la productivité des PME au niveau local.
L’importance des PME au développement économique et social de l’Afrique, ne fait plus
aujourd’hui l’objet d’aucun doute. Les PME sont pourvoyeuses d’emplois directs sur leurs
territoires d’implantation dont elles participent à la construction. Elles structurent l’économie
locale, participent à l’équipement du territoire local et constituent une source appréciable de
revenus pour la fiscalité locale, dont les ressources permettent de mettre en place les
investissements de développement : infrastructures sociales, équipements marchands,
infrastructures routières et de services de base.
Cette session qui a vu la participation d’une centaine de personnes, était présidée par Monsieur
Oury BA, Maire de Tambacounda (négal). La modération a été assurée par Mamadou
Moustapha DIENG, Secrétaire Général de la commune de Tambacounda (Sénégal).
Les animateurs ont été :
M. Cosme S. AHODOBE, Chargé de Mission Développement Economique/Entreprendre
solidaire avec son Territoire (Groupement Intercommunal des Collines au Bénin) ;
Alassane LO, Président, Cadres sans Frontières Afrique-Sénégal.
Le premier exposé, intitulé « Entreprendre Solidaire avec son territoire », a été présenté par M.
Cosme S. AHODOBE. Celui-ci pilote un programme dénommé COPIDES (Collines et Picardie
Développent l’Entrepreneuriat Solidaire).
M. AHODOBE a d’abord fait la genèse de ce programme qui découle du partenariat dans le cadre
de la coopération décentralisée entre les collectivités territoriales de Picardie en France et des
Collines au Bénin et qui a abouti à la mise en place de la société « SENS (Solidarité Entreprise
Nord Sud) » dont l’objectif visé est de promouvoir des entreprises au service de l’Homme et de
son Territoire, au Nord et au Sud. M. AHODOBE a ensuite défini l’entrepreneuriat solidaire.
L'entrepreneur "social/solidaire" selon lui respecte 3 critères :
Il concilie finalité sociale (comme but) et viabilité économique (comme moyen) ;
Il adopte un mode de gouvernance participative : implique dans les grandes orientations
et décisions de son entreprise les personnes directement concernées ;
Il privilégie l'ancrage territorial de son entreprise : lien avec des acteurs du
développement local, avec la commune.
Il a également décliné les 8 critères de la Charte "Entreprendre solidaire dans les Collines" :
Réduire la vulnérabilité des populations
Avoir une portée significative (nb. pers. touchées)
Respecter la santé et la sécurité des personnes
3
Etre viable économiquement
Protéger et respecter l’environnement
Choisir l’ancrage territorial, la préférence locale
Partager le pouvoir : concertation, transparence, gouvernance participative
Contribuer aux politiques communales et intercommunales.
Il s’est enfin appesanti sur le dispositif mis en place et les résultats obtenus qui tournent sur la
mise en place d’entreprises solidaires dans les domaines:
Constructions en Matériaux Locaux des Collines SARL : Construction BTP et vente de
matériaux (Terre, granit, …) Réseaux de femmes concasseuses, artisans du bâtiment ;
Ruche des Collines SARL : Apiculture villageoise (et reforestation), Réseau de 60
apiculteurs ;
Plantes aromatiques des Collines : Production agricole et distillation d’Huiles essentielles,
Réseau de 135 productrices de plantes aroma-thérapeutiques ;
Elevage des Collines en tes : Petit élevage familial, 50 Femmes / élevage rural ou
périurbain amélioré ;
Réseau d’Entreprises Villageoises d’Energie (R’EVE) : Réseau de pépinières villageoises de
micro entreprises rurales, Prévision : 30 à 40 villages
Etc.
Le deuxième exposé a été fait par Alassane LO, Président de cadres sans Frontières Afrique-
Sénégal (CSFA-Sénégal). Il est intitulé « «La Promotion des MPME dans un contexte de
développement économique local : Le cas du Programme d’Appui au Développement
Economique Local par la Promotion et le Développement des MPME (PADEL / MPME) dans la
région de kaolack (Sénégal) ».
M. LO a d’abord fait un bref rappel historique pour expliquer comment a vu le jour le
PADEL/MPME. Il a révélé que lors d’Africités5 à Marrachech, il avait fait une communication sur
le thème « PME et collectivités locales » à la session thématique PME-PMI.
Il a signalé que suite à cette intervention, et à la demande du Programme d’Appui à la
Décentralisation et au Développement Local (PADDL) du Cameroun, il a co-animé en mai 2010, à
Yaoundé, un atelier de renforcement de capacités des élus locaux du Cameroun sur le thème « le
rôle des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) dans la promotion des PME, dans un
contexte de développement économique local ».
Souhaitant appliquer le même schéma de renforcement de capacité d’élus locaux au Sénégal, son
organisation « CSFA SENEGAL » a saisi l’occasion d’un appel à projet de la Plateforme d’Appui
au Secteur Privé (PLASEPRI), projet italo-sénégalais, pour proposer le PADEL/MPME dans la
région de Kaolack.
Ce programme dont la durée de mise en œuvre est de neuf (9) mois vise les objectifs ci-après:
élargir dans la région de Kaolack le secteur de la micro, petite et moyenne entreprise, par
la mise en place d’une ingénierie de soutien à la création et au développement des MPME
dans un contexte de développement économique local ;
4
faire prendre aux collectivités locales la pleine mesure de leur rôle dans la promotion des
MPME au niveau local.
Les bénéficiaires sont les micros, petites et moyennes entreprises, les candidats à la création
d’entreprises et porteurs de projets, les jeunes, les femmes, les groupements, les collectivités
locales.
M. LO a décliné certaines des activités qui ont déjà été menées, entre autres :
l’information des autorités locales, en vue de leur implication dans le programme ;
l’identification des secteurs, filières et créneaux porteurs ;
l’appui aux MPME, groupements présents dans ces secteurs et filières ;
le renforcement de capacité des dirigeants de MPME et des groupements ;
l’appui à l’élaboration d’études de faisabilité de projets de création et de consolidation
d’entreprises, etc.
Il s’est ensuite appesanti sur deux évènements phares du PADEL/MPME :
l’organisation d’un atelier régional d’animation sur la promotion des MPME par les
collectivités locales dont les objectifs ont été de :
- Permettre aux acteurs locaux d'améliorer leur connaissance du rôle des collectivités
locales dans la promotion de l'économie locale à travers un appui spécifique dans la
promotion des MPME ;
- Renforcer le rôle des territoires vers la construction de programmes locaux de promotion
du secteur privé.
Cet atelier qui a réuni élus locaux des communautés rurales avec une forte présence de leurs
Présidents, des communes, du conseil régional, des représentants des organismes consulaires,
des services régionaux, des structures d’appui et de financement de la région de Kaolack, a traité
en profondeur trois thèmes :
Les stratégies de promotion des MPME par les collectivités locales et autres acteurs;
Les forces, faiblesses, opportunités et menaces pour une promotion des MPME au niveau
local;
La structuration et les missions de la plateforme régionale d'appui au DEL.
l’organisation d’un atelier régional de formation en animation économique au profit des
représentants des communes, du conseil régional et des chambres consulaires.
Les rôles attendus des animateurs locaux, après l’atelier, sont:
Conseiller et orienter les MPME ;
Mettre en relation les MPME avec les élus et autres partenaires ;
Appuyer le développement économique de leur territoire;
Appuyer leur CL à identifier et à valoriser leurs potentialités économiques;
Appuyer les CL à asseoir une bonne stratégie de marketing territorial.
L’un des résultats majeurs de ces ateliers a été la mise en place de la Plateforme Régionale
d’Appui au DEL de Kaolack officialisée par un arrêté du Gouverneur de la région et qui est
coordonnée par l’Agence Régionale de Développement (ARD) de Kaolack qui est le partenaire de
CSFA SENEGAL dans la mise en œuvre du programme.
5
Les ARD sont les bras techniques des collectivités locales au Sénégal qui leur apportent
assistance, appui dans le cadre de leur développement. Il existe une ARD dans chaque région.
M. LO a enfin tiré les leçons de ce programme qui s’achève en décembre 2012 :
L’implication de l’ARD a été capitale dans l’atteinte des résultats ;
Cette implication de l’ARD entraine comme conséquence une capitalisation et une
poursuite de certaines activités à la fin du Programme ;
L’intérêt manifeste des Collectivités locales de la région de Kaolack pour promouvoir le
développement économique de leur territoire.
Après ces deux communications, des débats ont été ouverts pour enrichir les interventions. Les
échanges ont mis l’accent sur l’impérieuse nécessité des collectivités locales africaines à
s’impliquer dans la promotion des PME. Des entrepreneurs ont renoncé à leur investissement
faute d’un appui conséquent des collectivités locales surtout dans les pays ce sont celles ci
qui doivent octroyer la terre qui doit accueillir la PME ou donner des autorisations de construire
par exemple. Il n’existe pas non plus d’animateur économique au niveau de plusieurs collectivités
locales pour orienter les entrepreneurs locaux existants ou potentiels. Ainsi des dispositifs de
sensibilisation et de stimulation à la création d’entreprises, d’accompagnement ante et post
création ne sont pas mis en place.
Beaucoup de collectivités locales ne sont pas électrifiées, ce qui rend la présence de petites
industries capables de transformer sur place les matières premières, hypothétique et amplifie
l’exode rural.
Le financement de l’économie locale et des PME a aussi retenu l’attention des participants à la
session. Comment faire du développement local sans moyens financiers se sont interrogés
certains d’entre eux ? L’Etat doit créer des mécanismes financiers permettant aux collectivités
locales d’être véritablement autonomes. Des mécanismes de garantie doivent être initiés par les
collectivités locales afin de permettre aux PME d’accéder au crédit. La coopération décentralisée
doit être utilisée afin de pallier les défaillances de l’Etat.
L’exemple d’entreprise solidaire pratiqué au Bénin a été magnifié. Cette pratique permet à des
membres d’une communauté de démarrer de petites entreprises. Seulement, il faudra régler le
problème de la fiscalité pour ces types d’entreprises, selon les participants.
A l’issue de ces échanges et débats, les participants ont esquissé les recommandations suivantes.
En direction des Gouvernements ;
- Développer et booster le concept de pôle de compétitivité ;
Le développement du concept de pôle de compétitivité permet de renforcer le tissu
économique ainsi que les infrastructures économiques de villes secondaires afin de
contrebalancer la croissance de la capitale et permettre un développement plus équilibré
du territoire national.
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !