FICHE DE NOTE Page 1-2 : Article de loi harcèlement sexuel Page 3-4 : Article de loi harcèlement moral Page 5-6 : Esclavage moderne Page 7-8 : Mariage forcé au Maroc Page 9-11 : Esclavage domestique Page 12-13 : Prêts sportifs Page 14 : Un million d’esclave aux USA ? Page 15 : Travail des enfants Page 15 : La Face Obscure du ballon rond : La coupe de monde 2OO2, une organisation dénonce les conditions d’exploitation dans la fabrication des ballons de football en chine, Pakistan et inde. Page 16 : Esclavage en Mauritanie : Des mauritaniens ont été arrêtés après la diffusion d’un reportage sur FR3 dans lequel ils affirment que l’esclavage persiste dans la république islamique de mauritanienne. SOS esclave les soutiennent. Pression internationale qui les a fait gracier. Partie sur les mamans qui veulent récupérer leurs enfants. Page 17 : L’accueil des enfants victimes d’abus sexuels : Témoignage filmé des enfants victimes d’abus sexuels. Entretien filmé qui est un élément de la procédure pénale. Une histoire qu’ils ne diront qu’une fois et à éviter de nouveaux traumatismes que les procédures pénales pourraient provoquer par la multiplication des auditions. Page 17 : LA KAFALA : La kafala est une institution des pays du monde musulman, c’est l’engagement de prendre gracieusement en charge l’entretien, l’éducation et la protection d’un enfant mineur au même titre que le ferait un père pour son fils. Elle s’approche de l’adoption. Cependant, selon la « moudawana » le code marocain de la famille, l’adoption n’a aucune valeur juridique et n’entraine aucun des effets de la filiation. Page 18 à 21 : Histoire du travail des enfants en France : « Travail mauvais qui prendre l’âge tendre en sa serre, qui produit l’argent en créant la misère, qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil » Victor Hugo. C’est d’abord une tradition dans le monde rural et plus particulièrement paysan. Les premières traces du travail des enfants remontent à 1572. 19eme siècle 150 millions d’enfants dans le monde exerçaient une activité professionnelle à temps complet et 100 millions à temps partiel, un siècle noir en matière d’exploitation enfantineRévolution industrielle. Les enfants sont employés dès l’âge de 4ans notamment dans le textile, certains périssent dans les mines quand à bout de force ils ne pouvaient plus retenir la lourde charge. De plus il travaillait 15heures par jours et étaient payés moins que les adultes mais la misère était tel que les parents les poussaient au travail. Cependant, les recensements ont démontrés que le nombre d’enfants au travail à chuté de manière constante durant le 19ème, tendance qui s’explique par la mécanisation, la dépression économique de la fin du siècle et les lois sociales. En 1840, les premiers débats sur le travail des enfants s’amorcent, les britanniques en font l’exemple en mettant à terme aux « cruels abus de ce genre » La scolarisation intervient à son tour par le biais de Jules Ferry qui établit l’enseignement obligatoire et laïc en 1882. Ainsi que les textes de lois, 1874 le travail de nuit sera interdit et le repos du dimanche deviendra obligatoire pour les ouvriers âgés de moins de seize ans. Page 22 : Un entrepreneur marseillais, en quête de profits sans fin, faisait travailler ses ouvriers polonais pour 4€ de l’heure. De plus, il déduisait sur leur paie le prix du trajet Pologne-Marseille ainsi qu’un forfait pour le gite et le couvert soit une retenue de 420 euros par mois. Entrepreneurs esclavagistes. NON RESPECT DES DROITS DE L’HOMME. Page 23 : ESCLAVAGE (Grèce) : Notion de servitude, esclavage individuel = esclavage marchandise : l’esclave est une marchandise qui s’achète et se vend. Le statut d’esclave est héréditaire, la transmission s’effectuant, selon les lieux, par le père ou par la mère. Certaines personne loue jusqu’à 1000 esclaves. En dehors du travail, il est peu d’activités qui ne voient se côtoyer hommes libres et esclaves. Au sein des cités grecques, les hommes se définissent donc moins par leur activité que par leur statut. Les lois ne sont pas les même pour un esclave et un homme libre. L’esclavage et la dépendance sont les conditions du bon fonctionnement économique et politique des sociétés grecques. La servitude des uns est nécessaire à l’exercice de la liberté par les autres. Page 24 : ESCLAVAGE (Romain) : L’esclave devient un matériel humain traité avec la plus froide détermination économique. Des peines sont prévues contre ceux qui tueraient leurs esclaves sine causa. Dès la fin de l’époque républicaine, les nécessités économiques ont poussé le prêteur à s’intéresser à la représentation du maître par son esclave. L’esclave a plus d’autonomie : il est capable d’obliger et d’être aussi bien créancier que débiteur. Ces esclaves privilégiés (vilici) possèdent leurs propres esclaves (vicarii), eux même parfais propriétaires d’esclaves (vicarii vicariorum). Pour le reste, l’histoire semble se répéter. Le christianisme prend le relais du stoïcisme et s’efforce d’améliorer la condition servile. Page 25: ESCLAVAGE (Egypte) : Les hémou et les bakou (mots égyptiens la plupart du temps traduits par le terme d’esclaves) étaient des individus plus ou moins dépendants mais livres. Ils disposaient d’un état civil, de droits familiaux et patrimoniaux ; ils pouvaient contracter, ester et tester en justice, et ils étaient même fiscalement responsables, ce qui élimine ‘emblée tout statut d’esclave les concernant. L’exclusion qui caractérise l’esclave n’a pas sa raison d’être dans une société qui pratiquait au contraire l’intégration à tous les niveaux. La pratique du système de la corvée permettait l’obtention périodique de journées de travail au bénéfice de l’Etat, de l’administration ou des temples, et rendait par la même inutile le recours à l’institution de l’esclavage. Page 26-27: CARTOGRAPHIE DE L’ESCLAVAGE : Cartes et graphiques de tout ce que l’on sait des traites et de l’esclavage depuis l’Egypte et la Grèce anciennes jusqu’aux plus récents rapports de l’ONU. La légende évoque 3 formes d’esclavages : 1) persistance de l’esclavage traditionnel (servitude pour dettes et vente d’enfants) 2) exploitation de la main-d’œuvre dans des conditions de servitude extrême (mines, usines de sous-traitance et plantations) 3) servitude domestique clandestine. Les zones marquées par ces formes d’esclavages sont : L’Amérique du Sud, L’Afrique subsaharienne, l’Asie, et quelques pays de l’Europe (RoyaumeUni, Allemagne, Espagne, Portugal) Page 28-35 : Entre esclavage moderne et Etat nation, l’expérience politique du peuple haïtien : Ce texte relate la lutte du peuple haïtien dans sa quête de libération. Elle s’oppose à la dictature appuyée par l’armée et le macoutisme, qui avaient pris un certain nombre de mesures pour reconduire sous une forme tamisée les conditions de vie du système esclavagiste. Notamment, en utilisant systématiquement de la violence physique dans l’ensemble des pratiques gouvernementales. La France est l’un des pays ayant une importante relation avec ce pays car Haïti a été une colonie française. En 1789, les deux tiers du commerce extérieur de la France se faisaient avec sa colonie antillaise de Saint-Domingue, laquelle représentait le plus grand marché de la traite européenne des esclaves. La plus grosse colonie du monde, fierté de la France faisait partie intégrante de la vie économique d’alors. Page 36: La traite : les voies de l’esclavage : Ce texte est écrit par une juriste qui a travaillé sur la comparaison de l’esclavage domestique et de la traite dans plusieurs pays. Elle définit la traite : il s’agit de recruter, déplacer, assujettir et exploiter une personne. Mais elle se manifeste de manière différente suivant l’origine de la victime, sa destination et la forme d’exploitation qu’elle va subir. Elle nous explique que le protocole de Palerme sur la traite des personnes a été signé par 80 états. Citation d’Aristote : Il se demandait si l’esclavage était un phénomène socio-historique éphémère ou s’il faisait partie de l’ordre naturel. Les gens quittent leur pays à la recherche d’un avenir meilleur. Il s’agit souvent d’une démarche volontaire en raison du contexte économique de leur pays. Ils partent de leur plein gré, mais ils n’ont pas choisi d’être ainsi exploités. C’est très difficile de connaître les chiffres en raison de la clandestinité, du silence des victimes, de la complexité et du caractère criminel de la traite. La traite des humains au 21ème siècle correspond à l’exploitation sexuelle des femmes et des fillettes (prostitution et pornographie). L’exploitation par le travail représente un secteur important : Le Portugal subit depuis les années 90 une traite importante de main d’œuvre masculine dans la construction notamment. Page 37- 50: La civilisation de l’Egypte pharaonique (La vie économique) : L’une des préoccupations humaines de la vieille Egypte était de recommandé au magistrat suprême de ne pas être injuste par excès de confiance envers soi-même : « Inspire la crainte, de sorte que les hommes te craignent. Ce magistrat que les hommes craignent est un vrai magistrat. Vois, la gloire d’un magistrat, c’est qu’il fait ce qui est droit. La dispersion et les énormes lacunes de la documentation ne facilitent pas la recherche sur la vie économique de l’Egypte. Le manque de points de comparaison constitue un obstacle majeur. L’Egypte est un pays dont les ressources même du sol ainsi que la faune et la flore sont considérables et très variées. L’exploitation de ces ressources était très bénéfique à l’économie de ce pays. Cependant quelques matières importantes manquent, comme le bois et l’argent, qui obligeait le pays à créer un commerce. Cependant, ce commerce obéit plus encore à des impératifs religieux et théologiques qu’aux impératifs strictement financiers. Les égyptiens savait s’organiser et avait le goût de l’ordre, ainsi il pouvait tirer parti de leurs richesses. De plus, ce pays était surpeuplé. L’organisation qu’il sut donner à ces masses humaines fut un facteur important de la prospérité du pays une même direction fondamentale sous les trois empires : c’était l’unité de la direction, centralisation et l’utilisation par un pouvoir unique de toutes les sources de revenus et d’énergie. Un monarque omnipotent avait entre les mains l’unification parfaite de toutes les potentialités d’un riche pays. Il pouvait donc réunir les hommes et le matériel nécessaires, les encadrer et les diriger en vue d’un but unique. Le résultat financier des expéditions entreprises par l’Etat fut évidemment de première importance. On sent ici l’imbrication des facteurs économiques, religieux et politiques. Le commerce était organisé soigneusement et les frontières défendues contre l’invasion des marchandises étrangères. Les douanes sont mise en place. L’Etat se réservait le droit de surveiller les tractations pour prélever son bénéfice. Ainsi, on voit comment les vicissitudes de la politique et les nécessités de la vie économique réagirent sans cesse les unes sur les autres pour aboutir à faire de l’Egypte et d’Alexandrie une sorte de plaque tournante du monde antique. Les moyens d’échange utilisés pour la économique du pays est à la base fondé sur le troc. Cependant l’échange ne s’est pas borné à celui des objets matériels mais a porté sur le travail et sur des titres comportant de substantiels revenus. La notion de valeur a été parfaitement dégagée dès l’ancien empire. Pour toute transaction commerciale importante, on recourait à l’étalon monétaire. Mais les changements de « monnaie » (7,5 d’or = 1 shât 12 shât = 1 deben …) ont entraînés au fil des années une augmentation assez considérables des prix. Le pouvoir d’achat de la monnaie nous est inconnu. L’Egypte disposait d’un avantage merveilleux, pour améliorer les conditions géographiques de leur économie, celui d’être parcouru par un grand fleuve navigable. De sorte qu’elle pourvoyait tous ses transports et expéditions commerciales par voie d’eau. Au plus bas de cette société, on avait les prisonniers de guerre, cependant leur sort n’était pas désespéré car ils pouvaient acquérir des bien, une famille. Il en résultait une assimilation à la population égyptienne d’origine. Les conditions de travail d’un prisonnier ne durent pas être aussi différentes de celles des travailleurs libres. La morale qui était enseignée aux maîtres dans les écoles des scribes recommandait particulièrement de bien traiter les serviteurs. De plus que l’esclave pouvait en appeler aux dieux contre son maître en cas de violence contre sa personne. Il pouvait même chercher asile dans un temps et entreprendre quelque action contre son maître. Il ne semble donc pas que le maître ait eu sur l’esclave droit de vie et de mort. L’Egypte connut un régime du travail de caractère humain et d’idéal élevé. Le roi Ramsès II prit soin de faire ériger une stèle pour garder le souvenir qu’il avait fait pour les travailleurs qui avaient œuvré personnellement pour créer ses images. Ce roi qui était responsables des jeunes générations et qui avait le devoir de les faire vivre. Ainsi, il procurerait nécessaire et superflu à ces travailleurs en se disant qu’ils trouveraient un motif de travailler pour lui d’un cœur unanime. Les rois surent donc reconnaître les mérites de leurs bon et loyaux travailleurs autrement que par des félicitations. La longue histoire du travail en Egypte va connaître une mauvaise période pendant un moment. Les malversations ont vidé les greniers de l’Etat et on ne peut plus payer les humbles travailleurs. L’équilibre administratif est faussé, la corruption règne. A partir de cette époque commencent les pillages dans la nécropole. Les idées religieuses n’ont plus de prise sur les esprits quand les estomacs sont tenaillés par la faim. Personne ne respectait la justice pendant cette XXIème dynastie En droit, le système économique égyptien était une sorte de socialisme d’Etat. Le dieu créateur avait confié au roi, son fils, le monde, sa propriété. Celui-ci administrait donc son bien en déléguant à ses fonctionnaires ses pouvoirs. Mais toute propriété éminente lui revenait. Or, on vit rapidement se former une propriété privée et apparaître les gens qui bénéficiaient des produits du travail. Malgré tout, le sentiment que chacun avait de détenir sa fonction de dieu par l’intermédiaire du roi joua un rôle important dans l’Etat. La formation morale qui était à la base de l’enseignement donné aux grands fonctionnaires, prévoyait expressément qu’ils devaient être des pères pour leurs serviteurs, et non seulement leur donner ce qui leur revenait, c’est-à-dire leur salaire, mais aussi qu’ils devaient les secourir dans les cas d’exception : assurer les funérailles de ceux qui mouraient sans héritier, s’occuper des intérêts des orphelins et des veuves et venir en aide aux indigents. Cette sécurité assurée à l’humble travailleur faisait partie de la morale sapientiale, qui avait atteint un haut degré d’humanité. Les vivants n’étaient pas les seuls à avoir à avoir besoin de manger. La hantise de l’éternité avait, peu à peu, poussé les esprits à admettre que le corps momifié et les statues, succédanés du corps, devaient se repaître aussi de nourriture pour entretenir leurs forces. Une partie considérable de l’activité du vivant vise à produire pour les morts. Il y a là, du point de vue économique, un fait aberrant. La seule tombe de Toutankhamon contenait un trésor de meubles, de bijoux de vases, de pierre précieuse et d’or. L’entassement de tous ces capitaux improductifs dans une tombe paraît monstrueux. La civilisation égyptienne, en effet, si elle a obéi à des impératifs économiques, comme toutes les autres, semble avoir imposé à son économie un rythme et une production destinés à autre chose qu’à cette vie. Page 51 à 69 : La Russie des apanages : L’économie, la société, les institutions Les hommes de service, c’est ainsi que l’on appelait la catégorie qui devait fournir un service, et qui en retour, avait la jouissance d’un domaine. Cela étant ses obligations envers l’Etats et non ses droits, qui font de cette catégorie de la population une classe sociale à part. A l’époque des apanages, l’agriculture représente la principale activité de la population. L’invasion mongole et le déclin du sud privèrent les Russes de leurs meilleurs sols, ce qui les obligea à défricher les régions de forêt pour les cultiver. Moscou a tiré profit de son excellente situation par rapport au réseau fluvial de la Russie, devenu une importante voie commerciale (la Volga). L’expansion de la principauté de Moscou est rattachée au développement d’un marché russe unifié. Les Russes exportent des fourrures et de la cire, et importent des produits très variés dont les textiles, les vins, l’argenterie, les objets d’or et autres produits de luxe. Il est vrai également que le commerce intérieur a connu une réelle croissance dans cette région grâce à l’ascension de Moscou. L’art de la charpente est particulièrement développé ; la tannerie, le tissage, la métallurgie et encore d’autres métiers satisfont les besoins élémentaires de la population. La question du féodalisme russe : L’étude des structures sociales de la Russie des apanages est étroitement liée au problème du féodalisme en Russie. La Russie avait connu une étape féodale dans son évolution. Le féodalisme se définit par 3 caractéristiques, toutes 3 présentes dans la Russie des apanages : La division du pays en domaine indépendants (ou semi-indépendants) = seigneuries, l’inclusion de ces domaines dans un système unique, et la possession conditionnelle des fiefs. Hiérarchie vassalique : Votchina : Domaine reçu en héritage, correspondait à la seigneurie Pomestié : Domaine concédé en échange du service, correspondait au bénéfice Le service des boyards constituait la base de la hiérarchie vassalique. La Russie des apanages connaissait le patronage féodal, la recommandation, et l’immunité accordée aux propriétaires fonciers, c’est-à-dire le droit de gouverner et juger les paysans, et de lever sur eux des impôts, sans que l’autorité supérieur sans mêle. Tout au long de la période des apanages, les propriétaires russes entrent en possession de leurs terres par héritage. Le servage ne s’établit solidement en Russie qu’après la période des apanages. Les spécialistes qualifient la structure sociale de la Russie médiévale de féodalisme naissant, ou non développé. Ce féodalisme ses révélera particulièrement faible face au pouvoir croissant des grandsprinces, et surtout des tsars autocrates. Elle a donc été féodale de la fin de l’époque kiévienne à la seconde moitié du XIXème siècle. La société et les institutions Les structures sociales de la Russie de cette époque représentent le prolongement de la société kiévienne. Les princes occupent toujours le sommet de l’échelle. L’expansion de Moscou mit un terme à cette anarchie princière et à l’époque des apanages. Puis venaient les boyards, suivis par les serviteurs livres du prince. Ils établissaient des contrats avec le prince ; ils étaient livres de le quitter et de se chercher un autre maître. Les boyards avaient leurs propres serviteurs (parfois très nombreux). Les votchiny restent majoritaires pendant la période des apanages. Néanmoins, avec l’ascension de Moscou, le pomestié devient plus répandu. Même à la fin de la période des apanages, le servage est encore incomplet : le paysan a le droit de quitter son maître, une fois par an, à l’époque de la SaintGeorges (à condition d’avoir réglé ses comptes). Les principales obligations du paysan étaient : La barchtchina : redevance en travail effectuée L’obrok : redevance en nature ou argent Les esclaves (kholopy) continuaient à jouer un rôle important dans l’économie de la Russie. Une petite élite d’entre occupait des postes importants. A une époque de division, l’église Russe avait à sa disposition la meilleure organisation. Ces terres étaient exemptées d’impôts. La principale source d’accroissement des biens ecclésiastiques était l’afflux des donations. Elle possédait alors 25% des terres cultivées du pays. Avec l’ascension de Moscou, la tendance se renversa. Les souverains de Moscou et de toute la Russie devinrent de plus en plus puissants. A partir d’Ivan III, ils instituèrent l’ère des tsars autocrates. La puissance dont ils disposaient se révéla d’autant plus dangereuse qu’elle ne rencontrait pour ainsi dire aucune opposition. Religion et culture : La seconde moitié du XIIIème siècle et XIVème siècle tout entier furent une époque d’oppression pour le peuple, de désespoir pour les dirigeants, d’appauvrissement pour le pays, de déclin des arts et des métiers, d’extinction de nombreux savoir faire technique. BAGALEI Mais ce déclin, qui concernait la plupart des activités culturelles, n’empêcha pas le génie créateur de la Russie d’atteindre ce qui reste probablement son sommet dans un petit nombre de domaines. La Russie Impériale : L’évolution économique et sociale de la Russie au XVIIIème siècle. Le servage intégral a disparu plus tard en Russie que dans les pays occidentaux. Il n’était pas seulement essentiel à la prospérité économique des propriétaires de serf : c’était la base même de l’Etat Russe qui devait, d’une façon ou d’une autre, trouver un moyen pour gouverner tant de millions d’hommes à peine dégrossis. SUMNER L’industrie russe était non seulement en tête des pays européens mais dépassait l’Angleterre ellemême. Elle était ainsi le premier producteur mondial de fer et de cuivre. C’est un total de plus de 36 millions d’habitants que compte, a la fin du XVIIIème siècle, l’empire russe, fruit d’une belle conquête de territoire. L’agriculture et autres activités : La différenciation allait de pair avec l’expansion. Le système de la barchtchina prédominait dans le sud, celui de l’obrok dans le nord. Les récoltes de céréales et d’autres produits agricoles augmentèrent tandis que l’élevage se développait sur une grande échelle. D’autres gagnaient leur vie dans l’industrie, le transport ou les petits métiers. L’agriculture avait beau être très répandue, elle n’était pas pour autant moderne dans ses techniques, ni très productive. Le servage contribuait pour une bonne part à l’inefficacité du travail agricole et à la surpopulation des campagnes. Cependant, ils étaient encore capables de satisfaire les besoins de l’économie rurale de l’époque. L’industrie et la main d’œuvre : Les progrès furent frappants dans l’industrie, au cours de cette période. Les mines et la métallurgie qui étaient d’importance vitale, se développèrent de façon spectaculaire, mettant la Russie au premier rang dans ce domaine parmi les Etats d’Europe. L’Etat possédait et faisait fonctionner un certain nombre d’usines, qui ne dépendait que de lui. Les propriétaires fonciers fondèrent des fabriques seigneuriales où ils employaient le travail non livre de leurs serfs. Néanmoins, le travail libre jouait, lui aussi, un rôle croissant dans le développement industriel. L’Etat, qui prenait part directement au développement industriel, encourageait également l’entreprise privée. Le commerce : Le commerce se développait par l’abrogation des douanes intérieures, par la construction de nouveaux canaux, par le rythme accéléré et la diversification de l’activité économique. Moscou était le principal centre du commerce intérieur, ainsi que le principal point de transit et de distribution pour le commerce extérieur. Les ports baltes devinrent les principaux points d’accès au commerce avec la Russie. Le meilleur client de la Russie reste la Grande-Bretagne. Les paysans, la noblesse, et les autres classes : La Russie du XVIIIème siècle était rurale, dans sa grande majorité. 97% de la population habitaient la campagne, pour 3% seulement les villes. La masse du peuple était constituée par les paysans divisés en deux parties : les serfs et les paysans d’Etats. La condition des serfs ne cessa de se dégrader depuis le règne de Pierre le Grand. Une exploitation accrue sur le plan économique s’ajoutait à leur dépendance presque totale du bon vouloir de leur maître. La valeur de l’obrok en argent fut multiplié par deux et demi entre 1760 et 1800, tandis que la barchtchina passait de trois à quatre voir même cinq jours par semaine. Au fur et à mesure que les goûts des propriétaires fonciers changeait, et que leur genre de vie devenait plus raffiné, certains serfs domestiques devinrent peintres, poètes, ou musiciens, d’autres furent envoyés à l’étranger y faire des études. Les serfs domestiques demeuraient constamment sous la surveillance et sous l’emprise de leurs maîtres. Leur statut ne se distinguait pratiquement en rien de l’esclavage. Pour la noblesse, cette période fut un véritable âge d’or. Grâce à la réduction, puis à la suppression de leurs obligations de service, les propriétaires purent s’intéresser d’avantage à leur domaine. La banque de prêts de l’état avait pour principale mission de soutenir la propriété foncière noble. Tandis que la noblesse connaissait la prospérité, le clergé au contraire était dans une situation échange de ses énormes propriétés, mises en valeur par des serfs, l’Eglise reçu un subside annuel de 450000 roubles, qui étaient tout à fait insuffisant pour faire vivre le clergé. Les finances : Les revenus de l’état, qui étaient de 8,5millions de roubles en 1724, s’élevèrent à plus de 40millions en 1794, mais les dépenses augmentaient plus vite encore, 49,1millions en cette même année. Pour combler l’écart entre recettes et dépenses, le gouvernement emprunta à l’étranger, surtout en Hollande. Il émit également du papier-monnaie en grandes quantités : un rouble de papier ne valait plus que 68% d’un rouble métallique. Les impôts, toujours élevés, accablaient la population. La Russie était un pays pauvre, arriéré, presque exclusivement agricole et analphabète, mais elle avait une grande armée, une bureaucratie complexe, et une des cours les plus somptueuses d’Europe. La Russie Moscovite : L’économie, la société, les institutions De nombreux spécialistes ont remarqué une crise de l’économie rurale moscovite, et l’ont attribué, d’une part à la transition difficile des apanages à un état centralisé, fondé sur l’existence d’une noblesse de service et l’exploitation des paysans, d’autre part à l’opritchnina d’Ivan le Terrible. Le servage. La société Moscovite : Le servage était le pilier de l’agriculture moscovite. C’est le travail des serfs qui faisait vivre la noblesse de service. A l’origine, les paysans devenaient dépendants du propriétaire foncier aux termes d’un contrat : en échange d’un prêt d’argent, de grains ou d’outillage, le paysan s’engageait à acquitter des redevances, obrok, au propriétaire et à travailler pour lui : barchtchina. Bien que portant sur une période limitée, ces contrats étaient en général prorogés indéfiniment, car le paysan était rarement en mesure de rembourser sa dette. Le rôle que l’état Moscovite a joué dans l’établissement du servage ne doit pas être sous estimé. La nouvelle agriculture fondée sur le pomestié, impliquait une extension rapide du servage. Le gouvernement continuait à défendre les intérêts de la noblesse en s’efforçant de limiter ou d’interdire les transferts de paysans, et de mettre un terme aux fuites de paysans. Aucune loi instituant explicitement le servage n’a jamais été promulguée ; mais certaines mesures législatives y ont contribué indirectement. L’état édicta à plusieurs reprises des peines contre ceux qui abritaient des serfs fugitifs. Les recensements contribuèrent également à l’extension du servage, en enregistrant le lieu de résidence des paysans, et en inscrivant les enfants des serfs dans la même catégorie que leurs parents. L’Oulojénié s’en tenait au principe : « quiconque a été serfs le restera sa vie durant ». Comme leurs obligations n’étaient pas définies, les serfs étaient à la merci des propriétaires, qui finirent par avoir des pouvoirs de justice et de police de plus en plus étendus sur leur domaine. Vers la fin du siècle, on achetait, on vendait, on léguait couramment des serfs ; ils étaient considérés comme des esclaves. Le servage résulte donc de deux facteurs essentiels : la dépendance économique du paysan à l’égard du propriétaire foncier, et l’action du gouvernement moscovite qui favorise la noblesse. L’extension et la victoire finale du servage eurent pour résultat final d’effacer de plus en plus les distinctions entre esclaves et serfs. Les institutions moscovites : Deux institutions ont exercé une autorité politique importante dans l’histoire du gouvernement Moscovite : la Douma des boyards et le « zemski sobor ». La Douma des boyards faisait partie intégrante de l’autorité suprême du pays. Elle exerçait cette autorité lorsque le souverain était absent. Les zemskié sobory étaient essentiellement des assemblés convoquées par le tsar, lorsqu’il voulait examiner et résoudre un problème particulièrement important avec tout le pays. Leurs membres n’étaient pas élus, mais désignés par le gouvernement. En tout cas, leur histoire ressemble à celle de leurs homologues occidentaux, dans le cadre de la société Russe le résultat final fut, au mieux l’arrêt de l’évolution, et la montée ininterrompue de l’autocratie. L’administration locale était l’un des points les plus faibles de l’appareil gouvernemental moscovite. Les dimensions du territoire, devenu gigantesque, aggravaient encore le problème. L’échec de l’autoadministration locale (dirigée par des officiers aux pouvoirs illimités) démontre le manque de différenciation sociale, d’indépendance, d’initiatives, d’instructions, de la population de l’ancienne Russie. Conclusion : La création et le fonctionnement de la monarchie Russe centralisée pourraient se définir par : l’autocratie, la noblesse de service, les obligations et les restrictions imposaient aux autres classes, le servage ainsi que les autres caractéristiques essentielles de la Moscovie. Tout cela composait l’image d’un grand peuple mobilisant ses ressources pour défendre sa survie et affirmer son indépendance. Pour les historiens soviétiques, l’histoire de la Russie Moscovite est avant tout une victoire de la noblesse sur les paysans et non celle d’un rassemblement national. Page 70 à 82 : Les Métiers de Dieu Introduction : Exercer un métier, c’est agir sur le monde pour le transformer ; c’est, par conséquent, prolonger l’œuvre de Dieu. Celle-ci est le modèle et la synthèse de tous les métiers. Dieu est, en réalité, le seul Artisan : Unus artifex est Deus, dit l’adage scolastique. Tous les métiers sont des imitations de Dieu qui agit sans cesse, parce qu’il crée sans cesse le monde. Et c’est là, en fin de compte, le seul fondement de leur dignité. Conclusion : Spiritualité du métier et corps social Le métier est une continuation de la création, il a son archétype en Dieu, dans l’activité divine. Il est donc légitime de rapporter à Dieu les différents métiers. 3 types de fonctions : sacerdotale, royale et celle réservée au peuple (bourgeois, artisans et paysans. Le sacerdoce englobe l’enseignement doctrinal et celui des sciences, qui est soumise dans leur totalité à la doctrine révélée et du culte de la loyauté. La Royauté tient sa légitimité du Sacerdoce, elle reste cependant autonome et exerce les fonctions administrative, judiciaire, législatif et militaire. Le Peuple lui accomplit des fonctions nécessaires à la vie de la société. Le système des castes ou des « ordres » hiérarchisés, il est le seul vraiment légitime. Les castes sont donc parties intégrantes d’une société naturelle. La première caste celle des clercs La seconde caste représente l’action dans sa plus haute expression La troisième caste est vouée à l’action plus matérielle de l’exploitation du monde La quatrième caste s’occupe des activités les moins nobles La localisation symbolique de ces quatre castes dans les étagements du corps (mythe hindou de Brahma = bouche, bras, cuisse, pied) fait ressentir la hiérarchie des castes. Cependant le fait qu’elles sortent toutes d’un seul corps divin montre qu’elles sont un reflet des activités divines. Ces métiers ont leur archétype en Dieu même ce qui montre que les différentes fonctions sociales, reflétant les fonctions divines, sont en quelque sorte « sorties » de Dieu. Le corps social est un reflet du Corps du Christ. L’image quasi sacramentelle de cet ordre social apparaissait dans la disposition des fidèles à l’intérieur de la basilique et de la cathédrale, elle-même image architecturale du Plérôme. C’est donc le modèle de toute société digne de ce nom qui fonde sa hiérarchie sur l’ordre naturelle. Toute restauration de la société et du travail qui ne partirait pas de ces principes est vouée à l’échec. Cet ensemble de réflexions préliminaires nous amène à deux séries de développements : la spiritualité de la vie active et la restauration d’une sociologie et d’une politique sacrée. Page 83 à 97 : La Chine ancestrale L’époque archaïque : les Chang et les Tcheou occidentaux IEconomie et société 1- Effets déterminants de la découverte du bronze La civilisation chinoise commence avec le bronze, et avec lui un ensemble de techniques supérieures ainsi qu’une dichotomie sociale entre gens des villes et paysannerie. 2- Place de l’agriculture dans l’économie de la Chine archaïque Les conceptions traditionnelles ont longtemps imposé l’idée d’une civilisation presque exclusivement agricole. C’est cependant sur les 5 derniers siècles que la Chine du Nord et celle de la vallée du Yang-tseu ont été transformés en territoire densément peuplé et cultivé de façon continue qui est le résultat d’un développement d’une organisation étatique ainsi que la diffusion d’une nouvelle technique : celle de la fonte du fer. A l’époque on sait que la Chine est encore couverte de maquis étendus et d’immenses marécages peuplée d’une faune étonnamment riche d’oiseau, de poissons et de gibier gros et petit. Cette densité de faune et de flore montre la faiblesse du peuplement humain en Chine archaïque. Grand usage du bois pour leurs constructions et pour leur vaisselle. Rien qu’à travers son art la Chine de l’époque apparaît plus comme un peuple de chasseur et d’éleveurs qu’un peuple d’agriculteurs (l’élevage constitue également une activité importante) Tout cela montre la place restreinte que la culture des plantes a eue dans l’économie de la Chine archaïque. Ce qui fait l’originalité de la Chine à ses débuts n’est certainement pas l’agriculture, mais les innovations qu’on peut attribuer à la classe noble des villes murées. C’est le caractère rudimentaire de l’outillage qui vient confirmer cette vue. La pêche, la chasse, la cueillette fournissaient un appoint important à l’alimentation paysanne. A culture des céréales était donc loin d’avoir la place prépondérante qu’elle occupera par la suite. C’est la grande variété des ressources et le caractère diversifié de l’économie qui fait la puissance de la Chine. 3- Caractère hétérogène de la société archaïque L’économie si variée amène une grande diversité sociale. Ni la noblesse des villes ni le monde des campagnes ne constituent des ensembles homogènes. Il existe beaucoup de villages barbares à l’époque et ces populations entretiennent avec les chinois des relations de complémentarité que l’on ne peut considérer indépendamment les uns des autres. L’influence des cité-palais décroît à mesure que l’on s’en éloigne, et avec la dégradation de l’influence civilisatrice. Les alliances matrimoniales visent à renouveler la noblesse des villes. Les expéditions guerrières ont permis d’accroître le nombre des sujets. Les captifs de la guerre semblent avoir formé une partie importante des classes inférieures. Il y a donc une lente transformation de Barbares en Chinois. 4- La paysannerie. Les agriculteurs ne représentent qu’une partie de la classe inférieure mais elle est la plus importante puisqu’elle est appelée à se développer par la suite. Ils sont sous la protection religieuse et militaire de la cité-palais. Les produits de l’activité paysanne ont leur emploi dans les « sacrifices » fait par la classe noble. Le pouvoir royale s’inquiète alors des conditions météorologiques qui peuvent avoir de graves conséquences sur les cultures. Cette sollicitude s’explique aussi parce que les pratiques religieuses exigent un très abondant usage d’alcool (que les paysans produisent). La production est aussi réglée par des inspecteurs qui ont pour rôle de fixer les bornages. Ce sont de véritables agronomes. Il existe dans la paysannerie une répartition très stricte des fonctions entre homme et femmes. Travaux manuels de nécessitant aucune force fait par les femmes et les autres demandant une certaine force sont réalisés par les hommes, d’où les principes généraux du yin et du yang qui joueront un rôle capital dans la pensée chinoise. La paysannerie vie sous le régime à parenté classificatoire. Le type le plus courant de mariage est entre cousin croisés. Toute la vie paysanne est réglée par l’opposition tranchée qui sépare la période de réclusion d’hiver et celle des travaux agricoles, dont les festivités marquent le début et la fin. 5- La classe noble C’est dans la cour central de la ville avait lieu les actes rituels dont les inscriptions des vases de bronze de l’époque des Tcheou nous ont conservé le souvenir. Au Nord de la résidence princière était établi un marché, au sud habitaient les artisans nécessaires aux activités de guerre et de chasse de la classe noble. Chaque cité-palais est une reproduction de la capitale, elles sont toutes identiques : même organisation générale des bâtiments, même organisation administrative, même genres de rapports avec les cultivateurs des campagnes et les chefferies barbares. A l’époque de la Chine archaïque la société nobiliaire est fortement hiérarchisée. Pyramide ayant pour sommet le roi et les princes au-dessous se place les chefs des grandes familles puis viennent les familles de barons puis viennent les gentilshommes. L’administration des cités est fonction de vie de la classe noble et comporte donc essentiellement des attributions domestiques, religieuses et militaires. Il existe même des « fonctionnaires » en charge de ces tâches-là. 6- Vie de la classe noble. En dehors des activités religieuses, la classe noble consacre son temps à la chasse et à la guerre. Le noyau de l’armée étant formé par les nobles, eux seuls sont véritablement armés. Le reste est constitué de valets, porteurs, palefreniers recrutés pour la plupart dans la paysannerie. L’expédition militaire est un déploiement de puissance magico-religieuse tout autant que de force positive. II – L’univers mental 1- Rites et représentations religieuses Imiter le ciel dans ses mouvements fut peut-être la première façon de gouverner. 2- Le culte des ancêtres Les très nombreux sacrifices humains faits aux ancêtres montrent que la société chinoise de l’époque des Chang était une société esclavagiste. Il est pourtant peu croyables que les hommes sacrifiés été le plus souvent de simples esclaves. Il se pourrait au contraire que les personnes qui accompagnaient les rois dans leur tombe étaient principalement leurs plus proches serviteurs, leurs intimes, leurs compagnons de chasse et leurs femmes.