est obtenue soit grâce au dépôt d’hé-
téro-structures de semi-conducteurs
telles que la double hétérojonction InP/
InGaAsP/InP, soit à l’aide d’un support
de type membrane (GaInP). La figure 1b
montre les photographies prises au mi-
croscope électronique à balayage d’une
structure sur substrat épais fabriquée
à l’Institut d’électronique et de microé-
lectronique et de nanotechnologies
(IEMN) et sur membrane réalisée à Thales
Research and Technology (TRT). Le confi-
nement latéral est basé sur l’obtention
d’une bande interdite dans les directions
transverses par structuration (voir enca-
dré). Cette structuration consiste à percer,
par gravure ionique réactive, un réseau
de trous dont les caractéristiques géomé-
triques et l’indice effectif de la structure
semi-conductrice composite, vont fixer
la bande interdite. En l’occurrence ici vers
1,55 μm correspondant aux télécom-
munications optiques. Le guidage des
ondes dans les directions transverses est
effectué à l’aide de défauts linéiques. Le
couplage sélectif en longueur d’onde des
deux guides de lumière infrarouge, per-
mettant soit d’ajouter (fonction add) soit
d’extraire (fonction drop) une longueur
d’onde donnée, est obtenu par une ca-
vité photonique à très fort coefficient de
qualité. L’exemple présenté à la figure 1a
est issu du projet européen COPERNICUS
coordonné par Thales Research and
Technology [3]. La figure 1c montre les
spectres en longueur d’onde des coeffi-
cients (Sij) de la matrice de répartition du
multi-pole fabriqué pour la fonction drop.
Rappelons que les paramètres S reflètent
les coefficients de transmission et de ré-
flexion entre les différents ports d’entrée
et de sortie.
La transmission du port 1 vers le port 3
est maximale à la longueur d’onde de
l’ordre de 1,56 μm. Elle présente une
grande sélectivité permettant d’éviter un
recouvrement entre les différents canaux
du système WDM.
Ingénierie de la dispersion par
métamatériaux hyperboliques
La dispersion des matériaux artificiels
peut également être caractérisée par les
iso-fréquences dans l’espace des vecteurs
d’ondes (voir encadré). Les contours, avec
pour paramètre la pulsation, en fonction
des composantes kx, ky et kz du vecteur k,
exprimés en coordonnées cartésiennes,
sont sphériques ou de forme ellipsoïdale
pour un matériau diélectrique conven-
tionnel isotrope ou anisotrope. Dans ce
cas les termes du tenseur de permittivité
sont positifs. En revanche, les contours
iso-fréquences peuvent être décrits ma-
thématiquement par une hyperboloïde
de type I encore appelée transverse posi-
tive hyberbolic meta-materials (TN-HMMs)
ou de type II dénommée transverse nega-
tive (TN-HMMs) suivant qu’une ou deux
des composantes de ce tenseur prennent
des valeurs négatives. Pour comprendre
les conditions d’obtention de métama-
tériaux hyperboliques [4], rappelons
que la dispersion des métaux suit une loi
de type Drude εreff= 1 − (ωp/ω)2 où εreff
désigne la partie réelle de la permittivité
effective, ω
p
désigne la pulsation plasma
du métal et ω la fréquence de fonctionne-
ment. Pour les métaux utilisés en optique,
notamment l’argent ou l’or, la fréquence
plasma se situe dans l’ultraviolet. Ainsi
pour un fonctionnement dans le visible
ou en infrarouge proche (notamment à
1,55 μm correspondant à une fréquence
d’environ 200 THz), on constate que les
valeurs de permittivité sont négatives à
la fréquence de travail par application
de la relation donnée ci-dessus. À titre
d’ordre de grandeur, la valeur réelle de
la permittivité pour l’or est de l’ordre de
100 pour un fonctionnement en proche
infrarouge. La réalisation de structures
artificielles qui présente une dispersion
hyperbolique passe donc par l’intégra-
tion de couches métalliques interca-
lées entre des couches diélectriques.
L’épaisseur de ces différentes couches
est très faible devant la longueur d’onde
de fonctionnement satisfaisant le critère
des métamatériaux, à savoir l’échelle
pertinente très inférieure à la longueur
d’onde. Dans ces conditions, la déter-
mination de la permittivité du milieu
stratifié, alternant couches métalliques
et diélectriques, peut être effectuée en
appliquant le formalisme du milieu ef-
fectif connu sous l’acronyme EMA (ef-
fective medium approximation). À titre
3333
www.photoniques.com
Photoniques 69
MATERIAUX POUR L'OPTIQUE
DOSSIER