l'intensification du réchauffement », avertit ce rapport en forme de réquisitoire intitulé
« Changement climatique 2014: impacts, adaptation et vulnérabilité », déclinant les
conséquences graves dans les grandes régions du monde.
Le document du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec)
de l'ONU, prix Nobel de la paix, est le fruit d'un immense travail - 12.000 publications
passées en revue - et constitue l'état des lieux scientifique le plus complet depuis le
rapport de 2007.
Depuis lors, le monde s'est réuni sans grand succès à Copenhague, Cancun puis
Durban, pour tenter de trouver un accord international contraignant afin de lutter contre le
réchauffement. Le prochain rendez-vous mondial se déroulera à Paris en 2015 avec en
guise de « livre de chevet » le « Résumé pour décideurs », une synthèse du rapport du
Giec.
Les travaux du Giec (195 pays) servent en effet de base à ces difficiles négociations
internationales sur le financement des actions d'adaptation et la réduction des gaz à effet
de serre: l'objectif est de limiter le réchauffement à 2°C en moyenne par rapport aux
niveaux pré-industriels, la planète ayant déjà pris 0,8°C et la trajectoire actuelle nous
conduisant vers +4°C à la fin du siècle.
« Nous ne sommes pas préparés aux risques liés au changement climatique », a estimé
Vicente Barros, co-président du groupe de scientifiques auteurs du rapport.
Depuis Paris, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé que seules des
décisions « rapides et courageuses » pourraient éviter la catastrophe. « On ne peut se
payer le luxe d'attendre. Le prix de l'inaction serait catastrophique. Nier la science est
une erreur », a lancé le chef de la diplomatie des Etats-Unis, l'un des plus gros pollueurs
de la planète avec la Chine.
Le dernier rapport du Giec souligne que ce sont les populations pauvres des pays du
Sud qui souffriront le plus du changement climatique. « La part de la population mondiale
confrontée à des pénuries d'eau ou affectée par d'importantes inondations va s'accroître
avec le niveau du réchauffement au 21e siècle », souligne-t-il.
Croissance économique ralentie
Un climat plus chaud aura aussi des conséquences sur la sécurité alimentaire: « tous
les aspects de la sécurité alimentaire seront potentiellement affectés », notamment la
disponibilité de la nourriture et la stabilité des prix, et les populations des zones rurales
seront beaucoup plus touchées.
Si les impacts économiques globaux « sont difficiles à estimer », le Giec estime
toutefois que le changement climatique va « ralentir la croissance, (...) réduire la sécurité
alimentaire et créer de nouvelles poches de pauvreté ». Une aggravation des
événements climatiques extrêmes va engendrer des déplacements de population, notent
les scientifiques.
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