Réchauffement: Le Giec signe son rapport le plus

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Réchauffement: Le Giec signe son rapport le plus
alarmiste depuis 2007
Les impacts du changement climatique sont déjà là, parmi nous, et ne vont que
s'aggraver si rien n'est fait rapidement, a averti lundi le Giec dans son dernier
rapport rendu public à Yokohama (Japon), le plus alarmiste depuis 2007.
Insécurité alimentaire, pénurie d'eau, déplacements massifs de populations, risques de
conflits: « la probabilité d'impacts graves, étendus et irréversibles s'accroît avec
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l'intensification du réchauffement », avertit ce rapport en forme de réquisitoire intitulé
« Changement climatique 2014: impacts, adaptation et vulnérabilité », déclinant les
conséquences graves dans les grandes régions du monde.
Le document du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec)
de l'ONU, prix Nobel de la paix, est le fruit d'un immense travail - 12.000 publications
passées en revue - et constitue l'état des lieux scientifique le plus complet depuis le
rapport de 2007.
epuis lors, le monde s'est réuni sans grand succès à Copenhague, Cancun puis
D
Durban, pour tenter de trouver un accord international contraignant afin de lutter contre le
réchauffement. Le prochain rendez-vous mondial se déroulera à Paris en 2015 avec en
guise de « livre de chevet » le « Résumé pour décideurs », une synthèse du rapport du
Giec.
Les travaux du Giec (195 pays) servent en effet de base à ces difficiles négociations
internationales sur le financement des actions d'adaptation et la réduction des gaz à effet
de serre: l'objectif est de limiter le réchauffement à 2°C en moyenne par rapport aux
niveaux pré-industriels, la planète ayant déjà pris 0,8°C et la trajectoire actuelle nous
conduisant vers +4°C à la fin du siècle.
« Nous ne sommes pas préparés aux risques liés au changement climatique », a estimé
Vicente Barros, co-président du groupe de scientifiques auteurs du rapport.
Depuis Paris, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé que seules des
décisions « rapides et courageuses » pourraient éviter la catastrophe. « On ne peut se
payer le luxe d'attendre. Le prix de l'inaction serait catastrophique. Nier la science est
une erreur », a lancé le chef de la diplomatie des Etats-Unis, l'un des plus gros pollueurs
de la planète avec la Chine.
Le dernier rapport du Giec souligne que ce sont les populations pauvres des pays du
Sud qui souffriront le plus du changement climatique. « La part de la population mondiale
confrontée à des pénuries d'eau ou affectée par d'importantes inondations va s'accroître
avec le niveau du réchauffement au 21e siècle », souligne-t-il.
Croissance économique ralentie
Un climat plus chaud aura aussi des conséquences sur la sécurité alimentaire: « tous
les aspects de la sécurité alimentaire seront potentiellement affectés », notamment la
disponibilité de la nourriture et la stabilité des prix, et les populations des zones rurales
seront beaucoup plus touchées.
i les impacts économiques globaux « sont difficiles à estimer », le Giec estime
S
toutefois que le changement climatique va « ralentir la croissance, (...) réduire la sécurité
alimentaire et créer de nouvelles poches de pauvreté ». Une aggravation des
événements climatiques extrêmes va engendrer des déplacements de population, notent
les scientifiques.
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Moins d'eau et de ressources alimentaires, des migrations accrues, tout cela va
indirectement augmenter les risques de conflits violents », met encore en garde le Giec.
nfin, les problèmes sanitaires causés par des canicules vont empirer, tout comme E
dans les régions pauvres - les maladies liées à la malnutrition ou la mauvaise qualité de
l'eau.
Toute la planète concernée
t aucune région du monde ne sera épargnée. En Afrique, l'accès à l'eau sera
E
déterminant. En Europe, ce sera l'aggravation des inondations et leurs conséquences
sur les infrastructures et les effets sanitaires des vagues de chaleur. En Asie,
inondations et vagues de chaleur risquent de provoquer d'importants déplacements de
population. L'Amérique du Nord va endurer davantage d'évènements extrêmes (canicule,
inondations côtières, incendies). L'Amérique latine, comme l'Afrique, sera confrontée au
problème de l'eau.
Les régions polaires et les îles seront particulièrement affectées par le réchauffement,
via la fonte accélérée des glaciers et la montée des océans.
ombre de phénomènes physiques sont engagés dans un mouvement irréversible (
N
hausse de la température, montée et acidification des océans, recul des glaciers,
etc.), et la nécessité d'agir « à court terme » est toujours plus pressante, dit le Giec. Il faut
donc agir. Le Giec suggère toute une panoplie de mesures d'adaptation à une planète
plus chaude: protection des côtes, stockage d'eau, irrigation, nouvelles pratiques
agricoles, systèmes d'alerte sanitaire, déplacement d'habitats, etc.
our Chris Field, co-auteur du rapport, les problèmes posés par le réchauffement « ne
P
sont pas insolubles, le vrai problème est que nous ne sommes pas assez ambitieux et
agressifs pour les résoudre », dit-il à l'AFP.
(Avec AFP)
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