Projet EPICEA, étude pluridisciplinaire des impacts Fifth Urban Research Symposium 2009
du changement climatique à l’échelle de l’agglomération parisienne
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I. INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE
Le projet EPICEA (Etude Pluridisciplinaire des Impacts du Changement climatique à
l’Echelle de l’Agglomération parisienne) entre parfaitement dans un contexte de stratégie
d’adaptation. Financé par la Mairie de Paris, ce projet propose une approche tout à fait
novatrice en la matière car il a pour objectif à la fois d’évaluer la vulnérabilité d’une grande
agglomération comme Paris à une évolution du climat urbain dans la perspective du
changement climatique, et d’établir des relations quantitatives entre l’aménagement d’un
territoire et de son climat associé. Prévu sur une durée de trois ans (2008 à 2010), ce projet
fait intervenir deux organismes publics, le CSTB (Centre Scientifique et Technique du
Bâtiment), spécialisé dans l’intégration des enjeux du climat urbain dans les différents
moyens d’intervention sur la ville, et Météo-France, acteur essentiel dans la recherche sur le
changement climatique et la modélisation de la météorologie urbaine. Les objectifs de travail
du projet EPICEA ont été organisés en trois volets : le premier sur l’évolution du climat
urbain dans la perspective du changement climatique, le deuxième sur l’étude particulière de
la situation extrême de la canicule 2003 et le troisième sur le lien entre l’urbanisme et le
climat urbain.
Les recherches ont ainsi pour finalité d’établir des relations quantitatives entre
l’aménagement d’un territoire, son climat urbain et les risques sanitaires associés, afin
d’intégrer les enjeux du climat urbain dans les différents moyens d’intervention sur la ville.
Une manière d’évaluer les impacts du changement climatique à grande échelle est d’étudier
avec précision un évènement météorologique rare qui s’est déjà produit sur la zone d’intérêt et
qui deviendrait plus fréquent dans les décennies à venir. Le cas des évènements de chaleur
extrême répond à cette problématique. En effet, les scientifiques du GIEC s'accordent sur le
fait que les épisodes de vagues de chaleur seraient plus fréquents à l’horizon de la fin du
XXI
ème
siècle (IPCC, 2007). Dans cette optique, ces travaux de recherche se consacrent à une
analyse fine des poches de chaleur et des canicules auxquelles sont généralement associées
des risques sanitaires. En effet, lors de l’épisode caniculaire du 8 au 13 Août 2003, la
surmortalité la plus élevée au niveau national a été observée à Paris (InVS, 2004a). La
problématique mise en avant est de montrer comment l’agglomération parisienne peut
s’adapter face à l’aléa canicule dans la perspective d’une nouvelle donne climatique et
comment la vulnérabilité de certaines zones urbaines sera révélée. La modification la plus
notable du climat urbain par l’urbanisation est l’apparition de températures plus élevées dans
la partie centrale des agglomérations, formant un « îlot de chaleur urbain » décroissant du
centre vers la périphérie (Cantat, 2004 ; Charabi, 2000 ; Escourrou, 1986 et 1991). L’objectif
du projet est d’établir les liens entre l’aménagement du territoire, la climatologie urbaine et les
risques sanitaires associés, notamment l’augmentation de la surmortalité lors d’épisodes
caniculaires (InVS, 2004a ; Schär et al., 2004 ; O’Neil et al., 2003 ; Besancenot, 2002 ; Basu
et Samet, 2002 ; Meyer, 1991).
II. METHODE
Le premier volet de ce projet est de quantifier l’évolution du climat urbain de Paris dans la
perspective du changement climatique. Dans cet objectif, sont utilisées les projections sur
l’évolution du climat issues des simulations du modèle global ARPEGE-Climat dans sa
version étirée, développé au Centre National de Recherche Météorologique (CNRM) de
Météo-France (figure 1).