8 et 15 juin 2010
Plasmas et modélisations
A. Sinquin
La physique des plasmas apparaît au début du XXe siècle : les phénomènes
optiques, électriques et magnétiques ont été unifiés par les équations de Maxwell et les
études des décharges électriques dans les gaz tout au long du XIXe siècle ont permis de
décrire les lois microscopiques de la matière. Le comportement des molécules, des
atomes, des électrons et des ions commence à être mieux compris. Le mot "Plasma" est
employé pour la première fois en 1928 par le physicien Irving Langmuir pour désigner
la structure à l’aspect gélatineux qu’il observait dans ses tubes cathodiques.
Cependant, la physique des plasmas se développe aussi en astrophysique. Dès 1901,
Gulglielmo Marconi parvient à réfléchir des ondes sur l’ionosphère. En 1925, Edward
Appleton et Douglas Hartree émettent l’idée que l’atmosphère est ionisée à une
certaine altitude. L’étude des plasmas naturels est aujourd’hui devenue celle des
plasmas astrophysiques. Enfin, les applications industrielles des plasmas sont
aujourd’hui très nombreuses. Parmi elles, les futures techniques de production de
l’énergie nous amènent aujourd’hui à vouloir résoudre les problèmes très complexes
des instabilités qui se développent au sein des plasmas et responsables de pertes
d’énergie extrêmement néfastes dans le cadre de la fusion thermonucléaire.
Les recherches en physique des plasmas comprennent trois grandes communautés :
la physique des plasmas industriels,
la physique des plasmas thermonucléaires,
la physique des plasmas naturels, spatiaux et astrophysiques.
1. Le plasma : quatrième état de la matière
Dans notre environnement, la matière se présente sous la forme de solides, liquides et gaz.
Il n’y a pas de plasma. Cependant, si on chauffe un gaz moléculaire, celui-ci va progressivement se
transformer en un gaz atomique, puis si l’on chauffe encore, les électrons orbitaux vont acquérir une
énergie supérieure à leur énergie de liaison et vont se libérer : un gaz ionisé apparaît. Un plasma est
un gaz ionisé électriquement neutre à l’échelle macroscopique (sauf pour les plasmas qui sont
assimilés à des faisceaux de particules chargées). Il peut supporter des champs électriques
extrêmement élevés.
Mais si l’état de plasma n’apparaît pas naturellement sur terre, il apparaît à une altitude
d’environ 100 kilomètres pour laquelle les rayons solaires ultraviolets entretiennent des structures
ionisées. On peut y trouver plusieurs milliers d’électrons et d’ions par centimètre cube. Au-delà de
l’ionosphère et de la magnétosphère s’étend l’espace interplanétaire rempli de plasma. Le plasma
constitue 99% ou 99,9% de l’univers cosmique selon le degré d’ionisation que l’on prend en
compte.
Pour comparaison, rappelons que l’atmosphère dans laquelle nous vivons a une densité de
molécules (neutres) d’environ 3.1019 cm-3 pour une température de 273K. Ce seront des conditions