Le programme Politique, économie et société dans la presse

23.- Politique, économie et société dans la presse ouvrière lyonnaise 1831-1834
Responsable : Ludovic Frobert
Autres participants membres statutaires : Alain Clément,
Marie-France Piguet, Anne Verjus, Jean-Claude Zancarini
Collaboration extérieures : Charles Bernet (CR CNRS, UMR 5191 ICAR),
Pierre Vernus (UMR 5190 LARHRA), Centre Joseph Sablé (Université de Toronto)
Le programme Politique, économie et société dans la presse ouvrière lyonnaise 1831-1834 revient sur
un épisode déterminant du développement politique, économique et social du 19° siècle en
s'intéressant au monde de la “fabrique” lyonnaise au moment des premières grandes crises
industrielles et de la révolte des Canuts1. La parution d'une presse ouvrière spécialisée fournit un
terrain d'enquête particulièrement riche pour une étude située des conceptions et du vocabulaire
politiques, économiques et sociales du milieu des travailleurs et des chefs d’atelier de la soie, dont une
bonne part figurent parmi les fondateurs du mutuellisme.
Il comprend deux volets : des éditions critiques numériques et des travaux de recherche menés à partir
de ce matériau. Le point de départ en est le journal L’Echo de la Fabrique, publié à Lyon du 30
octobre 1831 au 04 mai 1834, exactement contemporain donc des deux insurrections des canuts de la
ville, dont la Bibliothèque Municipale de Lyon possède une collection complète dont nous avons
commencé la numérisation en mode texte dans son intégralité2. Le site (http://echo-fabrique.ens-lsh.fr)
a été ouvert le 30 octobre 2004 et nous publions au rythme originel un numéro par semaine. Nous
mettrons également en ligne, dans une étape ultérieure, l’hebdomadaire L’Echo des travailleurs, que
certains dissidents publièrent entre novembre 1833 et mai 1834, puis les derniers journaux que les
canuts publièrent entre mai 1834 (seconde insurrection) et l’automne 1835 (Lois d’exception sur la
presse) : L’Union des travailleurs, La Tribune prolétaire, L’Indicateur. Un corpus intégral, enrichi
d’autres textes et documents, sera ainsi proposé. Nous nous sommes pour ce faire assuré le concours
de la Bibliothéque municipale de Lyon et du Musée Gadagne (musée de l'histoire de Lyon, qui dispose
d'importantes ressources documentaires)3.
A partir de ce matériau, le second volet du programme comprendra des travaux de recherche pour
partie encore en cours de définition. Un travail sur l'économie politique populaire (décrit supra, Pôle
Histoire de la pensée économique) est engagé, qui comporte une thèse d'histoire de la pensée
économique sous la direction de Ludovic Frobert, financée par une bourse de thèse de la région
Rhône-Alpes. La participation d'Anne Verjus au programme va permettre, au-delà des études de
lexique entreprises par Marie-France Piguet, d'en définir plus précisément la portée à l'horizon du
quadriennal. Nous allons également bénéficier de la participation (qui va donner lieu à convention) du
Centre Joseph Sablé de l'Université de Toronto, dont la directrice Yannick Portebois a effectué une
visite de premier contact à TRIANGLE début novembre 2005. Le projet est en effet de réunir dès l'an
prochain autour de cette opération un Comité scientifique international.
Le programme bénéficie d'un financement de la région Rhône-Alpes.
1 Cf. Rude (Fernand), Les révoltes des canuts 1831-1934, Paris, La Découverte, 2001 [1982], 208 p.
2 L'édition proposée par Fernand Rude (L’Echo de la fabrique : Journal des chefs d’ateliers et des ouvriers en
soie de Lyon 1831-1834, textes présentés par Fernand Rude, Paris, EDHIS, 1973, 2 vols.) a été limitée à 150
exemplaires numérotés plus 30 hors commerce. Elle est présente dans une dizaine de bibliothèques universitaires
françaises.Le journal a été le support partiel d'une thèse de science politique (Li, Jong-Kwang, Le socialisme et
le mouvement ouvrier à travers quatre journaux ouvriers français de 1830 à 1850 : L'Echo de la fabrique, La
Ruche populaire, L'Union et l'Atelier, s.dir. Claude Emeri, Paris-1, 1988, 297 p.).
3 Deux IE de triangle, Carole Boulai et Samantha Saïdi, participent au projet, avec la collaboration de Serge
Heiden (IICAR) et Pierre Mounier
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