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Schedae, 2009, prépublication n°27, (fascicule n°3, p. 55-58).
http://www.unicaen.fr/services/puc/ecrire/preprints/preprint0272009.pdf
Évaluation de la conduite automobile
Par rapport à la conduite réelle, la réalité virtuelle présente de nombreux avantages
dans l’évaluation du comportement des conducteurs : coûts réduits, sécurité, reproductibi-
lité, contrôle total des paramètres de l’environnement…
Ces caractéristiques nous permettent d’étudier et de quantifier le comportement et
les performances de sujets ou de patients en particulier dans des circonstances très difficiles
à évaluer dans le monde réel :
– tests pouvant durer plusieurs heures pour l’évaluation de la vigilance ;
– effets de la privation de sommeil, des médicaments, de l’alcool… ;
– conséquences de pathologies sur la conduite (insomnie, encéphalopathie…).
Une partie de nos travaux porte sur la définition des paramètres minimums pertinents
permettant l’évaluation d’une fonction donnée. Ainsi dans le cadre de la simulation de
conduite, un de nos objectifs n’est pas de concevoir un simulateur le plus réaliste possible
mais, au contraire, de trouver l’équipement minimum permettant la détection avec la même
efficacité qu’en conduite réelle d’une baisse de vigilance ou un trouble attentionnel du
conducteur.
L’intérêt d’un tel système est d’être à la fois suffisamment sensible dans la détection des
altérations comportementales du conducteur et suffisamment économique pour envisager
sa duplication dans de nombreux centres, condition indispensable à l’évaluation des nom-
breuses circonstances accidentogènes.
Après réalisation d’un prototype, celui-ci a été validé en comparant les résultats obte-
nus sur le simulateur et en conduite réelle dans des situations similaires (circuit, durée, vitesse
et heure identiques).
Enfin, un dernier axe d’étude concerne le « mal du simulateur », phénomène qui limite
l’usage de l’outil, puisqu’une partie non négligeable de la population est malade lors de la
conduite simulée (souvent de l’ordre de 10 à 15 %, pouvant atteindre 80 % dans certains
cas). Un des aspects particulièrement gênants de ce phénomène est que l’élimination d’une
partie de la population limite la généralisation des résultats des différentes études.
En vue de réduire au maximum ce phénomène néfaste, nous recherchons les facteurs
prédictifs liés aux simulateurs (architecture), aux situations de conduite (autoroutière,
urbaine…) et aux caractéristiques intrinsèques de la population (âge, sexe, sensibilité au mal
des transports, niveau d’accoutumance au simulateur…).
Évaluation et rééducation des fonctions cognitives
Les fonctions cognitives sont habituellement évaluées avec des tests « papier-crayon »
parfois présentés sous forme informatisée. Ces tests sont simples et économiques mais
manquent souvent de validité dans le sens où ils prédisent très mal les performances du
sujet dans des situations réelles (dites « écologiques »). Des tests écologiques ont été mis
au point, mais exceptionnellement utilisés du fait de leurs coûts très élevés. L’évaluation des
fonctions cognitives par la réalité virtuelle représente une situation intermédiaire.
Le tableau ci-dessous résume l’adéquation de chacun de ces trois types de tests, adé-
quation d’autant plus élevée que la couleur est foncée. On constate que la réalité virtuelle
cumule les avantages des deux autres types de tests.
Dans le cadre de nos études, nous avons développé un supermarché virtuel destiné à
évaluer la planification de l’action (partie gauche du tableau).