L’industrie française face à l’économie verte :
l'exemple de sept filières L’industrie française
face à l’économie verte :
l'exemple de sept filières
par Patricia Crifo, Manuel Flam, Matthieu Glachant
L’INDUSTRIE FRANÇAISE FACE À L’ÉCONOMIE VERTE : L'EXEMPLE DE SEPT FILIÈRES juin 2011
Cercle de l'Industrie,
5, rue Tronchet
75008 PARIS
Tél. : +33 (0)1 53 05 10 90
Fax : +33 (0)1 42 66 00 20
Cette étude vise à fournir une vision circonstanciée des réalités que recouvre l’économie
verte dans de grandes entreprises industrielles françaises : l’émergence de l’économie
verte transforme-t-elle ces entreprises, leurs produits, les marchés dans lesquels elles
opèrent ? Aujourd’hui ou demain ? Est-ce un passage obligé pour tous ou une stratégie
de différenciation assurant le succès économique de quelques leaders ? Quels en sont les
déterminants ? En particulier, quel est le rôle des politiques publiques ? Le travail repose
sur l’analyse de sept filières vertes : les biocarburants, le captage et le stockage du carbone,
l’efficacité énergétique des bâtiments, les smart grids, la chimie verte, le stockage de l’énergie
et les services d’économie de la fonctionnalité. Il repose également sur les réflexions
stratégiques de quinze entreprises industrielles membres du Cercle de l’Industrie, recueillies
au cours d’une vingtaine d’entretiens, complétées par le dépouillement d’un questionnaire
transversal. Il s’agit d’Air France, Air Liquide, Alcatel-Lucent, Alstom, Arkema, EADS,
EDF, France Telecom, GDF Suez, Lafarge, Michelin, Rhodia, Saint-Gobain, Total et Veolia
Environnement.
L’étude de ces filières permet de dégager quelques messages généraux :
• Si toutes les entreprises en ont une vision très positive, l’économie verte n’est pas
encore une réalité économique majeure dans la majorité des entreprises rencontrées.
Mais elles anticipent pour les années à venir une très forte croissance des marchés.
• En cohérence avec cette vision, les entreprises investissent aujourd’hui surtout dans de
l’innovation, de la R&D et de l’expérimentation.
• L’économie verte est déterminée avant tout par les politiques environnementales et le
prix des ressources énergétiques et des matières premières. En revanche, l’expression
directe d’une préférence environnementale par les ménages sur le marché des produits,
par les investisseurs sur le marché du capital ou par les ONG ne semble pas être un
moteur important.
• L’économie verte de demain ne sera pas différente de l’économie traditionnelle
d’aujourd’hui. Elle sera mondiale, concurrentielle et risquée.
• Enfin, compte tenu du rôle central des politiques environnementales dans son
émergence, l’économie verte crée des obligations particulières à la puissance publique.
À cet égard, il semble primordial de parvenir à un accord international dans la lutte
contre le changement climatique assurant un prix du carbone prévisible, de développer
des politiques industrielles de soutien à l’innovation verte, de verdir les formations pour
donner aux entreprises le capital humain nécessaire et de s’impliquer dans les processus
internationaux de normalisation qui peuvent fortement influencer la compétitivité de
technologies développées par nos entreprises.
Rapport pour le Cercle de l’Industrie
Juin 2011