DMV, Responsable des
Éditions Scientifiques,
Communication,
Groupe Royal Canin
DMV, PhD,
Dipl. ACVN, Dipl.
ECVCN
Directeur Scientifique
Nutrition-Santé pour
le Centre de Recherche
Royal Canin
BVSc (Hons) PhD,
Dipl. ACVIM,
Dipl. ACVN
Directrice
Scientifique
Royal Canin aux
États-Unis
Pascale Pibot Vincent Biourge Denise Elliott
Nutrition
Encyclopédie de la
Clinique Féline
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Ce livre est reproduit sur le site d'IVIS avec l'autorisation de Royal Canin. IVIS remercie Royal Canin pour son soutien.
Soins intensifs
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx
1. Besoins nutritionnels et conséquences du jeûne chez le chat en bonne santé . . . . . . . . . . xxx
2. Conséquences du jeûne chez le chat en état critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx
3. Évaluation nutritionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx
4. Calcul des besoins nutritionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx
5. Alimentation entérale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx
6. Nutrition parentérale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx
Questions fréquemment posées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx
Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx
Informations nutritionnelles Royal Canin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xxx
405405405
Alimentation des chats
en soins intensifs
Isabelle
GOY-THOLLOT
DVM, MSc, PhD
Denise A. ELLIOTT
BVSc (Hons) PhD
Dipl. ACVIM,
Dipl. ACVN
AAR : acide aminé ramifié
AGL : acide gras libre
AGPI : acide gras polyinsaturé
ATP : adénosine triphosphate
BEB : besoin énergétique de base
BEE : besoin énergétique d’entretien
BER : besoin énergétique au repos
CK : créatine kinase
DHA : acide docosahexaénoique
EPA : acide éicosapentaénoique
GLN : glutamine
IGF1 : insuline growth factor 1
IV : voie intraveineuse
LHF : lipidose hépatique féline
NP : nutrition parentérale
NPC : nutrition parentérale centrale
NPP : nutrition parentérale partielle
PEG : gastrostomie endoscopique percutanée
(percutaneous endoscopic gastrostomy)
PO : per os
SC : voie sous-cutanée
TNF-a: tumor necrosis factor
A
BRÉVIATIONS UTILISÉES DANS CE CHAPITRE
406
Le chat ne doit pas être considéré comme un petit chien,
surtout dans le domaine de la médecine d’urgence.
La réponse physiologique au choc, les procédures mises en œuvre
lors de la réanimation et le monitorage pendant les soins intensifs
nécessitent une approche particulière dans l’espèce féline.
En outre, la majorité des affections félines (à l’exception
du diabète sucré et de l’hyperthyroïdie) se traduisent
par une anorexie partielle ou totale qu’il faut prendre
en compte.
Alimentation des chats
en soins intensifs
Soins intensifs
Isabelle GOY-THOLLOT
DVM, MSc, PhD
Diplômée de l’École Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort en 1989, Isabelle a effectué un internat en médecine interne des animaux de
compagnie à Maisons-Alfort de 1989 à 1991. Elle est co-fondateur du SIAMU (unité de soins intensifs, anesthésie et médecine d’urgence)
à l’École Nationale Vétérinaire de Lyon en 2000. Actuellement, elle est responsable de cette structure et en charge de l’enseignement des
urgences et des soins intensifs pour les animaux de compagnie. Présidente de la Société européenne de soins intensifs et de médecine d'ur-
gence (EVECCS) depuis 2005, Isabelle est également membre de comités scientifiques de diverses revues et associations de vétérinaires en
France.
Denise A. ELLIOTT
BVSc (Hons) PhD Dipl. ACVIM, Dipl. ACVN
Denise Elliott obtient son doctorat de Médecine vétérinaire avec mention à la faculté de Médecine vétérinaire de l’Université de Melbourne
en 1991. Après un internat en Médecine et Chirurgie des petits animaux à l’Université de Pennsylvanie, Denise effectue un résidanat de
Médecine Interne des petits animaux et de Nutrition clinique à l’Université de Davis (Californie). Elle bénéficie d’une bourse universitaire
en Médecine rénale et en hémodialyse. Denise devient membre du Collège Américain de Médecine vétérinaire Interne en 1996, et du Collège
américain de Nutrition vétérinaire en 2001. Elle obtient son PhD de Nutrition à l’Université de Davis en 2001, pour ses travaux sur l’ana-
lyse de l’impédance bioélectrique à multifréquence chez les chats et les chiens en bonne santé. Denise occupe actuellement la fonction de
Directrice de la Communication scientifique dans la filiale Royal Canin aux USA.
Introduction
Avec l’importance accordée au diagnostic de la maladie sous-jacente, l’alimentation est souvent une
préoccupation thérapeutique tardive, qui apparaît lorsque le patient est déjà hospitalisé depuis 4-5 jours
et n’a reçu que peu de soutien nutritionnel. De plus, il est courant d’attendre juste encore 24 heures,
dans l’espoir que l’anorexie présente depuis des jours se résolve spontanément. Les solutés administrés
par voie intraveineuse (IV) sont trop souvent considérés comme un apport suffisant. En réalité, la perte
d’appétit est l’un des symptômes les plus importants et durables des maladies graves. Il faut donc tou-
jours considérer que l’appétit ne reviendra pas simplement et qu’il est impératif de mettre en place sans
attendre un protocole de soutien nutritionnel.
De nombreux travaux de recherche ayant montré les avantages de l’ali-
mentation entérale et révélé les complications secondaires à l’atrophie des
villosités intestinales, les spécialistes de médecine d’urgence humaine
réalimentent maintenant leurs patients beaucoup plus précocement
qu'auparavant. Cette pratique permet d’obtenir de meilleurs résultats et
diminue le risque de complications. En médecine vétérinaire, une évolu-
tion semblable commence à se dessiner et tend à devenir la règle.
Pour alimenter un chat en soins intensifs, il existe deux stratégies :
- l’alimentation entérale, qui implique l’utilisation d’une portion du tube
digestif
- et l’alimentation parentérale, qui utilise une autre voie que le tube diges-
tif, le plus souvent une voie veineuse centrale ou périphérique.
Au cours de ces dernières années, des méthodes relativement inefficaces
comme l’alimentation forcée ou à la seringue, le chauffage des aliments
et l’ajout de facteurs d'appétence ont progressivement laissé la place à
l’utilisation précoce de sondes d’alimentation. Ces nouvelles stratégies
d’alimentation ont permis d'améliorer le taux de survie des chats en
soins intensifs.
1 - Besoins nutritionnels et
conséquences du jeûne chez
le chat en bonne santé
Besoins nutritionnels spécifiques
> Le chat est un carnivore
Carnivore par nature, le chat a des besoins élevés en protéines et ne
requiert pas un apport glucidique important. Deux à trois fois plus de pro-
téines sont nécessaires à un chat adulte, comparé à une espèce omnivore.
Le métabolisme énergétique du chat nécessite un apport élevé en un cer-
tain type d’acides aminés indispensables (Zoran, 2002). En outre, le méta-
bolisme protéique du chat est incapable d’épargner l’azote et d’adapter les
enzymes du cycle de l’urée ou les aminotransférases à un apport protéique
diminué. Enfin, le chat utilise les protéines pour maintenir sa glycémie
constante, même lorsque l’apport alimentaire est pauvre en protéines.
Ces particularités aident à comprendre le développement rapide d’un état
de malnutrition protéique chez les chat anorexiques (Zoran, 2002; Cen-
ter 2005) (Figure 1).
1-Besoins nutritionnels et conséquences du jeûne chez le chat en bonne santé
407
Soins intensifs
F
IGURE
1 - É
QUILIBRE AZOTÉ CHEZ UN CHAT EN SOINS
INTENSIFS ET CHEZ UN CHAT EN BONNE SANTÉ
Chat sain
Alimentation
normale
Apport
d’acides
aminés
Pas d’apport
alimentaire
d’acides aminés
Catabolisme
musculaire
Production
et libération
d'acides
aminés pour
le foie
Néoglucogénèse Uréogénèse Synthèse
accrue de
protéines :
processus
inflamma-
toires, défense
contre
l’agression
(sepsis, choc...)
Balance
azotée
négative
Chat malade
Fonte de la masse
musculaire squelettique
(lyse des cellules
musculaires)
Synthèse
de protéines
Métabolisme
de base
Entretien
Synthèse
d’hormones
Production
d’énergie
Chat malade
Privation
alimentaire
État critique,
choc, sepsis,
brûlures
Une utilisation importante des protéines, couplée à une incapacité à épargner ou à synthétiser certains
acides aminés, implique, chez le chat, que l’alimentation apporte plus de protéines que pour la plupart
des autres espèces (Kerl et Johnson, 2004; Kirby, 2004; Center, 2005).
Le déficit en taurine est connu pour provoquer des cardiomyopathies dilatées, des troubles de la repro-
duction et une dégénérescence rétinienne.
• Larginine a de multiples rôles: en plus d’intervenir dans le cycle de l’urée, elle stimule l’activité sécré-
toire endocrinienne, elle améliore la rétention azotée, elle réduit les pertes azotées en période post-
opératoire, elle stimule la synthèse du collagène lors de la cicatrisation et elle favorise la croissance
lymphocytaire et le fonctionnement des lymphocytes T (Morris et Rogers, 1978; Barbul et Hurson,
1994; Zoran, 2002; Center, 2005; Saker, 2006). L’arginine est également un précurseur du monoxyde
d’azote (NO) (Barbul et Hurson 1994).
• La méthionine et la cystéine sont les principaux donneurs du radical méthyl, essentiel pour la pro-
duction de nombreux métabolites comme la glutathione, et qui est aussi un antioxydant important
et un piégeur de radicaux libres (Zoran, 2002; Center, 2005).
La glutamine (GLN) a été décrite comme un acide aminé “essentiel sous certaines conditions”. Un
besoin accru en GLN, associé à un apport insuffisant chez les patients en soins intensifs, peut com-
promettre l’intégrité de la barrière muqueuse de l’intestin, facilitant ainsi la translocation bacté-
rienne et les infections systémiques. De plus, le déficit en GLN peut induire un dysfonctionnement
réticuloendothélial et une diminution de la production d’anticorps augmentant ainsi le risque de sep-
sis et de défaillance organique multiple (Elliott et Biourge, 2006). La GLN joue également un rôle
important dans l’équilibre acido-basique. Après une maladie grave ou un traumatisme le taux de GLN
plasmatique peut diminuer de 58 % et rester bas pendant 3 semaines,. Cette baisse persistante est
associée à une hausse de la mortalité chez des patients en soins intensifs (Wischmeyer, 2003).
> Le chat a un faible besoin glucidique
Le chat présente plusieurs adaptations physiologiques à une alimentation pauvre en glucides. Le chat
ne possède pas d’amylase salivaire qui est l’enzyme initiatrice de la digestion de l’amidon. L’activité des
amylases intestinale et pancréatique est faible ainsi que celle des disaccharidases qui digèrent les glu-
cides dans l’intestin grêle. Ces particularités enzymatiques ne signifient pas pour autant que le chat est
incapable de digérer l’amidon: les glucides digestibles sont efficacement métabolisés. En outre, l’acti-
vité de la glucokinase hépatique et de la glycogène synthétase du chat sont également minimes, sans
doute à cause d’un métabolisme tourné préférentiellement vers l’utilisation des matières grasses et des
acides aminés issus de la néoglucogénèse, plutôt que vers celle de l’amidon. En conséquence, le chat a
une capacité limitée à contrôler l’hyperglycémie secondaire à une absorption importante de glucose
(Zoran, 2002).
Par ailleurs, un apport glucidique alimentaire trop important est susceptible de diminuer la digestibi-
lité des protéines. Ceci est dû à l’association de plusieurs facteurs, dont l’accélération du transit intes-
tinal. Enfin, un aliment riche en glucides augmente les fermentations microbiennes dans le côlon ainsi
que la production d’acides organiques (Kienzle, 1994).
> Le chat a des besoins spécifiques en acides gras essentiels
Les matières grasses fournissent l’essentiel des calories. Les acides gras essentiels sont, chez le chat: les
acides linoléique, linolénique, arachidonique, eicosapentaénoïque et docosahexaénoïque. La plupart
des espèces peuvent convertir l’acide linoléique en acide arachidonique qui est un précurseur des pros-
taglandines, des leucotriènes et du thromboxane. L’acide arachidonique est nécessaire au renouvel-
lement des membranes cellulaires et à l’intégrité tissulaire. Il est présent dans les aliments contenant
des graisses d’origine animale. Cependant, le chat ne possède pas l’équipement enzymatique (activité
très faible de la D-6-désaturase et d’autres désaturases hépatiques) permettant de synthétiser les dérivés
de l’acide arachidonique (Zoran, 2002). Par conséquent, l’acide arachidonique est un nutriment essen-
tiel de l’alimentation du chat (Kirby, 2004).
> Les besoins en vitamines du chat sont particuliers
Comparé à d’autres espèces, le chat nécessite des apports plus élevés en plusieurs vitamines hydroso-
lubles du groupe B comme la niacine, la thiamine et la pyridoxine. En cas de jeûne prolongé, ses réserves
1-Besoins nutritionnels et conséquences du jeûne chez le chat en bonne santé
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