Principes généraux
La date d’un décès peut être déterminée par deux sortes d’expertises :
• L’expertise médicolégale : elle étudie notamment la chute de
température du corps, la contraction des muscles. Cette technique
présente des limites : au-delà de 80 heures, elle ne peut plus être
utilisée.
• L’expertise entomologiste : elle évalue à quand remonte le début de la
colonisation du corps par les insectes, autrement dit, la date des premières
pontes. Lorsque les conditions sont propices, cette estimation coïncide avec la
date du décès.
Les insectes sont utilisés comme une horloge biologique. En effet, quelques minutes après
la mort de l’organisme interviennent des réactions d’autolyse (transformations fermentatives
sans l’intervention de bactéries ou autres agents étrangers à l’organisme). Ces réactions
dégagentdesodeursspéciques,nonperceptiblesparl’homme,quiattirentlespremiersinsectes
(leurs antennes sont munies de chimiorécepteurs capables de capter les molécules odorantes).
La première colonisation débute ainsi dès les premières minutes ou heures qui suivent le décès,
par la ponte d’œufs de diptères. On cherche ainsi à déterminer l’intervalle post mortem (IPM :
intervalle entre le décès et la découverte du corps).
Les premiers insectes à coloniser les corps sont, selon les travaux de J. P. Mégnin, les diptères,
quelques exemples sont illustrés ci-dessous : Calliphora vicina et Calliphora vomitoria
(communément appelées mouches bleues de la viande) ou les Muscidae parmi lesquelles, Musca
domestica.
Calliphora vomitoria Musca domestica
Planches de l’ouvrage « entomologie appliquée à la médecine légale » par Georges P. Yovanovitch, 1888
©Bibliothèque d’entomologie, MNHN