L’objectif de cette partie est d’étudier les applications des checkpoints de la mitose dans deux
phénomènes physiologiques ou pathologiques : le mosaïcisme observé lors des premières
divisions mitotiques (J0-J4) et l’instabilité chromosomiques dans les tumeurs.
I – Mosaïcisme
A – Diagnostic pré-implantatoire (DPI)
Un couple sur 300 possède un membre porteur d’une translocation chromosomique
équilibrée dont la quasi-totalité ne présente aucun symptôme. Cependant, cette translocation
peut entraîner de graves déséquilibres génétiques lors de la méiose. Après la fécondation, en
fonction de la gravité, elle peut conduire à une stérilité, des avortements spontanés à répétition
ou à la naissance d’un enfant présentant des malformations et un retard mental.
Jusqu’à la fin des années 1990, lors de la suspicion d’une maladie génétique dans un
couple présentant l’un de ces cas de figure, il n’était possible que d’effectuer un diagnostic
prénatal : une ponction de trophoblaste ou de liquide amniotique à 12 semaines indiquait la
présence ou l’absence de l’anomalie génétique, et une interruption médicale de grossesse (IMG)
était proposée le cas échéant. Par la suite a été mise au point la technique de DPI, encadrée par la
loi et ne concernant que les couples susceptibles de transmettre une maladie génétique grave
incurable :
1. Des gamètes sont prélevés chez les deux parents,
2. Une fécondation in vitro est réalisée pour obtenir une dizaine d’embryons,
3. Les divisions se succèdent jusqu’au stade de « morula non compactée » (J3),
4. On effectue une biopsie de blastomères sur chaque embryon,
5. Les blastomères sont analysés par PCR et séquençage (anomalie génique) ou par
hybridation in situ (anomalie chromosomique).
L’image suivante illustre la recherche d’une maladie récessive liée à l’X entraînant l’élimination
des embryons (XY) et l’implantation des (XX) avec des sondes spécifiques des centromères de
chaque gonosome :
Dans le cas d’une translocation t(2 ;8) on peut voir la comparaison entre le sang des parents présentant
2 signaux de chaque couleur (en haut) et de deux embryons (en bas) : l’un monosomique 2q (un seul
signal jaune, à gauche) et l’autre normal (à droite, la multiplicité des signaux est ici non pertinente et
liée au stade de la mitose observée).