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Trajectoires économiques
des territoires
Sur une période longue, l’évolution du Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant montre une convergence
des niveaux de richesse à l’échelle des régions européennes, mais également entre les régions françaises :
sa croissance a été plus soutenue dans les territoires où il était le moins élevé. En France, néanmoins, la
crise remet en cause ce phénomène de rattrapage et frappe les économies les plus fragiles. Les spécificités
du tissu productif permettent en partie de comprendre l’impact différencié de la crise sur l’emploi des
territoires. Par exemple, les zones d’emploi à orientation industrielle ont été les plus touchées, tandis que
les zones d’emploi métropolisées (c’est-à-dire urbaines et à forte concentration de cadres et de professions
intellectuelles) ont rebondi plus rapidement après un choc brutal, et que les économies moins denses ont
souffert plus durablement de la récession. Cependant, on peut noter la bonne résistance des zones dont
l’emploi présentiel est soutenu par les activités de tourisme ou par une forte attractivité résidentielle.
Le PIB par habitant tend à s’harmoniser
entre les régions de l’Union européenne
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La richesse des régions, telle que mesurée par le pro-
duit intérieur brut par habitant en parité de pouvoirs
d’achats, révèle une grande hétérogénéité à la fois au sein
de l’Europe et de la France. Ainsi, en 2011, à l’échelle
de l’Union européenne, ce PIB par habitant varie de
7 200 euros dans la région de Severozapaden en Bulgarie,
à 80 400 euros dans la région de Londres. Dans cette
diversité, les régions françaises occupent des places très
variables : l’Île-de-France se classe 6e région européenne
la plus riche sur 280, alors que les départements ultra-
marins se situent aux environs de la 200e position. Les
régions métropolitaines hors Île-de-France sont plus
homogènes : de 20 000 à 26 000 euros, autour de la
moyenne européenne de 25 100 euros en 2011 (UE28).
Mais elles occupent des places très diverses : de la 85e
pour Rhône-Alpes à la 173e pour le Limousin et la Picardie,
ce qui s’explique par le fait que de nombreuses régions
européennes se situent dans une fourchette serrée.
Néanmoins, l’évolution des produits intérieurs bruts régio-
naux atteste une convergence des niveaux de richesse :
les PIB des régions les plus pauvres croissent rapidement
entre 2000 et 2011, et les taux de croissance les plus
forts s’observent dans les pays en transition, comme la
Roumanie, la Bulgarie ou la Lituanie. À l’opposé, on trouve
les taux de croissance les plus faibles dans les pays les
plus touchés par la crise : la Grèce et l’Italie, particulière-
ment, dont les niveaux de richesse sont moyens. Mais, de
manière générale, plus le niveau du PIB est élevé, plus le
taux de croissance est faible, ce qui participe notamment
du phénomène de rattrapage des pays d’Europe centrale
et orientale (PECO).