La mise en scène des Bacchantes d`Euripide par Ingmar Bergman

La
mise
en
scène
des
Bacchantes
d'Euripide
par
Ingmar
Bergman
Nous
nous
proposons
d'analyser
ici
certains
éléments
de
la
mise
en
scène
qu'Ingmar
Bergman
a donnée des Bacchantes à
l'Opéra
de
Stockholm
en
1992,
sur
un
livret de
Daniel
Bôrtz. Le
théâtre
est
au
centre
des
préoccupations
artistiques
de
Bergman;
aussi
ne
pouvait-il
éviter
une
confrontation avec
la
tragédie
antique.
Et,
de façon révélatrice,
la
dernière
pièce d'Euripide,
sera
sans
soute
la
dernière
mise
en
scène
du
cinéaste
Suédois.
Nous
essaierons
ici de comprendre ce qui a
pu
l'attirer
dans
Les Bacchantes, ce qu'il
en
a compris, ce qu'il a voulu
en
montrer.
L'analyse
préalable
de
la
scénographie
et
du
rôle
dramatur-
gique
du
chœur
nous
permettra
enfin
de
mieux
discerner
les enjeux
d'une
scène
capitale:
la
première
confrontation
entre
Penthée
et
Dionysos.
1 -
La
place
du
théâtre
dans
l'œuvre
d'Ingmar
Bergman
En
Suède,
Ingmar
Bergman
est
davantage
reconnu comme
metteur
en
scène
de
théâtre
que
comme
réalisateur
de films.
Il
a
été
successive-
ment
directeur
du
théâtre
d'Helsingborg, de Malmô,
puis
du
Théâtre
National
de Stockholm.
Il
est
plutôt
spécialiste
du
théâtre
scandinave
intimiste
du
1ge siècle,
d'Ibsen
à Strindberg,
mais
il
s'est
essayé
à
des
mises
en
scène d'Anouilh ou
de
Shakespeare.
A
chaque
fois,
il
recherche
l'essence
de l'acte
théâtral,
c'est-à-dire
la
confrontation
du
comédien
et
du
spectateur.
Ses décors
sont
minimalistes,
seul
importe
le comédien,
son
corps
et
son visage
mis
à
nu
par
une
lumière
frontale. Les
acteurs
jouent
en
avant
du
plateau
et
parlent
droit
vers
la
salle.
Le
thème
du
théâtre
est
aussi
omniprésent
dans
ses
films : il a
une
véritable
passion
pour
la·
problématique
du
spectacle. Ainsi
La
Flûte
enchantée,
tourné
pour
la
télévision
en
1975, est-elle
un
hommage
aux
artifices de
la
scène
et
à
la
tricherie conjuguée de
la
rampe
et
de l'écran
puisqu'on
y voit les coulisses
du
spectacle
et
la
fascination exprimée
sur
le
visage
des
spectateurs.
Ses
œuvres,
au
cinéma
comme
au
théâtre,
comportent
fréquemment
des mises
en
abyme
de l'acte
théâtral:
théâtre
de
marionnettes,
répétitions
d'acteurs
ou spectacles
représentés
par
des
personnages.
Ses
personnages
de films
sont
souvent
des
acteurs,
des
metteurs
en
scène,
des
forains ou des
saltimbanques
qui
ont
fait
de
leurs
mensonges
173
un
art,
mais
qui
ont
du
mal
à
distinguer
illusion
et
réalité.
Dans
Perso-
na
(1965),
une
comédienne
est
frappée
de
mutisme
en
pleine représ-
entation
d'Electre,
parce
qu'elle
ne
supporte
plus
les
mensonges
qui
sortent
de
sa
bouche. Ce
mot
latin,
d'origine
étrusque
auquel
on
a long-
temps
donné
une
étymologie
douteuse
("ce à
travers
quoi
le
son
est
émis"), a désigné le
personnage
de
théâtre
avant
même
que
les
acteurs
Romains
n'utilisent
des
masques.
Puis
il
est
devenu
le
masque
qui
cache
le
visage
et
grossit
les
traits
pour
faire
apparaître
l'imperceptible.
Cette
idée
est
éloignée
de
la
conception grecque
pour
laquelle
il
n'existe
qu'un
seul
mot
pour
désigner
masque
et
visage
(prosopon)l.
L'acteur
grec
porte
le
masque
qui
représente
le
personnage
qu'il joue. Ainsi Dionysos
devait
paraître
sur
scène avec
un
masque
très
féminin,
pâle
ou
blanc,
avec
de
longs cheveux.
L'acteur
ne
portait
que
le
masque
représentant
le
personnage
humain
joué
par
Dionysos.
Il
est
peu
probable
qu'il
ait
changé
de
masque
quand
le
dieu
apparaissait
sous
sa
véritable
identité.
Bergman,
au
contraire,
oppose
en
permanence
dans
son
œuvre
le
visage
et
le
masque,
l'être
à
l'apparence,
et
son
utilisation
du
mot
persona
le
prouve.
Il
ne
cesse de
sonder,
à
travers
la
technique
du
gros
plan
en
particulier,
les
visages de
ses
personnages,
pour
chercher,
au-delà
du
jeu
social
des
apparences,
leur
vérité
profonde.
Nous
verrons comment,
dans
sa
mise
en
scène
des
Bacchantes,
il
utilise
ponctuellement
l'accessoire
théâtral
qu'est
le
masque,
pour
le
confronter
aux
visages
nus
des
personnages.
Le
théâtre,
pour
Bergman
est,
pour
conclure,
le
lieu
qui
permet
le
dialogue
entre
la
réalité
et
le
rêve,
entre
le
réel
et
l'illusion,
entre
la
vérité
et
le
mensonge,
entre
la
vie
et
la
mort.
Et
c'est
bien
cette
problématique
qu'il explore
dans
la
pièce
d'Euripide,
œuvre
le
dieu
du
théâtre
lui-même
met
en
scène
les
autres
personnages,
les
manipule
et
les
anéantit.
Le Dionysos
de
Bergman
est
le
maître
inquiétant
de
l'illusion
et
du
déguisement.
2 -
Les
Bacchantes,
œuvre
testamentaire
En
1982,
Bergman
fait
ses
adieux
au
cmema
avec Fanny et
Alexandre,
œuvre
abondamment
autobiographique.
Il
se
penche
alors,
avec
des
scénarios
et
des
livres
de
souvenirs
sur
sa
vie,
son
passé
d'homme
et
d'artiste.
En
vieillissant, il
continue
à
remettre
en
question
son
travail,
il
parle
de
"briser
les
vieilles solutions".
Il
ajoute
: "A
mon
âge, l'impossible
est
un
excitant."
Dans
ce contexte, Les Bacchantes
d'Euripide
lui
servent
de
référence
avant
même
d'avoir
un
projet
pour
les
mettre
en
scène
:
"Dans
sa
vieillesse,
Euripide,
le
bâtisseur
de pièces,
est
exilé
en
Macédoine.
Il
écrit Les Bacchantes.
Pierre
après
pierre, il
1 F. FRONTISI-DUCROUX, Du masque au visage, p. 16, p. 61
174
assemble
furieusement : les contradictions
entrent
en
collision avec les
contradictions, l'adoration avec le blasphème,
la
vie quotidienne avec le
rituel. Il
en
a assez de faire
la
morale,
il
se
rend
compte que
la
partie
avec
les
dieux
est
définitivement hors jeu. Les
commentateurs
ont
parlé
de
la
fatigue
du
vieux poète. C'est le contraire.
La
lourde sculpture
d'Euripide
représente
les hommes, les dieux
et
le monde pris
dans
un
implacable
et
absurde
mouvement sous
un
ciel vide.
Les Bacchantes témoigne
du
courage qu'il y a à
briser
les
moules."2
C'est
pourquoi
certains
ont
vu
dans
la
mise
en
scène que Bergman
propose des Bacchantes son œuvre
théâtrale
testamentaire,
car
il
y
retrouvait
et
développait
tous
ses motifs favoris.
2-1
L'aliénation
La
folie
est
au
centre de l'œuvre cinématographique de Bergman
et
il
a
même
déjà
traité
dans
A travers
le
miroir (1961)
d'un
cas de "schizo-
phrénie
d'ordre religieux", qu'il explique
ainsi:
"Un dieu descend
dans
une
personne
et
il
établit
une
demeure
en
elle.
Ensuite,
il
l'abandonne, il
la
laisse
vide
et
consumée,
sans
aucune possibilité de continuer à vivre
dans
le
monde."3
On
ne
peut
s'empêcher de
penser
à Agavé lorsqu'elle
sort
de
son illusion
et
s'aperçoit qu'elle a
tué
son fils. Mais contrairement
à l'héroïne
du
film vouée à
une
mort
annoncée
dans
un
hôpital
psychiatrique, Agavè relève
la
tête
et
part
accomplir son
destin:
la
folie,
chez Euripide,
ne
conduit
pas
nécessairement à
la
mort (voir
par
exemple Héraklès)
2-,2
L'obsession
des
jeux
de
masques
et
de
mensonges
Bergman
dit
de
lui-même:
"Je
ne
suis
pas
celui
que
l'on croit
que
je
Sllis.
Je
ne
suis
pas
non
plus
celui que
je
crois être." Comment
ne
serait-
il:pas fasciné
par
le
personnage de Dionysos, dieu
travesti
en
homme ?
TI
a renforcé
dans
sa
mise
en
scène l'ambiguïté
du
personnage
en
lui
donnant
l'aspect
d'un
androgyne joué
par
une
femme capable de séduire
aussi
bien
d'autres
femmes que des hommes comme Penthée.
Pour
souligner son mystère,
Bergman
utilise
un
demi-masque
neutre
argenté,
d'aspect métallique,
aux
moments
il
apparaît
sous
sa
forme
divine:
il
porte
ce
masque
dans
le prologue
il
se
présente
aux
spectateurs
et
il
l'enlève
sur
ces
paroles:
"J'ai
pris
la
forme
d'un
mortel". Il le porte à
nouveau
lorsqu'il
sort
de
sa
prison
après
avoir
détruit
le palais de
Penthée.
Il l'enlève
en
pénétrant
dans
le cercle des Bacchantes qui
sont
à ce
moment-là
couchées, visage contre terre,
ce
qui semble signifier
que
l'on
ne
saurait
affronter le visage
du
dieu. Enfin,
il
apparaît
masqué
lorsqu'Agavè a
pris
conscience de son crime
et
qu'elle lui demande des
2 I. BERGMAN, Laterna magica, pp.
335-336.
3 Interview
de
Bergman citée dans BINH, N.T., Ingmar Bergman, le magicien
du
Nord,
p.69.
175
explications. Le
masque
est
alors complété
par
un
maquillage blanc
du
reste
du
visage avec
une
peinture
noire
sur
les
lèvres,
ce
qui
lui
fait
perdre
tout
aspect
humain.
Par
ce
jeu
sur
le
masque,
Bergman
semble
suggérer que le dieu
est
davantage
déguisé
quand
il
apparaît
sous
sa
véritable forme. Son
apparence
humaine
nous
paraissait
plus
vraie,
mais
elle
n'en
était
que
plus
trompeuse. Sous son
aspect
divin,
il
affiche
son artificialité essentielle, son
appartenance
au
monde de l'illusion
et
du
théâtre.
Cet
effet d'illusion
est
renforcé
par
l'utilisation
d'un
double (ou si l'on
utilise
le
vocabulaire cinématographique,
d'une
doublure) de Dionysos:
il
s'agit
d'un
personnage
muet
au
visage blanc
et
aux
lèvres noires,
portant
une
perruque
d'étoupe
et
des cornes.
Cette
apparence
correspond à
la
description faite
par
le chœur de
l'enfant
de
Sémélé:
"C'était
un
dieu à
cornes de
taureau"
(v.
100),
ainsi
qu'à
la
vision de
Penthée
: "Il
me
semble
que
tu
es
un
taureau
qui
marche
devant
moi
et
que
deux cornes
ont
poussé
sur
ta
tête"
(v.
920) Ce personnage
surgit
d'une sorte
d'armoire que le chœur a
apportée
avec lui.
Dans
la
parodos,
après
l'invocation: "Ramenez Bromios, fils de dieu", il
apparaît
pour
être
mis
en
scène
et
adoré
par
les Bacchantes comme
une
réplique
du
dieu. Il
peut
aussi
avoir
un
rôle plus
actif
: protéger de ses
bras
étendus
le
chœur
contre
la
violence de
Penthée
(ler
dialogue
entre
Penthée
et
Dionysos)
ou
orchestrer
du
haut
de l'armoire
la
destruction
du
palais.
Les deux images
du
dieu
sont
confrontées
après
cet
événement
et
lors
du
dialogue final avec Agavè, elles
sortent
ensemble de l'armoire. Mais
Dionysos, d'abord caché derrière
sa
réplique, s'empresse de rejeter
son
double comme
une
vulgaire
marionnette,
symbole de son pouvoir de
manipulation
sur
les
âmes
naïves
qui
ne
savent
pas
distinguer
le vrai
du
faux.
Bergman
utilise
aussi
une
doublure
pour
le
personnage
de
Penthée
:
il
s'agit
d'un
mannequin
de chiffon fortement sexué,
grandeur
nature,
que
les Bacchantes
mettent
en
pièces,
mimant
ainsi
le
meurtre
effroyable qu'elles annoncent,
juste
avant
que
le
messager
ne
vienne le
raconter. Ce
chœur
pose effectivement
un
problème de
mise
en
scène : le
meurtre
ne
peut
avoir lieu
sur
scène
puisqu'Euripide
a
jugé
bon de faire
appel à
un
messager.
La
partie
chorale
instaure
donc
une
tension
temporelle : elle exprime
un
souhait,
une
éventualité
que le récit
du
messager
transforme
en
action réalisée,
déjà
passée.
L'actualisation
du
meurtre
s'est
produite
pendant
un
intervalle
très
bref
entre
la
fin
du
chœur
et
l'entrée
du
messager.
Bergman
pousse cette idée
plus
loin:
il
fait
de
la
partie
chorale
une
répétition
du
meurtre
qui
insiste
sur
son
aspect
théâtral
: confrontation des
deux
doublures, celle de Dionysos
protégeant
celle de
Penthée
et
tentant
de
l'arracher
aux
Bacchantes,
et
utilisation
de demi-masques noirs
et
blancs
pour
les femmes
du
chœur.
Ces
masques,
qui
n'ont
rien
de
réaliste,
s'apparentent
à celui
du
dieu;
ils
indiquent
que
les Bacchantes
sont
entrées
dans
l'univers diony-
siaque,
et
ont
investi
sa
puissance
magique
:
ce
qui
est
joué
se
réalise
176
aussitot,
et
le
messager
vient
nous
le
confiIIDer.
Moment
terrifiant
le
spectateur
se
laisse
prendre
à l'illusion
théâtrale
qui
transforme
un
"faire comme si"
en
"faire".
2-3
La
recherche
d'une
transcendance
qui
se
dérobe
sans
cesse
et
à
laquelle
on
refuse
de
croire
L'aspect
religieux
et
proprement
sacrilège
de
l'œuvre
d'Euripide
a
certainement
séduit
Bergman, fils de
pasteur
devenu
athée.
Lors
des
répétitions
du
spectacle, il explique
aux
acteurs
: "Euripide
fait
de
Dionysos le
grand
bandit.
Il
s'est
servi des
Bacchantes
pour
se
venger.
(.
..
)
Elles
réalisent
alors
toute
la
vanité
de
leur
foi, de
leur
sacrifice.
Et
c'est
qu'Euripide
montre
sa
sympathie
pour
Agavè,
cette
femme
détruite
qui
se
lève
quand
même.
Euripide
déteste
les dieux.
La
possi-
bilité
de
sainteté,
il
la
place chez
les
hommes. Elle
n'a
rien
à faire avec
les
dieux."
Pour
Bergman, Les Bacchantes
ne
représentent
donc
pas
le
triomphe
de
l'irrationnel
sur
la
raison, de
la
divinité
sur
l'humain,
mais
plutôt
la
prise
de
conscience
de
la
duplicité
tragique
du
dieu.
La
dernière
scène
multiplie
les signes de cette divinité
toute-puissante,
mystérieuse
et.
menaçante
:
dans
le
sable
apparaît
le
dessin
de
deux poissons croisés
qui
font
un
parallèle
entre
Dionysos
et
le
message
christique. Dionysos
se
manifeste
dans
un
éclair
blanc
aveuglant
qui
oblige le
chœur
et
les
personnages
à
se
coucher, visage contre
terre.
Sa
voix
est
amplifiée
en
écho,
et
sa
silhouette
se
détache
comme
sur
un
négatif
photographique,
à
la
fois
lointaine
et
proche.
3 -
La
scénographie
des
Bacchantes
..
Dionysos décrit
ainsi
le
lieu
au
début
des
Bacchantes :
"Je
vois le
tombeau
de
ma
mère
foudroyée, ici,
près
du
palais,
les
ruines
encore
fumantes
de
sa
demeure,
et
la
flamme toujours
vivante
du
feu divin
(.
..
)
Je
bénis
Cadmos
de
rendre
ce lieu
impénétrable
et
de
consacrer cet
enclos à
sa
fille."
Il
s'agit
donc
d'un
lieu sacré,
qui
porte
les
marques
de
l'origine
de
Dionysos. Le
tombeau
est
un
symbole
important
puisqu'il
établit
un
lien
entre
le
passé
et
le
présent
et
rappelle
à Dionysos
les
raisons
de
son
désir
de vengeance (Eschyle
fait
la
même
utilisation
du
tombeau
d'Agamemnon
dans
Les
Choéphores)
Bergman
n'a
pas
cherché à
retrouver
avec
exactitude
ce décor,
mais
il
a voulu
en
garder
l'esprit
:
il
cherche à produire avec
le
minimum
de
moyens
une
atmosphère
sacrée,
étrange,
inquiétante.
Il
ne
met
sur
scène
ni
tombeau
ni
façade de
palais,
mais
garde
l'idée de l'enclos, avec
un
vaste
cercle de
sable
délimité
par
de grosses pierres.
Bergman
n'aime
pas
ce
qui
encombre
le
plateau
et
charge le
texte
d'un
poids
inutile
; il
préfère
jouer
avec
la
lumière:
lumière
bleue
pour
l'arrivée de Dionysos
dans
le prologue,
lumière
rouge-orangée
après
la
destruction
du
palais
et
pour
accompagner
le
voyage de
Penthée
vers
la
mort,
lumière
grise,
blafarde
de
fin
du
monde
après
le
meurtre
du
roi.
177
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