
Chapitre 9
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et des relations dites déterminatives, que l'énonciateur choisit de ne pas mettre directement en
débat, qu'il présente comme permettant de cerner plus précisément la référence d'un terme
impliqué dans la relation sélectionnée comme prédicative." (Creissels, 83, p 14).
En dzùùngoo, les relations prédicatives sont caractérisées par un ordre fixe :
Sujet – (Objet) – Prédicat – (Oblique(s))
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,
alors que les relations déterminatives sont caractérisées par l'ordre Déterminé - Déterminant dans le
cadre de la détermination de type quantitative ou qualitative, et par l'ordre Déterminant - Déterminé
dans le cadre de la détermination génitivale. Le syntagme génitival désigne tout syntagme nominal
dans lequel le déterminant lui-même peut être identifié comme constituant nominal (Creissels, 95).
Ces distinctions entre types de relations syntaxiques serviront de cadre pour établir les distributions
syntaxiques des différentes catégories grammaticales.
9.1
GÉNÉRALITÉS
9.1.1 La distinction nom – verbe
Il semble, à la lecture de descriptions de plusieurs langues de la sous famille mandé ouest, que
la distinction nom - verbe soit sujette à discussion. Ainsi, pour les langues mandingues, de la branche
centrale de cette sous famille, la catégorie de verbo-nominal s'impose-t-elle à côté de celles de verbe
et de nom. En bambara, par exemple, certaines unités lexicales ayant toutes les propriétés des verbes
"sont utilisées pour former des prédicats verbaux, mais peuvent fonctionner dans toutes les fonctions
nominales, sans aucune restriction, exactement comme des noms"… alors que d'autres "ont des
emplois dans les fonctions de sujet, d'objet ou de complément qui sont limités ou soumis à de fortes
restrictions." (Dumestre 03, 47). Si la distinction nom – verbe n'est pas remise en cause par les
descriptions les plus récentes, ces dernières soulignent l'importance de traiter à part tout un inventaire
de lexèmes verbaux qui fonctionnent avec une égale liberté comme noms et comme verbes. Toutefois,
toutes les descriptions des langues mandingues ne font pas état de la catégorie des verbo-nominaux.
Holger Tröbs (Tröbs, 98), dans sa description de la langue jeli de Côte d'Ivoire rejette le concept de
catégorie verbo-nominale. Il établit, pour cette langue, une morphologie verbale comprenant deux
formes pour le verbe, une marquée (imperfective) et une non marquée (perfectif).
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Le terme 'oblique' doit être compris ici de façon large puisqu'il désigne à la fois des constituants circonstants
optionnels et des constituants arguments.