DECLARATION FINALE
MON CORPS, MES DROITS :
ENSEMBLE POUR UNE SANTE MATERNELLE UNIVERSELLE
NEW YORK, LE 4 MARS
Alors que nous fêtons le 15
ème
anniversaire du Programme d’action de Beijing (PAB), la
communauté internationale doit profiter de cette occasion pour réitérer avec force l’importance de
la santé et des droits sexuels et génésiques des femmes dans le monde et pour rappeler que les
objectifs définis dans le cadre du Programme d’action (adopté en 1995) et de la Conférence
internationale sur la population et le développement (du Caire, en septembre 1994) restent les
piliers sur lesquels doivent se fonder les droits et les valeurs fondamentales s’appliquant aux
femmes à travers le monde.
Afin de marquer le quinzième anniversaire du Programme d’action de Beijing, le PSE Femmes, le
Forum progressiste mondial, ECOSY et le Forum progressiste mondial de la jeunesse ont décidé
de travailler tout au long de l’année 2010 sur le thème faîtière de la santé et des droits
génésiques et sexuels. Sous le slogan « Mon corps, mes droits », cette campagne annuelle
sera articulée autour de trois actions : la défense du droit universel à la santé maternelle, dans
le cadre de la Commission de l’ONU pour la condition de la Femme, une recommandation à
l’adresse de la Commission européenne afin d’appuyer l’initiative de la présidence espagnole
visant à introduire des mesures spécifiques pour la lutte contre la violence envers les
femmes, et une mobilisation à l’occasion de la Journée mondiale contre le SIDA.
La santé et les droits sexuels et génésiques, dont la santé maternelle (qui constitue un des
objectifs du millénaire pour le développement censés être atteints pour 2015) vont bien au-delà
des aspects purement sanitaires, puisqu’ils constituent par ailleurs des droits humains
fondamentaux et qu’ils contribuent au renforcement des capacités des femmes dans le
domaine socioéconomique et de leur développement financier, d’autant plus en période de
crise économique. L’octroi et la garantie des droits des femmes, le choix et l’accès à
l’information, à l’éducation sexuelle pour filles et garçons, à l’aide médicale, aux infrastructures
médicales, ainsi qu’aux méthodes de prévention et de contraception, comme les préservatifs
féminins et la pilule du lendemain, et à des instruments de conseil et d’orientation contribuent à
l’amélioration progressive de la condition des femmes dans la société dans son ensemble et
garantissent leur épanouissement tant personnel que social.
Par conséquent, nous appelons tous les gouvernements à renforcer leurs efforts dans le
domaine de la santé maternelle afin de garantir les progrès que nous soulignons ci-dessus.
Nous encourageons également les gouvernements à intégrer des mesures de congé parental
dans le cadre des politiques adoptées dans ce domaine afin de permettre tant aux femmes
qu’aux hommes de jouir d’une véritable égali de chances et de mieux assumer leurs
responsabilités comme parents auprès de leurs enfants dès le plus jeune âge.
Selon les données récentes des Nations unies, 536.000 femmes et filles décèdent encore
chaque année comme conséquence de complications durant la grossesse, l’accouchement ou
encore dans les six semaines qui suivent la naissance de leur bébé. Quelque 68.000 femmes
meurent chaque année des suites d’avortements pratiqués dans de mauvaises conditions. La
majorité de ces femmes meurent dans les pays en développement à cause de problèmes
médicaux qui sont en grande partie évitables et traitables à condition que l’aide médicale, les
infrastructures et les instruments nécessaires existent et soient accessibles à des prix
abordables. De plus, dans les régions développées, 9 femmes sur 100.000 naissances meurent
en couches. Ce chiffre s’élève à 450 décès maternels dans les régions en développement. Dans
14 pays en développement, le taux de mortalité maternelle s’élève à pas moins de 1.000 par
100.000 naissances. Ces chiffres sont totalement inacceptables au 21
ème
siècle !
Le Programme d’action de Beijing a été lancé en 1995 comme résultat du travail des
mouvements sociaux-démocrates et progressistes qui se sont battus pour un programme
mondial de défense et de promotion des droits des femmes depuis 1975. Il suffit de procéder à
un état des lieux des progrès accomplis pour nous rendre compte que nous sommes loin d’avoir
rempli les engagements et d’avoir atteint les objectifs fixés par le Programme d’action, que ce
soit en Europe ou dans le reste du monde. Nous constatons même une régression concernant
toute une série de droits relatifs à la santé sexuelle et génésique. Par ailleurs, les
investissements que les gouvernements du monde consacrent actuellement aux objectifs du
millénaire pour le développement (OMD) doivent constituer l’une de leurs grandes priorités
politiques si nous voulons atteindre ces objectifs pour 2015. Plusieurs OMD contribuent à
améliorer les droits des femmes et à renforcer spécifiquement l’égalité des sexes, y compris dans
le domaine de la santé maternelle. La future agence que l’ONU se propose de créer et qui sera
en charge des questions d'égalité des genres doit faire des droits sexuels et génésiques un axe
de travail prioritaire.
Nous continuerons de faire campagne sous le slogan Mon corps, Mes droits pour lutter contre
la violence envers les femmes sur la base des propositions élaborées par la présidence
européenne actuelle. Nous continuerons de faire campagne pour sensibiliser l’opinion publique
aux thèmes relatifs aux femmes et au SIDA, tandis que le VIH constitue encore et toujours une
des principales causes de mortalité et de morbidité des femmes en âge de procréer. Nous ne
permettrons pas que les valeurs et les droits fondamentaux soient remis en cause comme
conséquence de la crise économique.
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