O C T O B R E ROSE 2 0 1 6 àG y ustave Rouss Grand programme "survivorship" : SOIGNER, GUÉRIR LE CANCER DU SEIN, ET APRÈS ? PROGRAMME FATIGUE CANTO COG CANTO MICROBIOTA EFFETS SECONDAIRES DES HORMONOTHÉRAPIES COMPLIANTES ET AU DELÀ •Se reconstruire •Mieux vivre Diagnostic Chirurgie Traitement médical Post traitement •Molitor •Wellnesscenter SOIGNER MIEUX AVEC MOINS DE SÉQUELLES Chaque année en France, plus de 50 000 personnes développent un cancer du sein. Ces 30 dernières années, la mortalité liée à ce cancer a considérablement diminué et aujourd’hui, grâce aux innovations médicales et scientifiques, 75 à 80% d’entre elles vont guérir. Mais les traitements administrés peuvent générer des effets secondaires importants impactant la qualité de vie à long terme. Les patientes doivent se reconstruire avec une image modifiée de leur corps. L’un des enjeux majeurs actuels est de réussir à traiter aussi bien, voire mieux, avec moins de séquelles et des thérapies moins lourdes. Aujourd’hui, on est arrivé à un allègement des traitements notamment avec des radiothérapies plus courtes, moins de mastectomies, de curages axillaires, moins de chimiothérapies grâce à des tests génomiques… C’est dans l’objectif de guérir mieux et avec moins de séquelles que CANTO a été lancée. Cette étude de cohorte a pour but d’identifier les facteurs de risque des effets indésirables dus aux traitements du cancer localisé du sein, et d’en quantifier l’impact sur la vie des patientes. canto microbiota, canto-cog, canto-pre… A travers des analyses moléculaires et génétiques, plusieurs projets satellites menés à Gustave Roussy visent à établir des stratégies pour éviter ces effets indésirables. « canto Nous guérissons de plus en plus de patients, il faut désormais s’attacher à ce qu’ils puissent avoir la meilleure qualité de vie possible en prévenant les éventuelles toxicités et séquelles liées aux traitements.» Pr Fabrice André, Coordonnateur de CANTO, oncologue en pathologie mammaire à Gustave Roussy et directeur de l'unité mixte de recherche U981 canto pour c a n cer t o xicites L'étude nationale CANTO vise à identifier les facteurs de risque à l’origine d’effets indésirables et de quantifier leur impact sur la vie courante avec pour objectif est d’établir des stratégies pour les éviter. Il s’agit d’une étude de cohorte qui inclura 12 000 patientes à travers plus de vingt centres en France. Plus de 9 000 patientes atteintes d’un cancer du sein localisé (stade I à III) participent déjà à l’étude. Elles seront suivies sur 5 années. L’étude est supervisée par un comité exécutif et la bonne conduite de l’étude est assurée par un comité indépendant international. La plus grande partie des financements viennent de l’Agence Nationale de la Recherche dans le cadre du programme « Investissements d’avenir ». Les informations relatives à la qualité de vie des patientes sont analysées, notamment le retour au travail et leur situation sociale. En parallèle, l’étude canto réalise des analyses moléculaires et génétiques afin d’identifier des anomalies qui permettraient de prédire les effets indésirables Promue par unicancer et coordonnée par le Pr Fabrice André, l’étude canto se décline en plusieurs volets : canto microbiota, cantocog, canto-pre, CANTO-COMPLETE... 4 « canto microbiota Nous ne mesurons pas encore complètement l’ampleur du rôle de notre flore intestinale. L’objectif de CANTO microbiota est de faire le lien entre les anomalies microbiennes retrouvées dans la flore intestinale des patientes et la réponse aux traitements ou l’apparition d’effets secondaires .» Pr Laurence zitvogel, Directrice scientifique du programme immunothérapie (GRIP) Directrice du laboratoire d'Immunologie, Gustave Roussy Pr Fabrice André, Coordonnateur de l’étude CANTO, oncologue en pathologie mammaire à Roussy et directeur de l’unité mixte de recherche U981 Analyser les bactéries de l’intestin des patientes dans la résistance aux traitements et la progression des tumeurs du sein. Elle a montré que des anomalies du système immunitaire expliquent la résistance à la chimiothérapie et que les bactéries du tube digestif pourraient être impliquées dans l’efficacité des traitements. Grâce aux progrès de la métagénomique, les anomalies microbiennes de l’intestin des patientes sont en train d’être décryptées. Des corrélations avec la réponse aux traitements ou ses effets secondaires sont recherchées dans le cadre de l’étude CANTO microbiota. Ces données permettront de lancer de nouveaux traitements basés sur l’exploitation des commensaux immunogènes régulant le tonus immunitaire systémique. Pour améliorer l’efficacité des traitements. L’intestin dont le microbiote ou flore intestinale compte plus de cent mille milliards (1014) de bactéries, virus, champignons, parasites, archées, s’étend sur une surface de 200 m2 de tissus et villosités. Le nombre de gènes du microbiote (métagénome) dépasse notre génome humain de plus de 100 fois. Son rôle est d’assurer notre bonne santé générale (métabolisme, homéostasie des muqueuses, péristaltisme, et éducation du système immunitaire). Mutations génétiques, expositions environnementales, régime alimentaire inapproprié, prises d’antibiotiques ou xénobiotiques type chimiothérapie… peuvent entrainer un dérèglement de cet écosystème et conduire à une « dysbiose ». Celle-ci a des conséquences sur le développement de maladies métaboliques, inflammatoires ou auto-immunes chroniques.Le cancer du sein est contrôlé par le système immunitaire et sa genèse pourrait être d’ordre métabolique et/ou immunitaire. L’équipe du Pr Laurence Zitvogel a découvert des mécanismes immunologiques impliqués 5 « vous dites cog ? évaluer spécifiquement la qualité de vie après-cancer permet de mesurer l'épanouissement post-traumatique et la peur de la récidive. Il est urgent de mieux comprendre comment troubles de l’attention, de la concentration, de la mémoire… peuvent peser sur le retour à la vie normale.» Dr Sarah Dauchy, Chef du département des soins de supports et de l’unité de psycho-oncologie Elle permet de suivre l’apparition de ces troubles cognitifs, de les décrire avec précision, de faire la part des choses avec les troubles émotionnels aussi. Un petit groupe de patientes bénéficie également d’IRM cérébrales. Ce programme ambitieux débuté depuis 2 ans devrait délivrer ses premiers résultats en 2017. cog comme cog nitif Un effet secondaire possible et longtemps méconnu de certaines thérapeutiques des cancers du sein, la chimiothérapie en particulier, l’hormonothérapie peut être. Il s’agit de troubles de l’attention, de la concentration, de la mémoire immédiate, transitoires et réversibles dans des délais variables. S’y mêlent parfois le choc psychologique de l’annonce du cancer, la fatigue, les soucis, un syndrome dépressif transitoire… Toujours est-il que ces troubles entraînent une gêne importante qui peut peser sur le retour à la vie normale et la reprise du travail. Il est urgent de mieux comprendre comment apparait ce « brouillard cognitif » et quelles sont les personnes les plus à risque, afin de pouvoir prévenir, anticiper, traiter… C’est l’objet des recherches en cours dans le grand projet CANTO-Cog mené par le département de soins de support dirigé par le Dr Sarah Dauchy à Gustave Roussy, en partenariat avec l’Equipe Inserm U1086 « Cancers et préventions ».Une évaluation neuropsychologique approfondie est proposée aux patientes avant leurs traitements puis à trois reprises après ceux-ci. 6 « à l ’ attaque de la fatigue ! La fatigue est une des problématiques des femmes qui ont, ou qui ont eu, un cancer du sein. Analyser et comprendre son origine grâce à la cohorte CANTO permettront de mieux la prévenir et la traiter. Grâce aux femmes qui participent à cette cohorte la recherche dans les domaines de l’aprèscancer, longtemps négligés mais pourtant cruciaux pour la guérison tant physique que psychique, va faire un grand pas en avant.» Dr Inès Vaz-Luis, Oncologue et chercheuse spécialisée sur la thématique de l'après cancer, récemment arrivée à Gustave Roussy après 5 ans passés à Harvard Medical School, Boston Dr Suzette Delaloge, Chef du comité de pathologie mammaire À partir des données disponibles dans la cohorte nationale CANTO, les déterminants physiques, sociologiques, immunologiques et biologiques seront recherchés dans la survenue de fatigue importante, mais aussi leurs relations éventuelles avec les traitements administrés. Les résultats uniques et très riches de ces travaux devraient apporter un éclairage nouveau et crucial sur cette problématique majeure. L’objectif à terme est de développer des programmes "interventionnels", avec l'aide du département de soins de support, dans le cadre du grand programme "Mieux Vivre" mis en place à Gustave Roussy et en collaboration avec d'autres centres, pour prévenir et traiter la fatigue de façon ciblée et personnalisée, en réponse aux observations faites chez les femmes de la cohorte CANTO 7 « canto - pre Environ 10-15% des patientes atteintes d’un cancer du sein ont moins de 40 ans au moment du diagnostic et elles auront des besoins très spécifiques après leur traitement.» Dr Barbara Pistilli, Oncologue médical Ces dernières années, les meilleures stratégies thérapeutiques mises en place pour soigner le cancer du sein ont sensiblement améliorées le pronostic de ces patientes. Cependant la chimiothérapie et l’hormonothérapie risquent de réduire la fertilité des plus jeunes, pouvant induire une aménorrhée (absence de règles) transitoire ou définitive. Une ménopause précoce peut représenter une grave conséquence des traitements en amenant à l’impossibilité de réaliser un projet de famille. De plus, la survenue d’une aménorrhée définitive est associée à plusieurs autres effets secondaires comme des bouffées de chaleur, de l’ostéoporose ou des problèmes de sexualité, menaçant la qualité de vie de la femme après guérison. L’étude CANTO-PRE a l’objectif d’élaborer un modèle permettant d’envisager et d’estimer le risque de développer une aménorrhée définitive propre à chaque jeune patiente afin de mettre en place toutes les stratégies possibles pour l’éviter. 8 « l ' exemple mindact : traiter mieux et moins ? Que ce soit en recherche clinique ou translationnelle, nos chercheurs travaillent à établir des traitements toujours meilleurs, avec moins d'effets secondaires et autant, voire encore plus d'efficacité.» Dr Suzette Delaloge, Chef du comité de pathologie mammaire Après de longues années d'attente, une étude cruciale pour la personnalisation des indications de chimiothérapie après chirurgie d'un cancer du sein localisé vient de livrer ses résultats finaux. De très nombreuses patientes de Gustave Roussy ont participé à cette grande étude européenne, l’étude Mindact, développée dans le cadre du consortium européen Transbig dont Gustave Roussy était un des acteurs. Mindact montre pour la première fois de façon prospective, à long terme, qu'un test génomique (étude de l'expression de 70 gènes de la tumeur du sein) peut être adéquatement utilisé chez un bon nombre de patientes, pour éviter une chimiothérapie. Plusieurs tests génomiques sont utilisables dans cette situation afin d'éviter dans certains cas, une chimiothérapie inutile 9 « le temps de la chirurgie mutilante est révolu Aujourd’hui, la chirurgie du cancer du sein ne se limite plus à traiter la pathologie seule. Grâce à une chirurgie plastique de moins en moins invasive ou une chirurgie reconstructrice si elle est possible dès le traitement initial, un sein n’est plus déformé, les cicatrices se font plus discrètes. C’est un véritable bénéfice esthétique et psychologique pour les patientes.» Dr Françoise Rimareix, Chef de la chirurgie sénologique soigner, guérir et après.... Il faut vivre et se reconstruire avec une image du corps qui est modifiée. La chirurgie du cancer du sein offre maintenant aux femmes une meilleure qualité de vie. Le sein n'est plus déformé lorsqu'on fait un traitement conservateur et le résultat est totalement stable dans le temps même après radiothérapie. Différentes chirurgies peuvent être faites en ambulatoire permettant aux patientes de poursuivre leur vie sociale, de s'occuper de leur enfant, de ne plus être exclues à cause de la maladie. Après mastectomie, on pratique de plus en plus de reconstructions immédiates même si la patiente doit avoir une radiothérapie. Cette absence de mutilation participe à une meilleure qualité de vie au long court. Des techniques sans cicatrice visible sont développées à l'aide du robot chirurgical pour minimiser la trace du cancer qui rappelle trop souvent à la patiente sa maladie. Lancée fin 2015, l’étude clinique marci évalue la diminution du risque de complications lorsque la cicatrice de mastectomie est déportée sous le bras grâce à la chirurgie robot-assistée. 13 patientes ont déjà été opérée dans le cadre de l’étude marci. 10 « se réapproprier son corps , sa vie , après la maladie Nous avons conscience que le cancer affecte la personne dans sa globalité, et que le parcours tout au long de la maladie peut présenter une série de défis pour nos patientes. Nous nous sommes donc engagés à répondre à l’ensemble de leurs besoins physiques, psychologiques, émotionnels, et sociaux.» Dr Mahasti Saghatchian, Oncologue spécialisée en pathologie mammaire À Gustave Roussy, la prise en charge des patients est fondée sur une approche globale intégrant une offre d’accompagnement complémentaire aux soins. mieux vivre le cancer c’est Des activités physiques Karaté-Do, Qigong... : Des séances de bien-être conseils en image personnalisé, soins esthétiques, ateliers conseil en maquillage, salon de coiffure, sophrologie, relaxation... Dans le prolongement de son programme « Mieux Vivre le Cancer » proposé depuis 2012 au cœur de l’Institut, « Molitor Evasion » permet à une centaine de patients de l'institut de bénéficier gratuitement pendant un an d’un programme d’activité physique (aquagym et séances d’activité sportive adaptées), d’une prise en charge esthétique et d’une formation à la méditation pleine conscience dans le cadre exceptionnel de l’Hôtel Molitor. Ce programme pilote est entièrement financé grâce à la générosité d’accorhotels, de colony capital et de clarins. Des activités culturelles théatre, slam, art plastique, concert… 3200 Patients ont bénéficié de différentes activités dans le cadre du programme Mieux Vivre le Cancer entre 2014 et 2015 11 gustave roussy se mobilise contre le cancer du sein « Shopping Solidaire » organisé à partir du samedi 24 septembre et toute la semaine précédant Odysséa par le Printemps Nation (Paris). De grandes marques offrent des vêtements, des produits de maroquinerie, décoration, parfumerie… qui sont revendus à petits prix. 100 % de la vente est reversé à Gustave Roussy. Octobre Rose est le mois de mobilisation internationale contre le cancer du sein Cette mobilisation prend principalement la forme de grandes campagnes de prévention pour sensibiliser les femmes à l’importance du dépistage du cancer du sein. Car, le cancer du sein n’échappe pas à la règle : plus le cancer est dépisté tôt mieux il se soigne. Mais Octobre Rose est aussi l’occasion de déployer de nombreuses actions de mobilisation pour collecter des fonds au profit de la lutte contre le cancer du sein et ainsi accélérer les progrès de la recherche au bénéfice des patients. En 7 ans ce sont presque 2,6 millions d’euros qui ont été versés à Gustave Roussy. Ces fonds, intégralement dédiés à la recherche contre le cancer du sein et l’amélioration de la qualité de vie des patientes, ont notamment permis de financer des programmes de recherche en médecine personnalisée et en immunologie Pour la 8ème année consécutive, la course marche Odysséa Paris a lieu au profit de la lutte contre le cancer du sein menée par Gustave Roussy. Elle se déroule à l’hippodrome de Vincennes le premier weekend d’octobre. Gustave Roussy y organise, pour la troisième année une « Zumba solidaire » le samedi 1er octobre matin. Ce grand événement est comme tous les ans précédé du traditionnel Cette année,Gustave Roussy innove avec un mini-site pour mieux comprendre de manière pédagogique trois stratégies de recherche et de développement de l’Institut. L’internaute est invité à choisir une des trois armes à sa disposition – immunothérapie, médecine de précision ou chirurgie robotisée – pour combattre le cancer du sein. Les fonds recueillis supporteront trois études cliniques en cours, CANTO microbiota, SAFIR 02 ou MARCI. La lutte contre le cancer du sein ne s’arrête pas fin octobre. Il est également possible de parrainer une équipe de recherche tous les mois ou de cibler le soutien sur un projet de recherche précis. Les médecins et les chercheurs de Gustave Roussy sont au quotidien auprès des malades et de leur famille. www.gustaveroussy.fr 12 à propos de gustave roussy Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe, constitue un pôle d’expertise global contre le cancer entièrement dédié aux patients. Il réunit sur un même site 3 000 professionnels dont les missions sont le soin, la recherche et l’enseignement. – www.gustaveroussy.fr contacts presse Gustave Roussy Direction de la communication Claire Parisel +33 1 42 11 50 59 +33 6 17 66 00 26 [email protected] 13