REVUE DE PRESSE
Angleterre, Angleterre
Presse écrite
La Libre Belgique - Marie Baudet - 13/10/2016
Le Soir - Michèle Friche - 13/10/2016
L’Echo - Didier Béclard 20/10/2016
Metro - Nicolas Naizy - 25/10/2016
La revue nouvelle - Marie-Luce Delfosse et Paul
Géradin - novembre 2016
Radio
RTBF - Musiqu’3 - Nicolas Bras - 12/10/2016 -
Interview de Hamadi
Radio Arabel - François Royer - 18/10/2016 -
Interview de Soufiane El Boubsi
Radio Campus - La conspiration des planches -
Nicolas Naisy- 17/10/2016
WEB
Théâtrez-moi - 7/10/2016 - Teaser
Bruzz - Gilles Brechet - 6/10/2016
Let’s Motiv - Marine Durand - Octobre 2016
Imagine - Septembre/octobre 2016 - Coup de
cœur
7sur7 - Deborah Laurent - 12/10/2016
Les feux de la rampe - Rogers Simons -
13/10/2016
RTBF.be/Culture - Christian Jade - 19/10/2016
Rue du Théâtre - Suzane Vanina - 21/10/2016
Moustique - Eric Russon 26/10/2016
SIPARIO - Attilio Moro - 27/10/2016
TV
Bx1 - LCR David Courier - 12/10/2016
Interview de Hamadi
Ce qu’en dit la presse… « Angleterre, Angleterre »
- « Troublant, percutant, par son angle d'approche, hors clichés de l'immigration et sans jugement ni
accusation (…) Ce spectacle est très fort. (…) l'interprétation est aiguë comme une lame de couteau,
tendue, prête à se rompre. (…) Ce spectacle-là laisse la liberté de jugement de chacun intacte. Un
exploit ! » Le Soir
- « Soufian El Boubsi, acteur multiple, est aussi impressionnant dans l’excès que touchant dans la
nuance. » La Libre Belgique
- « Un texte très efficace, terrifiant, drôle, parfois poétique superbement incarné par un Soufian El
Boubsi, entre rage, action et méditation. » RTBF Culture
- « Texte et interprète sont à la hauteur du sujet : percutants ! (…) Soufian El Boubsi vit intensément,
impétueusement, cet homme au métier si discutable, avec des moments de fragilité, de sensibilité,
inattendus. » Rue du Théâtre
- « Choc d’un texte saisissant, d’une scénographie sobre mais percutante, d’un comédien magnifique.
(…) L’acteur incarne les contradictions dans un jeu remarquable. (…) Cette réminiscence de l’écrit
initial qui éveille de proche en proche la réaction du public, n’est-ce pas ce qu’on peut attendre de
plus spécifique du théâtre ? Au Poche, c’est ce qui est cultivé en prise avec l’actualité. » La Revue
Nouvelle
- « Le texte, qui prend la forme d’une confession d’un "étranger" devenu prédateur, est franc,
rythmé, cynique. » L’Echo
- « La charge est aussi puissante qu’elle est complexe, et c’est en ça que réside aussi tout le mérite
de ce spectacle. » Métro
- « Sobria ed efficace la messa in scena di Hamadi, magistrale e sfiancante la recitazione (monologo di
1 ora e 20) di Soufian El Boubsi. » Sipario
« La mise en scène d’Hamadi est sobre et efficace. Le jeu
de de Soufian El Boubsi est magistral et poignant. »
« Angleterre, Angleterre », innombrable solo
CRITIQUE DE MARIE BAUDET Publié le jeudi 13 octobre 2016 à 08h33 - Mis à jour le jeudi 13 octobre 2016 à 08h34
SCÈNES Populations déplacées, camps de réfugiés, petits arrangements avec la politique
internationale, naufrages en Méditerranée, trafic d’êtres humains… La crise migratoire - appellation
absurdement clinique - hante les esprits, malmène les corps sur la planète entière, et se retrouve
aussi sur les écrans et sur les scènes (lire ci-dessous).
Né en 1979 "quelque part au Moyen Orient", ayant étudié la philosophie à Paris et installé en Autriche
depuis 2010, Aiat Fayez tient une tribune régulière dans "Libération" (dont, en juin dernier, "Etre
étranger dans la famille du théâtre français". Sa plume, comme auteur dramatique, se plonge dans le
réel et l’observation, notamment, du quotidien des demandeurs d’asile.
La jungle et, au-delà, la mer
Sa pièce "Angleterre, Angleterre", si elle évoque cet Eldorado, s’ancre dans la jungle de Calais, voire
dans ce que son étymologie (l’analogie avec le mot "jangal", sous-bois en persan) dit du rapport des
Occidentaux avec l’étranger, l’inconnu. Et surtout s’attache à une figure, un métier d’aujourd’hui :
passeur.
Seul en scène, Soufian El Boubsi est guidé sur ce terrain par Hamadi, son père comme il y a un an
Marwane El Boubsi dans "Un fils de notre temps", qui traitait des gamins partis en Syrie, sur un texte
d’Hamadi lui-même.
Dans cette nouvelle création comme dans le cas précédent, on est frappé d’abord par le registre du
jeu : outré, frisant le cabotinage. Mais peut-on penser cela de la forme quand le fond est si rude, si
intensément sensible ? A trop appuyer le propos, on prend le risque de le desservir. Or Soufian El
Boubsi, acteur multiple, est aussi impressionnant dans l’excès que touchant dans la nuance. Et,
d’exposé virulent qu’il apparaît au début, son monologue peu à peu se diffracte, absorbe et éclaire
d’autres personnages, se mue en confession. Celle d’un homme qui, au milieu de ses semblables
étrangers, vulnérables, a adopté l’attitude du prédateur, le modèle capitaliste poussé à l’extrême.
La scénographie d’Olivier Wiame et les lumières de Xavier Lauwers, simples (le plateau cerné de
bâches) et saisissantes, aussitôt nous installent au bord de la route, dans la nuit percée par le
vacarme et les phares des camions. Exemplaire magie du théâtre en prise avec le réel et où, du
cynisme monolithique, on chemine vers les failles.
L'Angleterre, c'est classe, mec ! Même leurs clébards » Le God Save the Queen embrase la salle, sur une
projection d'un camion en gros plan passant à toute allure, le long d'une clôture. Sur le plateau, dans une
semi-pénombre, entre des murs de bâches, un homme se rase devant un miroir de poche. Près de lui, un
bidon d'eau, un seau, une lampe.
On ne sait d'où il vient. Il a la rage de parler, aux spectateurs, à sa mère, à l'autre (une part de lui-même ?
un autre passeur ?). Se la joue-t-il, son histoire ? Il est passeur de migrants, cynique vendeur d'espoir pour
l'Eldorado qu'ils appellent tous Angleterre. Et sans doute a-t-il été migrant lui aussi.
« Tu paies pour avoir une place dans la file d'attente. » Il défend « son parking ». Il reconnaît « la
mélancolie toxique du regard » de ceux qui tentent encore une fois de plus le passage vers l'Angleterre. Il
évoque aussi les barques surchargées, celles qui coulent. Cinq, ça peut encore aller, dit-il en substance,
plus, tu risques de perdre ta clientèle ! Il explique ce qu'il vous offre pour le prix, pourquoi il faut acheter
de très bonnes chaussures de sport, pourquoi il faut être en bonne condition physique (courir derrière un
camion, sauter dedans !), pourquoi il faut se couper les cheveux c'est croire au futur »). D'ailleurs, sous
son bonnet, lui aussi a la tête rase. « Faut brasser la matière grise mec ! »
Tente-t-il de se convaincre ? Est-ce la source de cette forme de surjeu dans le verbe, dans une logorrhée un
peu brutale comme celle d'un adolescent, pas tout à fait maître des mots et des slogans qu'il utilise, avec
cynisme et dérision ?
Le malaise est croissant, des failles apparaissent. Il rêve de Vienne, du café Jelinek, de la musique de là-bas.
Une larme coule. Il parle du palace qu'il fait construire au pays. Chaque passage de camion est douloureux.
Et puis, il y a cette histoire qui le travaille, cette fille, « une marchandise », dit-on, pas assez soumise… La
violence, le piège.
Reprenant son sac à dos, il finit par se fondre dans la masse des migrants qui marchent sur l'écran. Le
silence de la salle est profond. Troublant, percutant, par son angle d'approche, hors clichés de
l'immigration et sans jugement ni accusation, Angleterre, Angleterre gifle les « bonnes » consciences qui
mettent sur le dos des passeurs les drames des migrants, dans la jungle de Calais, comme ailleurs.
Ce spectacle très fort, par l'écriture d'Aiat Fayez (né en 1979, quelque part au Moyen-Orient nous dit-on),
est proche des no man's lands noirs de Koltès, avec ses échappées d'humour, ses refrains obsessionnels,
ses rapports de force.
La mise en scène de Hamadi, sobre, est partagée entre les points d'accroche des accessoires, progressive
dans l'angoisse et le désespoir. Y participent les lumières glauques de Frédéric Nicaise, la scénographie
prégnante d'Olivier Wiame, avec ses bâches de tout camp de réfugiés, ses vidéos sombres, belles.
Et puis, il y a l'interprétation de Soufian El Boubsi, aiguë comme une lame de couteau, tendue, prête à se
rompre, très (trop) sonore en début de jeu, plus nuancée et plus complexe au fil de la pièce. Ce spectacle-
là, une performance d'un seul souffle, vit par le corps et le verbe d'El Boubsi, il se donne à voir par l'oralité
et laisse la liberté de jugement de chacun intacte. Un exploit !
MICHÈLE FRICHE
Didier Béclard 20/10/2016
Le camion du bonheur
Un homme s’agite dans le halo des phares de camions qui défilent sur un décor de bâche
bleue. Il a le verbe haut, sans fard, sans honte, pour décrire son métier. Il est de ceux qui ont
trouvé comment exploiter la misère des autres, la crise des migrants venus de Syrie, d’Irak,
de Libye ou de Somalie. Cet homme est passeur pour des candidats à l’exil qui tentent de
gagner le nouvel Eldorado qu’est devenue l’Angleterre. Pour 2.000 "livres sterlo", il propose
un ticket d’une tentative, pour 5.000, un ticket multitentatives.
Mais attention, rien n’est garanti, "on achète juste une place dans la file d’attente", une
possible solution. "Il ne suffit pas de dire Angleterre Angleterre pour entrer dans le pays de
tes rêves." Dans son catalogue, il fait aussi des packs all inclusive le candidat à la
migration, recruté sur place par un comparse, est pris en charge dès les frontières de son
pays…
La jungle
Sur son morceau de parking, dans le no man’s land de Calais la "jungle" baptisée ainsi par
des journalistes qui ont entendu des Afghans parler de "jangal" qui veut dire bois en persan
–, il gère le trafic et vend matériel et conseils: se couper les cheveux, faire de l’exercice, avoir
de bonnes baskets. La jungle est en effet le lieu de vie des animaux, hors de l’humanité, un
lieu les animaux se dévorent entre eux. Alors, à choisir entre être mangé ou manger, il a
choisi de tirer profit de la tragédie humaine en érigeant un véritable business très organisé,
avec des comptes au Luxembourg ou dans îles Caïmans.
À choisir entre être mangé ou manger, il a choisi de tirer profit de la tragédie humaine.
À choisir entre être mangé ou manger, il a choisi de tirer profit de la tragédie humaine.
au Moyen-Orient en 1979, Aiat Fayez a étudié en France, pays qu’il a quitaprès avoir
publié une carte blanche dénonçant le racisme ordinaire auquel il était confronté. Son texte,
qui prend la forme d’une confession d’un "étranger" devenu prédateur, est franc, rythmé,
cynique. Il met en lumière les dérives d’une société consumériste sans conscience, sans
scrupule et sans état d’âme. Mis en scène par son père, Soufian El Boubsi joue sur l’outrance
du jeu et de la voix pour camper, voire caricaturer, un personnage tonitruant aux multiples
visages, qui assume son cynisme mais semble par moments se battre contre sa propre
conscience.
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