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1. Introduction : Psychologues de l’éducation nationale et psychologues de
l’éducation en devenir.
Benoît Schneider, président de la FFPP
Le statut et la fonction des psychologues de l’éducation nationale en France sont en phase de
mutation profonde. Depuis plusieurs années les organisations se sont mobilisées pour
favoriser cette évolution. On rappellera en particulier, dans une période récente, le texte du
PoPsydEn (2012) « Pour un psychologue de l’Education nationale dans le premier degré, le
second degré et le supérieur » (Annexe 1) réunissant associations, syndicats et responsables
de centres de formation. Le contexte créé par la loi sur la refondation de l’école a stimulé ces
avancées qui aboutissent à la mise en place du nouveau statut des psychologues de
l’Education nationale, un statut unique, mettant fin aux disparités de reconnaissance des
Conseillers d’Orientation Psychologues et des Psychologues de l'Education nationale du 1er
degré, permettant l’accès à la fonction aux titulaires du titre de psychologue et entérinant le
principe d’une sixième année de formation. Il s’agit là d’acquis majeurs.
Les modalités précises de mise en œuvre des dispositions statutaires sont en cours de
discussion au ministère avec les « organisations syndicales représentatives » comme c’est la
règle dans la fonction publique. Les discussions sont complexes, comme il se doit lors de
toutes phases de tuilage statutaire et au plan des dispositions relatives aux personnels, mais
l’essentiel du projet devrait être arrêté avant l’été 2015. Les organisations associatives et
syndicales poursuivent leurs concertations propres et tentent de demeurer ensemble vigilantes
aux fondements de leur démarche commune : la défense de la place de la psychologie aux
différents niveaux de la formation et du recrutement des psychologues.
Il nous est cependant apparu que la question de la formation, de ses dispositifs et de la
préparation à son accès n’avaient pas donné lieu jusqu’ici à une réflexion collective nationale
impliquant tous les acteurs concernés.
Le nouveau dispositif de recrutement prévoit donc d’une part une préparation aux épreuves du
concours accessible aux étudiants dès le master 1, d’autre part une 6ème année de
stagiairisation dont l’instance d’organisation n’est pas définitivement arrêtée : soclage sur les
anciens centres de formation de psychologues de l’Education nationale – qui verront eux-
mêmes leur cadre institutionnel évoluer - ou prise en charge par les Ecoles Supérieures du
Professorat et de l’Education (ESPE). Dès lors des points d’importance se posent :
- les épreuves du concours et les modèles de formation de 6è année restent à penser
puisque seul leur cadre très général a été esquissé ;
- la préparation au concours et l’organisation de la 6ème année entretiendront des liens
obligés avec les structures de formation universitaires qui jusqu’ici n’ont pas été
invitées à se saisir de ce dossier – ou ne l’ont été que de façon très partielle et orientée
– alors que sans doute elles auront institutionnellement la responsabilité de les porter ;
- si toutes les formations de master ne seront pas directement concernées par la
préparation au concours ou la formation, nombre d’entre elles seront impactées par ces
nouvelles dispositions ;
- le nouveau statut prévoit deux types de spécialisation : « psychologue de l’éducation
nationale : option ‘développement et apprentissages’ ou option ‘développement,
conseil en orientation scolaire et professionnelle’ ». D’un côté le risque existe, du fait
de l’histoire des structures, de leur construction identitaire et de la défense d’acquis