4 - S'UNIR PAR LA SAGESSE DE DIEU
1 Corinthiens 2.6-16
Introduction
La découverte du stéthoscope
En 1815, le docteur Laënnec se rendait à l'hôpital pour y soigner ses malades.
Son cocher le conduisait dans les rues de Paris. A un feu rouge ( ), notre docteur décida de sortir pour finir à
pieds.
Il remarqua plusieurs enfants jouant avec des planches en bois. D'un côté de la planche un môme grattait la
planche, à l'autre bout un autre enfant plaçait son oreille, pour s'écrier "j'entends, j'entends..."
Notre docteur avait l'âme des grands savants, parce qu'il cultivait la curiosité. Du moins c'est comme cela que
l'histoire décrit noblement son état d'âme. Peut-être avait-il envie de jouer ! Toujours est-il qu'il essaya - Paris
Match n'existait pas, et il ne risquait pas encore de ruiner sa réputation.
Surpris de l'amplification du bruit, il se dit qu'un bout de bois pourrait amplifier les bruits qu'il tentait d'identifier
dans le corps de ses patients.
Le stéthoscope était né, symbole aujourd'hui universel du toubib. Vous remarquerez qu'un toubib ne le porte
jamais dans sa poche, c'est pas cool ! Toujours autour de la nuque, pour qu'on ne le confonde pas avec une
vulgaire infirmière !!
Le stéthoscope a été une porte extraordinaire pour la recherche médicale. Tout un monde inexploré jusqu'alors a
révélé son existence.
Ce matin, je voudrais vous présenter une porte, spirituelle, qui s'ouvre sur un monde vaste et méconnu,
rarement exploré dans sa plénitude : la sagesse de Dieu.
Lecture : 1 Cor. 2.6-16
6 Cependant, c'est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n'est pas de ce siècle,
ni des chefs de ce siècle, qui vont être réduits à l'impuissance ;
7 nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait prédestinée
pour notre gloire,
8 sagesse qu'aucun des chefs de ce siècle n'a connue, car, s'ils l'avaient connue, ils n'auraient pas crucifié
le Seigneur de gloire.
9 Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues,
et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui
l'aiment.
10 Dieu nous les a révélées par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu.
11 Qui donc, parmi des hommes, connaît les choses de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en
lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu.
12 Or nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous
connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce.
13 Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux
qu'enseigne l'Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles.
14 Mais l'homme naturel n'accepte pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il
ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge.
15 L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne.
16 Car Qui a connu la pensée du Seigneur, pour l'instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ.
Mon objectif ce matin est de nous motiver à grandir dans la sagesse de Dieu, et
de comprendre le rôle du Saint Esprit dans ce processus.
Il existe une sagesse divine... (2.6a)
Les propos du dernier message pourraient insinuer que Paul n'avait aucun intérêt pour la sagesse, ou l'intelligence.
C'est le contexte local et la présence d'un intellectualisme erroné qui font que Paul rappelait combien ce qui
semblait être une folie aux yeux de monde, était en fait, pour Dieu, une sagesse.
Le souci de Paul était de croître dans la sagesse de Dieu et non dans celle purement humaine.
C'est pourquoi il débute cette section par "Cependant... "
"C'est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits... " (2.6a)
Ce que les hommes trouvent stupide (la croix et le message de l'Evangile) renferme une profondeur
insoupçonnée par les non-croyants.
Paul se plaît à en parler (le terme prêcher est un peu fort pour rendre le grec "laleo" ).
Dieu veut que nous possédions cette sagesse, à l'image du Christ qui était, dès son enfance, rempli de sagesse
(Luc 2.40), au point que l'on se demandait il l'avait acquise (Mc 6.2).
C'est une sagesse qui est en Christ . Il est la sagesse personnifiée, ou incarnée. Le texte de Col. 2.3 nous
présente le Christ, "en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance ".
C'est une sagesse qu'il nous faut rechercher et dont Dieu dit, que si nous la demandons avec foi, elle nous sera
donnée (Jc. 1.5).
Nous en avons besoin pour comprendre Dieu et Son message (cf. ci-après ), pour nos relations avec les non-
croyants (Col. 4.5), pour savoir comment nous exhorter mutuellement (Col. 3.16) - sinon nos exhortations
seront (sont) des "coups de boucher".
De plus, considérez bien ce qui suit, c'est inimaginable. L'Eglise enseigne aux anges la sagesse de Dieu !!!
Eph 3.10 : [après avoir parlé du ministère d'implantation d'église et d'apôtre] "ainsi désormais les principautés
et les pouvoirs dans les lieux célestes connaissent par l'Eglise la sagesse de Dieu dans sa grande diversité. "
Réfléchissez un peu : les anges apprennent sur Dieu, sur sa sagesse, son amour, son intention, en observant
ce que Dieu fait dans l'Eglise . Je ne suis pas sûr de bien comprendre les implications de ce verset, mais de
savoir que ma vie est examinée aussi du côté des anges pour en tirer des leçons, je suis soudainement
inquiet...
C'est comme si nos cœurs étaient tellement préoccupés par les choses de cette terre, qu'il faut un "ouvre boîte
divin" pour que nous comprenions la dimension extraordinaire de Son plan. Ô Dieu, ouvre nos yeux !
Pour les Ephésiens, Paul prie qu'ils reçoivent un esprit de sagesse et de révélation pour mieux connaître Christ et
la plénitude de leur espérance (Eph 1.17s.).
Pour les Colossiens, Paul prie qu'ils soient "...remplis de la connaissance de sa volonté en toute sagesse et
intelligence spirituelle " (Col. 1.9).
Etes-vous sages ? Sages selon Dieu ? Si ce n'est pas le cas, Paul voudrait vous parler de cette sagesse, mais
remarquez une chose : "...parmi les parfaits ". Qui sont ces "parfaits..." ?
Certains comprennent ce terme comme synonyme du Chrétien. Le contexte le permet :
Dans les versets 7, 9, 10 et 12 Paul évoque les bénéfices de la vie en Christ.
Il s'en suit que la manière la plus simple de comprendre les "parfaits" est de le lier à la notion de
sanctification. Ceux qui sont en Christ ne sont pas encore parfaits dans leur vie, mais ils le sont par leur
position en Christ. Et il le seront vraiment lorsque Christ reviendra.
Ce sens absolu de perfection se retrouve par exemple dans Mt 5.48 : soyez donc parfaits, comme votre
Père céleste est parfait.
Je préfère, avec Godet, un pasteur du XIXe siècle, le comprendre ici dans son sens étymologique, c'est-à-dire
'mûr'.
Le mot évoque quelqu'un qui a atteint son but, d'où l'idée de maturité.
Paul l'emploie ainsi en divers passages, notamment en Col. 1.28 : "C'est lui que nous annonçons en
avertissant tout homme et en instruisant tout homme en toute sagesse afin de rendre tout homme parfait
en Christ "
Ce texte montre un sens progressif de cette 'perfection', d'où la maturité.
Il nous faut devenir sages ! Nous sommes appelés à grandir, à mûrir... Paul dit donc qu'il ne prêche cette sagesse
divine que parmi ceux qui ont correctement saisi l'Evangile.
Il y en a pour qui il est impossible d'aller très loin. Il faut continuellement revenir aux choses de base, au "lait"
(3.2) , parce qu'ils ne sont que des bébés en Christ, et encore, des bébés mal éduqués.
Jésus nous rappelle "Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les
pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent. " (Mt 7:6)
Paul dit que les choses plus complexes de la Parole (la sagesse de Dieu) ne seront enseignées
. 1 qu'à ceux qui seront passés par la croix
. 2 qu'à ceux dont la maturité leur permettra de bien les comprendre.
Dans le Vercors, durant l'été 97, en bon touristes, nous avions trouvé toutes les documentations sur les attrapes-
touristes, notamment la visite d'une grotte aménagée. Après une heure de voiture, nous sommes arrivés aux pieds
d'une montagne, qui ne payait pas de mine. L'entrée était chère, très chère pour notre bourse. Après le passage du
guichet, nous étions devant une porte minuscule, donnant accès à l'intérieur de la falaise. Cette porte était blindée, il
faisait chaud dehors, des dizaines d'enfants de colonie faisaient un bruit monstre et nous commencions à regretter la
dépense. Dès l'entrée (il fallait se baisser), le spectacle était un enchantement. Insoupçonnable de l'extérieur.
La sagesse de Dieu ressemble un peu à cela. Elle est simple mais pas simpliste. Elle ne paye pas de mine au premier
abord, mais elle ne peut étancher la curiosité des plus grands cerveaux qui commencent à l'explorer humblement.
Quatre "trésors" nous sont proposés dans le texte :
Pour notre gloire (2.7)
Tout ce que Dieu a préparé (2.9)
Ce que Dieu nous a donné par grâce (2.12)
La pensée de Christ (2.16)
En parallèle, jetons un rapide coup d'oeil sur la destinée humaine :
A la Création : la communion et l'harmonie étaient parfaites entre Dieu et l'Homme.. Aujourd'hui, Le but n'a pas
changé.
Au cours de tous les âges, Dieu a oeuvré à un seul but : " réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est
dans les cieux et ce qui est sur la terre " (Eph. 1.10).
Un jour, tout genou fléchira, les uns pour recevoir la juste condamnation que méritent leurs fautes, les autres
pour recevoir la gloire suite à leur foi en Celui qui est mort pour eux.
Les rachetés seront avec Christ. Pouvez-vous saisir la dimension spectaculaire de cette sagesse de Dieu ? Saisir
la tendresse et la force que Dieu a manifesté pour réussir à sauver les hommes corrompus que nous sommes ?
Godet l'explicite ainsi dans son commentaire :
" L'univers est en vue de l'homme et l'homme est en vue de la gloire. [...] Une société d'êtres intelligents
et libres, d'hommes parfaitement saints, rendus capables de refléter la splendeur de Dieu et de servir d'organes
à sa sainte activité, dans la communion filiale avec le Père et dans l'unité fraternelle avec le Fils : voilà le but
que Dieu s'est proposé en créant la race humaine " [Commentaire sur la 1ère épître aux Corinthiens, pp. 127-
128].
Et Paul, par sa plume s'exclame :
"O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables
" Ro 11.33
... inaccessible à l'homme naturel (2.6b-10)
Ni par la raison (2.6b-8)
(v. 8) introduit admirablement cette section Dieu veut montrer la distance qui le sépare de la sagesse des
hommes. "... ni de ce siècle, ni des princes de ce siècle, qui vont être réduits à l'impuissance ".
L'Evangile n'est ni une mode, ni une lubie d'un moment ou d'une secte.
L'Evangile n'utilise pas les principes du pouvoir ou de la puissance de ceux qui règnent - ils ne sont (là) que
pour un temps. D'ailleurs (v. 8) montre à quel point les responsables de la société de l'époque étaient aveugles
sur la mission du Christ, puisqu'ils l'ont crucifié...
" Nous prêchons la sagesse de Dieu mystérieuse et cachée, que Dieu avait prédestinée avant les siècles pour notre
gloire. "
Elle est mystérieuse en ce qu'elle n'est pas compréhensible naturellement. C'est-à-dire qu'il faut une révélation
extérieure, car aucune enquête humaine (ni sur le net, ni sur une encyclopédie) ne permet de la saisir.
Elle était cachée de tout temps (Col. 1.26-27), de toute éternité (Eph. 3.9) pour être révélée au bon moment,
après des centaines d'années de préparation d'un homme (Abraham), d'un peuple (les Juifs), et de toutes les
nations (pax romana, une seule langue, etc.). Le moment était propice, le rideau du plan de Dieu se levait.
"...aucun des princes de ce siècle ne l'a connue... "
Le terme "prince" a été parfois compris dans le sens des puissances démoniaques.
Le contexte rend cette interprétation impossible. Il prend plutôt le sens des responsables politiques. "...car les
habitants de Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus " Ac. 13.27
La crucifixion de ce juste a révélé leur incompréhension de l'œuvre de Dieu.
Ni par les sens (2.9)
Ni le cerveau seul, ni bien entendu les cinq sens ! Ni "l'oeil" , ni "l'oreille" ni le sentiment ne permettent la
compréhension de Dieu et de son plan. Paul cite (librement) les propos de deux passages d'Esaïe :
Es. 64.3 le prophète s'émerveille que Dieu soit descendu à la rencontre des hommes d'une manière si réelle.
Es. 52.15 : au tout début de la prophétie la plus complète du Christ.
Ce n'est pas le Figaro, ni Le Monde, qui développeront la sagesse de Dieu. Elle n'est pas accessible à l'homme
naturel, mais seulement à ceux qui sont devenus "spirituels". Non dans un sens d'élite, mais dans le sens qu'ils
sont en contact avec l'Esprit de Dieu.
Sagesse accessible à l'homme spirituel (2.10-16)
Par la révélation de l'Esprit (2.10-13)
Mais heureusement, pas besoin du Figaro ! Le Saint Esprit œuvre pour que l'on découvre petit à petit les perles de la
sagesse de Dieu. "A nous Dieu nous l'a révélé... afin de savoir ce que Dieu nous a donné par grâce... nous en parlons
"
"Nous " , tous les chrétiens ? Pouvons-nous faire notre ces paroles ? Oui et non !
Non si l'on va trop loin dans le contenu de cette révélation. Eph 3.3-5 (avec une pléthore d'autres passages de
la Bible) nous dit "C'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère comme je viens de l'écrire en
quelques mots [...] Ce mystère n'avait pas été porté à la connaissance de fils des hommes dans les autres
générations comme il a été révélé maintenant par l'Esprit à ses saints apôtres et prophètes. "
Qui est au bénéfice de ces révélations ? Les apôtres et les prophètes, dont il est dit en Eph 2.20 qu'il ont eu la
tâche de poser le fondement de l'Eglise, sa fondation. C'est un rôle unique dans l'histoire de l'Eglise. Il n'y a eu
que 12 apôtres.
Pour tout ce qui est des paroles inspirée de Dieu (telles que 2 Ti. 3.16 : "Toute Ecriture est inspirée (litt.
'soufflée') de Dieu... "), il n'y a personne aujourd'hui qui ait le droit de prononcer "Ainsi parle l'Eternel " comme
les apôtres et les prophètes du NT le faisaient (cp. 1 Th. 2.13).
Non , dans le sens de l'inspiration. Le "nous " se réfère alors à Paul, Silas et Timothée, intégrés à l'équipe
apostolique et prophétique en charge du ministère. Le temps du verbe révéler évoque une action ponctuelle,
dans le passé et nous oriente plus sur cette idée du rôle particulier des apôtres.
Oui si l'on comprend par l'illumination du Saint-Esprit, qui permet de comprendre ce que Dieu a "inspiré" (ou
expiré !). C'est dans ce sens que Paul écrit "qu'il illumine les yeux de votre cœur afin que vous sachiez quelle
est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints "
Eph. 1.17.
Je me souviens d'un moment difficile, lorsque j'étais nouveau converti. Je ne sentais pas la présence de Dieu
(après la " lune de miel " ). Je lui demandais avec instance de se manifester... mais rien. Alors j'ai décidé de
relire l'Evangile de Jean, sans grand enthousiasme. Les matins, deux chapitres, et le même malaise, la même
tristesse. Le troisième jour, un verset m'a sauté aux yeux : "C'est l'Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les
paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie " (Jn. 6.63)
Je compris alors que je ne devais pas compter sur ma chair (mes émotions, mes sentiments, tous les
indicateurs terrestres) pour savoir si Dieu était là. Christ me disait : "mes paroles sont vie ! par elles tu es
vivifiées ". J'étais libre d'une tyrannie qui avait duré plusieurs mois. C'est cela l'illumination, lorsque le Saint-
Esprit applique et explique sa Parole.
Dans les deux cas :
Il y a "révélation" c'est-à-dire dévoilement :
Parfois dans le but d'une inspiration ( "Révélation de Jésus Christ.. " Ap. 1.1).
Parfois dans le but d'une illumination ( "Tu as caché cela aux sages... tu l'as révélé aux tout-petits " Mt.
11.25).
Il y a intervention du Saint Esprit :
Christ promet aux apôtres qu'ils se souviendront de ce qu'il a dit, parce que "L'Esprit de vérité vous conduira
dans toute la vérité, car ses paroles ne viendront pas de lui-même, mais il parlera de tout ce qu'il aura entendu
et vous annoncera les choses à venir. " (Jn. 16.13). C'est également l'Esprit qui est l'auteur de la Parole (2 Ti.
3.16). De même lorsqu'il y a illumination (voir Eph 1.17-18 de nouveau).
Regardez combien est nécessaire l'intervention du Saint Esprit :
. 1 Parce qu'il sonde (comprend, perce) les profondeurs de Dieu, son essence, ses oeuvres, ses intentions. (2.10)
. 2 Parce qu'il nous permet de connaître le cadeau de Dieu (2.12)
. 3 Parce qu'il nous enseigne selon notre maturité (2. 13)
Comment cela se passe-t-il ?
L'homme se compose d'un corps, d'une âme et d'un souffle ( "esprit" ). (cf. 1 Th. 5.23) Il est difficile de saisir
l'ensemble des informations de la Bible sur cette question. Certains unissent deux de ces éléments, en ne
distinguant qu'une partie matérielle et une autre spirituelle. Mais cela n'a pas beaucoup d'incidence pratique.
Dieu a créé le corps de l'homme, puis " il insuffla dans ses narines un souffle vital, et l'homme devint un être
vivant " (Gen 2.7). Le souffle de l'homme, son esprit, a été mutilé, coupé de Dieu lorsque l'homme s'est
détourné de Lui.
Tous les humains ont un esprit, mais tant qu'il n'est pas en contact avec le Saint-Esprit, on peut dire qu'il est
inerte. Godet dit dans son commentaire à propos de (2.14) : "L'organe dont est doué l'âme humaine pour le
divin, le sens destiné à le percevoir et à le recevoir ; c'est une virtualité que l'Esprit divin changera en une force
réelle et en un nouveau principe de vie quand il viendra à s'en emparer "
Ainsi (2.12) nous présente l'Esprit qui littéralement sort de Dieu pour animer le nôtre.
L'idée (dans notre contexte), c'est que l'Esprit est un agent en assurances, qui présente aux clients tous les
éléments du contrat que Christ a signé de son sang !
Par cette intervention de l'Esprit, Paul pouvait dévoiler, révéler le plan de Dieu, et les hommes spirituellement
mûrs pouvaient les saisir et progresser (2 13)
Par l'illumination de l'Esprit (2.14-16)
Paul établit une dernière fois le contraste entre chrétiens et non-chrétiens. "Mais l'homme naturel ne reçoit pas les
choses de l'Esprit de Dieu, elles sont une folie pour lui... L'homme spirituel au contraire juge de tout, et il n'est lui-
même jugé par personne. "
Ces versets ne prêchent pas l'individualisme. Leur mauvaise compréhension a eu un effet dévastateur sur
l'Eglise. Un pasteur (pourtant) pentecôtiste écrit :
"Ce paragraphe a enduré une histoire déplorable quant à son application dans l'Eglise. La perspective de Paul a
été totalement perdue en faveur d'une interprétation allant 180 degrés à l'opposé de son intention. A peu près
toutes les formes d'élitisme spirituel, de doctrine « vie profonde » ou « deuxième bénédiction » font appel à ce
texte. Recevoir l'Esprit selon leur compréhension, permet à ces gens de connaître les « vérités profondes » de
Dieu. [...] certains ont poussé les possibilités de la « foi » à l'extrême faisant régulièrement de leur « révélation
spéciale » leur dernière cours d'appel. Les autres frères « inférieurs » vivant simplement en dessous de leur
complet privilège en Christ [...] Le don de l'Esprit ne conduit pas à un statut particulier entre croyants ; plutôt
vis-à-vis du monde. " [Gordon Fee, " 1 Cor." NICNT, sur (2.15)]
Ce qui est dit en fait (c'est un rappel, Paul enfonce le clou), c'est que la sagesse de Dieu ne se comprend pas
sans l'intervention de l'Esprit. L'égoïste ne peut comprendre l'altruiste. De même l'homme naturel qui n'a pas
expérimenté la puissance de la croix ne peut comprendre les perles...
Recevant le Saint Esprit lors de leur conversion, ceux qui ont cru ont tout ce qu'il faut pour grandir. S'ils
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