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A l’heure où la Commission Européenne annonce la mise en place d’une stratégie globale
maritime « Blue Growth », et où la France tient à affirmer ses réponses au « défi
maritime » au cours de ce quinquennat ; à l’heure où les indicateurs sont donc, positifs
malgré la dure crise qui frappe le pays, pour le développement des activités maritimes,
les professionnels sont soucieux de voir leurs activités se développer dans une logique de
développement durable (et réaliste !).
Nombre de ces acteurs maritimes interviennent notamment sur le sol et le sous-sol du
domaine immergé marin (extractions de granulats, installateurs de parcs d’éoliennes
offshore, aménagements portuaires, dragages, poses de câbles, émissaires maritimes,
gazoducs, etc.), et à ce titre se soumettent aux contraintes imposées par le milieu
naturel marin (navigation, météo, bathymétrie, pression en plongée sous-marine, mais
également sécurité en mer, sauvetage, protection des écosystèmes marins, etc.), et
exercent leurs métiers en experts responsables.
La France dispose des atouts que constituent aussi bien son domaine maritime, avec la
seconde ZEE au monde (11 millions de km²), que ses opérateurs maritimes, souvent
leaders mondiaux dans leurs domaines respectifs, et porteurs de projets à fort potentiel
économique (énergies marines renouvelables, exploration/exploitation des grands fonds
marins, etc.). En revanche, la spécificité maritime reste bien souvent une inconnue dans
notre pays, pour qui ne prend pas le temps de la découvrir. « On ne peut pas vivre sur la
mer comme sur la terre, alors on s'adapte. C'est ça qui est intéressant, être capable de
s'adapter à des milieux. On s'adapte intellectuellement, physiquement, on interagit avec
son milieu. » disait Isabelle Autissier, navigatrice et présidente de la World Wide Fund for
Nature.
Fort de ce constat et alors que se profile la rédaction du Livre Blanc sur
l’archéologie préventive (pour lequel de nombreux acteurs ont été auditionnés
par la Commission d'évaluation scientifique, économique et sociale du dispositif
d'archéologie préventive) le Cluster Maritime Français, outil de promotion et de
dynamisation du secteur économique maritime, et qui rassemble actuellement
300 acteurs professionnels (grands groupes, PME, TPE, fédérations
professionnelles et associations, Marine nationale, représentant TOUTES les
activités maritimes du pays) a réuni un groupe de travail sur le sujet. Ce groupe
a œuvré pour présenter de manière concertée et unilatérale les positions qui
suivent, afin que la dimension maritime soit clairement identifiée et traitée à
part dans le futur Livre Blanc. Il semble tout aussi important que ce Livre Blanc
soit un préambule à des auditions plus « fouillées » et dédiées aux
problématiques de chaque secteur.