Le paradoxe de l’économie française aujourd’hui est qu’elle est
tiraillée entre deux rythmes diérents.
À l’échelle européenne, il y a une reprise. Modeste, timide, mais certaine.
Elle devrait nous tirer, nous pousser, nous aider…
Mais de notre côté, tout se passe comme si l’on voulait arrêter
l’économie. Sur le plan fiscal par exemple, on pourrait penser que s’il
n’y avait eu aucun changement depuis un peu plus d’un an, les recettes
seraient actuellement plus importantes!
Il y a deux mécanismes à l’œuvre.
Le premier est que nous sommes passés du mauvais côté de la fameuse
«courbe de Laer», qui exprime une vérité très simple: à partir d’un taux
de prélèvement réputé maximal, toute augmentation du taux d’impôt
diminuera les recettes (on peut très bien imaginer qu’à 100% de taux
d’impôt, les recettes deviendraient rapidement nulles…).
Le second mécanisme est que l’immense publicité faite aux
changements fiscaux – et d’ailleurs plus généralement législatifs ou
réglementaires, comme dans le cas du logement – a créé un eet
certain d’attentisme, de paralysie, chez les acteurs économiques:
particuliers, entreprises, mais aussi investisseurs, notamment
internationaux. Nos dirigeants actuels n’ont certainement pas
inventé la volatilité réglementaire et fiscale, mais ils l’ont récemment
accentuée, ce qui va finalement à l’encontre de leurs intentions car
cela opprime ce qui fait la croissance: le mouvement, les décisions,
les projets.
Toutes choses égales par ailleurs, et en l’absence d’un accident venu de
l’Europe ou de plus loin, il peut toujours y avoir un déclic qui permettrait à
la confiance de revenir et à l’économie de repartir. Un tel déclic pourrait
être provoqué ou non par un changement de politique économique:
l’histoire des crises nous dit que c’est possible, parfois soudain, toujours
inattendu.
Je nous souhaite que 2014 soit l’année d’une bonne surprise.y
par Guy Marty
Directeur général
de l’IEIF
2014 : peut-être,
peut-être, peut-être...