Bilan Commun de Pays du Niger – Mars 2002 104
nettement au niveau de la contribution des branches marchandes à la formation du
PIB. La contribution du secteur primaire au PIB est passée de 34,4% en 1990 à
37,5% en 1999. La part relative du secteur secondaire demeure faible et suit une
tendance à la baisse, de 19,9% en 1990 à 15,5% en 1999. Une des caractéristiques
principales de la structure du PIB est la prépondérance du secteur informel qui
représente plus de 70% au cours de la décennie 1990 (67,4% en 1990 et 76% en
1999). Cette informalisation de l’économie a des conséquences néfastes sur la
mobilisation des ressources internes, donc sur l’équilibre du budget et la capacité
d’investissement de l’Etat.
Au cours des deux dernières décennies, la croissance économique a été très faible
et relativement stable. Le taux de croissance du PIB en termes réels a été de l’ordre
de 1,9% en moyenne par an de 1990 à 2000. Malgré la dévaluation de 50% du
FCFA en janvier 1994, le taux de croissance du PIB est resté inférieur à celui de la
population, d’où la baisse continue du revenu réel par tête. En 1999, le taux de
croissance du PIB réel prévu à 4,5% est ressorti à -0,4% contre 9,6% en 1998.
L’année 1999 a été marquée, d’une part, par la suspension de la coopération
économique et financière par certains partenaires au développement et, d’autre part,
par l’achèvement du Programme avec les institutions de Bretton Woods (FASR
1996-1999). Cette situation a eu des conséquences néfastes sur les activités
économiques et les finances publiques.
2.1.1.2 Finances publiques
L’analyse des finances publiques fait apparaître une dégradation continue résultant
de la faible mobilisation des ressources internes due notamment à l’informalisation
de l’économie, à la baisse des recettes fiscales et à la rigidité des dépenses
courantes.
Les recettes fiscales, principale composante des ressources budgétaires, ont baissé
de 1990 à 1993 et connaissent une tendance à la hausse depuis 1994, tandis que
les dépenses ont continué globalement à s’accroître tout au long de la décennie.
De 1990 à 1995, la masse salariale absorbait la quasi totalité des recettes fiscales.
Ce ratio était de 84% en 1991 ; 102% en 1994 et 80% en 1995. Il a ensuite évolué
de 49% en 1996 à 57% en 1997 pour baisser à 48,2% en 1999.
Le taux de pression fiscale est l’un des plus faibles du monde. Il a été
structurellement inférieur à 10% depuis 1990 et évolue en dent de scie : 7,9% en
1990 ; 5,9% en 1994 ; 7,5% en 1996 ; 9% en 1998 et 9,6% en 1999, bien qu’il soit
un des critères de convergence de l’UEMOA dont la norme communautaire est fixée
à 17% à l’horizon 2002.
La faiblesse des ressources internes et la rigidité des dépenses courantes
engendrent des tensions permanentes de trésorerie laissant peu de place aux
dépenses en capital dont le ratio est passé de 8,9% du PIB en 1990 à 5,5% en 1999.
Quant au taux d’investissement, il est le plus faible des pays de l’UEMOA : 11,3% en
1998 et 10,2% en 1999. Le ratio investissement public financé sur ressources
internes en pourcentage des recettes fiscales s’élève à 17,1% en 1999 contre une
norme communautaire (UEMOA) fixée à 20 % à l’échéance 2002. Le programme
d’investissement de l’Etat pour la période 2000-2002 met un accent particulier sur les