140-143 Ochsenbein 023_f.qxp:Layout 1 8.2.2008 10:19 Uhr Seite 140 curriculum Forum Med Suisse 2008;8(8):140–143 Anticorps monoclonaux comme substances thérapeutiques Adrian F. Ochsenbein Klinik und Poliklinik für Medizinische Onkologie, Inselspital Bern Quintessence ( Les anticorps monoclonaux peuvent entraîner indirectement des réactions cytotoxiques par l’activation du système du complément et/ou par le recrutement de cellules effectrices secondaires (par ex. cellules T, cellules NK [natural killer], granulocytes). Les anticorps monoclonaux peuvent également intervenir dans certains processus physiologiques cellulaires. Ils peuvent bloquer les récepteurs de certains facteurs de croissance à la surface des cellules ou neutraliser des ligands en circulation. ( L’utilisation d’anticorps murins était limitée par l’induction d’anticorps humains anti-murins (HAMA). Il est cependant devenu possible, grâce à la technologie génique, de produire des anticorps ayant une grande homologie avec la molécule IgG humaine. Il s’agit des anticorps chimères (partie humaine invariable, partie murine variable), des anticorps humanisés (seules subsistent des séquences isolées d’acides aminés du CDR [Complementary Determining Region] murin) et des anticorps monoclonaux entièrement humains. ( Grâce à la fabrication d’anticorps recombinants, il est devenu possible d’utiliser les anticorps monoclonaux de manière répétitive dans le traitement de plusieurs maladies. Les anticorps monoclonaux sont utilisés aujourd’hui dans le traitement de l’ostéoporose, des réactions de rejet des greffes d’organes, de maladies auto-immunes, ainsi qu’en rhumatologie et en oncologie. Summary Monoclonal antibodies as therapeutic substances ( Antibodies are not toxic for a target cell per se but act either by blocking vital signalling molecules on the cell surface or via a secondary effector mechanism including antibody-dependent cellular cytotoxicity (ADCC) or complement-dependent cytotoxicity (CDC). In addition, monoclonal antibodies block central signalling pathways by binding to extracellular receptors or by neutralising their ligands. ( The therapeutic application of monoclonal antibodies of murine origin in human disease was limited by the induction of human anti-mouse antibodies (HAMA). The generation of chimaeric antibodies (the constant part of the antibody is human, the variable part is murine) lessened but did not eliminate the murine content. Further elimination of rodent sequences enabled the production of humanised monoclonal antibodies (only amino acid sequences of the CDRs are murine), followed by generation of fully human antibodies. ( The reduced immunogenicity of chimeric, humanised and fully human antibodies allowed repetitive application to patients with various diseases. Monoclonal antibodies are now established in the therapy of osteoporosis, transplant rejection, autoimmune diseases, rheumatology and malignancy. Introduction Le potentiel thérapeutique des anticorps comme «magic bullets» avait déjà été décrit par Paul Ehrlich en 1908. En 1975, Köhler et Milstein ont réussi à fabriquer des anticorps monoclonaux à l’aide de la technique de l’hybridome. Au cours des 25 dernières années, les techniques de biologie cellulaire et moléculaire se sont affinées, si bien qu’il est devenu possible aujourd’hui de fabriquer des quantités pratiquement illimitées d’anticorps monoclonaux murins, chimères et humanisés pour de nombreuses applications cliniques, notamment dans la recherche, le diagnostic et le traitement des maladies. Les premières applications thérapeutiques ont fait appel à des anticorps monoclonaux produits chez la souris (anticorps murins). Les injections d’anticorps murins provoquaient cependant des réactions immunes et entraînaient la formation d’anticorps humains anti-souris (Human Anti-Mouse Antibodies – HAMA). La découverte du fondement génétique de la diversité des anticorps et la biotechnologie du DNA recombinant ont, par la suite, ouvert la porte aux formes partiellement humanisées d’anticorps murins. Les anticorps monoclonaux chimères, humanisés et entièrement humains sont moins immunogènes, et induisent beaucoup moins fréquemment la formation d’anticorps anti-immunoglobuline dans le cadre de la pratique thérapeutique. Ces anticorps peuvent par conséquent être utilisés de manière répétée durant une période prolongée. Les anticorps monoclonaux se sont ainsi largement imposés au cours des dernières années dans le traitement de différentes formes de cancer, de certaines maladies rhumatismales ou auto-immunes, de même que dans le contrôle des réactions de rejet après greffe. De la souris à l’homme: anticorps monoclonaux chimères, humanisés et entièrement humains Les premiers anticorps monoclonaux ont été fabriqués par la fusion d’une cellule B produisant des anticorps et d’une lignée de cellules myélomateuses. Les cellules myélomateuses sont des Vous trouverez les questions à choix multiple concernant cet article à la page 135 ou sur internet sous www.smf-cme.ch. 140-143 Ochsenbein 023_f.qxp:Layout 1 8.2.2008 10:19 Uhr Seite 141 curriculum lymphocytes B immortalisés ayant la faculté de produire des anticorps. Cette fusion permet de fabriquer des lignées cellulaires à très longue durée de vie, capables de produire des anticorps dont la spécificité peut être choisie [1]. L’anticorps anti-CD3 (Orthoclone OKT3®, muromonab-CD3) est un représentant de la première génération. Il est utilisé dans le traitement du rejet aigu après greffe d’organe et a été le premier anticorps monoclonal admis pour l’usage thérapeutique chez l’homme. L’expérience clinique a montré que le muromonab-CD3 doit être utilisé en association avec d’autres médicaments immunosuppresseurs pour prévenir la réponse immunitaire contre l’anticorps murin. Les anticorps HAMA peuvent néanmoins apparaître malgré l’application simultanée d’une immunosuppression intensive. Une réaction immune contre le muromonab-CD3 affaiblit la liaison avec le CD3e et peut affaiblir l’effet thérapeutique. La demi-vie normale du muromonab-CD3 dans la circulation est de 18 heures. Après le développement d’anticorps HAMA, le muromonab-CD3 peut être éliminé de la circulation en quelques heures seulement. On a également décrit la formation d’anticorps IgE circulants contre le muromonab-CD3 pouvant déclencher des réactions anaphylactiques potentiellement fatales lors d’applications répétées. Contrairement au traitement limité dans le temps, propre aux rejets aigus de greffes, celui des maladies cancéreuses ou auto-immunes nécessite des applications sur des périodes relativement prolongées pour obtenir l’effet thérapeutique désiré de façon durable. La constatation selon laquelle la réaction immunitaire du patient contre les anticorps de souris compromet l’efficacité thérapeutique dans ces affections chroniques a conduit au développement de stratégies visant à diminuer l’immunogénicité des anticorps monoclonaux [2]. Dans un premier temps, on s’est mis à produire des anticorps monoclonaux chimères (fig. 1 x). Ceux-ci sont constitués d’une partie murine variable et d’une partie humaine constante. La fréquence d’induction d’une réponse anti-anticorps a ainsi considérablement diminué, ce qui a permis d’administrer ces médicaments de manière répétée. Certains anticorps chimères, par ex. le régions hypervariables (CDRs) régions framework murin chimère humanisé humain Figure 1 Anticorps monoclonaux recombinants. Les séquences de souris sont représentées en rouge, les portions humaines en blanc. Forum Med Suisse 2008;8(8):140–143 rituximab (Mabthera®) et le cétuximab (Erbitux®) n’induisent que rarement la formation d’antianticorps. L’incidence des HAMA atteint en revanche 61% avec l’infliximab (Remicade®). Le développement d’anti-anticorps contre l’infliximab est corrélé avec la diminution de son efficacité thérapeutique et une augmentation du risque de réactions aiguës lors de la perfusion. La formation de HAMA reste par conséquent un problème potentiel significatif, même si les anticorps monoclonaux chimères se sont aujourd’hui solidement implantés dans la pratique clinique. Ils exigent toutefois un suivi attentif et, le cas échéant, l’administration concomitante de corticostéroïdes, voire parfois l’interruption du médicament. La poursuite systématique des efforts de recherche a par la suite conduit au développement d’anticorps humanisés. Dans les anticorps humanisés, toutes les séquences d’acides aminés provenant de la souris sont remplacées par des séquences humaines, à l’exception des Complementary Determing Regions (CDR) responsables de la formation de l’antigène (fig. 1). On espérait obtenir ainsi une réduction significative de l’immunogénicité encore associée aux anticorps chimères. En pratique, on s’est cependant trouvé confronté à l’induction de réactions à anticorps humains antihumains (HAHA), dont l’incidence était néanmoins relativement faible par rapport à celle constatée avec les anticorps chimères. L’alemtuzumab (MabCampath®) induit des HAHA avec une incidence de l’ordre de 1,9% et le transtuzumab (Herceptin®) avec une incidence encore inférieure de 0,1%. D’autres anticorps humanisés, tels que le daclizumab (Zenapax®), induisent en revanche des HAHA avec une incidence atteignant 34%. L’humanisation des anticorps murins ne se fait donc pas sans problèmes, car les séquences d’acides aminés situées entre les régions CDR contribuent de manière non négligeable à l’affinité des anticorps. Il n’est donc pas possible, dans l’humanisation de certains anticorps, de conserver exclusivement les régions CDR, et il faut souvent se résoudre à maintenir aussi certaines séquences d’anticorps murins dans les segments situés entre les zones CDR (Framework). Des anticorps entièrement humains ont été développés au cours des dernières années, afin de diminuer encore plus l’immunogénicité des anticorps monoclonaux thérapeutiques [3,4]. Différentes méthodes ont été utilisées: des souris porteuses d’un défaut immunitaire (severe combined immune deficiency, SCID) peuvent être reconstruites à l’aide de tissu fœtal humain. L’immunisation de ces souris génère des anticorps humains. La plus grande partie des anticorps humains est cependant produite in vitro par la méthode PhageDisplay ou par l’intermédiaire de souris transgéniques produisant des anticorps entièrement humains. Plusieurs de ces anticorps exclusivement humains sont actuellement testés dans le cadre d’essais cliniques de phase I à III. 140-143 Ochsenbein 023_f.qxp:Layout 1 8.2.2008 10:19 Uhr Seite 142 curriculum Les anticorps entièrement humains sont-ils dès lors supérieurs dans leurs applications thérapeutiques aux anticorps humanisés, et ces derniers sont-ils vraiment meilleurs que les anticorps chimères? L’immunogénicité des anticorps thérapeutiques constitue un sérieux problème qui limite en pratique leur utilisation répétée dans le traitement de différentes maladies. L’immunogénicité des anticorps monoclonaux est due d’abord à la reconnaissance par le système immunitaire des séquences d’acides aminés étrangères (séquences murines). C’est la reconnaissance de ce phénomène qui a conduit au développement successif d’anticorps initialement chimères, puis humanisés et maintenant entièrement humains. Il faut toutefois bien comprendre que même les anticorps entièrement humains conservent, de par leur spécificité, une séquence d’acides aminés unique (étrangère) pour l’organisme. Cette séquence contient le site de formation des anticorps et est appelée idiotype. L’organisme peut donc répondre à la présence de cette région idiotype des anticorps entièrement humains par la formation d’anticorps humains antihumains (HAHA). Les anticorps ont fait leur apparition au cours de l’évolution pour renforcer l’immunogénicité des protéines étrangères. Ils le font en se liant à des récepteurs Fc ou par l’activation de la cascade du complément. Ces fonctions contribuent à conserver le caractère immunogène des anticorps, qu’ils Effets immunotransmis Cellules effectrices C1q FcR Cellules cibles Forum Med Suisse 2008;8(8):140–143 soient chimères, humanisés ou entièrement humains (de par leur idiotype). Et, ce sont précisément ces propriétés des anticorps qui sont indispensables pour produire l’effet thérapeutique qui consiste en la destruction des cellules cibles (par ex. tumorales). La fabrication d’un anticorps avec une fonction effectrice maximale contre certaines cellules cibles, mais sans potentiel immunogène propre, constitue donc une véritable gageure. On dit souvent des anticorps monoclonaux qu’ils présentent une homologie de séquence par rapport à l’IgG humaine de 75% pour les anticorps chimères, de 95% pour les anticorps humanisés et de 100% pour les anticorps entièrement humains. Ces chiffres ne sont toutefois corrects que si l’on part de l’idée que les anticorps humains et murins sont totalement différents. D’un côté, il existe des homologies de séquences fortement conservées entre les anticorps humains et les anticorps murins. D’un autre côté, les anticorps entièrement humains ne correspondent pas totalement à la séquence programmée du génome, puisqu’une mutation somatique efficace a lieu au cours de la maturation de l’affinité de l’anticorps [5]. On peut retenir, en résumé, que le développement successif d’anticorps chimères, humanisés, puis entièrement humains a permis de diminuer significativement l’immunogénicité des anticorps initialement murins. Si cette évolution a autorisé une utilisation thérapeutique de ces anticorps dans de nombreuses maladies de l’homme nécessitant des applications répétées, on ne saurait considérer simplement le passage des anticorps chimères aux anticorps humanisés, puis aux anticorps entièrement humains, comme un progrès constant de la technique de traitement. Chacune de ces classes d’anticorps provenant de procédés de fabrication biotechnologique différents a ses avantages et ses inconvénients, qu’il s’agit d’examiner au cas par cas, dans une perspective d’expérimentation clinique. Mécanismes d’action des anticorps monoclonaux non conjugués ligands solubles récepteurs membranaires Effets biorégulateurs composante complémentaire C1q récepteur Fc-g Figure 2 Mécanismes effecteurs des anticorps monoclonaux. Effets immunotransmis par l’activation de la cascade du complément par liaison de C1q à l’IgM membranaire ou à des molécules d’IgG (CDC) ou par le recrutement de cellules effectrices via des récepteurs Fc (ADCC). Fonctions biorégulatrices par liaisons croisées de récepteurs cellulaires avec transduction directe de signaux intracellulaires (par ex. signaux d’apoptose) ou blocage de récepteurs ou de ligands (par ex. récepteurs du facteur de croissance). Mécanismes effecteurs immunotransmis Les anticorps monoclonaux ne sont pas en soi cytotoxiques pour une cellule cible. Ils induisent en revanche des effets cytotoxiques (par ex. contre les cellules tumorales) par une interaction avec le système du complément ou avec des cellules effectrices (lymphocytes T, monocytes, granulocytes, éosinophiles, etc. (fig. 2 x, tab. 1 p). Les effets cytotoxiques générés par l’activation de la cascade du système du complément et par la cytotoxicité induite par le complément sont globalement désignés par le terme de Complement-Dependent Cytotoxicity (CDC) [6]. Les mécanismes effecteurs qui font appel à des cellules effectrices secondaires sont appelés AntibodyDependent Cell-Mediated Cytotoxicity (ADCC) [7]. 140-143 Ochsenbein 023_f.qxp:Layout 1 8.2.2008 10:19 Uhr Seite 143 curriculum Tableau 1. Mécanismes d’action des anticorps monoclonaux thérapeutiques. Anticorps isolés Cytotoxicité par l’intermédiaire du complément (CDC) Forum Med Suisse 2008;8(8):140–143 les qui montrent, en plus de la fonction biorégulatrice, des effets supplémentaires importants de cytotoxicité cellulaire sous la dépendance d’anticorps. Cytotoxicité cellulaire dépendant des anticorps (ADCC) Interactions biorégulatrices (récepteur/ligand) Vaccination anti-idiotypique Immunoconjugués Anticorps marqués par un isotope radioactif Immunotoxines Anticorps marqués par chimiothérapie Immunoconjugués de cytokines Immunoconjugués cellulaires L’activation de la cascade du complément et celle des cellules effectrices se fait par l’intermédiaire d’hydrates de carbone de la partie Fc de l’anticorps. La partie Fc de l’IgG1 humaine est particulièrement efficace dans l’activation de la cascade du complément et des cellules effectrices chez l’homme. La région constante de l’IgG1 humaine est par conséquent privilégiée dans la fabrication des anticorps monoclonaux chimères et humanisés ayant pour objectif une cytotoxicité in vivo aussi puissante que possible. Actions biorégulatrices Les anticorps monoclonaux peuvent cependant aussi induire des effets thérapeutiques sans devoir activer des mécanismes effecteurs immunologiques (fig. 2, tab. 1). Les anticorps monoclonaux peuvent bloquer des récepteurs cellulaires de surface ou neutraliser des ligands solubles (par ex. vascular endothelial growth factor [VEGF], TNF-a, etc.). Les anticorps peuvent aussi entraîner la transduction directe de signaux intracellulaires par cross-linking de récepteurs. Ceci peut induire, suivant le récepteur, l’apoptose immédiate de la cellule. Un exemple d’anticorps monoclonal à effet biorégulateur est le trastuzumab (Herceptin®), qui se lie au récepteur epidermalgrowth-factor family (HER-2/neu). Le blocage de ce récepteur réduit le potentiel prolifératif des cellules qui expriment le HER-2/neu de manière excessive. On notera néanmoins que les effets biorégulateurs sont souvent difficiles à distinguer des effets immunotransmis. Il existe précisément pour le trastuzumab des données expérimenta- Références Correspondance: Prof. Adrian F. Ochsenbein Klinik und Poliklinik für Medizinische Onkologie Inselspital CH-3010 Bern [email protected] 1 Yoo EM, Chintalacharuvu KR, Penichet ML, Morrison SL. Myeloma expression systems. J Immunol Methods. 2002; 261:1–20. 2 Berger M, Shankar V, Vafai A. Therapeutic applications of monoclonal antibodies. Am J Med Sci. 2002;324:14–30. 3 Weiner LM. Fully human therapeutic monoclonal antibodies. J Immunother. 1997;29:1–9. 4 Little M, Kipriyanov SM, Le Gall F, Moldenhauer G. Of mice and men: hybridoma and recombinant antibodies. Immunol Today. 2000;21:364–70. 5 Diaz M, Casali P. Somatic immunoglobulin hypermutation. Curr Opin Immunol. 2002;14:235–40. Immunoconjugués: anticorps porteurs Le terme d’immunoconjugué est utilisé pour décrire des anticorps monoclonaux (ou d’autres sous-unités) utilisés comme porteurs de substances actives, par ex. des radio-isotopes, des toxines, des cytostatiques, des cytokines ou des cellules (tab. 1). L’activité immunologique de ces anticorps est alors sans importance. Les effets qu’ils développent sont ceux de la substance qu’ils transportent [8]. Les anticorps monoclonaux conjugués avec l’indium111 ou le technetium99 sont déjà utilisés dans le diagnostic du cancer. Les radio-isotopes comme l’iode131, l’itrium90 et le venium186 paraissent très prometteurs dans l’optique des applications thérapeutiques. La fixation de l’isotope à l’anticorps permet d’appliquer un rayonnement relativement concentré sur le tissu tumoral. L’un des principaux avantages thérapeutiques de la radio-immunothérapie par rayons bêta est que le rayonnement pénètre de plusieurs millimètres dans la tumeur. Il n’est donc pas nécessaire que l’antigène cible soit exprimé dans chaque cellule tumorale. Autres formes d’anticorps Les anticorps dits bispécifiques sont capables de reconnaître deux antigènes différents. Leurs effets sont indépendants de la région Fc, si bien que ces molécules n’activent que très peu le système du complément et qu’ainsi une partie des effets indésirables associés à ce mécanisme peut être supprimée. Les anticorps bispécifiques ne nécessitent dès lors pas la totalité des structures de la molécule d’Ig et peuvent être réduits à des fragments de Fv. Les combinaisons de deux ou trois chaînes individuelles de Fvs résultent en des anticorps bispécifiques de masse moléculaire minime qui pénètrent dans les tissus de manière optimale. Malheureusement, leur demi-vie in vivo est courte si on la compare à celle des molécules à structure IgG complète. 6 Gelderman KA, Tomlinson S, Ross GD, Gorter A. Complement function in mAb-mediated cancer immunotherapy. Trends Immunol. 2004;25:158–64. 7 Casadevall A, Pirofski LA. Antibody-mediated regulation of cellular immunity and the inflammatory response. Trends Immunol. 2003;24:474–8. 8 Pastan I, Hassan R, Fitzgerald DJ, Kreitman RJ. Immunotoxin therapy of cancer. Nat Rev Cancer. 2006;6:559–65.