Il faut réagir 2000

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TENDANCES
Il faut réagir
pour le marché de l’an
2000
Stefan Wolter, responsable du service Economie de l’OFIAMT
La croissance étant aux abonnés gents des partenaires sociaux», propose
absents dans l’économie suisse alors Stefan Wolter comme recette à moyen
que le chômage ne cesse de s’accroî- terme. «La mise en place de conditionstre, l’un des plus grands défis qui cadres pour une croissance soutenue,
soient à l’heure actuelle revient, ainsi qu’une politique active et efficiente
selon Stefan Wolter, responsable du du marché de l’emploi constituent la
service Economie de l’OFIAMT, à seule alternative pour sortir de la crise»,
conjurer les peurs et à normaliser la souligne-t-il. Ce sont en effet les personsituation sur le front de l’emploi. Il nes ayant déjà un emploi et les transfuest donc temps de réagir aux chan- ges créatifs qui profitent les premiers de
gements plutôt que de vouloir toujours temporiser. «Croissance économique et formatiL’amélioration du capital on sont les seuls remèdes à la crise
humain individuel indifrappant le monde du travail.»
spensable pour ce faire doit
être l’affaire de tous et
avoir meilleure presse au sein de la relance, les chômeurs étant en quelque
sorte laissés pour compte. Or en dernier
notre société.
ressort, les trois défis suivants détermiLors d’un récent exposé devant la Zür- neront l’avenir économique des pays
cher Gesellschaft für Personalmanage- industrialisés.
sons, Stefan Wolter demande donc un
dialogue ouvert en matière de politique
globale du personnel.
ment, Stefan Wolter a convenu que notre
économie était toujours capable de maintenir les emplois, et ce malgré des carnets
de commandes peu garnis. Toutefois, les
changements intervenant sur la scène
mondiale se font également sentir chez
nous. La petite Suisse n’a ainsi pas assez
de spécialistes pour les professions
d’avenir, et il faut bien souvent se résoudre à recruter à l’étranger. De même, une
partie toujours plus importante des (nouveaux) emplois de maintes entreprises
suisses passent eux aussi à l’étranger en
raison des plus-values. «Nous devons
donc nous adapter à la nouvelle situation,
mais aussi concilier les intérêts diver-
Tremplin social
MAMT-AGENDA/8e EDITION 1997
Dialogue
Selon lui, la première chose à faire,
c’est balayer l’incertitude. «Plutôt que
d’encourager des visions, la Suisse a trop
longtemps écouté ses peurs», déplore
Stefan Wolter en se penchant sur l’évolution récente, non sans montrer que le
démantèlement social n’augmente en
principe guère la productivité, alors qu’il
paralyse autrement plus le comportement
des personnes concernées. L’innovation
se trouve quant à elle ralentie, et les collaborateurs les plus productifs donnent
leur congé, devançant d’éventuelles lettres de licenciement. Pour toutes ces rai-
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Perfectionnement
En Suisse, 30 pour cent des actifs
sont aujourd’hui peu qualifiés et mal
payés, 40 pour cent environ étant touchés
par l’illetrisme, c’est-à-dire qu’ils ne sont
pas en mesure de répondre aux exigences cognitives et analytiques posées par
l’ère de l’ordinateur. Or, selon Stefan Wolter, beaucoup d’entre eux pourraient être
les chômeurs de demain. Le remplacement naturel de la main-d’oeuvre en est
actuellement à quelque deux pour cent
par an, aussi le savoir-faire est-il trop peu
rafraîchi lorsque les entreprises ne prennent pas la peine de perfectionner continuellement leurs collaborateurs.
En troisième lieu, il faut savoir que la
promotion professionnelle ne sera plus
seulement le fait de l’ancienneté. Les chômeurs devront réagir, et il faut donc
«mieux les encourager à se défaire du
filet social, à voler de leurs propres ailes.
La sécurité sociale doit devenir une sorte
de tremplin!» revendique enfin Stefan
Wolter. ❏
La rubrique «Tendances» vous
informera désormais sur les
évolutions politiques et économiques pouvant avoir une incidence
sur le marché parallèle du travail.
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