CH1 : LA CONVERGENCE LITHOSPHÉRIQUE INTRODUCTION

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CH1 : LA CONVERGENCE LITHOSPHÉRIQUE
INTRODUCTION :
La lithosphère océanique se crée aux dorsales, limites divergentes des
plaques tectoniques, évolue en s’éloignant de la dorsale puis disparaît au
niveau des fosses marines.
Les failles normales localisées dans les dorsales attestent d’une extension.
Les marges océaniques passives contenant ces failles normales témoignent
de l’expansion de la lithosphère à partir de la dorsale.
Dans les zones convergentes, les limites de plaques sont très actives.
Quels indices témoignent d’une subduction ?
Quel mécanisme est à l’origine de la subduction ?
Quelle est la conséquence de la subduction sur l’activité interne de la
lithosphère ?
Comment la subduction est à l’origine de la collision de continents ?
Plan
I. LES MARQUEURS DE LA SUBDUCTION
A.
B.
C.
D.
Reliefs et déformations
Volcanisme
Séismes
Anomalies thermiques
II. MÉCANISME DE SUBDUCTION
A. La lithosphère s’alourdit
B. La lithosphère casse disparaît
C. Mécanisme thermique
III. ACTIVITÉ INTERNE DÉCLENCHÉE PAR LA SUBDUCTION
A. Nature de la croûte : Granite, Rhyolite, Diorite, Andésite
B. Formation et refroidissement des magmas
C. Origine de l’eau dans la plaque chevauchante: Hydratation ; Déshydratation
IV. LA COLLISION CONTINENTALE
A. Traces d’ouverture de l’océan Alpin : rift ; océan ; lithosphère océanique
B. Traces de fermeture de l’océan alpin : Schistes bleus, éclogites, répartition
C. Traces de collision continentale : en surface, en profondeur, évolution tardive
CONCLUSION
I LES MARQUEURS DE LA SUBDUCTION
La subduction est l’enfoncement et la disparition d’une plaque lithosphérique
sous une autre plaque.
Quels indices révèlent l’existence d’une subduction ?
A. RELIEFS ET DÉFORMATIONS CARACTÉRISTIQUES
1. Reliefs négatifs
• Fosses (Japon, Tonga) : témoin d’enfoncement de la plaque
• Bassin arrière-arc (mer du Japon) : témoin d’amincissement de la
lithosphère près d’un arc volcanique.
2. Reliefs positifs
• Cordillère (Andes) : témoin de compression de deux plaques
• arc volcanique (Japon Antilles) : témoin d’activité magmatique
3. Déformations des sédiments
Les sédiments de la marge océanique sont plissés et cassés par des failles
inverses : ils forment un prisme d’accrétion : témoin du passage de la
plaque océanique sous la plaque chevauchante (effet rabot).
B. VOLCANISME PARTICULIER
Les volcans de type explosif s’alignent parallèlement au bord de l’océan :
témoins d’activité interne et de modification des conditions géophysiques.
C. SÉISMES CARACTÉRISTIQUES D’UN ENFONCEMENT
Des séismes compressifs, alignés parallèlement au bord de l’océan et
répartis en profondeur suivant un plan dit de Bénioff : témoin de l’existence
d’une lithosphère rigide à grande profondeur (100km / 700 km ; profondeur
supérieure à l’épaisseur de la lithosphère (10km/80km)
D. LES ANOMALIES THERMIQUES CONFIRMENT LA SUBDUCTION
1) Fosse : Anomalie - : témoin de l’existence d’une plaque froide profonde
2) Arcs et cordillères : Anomalie + : témoin de remontée de magma
3) Bassins arrière-arc : Anomalie + : témoin de remontée d’asthénosphère
BILAN : Les zones de subduction sont marquées par des reliefs positifs
et négatifs, des séismes explosifs alignées suivant le plan de Bénioff,
des anomalies thermiques négatives et positives et du magmatisme.
Retour plan
II MÉCANISME DE SUBDUCTION
Quel mécanisme est à l’origine de l’enfoncement de la lithosphère
océanique sous une autre plaque lithosphérique ?
A. LA LITHOSPHÈRE OCÉANIQUE S’ALOURDIT
Lors de l’expansion, le refroidissement de la lithosphère provoque :
• son épaississement : la partie supérieure du manteau asthénosphérique
se refroidit aussi et adhère au manteau lithosphérique
• son augmentation de densité jusqu’à dépasser celle de l’asthénosphère
Densité du manteau lithosphérique près de dorsale = 3.24
Densité du manteau lithosphérique loin de dorsale = 3.3
Densité de l’asthénosphère
= 3.25
B. LA LITHOSPHÈRE CASSE ET DISPARAÎT
Refroidie, elle devient rigide et cassante à partir de 30 MA, mais elle peut
résister à la cassure jusqu’à 150/180 MA.
A l’occasion de fissures dues aux mouvements de la plaque, la partie la plus
dense s’enfonce dans l’asthénosphère.
A 700 Km, la plaque lithosphérique entre en fusion et disparaît en se mêlant
au manteau. (parfois, elle descend à 3.000Km)
C. MÉCANISME THERMIQUE
La subduction, enfoncement et disparition de la lithosphère océanique sous
une autre lithosphère (océanique / Guadeloupe ou continentale Chili), résulte
de la traction de plaque plongeante sous l’effet du refroidissement, et
secondairement des mouvements horizontaux de convection mantellique.
BILAN : l’enfoncement de la lithosphère résulte de son augmentation
d’épaisseur et de densité, conséquence de son refroidissement.
RETOUR PLAN
III ACTIVITÉ MAMGATIQUE DÉCLENCHÉE PAR LA SUBDUCTION
Les reliefs sont constitués d’arcs volcaniques et de cordillères ayant un
magmatisme très actifs. D’où provient le magma puisque la lithosphère
subduite est froide ? Comment peut-il se former ?
A. NATURE DE LA CROÛTE AUX ZONES DE SUBDUCTION
• Type de roche magmatique :
Roche plutonique de structure cristalline, car refroidie en profondeur.
Granite = beaucoup de Q et F (PL+OR), peu de Mica et Amphibole
Diorite ≈ granite mais plus forte proportion d’Amphibole
Roche volcanique de structure hémicristalline, car refroidie en surface
Rhyolite = même minéraux que le granite, englobés dans du verre.
Andésite = mêmes minéraux que la diorite, englobés dans du verre.
• Composition chimique
Leur grande proportion de quartz et de feldspath signifie qu’elles sont
riches en silice (andésite et diorite) ou très riche en silice (granite et
rhyolite), contrairement au gabbro et au basalte
La silice visqueuse rend explosive l’éruption volcanique,
caractéristique des volcans des zones de subduction.
Leur composition chimique diffère aussi par la présence d’eau
(amphibole et mica) et la faible quantité de ferro-magnésiens.
B. FORMATION ET REFROIDISSEMENT DES MAGMAS
1) Fusion dans les zones de subduction
Position géographique de la fusion : Les roches volcaniques ou
plutoniques viennent des profondeurs, dérivent d’un magma : ce magma de
faible densité remonte à la verticale : la zone de fusion se situe donc à
l’aplomb des volcans et des montagnes.
Conditions géophysiques de la fusion : le géotherme de subduction est
toujours inférieur au solidus de la péridotite sèche : elle ne peut pas fondre.
Mais le solidus de la péridotite hydratée recoupe le géotherme de
subduction vers 100 km/1000°C. elle entre en fusion partielle. La présence
de micas et d’amphiboles indique que le magma contient de l’eau.
Lieu de fusion : Seule, la lithosphère chevauchante peut entrer en fusion :
• Température supérieure à 1000°C à l’aplomb des volcans et montagnes
• Hydratation possible apportée par la lithosphère plongeante
Résultat de la fusion : La fusion partielle de la péridotite asthénosphérique
hydratée fournit un magma andésitique, riche en eau et en silice.
2) Cristallisation lors de la remontée dans la plaque chevauchante
Le magma chaud, moins dense, remonte en surface soit rapidement par des
failles, soit lentement par diapirs volumineux.
Dans une lithosphère océanique
• La remontée rapide aboutit à la formation d’andésite hémicristalline.
• Si le magma andésitique est bloqué en profondeur, le refroidissement lent
aboutit à la formation de diorite cristalline.
Dans une lithosphère continentale : Le magma andésitique traverse une
croûte continentale épaisse qui le refroidit et le contamine
• Ce magma refroidit plus longtemps et devient très siliceux et se transforme
en magma granitique cristallin.
• La croûte continentale, déjà siliceuse, enrichit le magma en silice.
• La fraction encore liquide de ce magma peut remonter en surface et former
de la rhyolite hémicristalline.
• La cristallisation profonde aboutit à la formation des plutons de granite
cristallins
C. ORIGINE DE L’EAU DANS LA PLAQUE CHEVAUCHANTE
1) hydratation de la lithosphère océanique
Lors de son expansion océanique, la lithosphère s’hydrate : en présence
d’eau, à basse température et basse pression (BT/BP), basaltes et gabbros
se transforment en métabasaltes et métagabbros de type schiste vert.
BP/BT : Basalte / Gabbro + H2O
→
schiste vert
Plagioclase + pyroxène augite + péridot olivine + H2O
→ plagioclase + pyroxène augite + amphibole hornblende
2) déshydratation de la lithosphère
Dans la lithosphère subduite, pression et température augmentent : les
schistes verts perdent leur eau et se transforment en métabasaltes et
métagabbros de type schistes bleus puis en éclogite :
MP/MT: schiste vert
→
schiste bleu + H2O
Plagioclase + pyroxène augite + amphibole brune Hornblende
→ Plagioclase + pyroxène jadéite + amphibole glaucophane + H2O
•
HP/MT : schiste bleu
→
éclogite + H2O
Plagioclase + pyroxène jadéite + amphibole glaucophane
→ Plagioclase + pyroxène jadéite + GRENAT
•
L’eau sort des minéraux hydratés de la plaque plongeante, remonte dans la
l’asthénosphère et lithosphère chevauchantes.
BILAN : Lorsque la plaque plongeante hydratée entre en subduction,
elle perd son eau vers la plaque chevauchante. La péridotite
asthénosphérique hydratée entre en fusion partielle vers – 100 KM
malgré le géotherme bas 1000°C. Le magma andésitique cristallise en
andésite ou en diorite suivant sa vitesse de remontée. L’épaisse croûte
continentale ralentit la remontée du magma et le transforme en magma
granitique à l’origine de granite ou de rhyolite.
RETOUR PLAN
IV : COLLISION DE CONTINENTS
INTRODUCTION : Si les plaques lithosphériques possèdent une croûte
continentale, la subduction entraîne la collision des continents plus légers.
Comment retrouver les traces de subduction et de collision dans les
chaînes de montagne actuelles ?
A. TRACES D’OUVERTURE DE L’OCÉAN ALPIN
1) Témoins d’un rift :
Failles normales et blocs basculés dans des roches granitiques ou
métamorphiques = témoin de mouvements d’écartement dans un continent
2) Témoins d’océanisation :
Evaporite, gypse = témoin de l’inondation d’un ancien continent
Calcaire avec ammonite : témoin de la présence d’une ancienne mer
Radiolarite = sédiment à radiolaires siliceux : témoin de mer profonde > 3km
Sédiments sur failles normales : témoins d’une ancienne marge passive
Le rift s’inonde et devient un océan de plus en plus profond, les marges
s’écartent et reçoivent des sédiments
3) Témoins d’une lithosphère océanique :
Ophiolites = basalte sur gabbro sur péridotite : témoin de la présence d’une
lithosphère océanique
Serpentinite = olivine hydratée ; Méta-gabbros : hornblende, actinote,
chlorite : témoin d’expansion et d’hydratation d’une lithosphère océanique
L’océan recouvre la lithosphère océanique.
B. TRACES DE FERMETURE DE L’OCÉAN ALPIN
a. Schistes bleus : le schiste bleu provient de la transformation en MP/MT
de schistes verts : témoin d’une subduction commençante.
b. Eclogites : les éclogite proviennent de la transformation des schistes
bleus en HP/MT : témoin d’une subduction en profondeur.
c. Répartition des roches : elles se localisent en zones parallèles d’est en
ouest : éclogite, schiste bleu, schiste vert : cette répartition correspond à la
transformation progressive de la lithosphère en subduction : témoin du
plan de subduction, reconstitué horizontalement, plongeant vers l’ouest.
La plaque européenne est subduite sous la plaque africaine
C. TRACES DE COLLISION CONTINENTALE
Les plaques océaniques en subduction entraînent les croûtes continentales,
qui, moins denses, restent en surface et se compriment.
1) Traces de collision en surface : prisme d’accrétion remonté en surface
Les roches sédimentaires souples se plissent, les dures se cassent et
présentent des failles inverses. Les roches plastiques comme le gypse
s’étalent sur de grandes nappes de charriage.
Plis, failles inverses et nappes de charriage témoignent d’une compression.
2) Traces de collision en profondeur : Plis et écailles
Les roches sédimentaires profondes sont réchauffées et se déforment sans
casser. Les minéraux se transforment et migrent dans les charnières des plis.
La racine de la crustale compression provoque la formation d’une en écailles,
révélée par le profil sismique.
Les plis anisopaques associés aux transformations minéralogiques
témoignent d’une compression en profondeur.
3) Evolution tardive : L’érosion (eau, glace, vent…) rabote le relief ; la
croûte continentale s’allège ; la racine de la lithosphère, avec granite et
roches métamorphiques, remonte
Bilan : dans les alpes, les traces d’ouverture d’un océan, de sa
fermeture par subduction et de collision témoignent de la convergence
existant entre les lithosphères européenne et africaine.
Retour plan
CONCLUSION CONVERGENCE :
SUBDUCTION ET COLLISION
La subduction est marquée par des « marges actives » animés de
séismes répartis selon le plan de Bénioff, et de volcanisme
explosif, par des reliefs positifs et négatifs contenant des prismes
d’accrétion ainsi que des anomalies de répartition de chaleur
correspondant aux zones d’enfoncement de plaque froide ou aux
zones de remontée de magma.
La subduction a pour origine la différence de densité entre la
lithosphère âgée, épaisse et froide et l’asthénosphère plus chaude.
L’augmentation de pression et de température en profondeur
transforme les métagabbros ou métabasaltes en schiste bleu puis
en éclogite.
Cette transformation déshydrate la plaque plongeante et expulse
l’eau dans la plaque chevauchante, abaissant ainsi le solidus de la
péridotite du manteau.
Le magma issu de la fusion partielle, de nature andésitique
remonte grâce à sa densité plus faible, soit dans une croûte
océanique fine où il cristallise en diorite en profondeur et andésite
en surface, soit dans une croûte continentale épaisse où il
cristallise en granite en profondeur et en rhyolite en surface.
Plus légers, les continents entraînés par les plaques
lithosphériques convergentes, entrent en collision sans entrer en
subduction.
Les traces de rift, d’océanisation, de subduction et de collision
retrouvées dans les reliefs alpins, signent le mécanisme et les
étapes de leur formation.
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