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connaissance scientifique sous la figure de l’angoisse métaphysique. En effet, les
décisions vues ici par rapport à la pulsion cognitive du scientifique dépassent,
développent, transforment et intègrent la curiosité scientifique. Elles comportent le
besoin de comprendre, d’expliquer, non seulement les théories scientifiques, mais
aussi leur propre environnement.
C’est pourquoi, nous avons estimé que l’examen de la logique des décisions
conduit, entre autres, au problème des obsessions cognitives, où s’expriment aussi
bien les formes spirituelles de l’ « anxiété vitale » que les besoins, manques et
angoisses. Ceux-ci animent une recherche scientifique qui aspire à la réponse ou à la
certitude. Ainsi se constituent des
themata
selon G. Holton. Dans son ouvrage,
L’Imagination
L’ImaginationL’Imagination
L’Imagination scientifique
scientifiquescientifique
scientifique,
cité par Edgar Morin dans
la méthode 3 la connaissance de
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la méthode 3 la connaissance de
la connaissance
la connaissancela connaissance
la connaissance
, Paris, Seuil, 1986, p. 131.),
il essaie de montrer que ce sont des thèmes
obsessionnels qui portent en eux les options pulsionnelles / existentielles impératives
de tel ou tel type d’esprit scientifique devant les grandes alternatives que les problèmes
fondamentaux présentent à notre besoin de connaître scientifiquement. Pour tout
dire, les décisions sont inséparables du sentiment de certitude scientifique. Les deux
s’entr’appellent. C’est la raison pour laquelle, les décisions sont comme des caractères
existentiels qui peuvent être détectés par le scientifique. La question est de savoir s’ils
peuvent être « dépassés » dans le sens hégélien tout en étant conservés. De même que
la connaissance scientifique ne saurait se passer d’un sujet, de même elle a un besoin
vital d’affectivité, la passion de connaître et la soif de vérité. Tel est le sens de la
méthode pour la complexité épistémologique.
Mais, fort de la complexité essentielle de la connaissance scientifique défendue
par Edgar Morin, la vraie recherche, nous semble-t-il, elle, le plus souvent, trouve
autre chose que ce qu’elle cherche. C’est là où les liens entre la science et la décision
échappent au contrôle de l’intelligence artificielle. Ici, la réflexion retrouvera donc les
thèmes de la tradition mentaliste ou philosophie de l’esprit d’inspiration cartésienne
mais qui va s’opposer naturellement au
Test
de Turing qui réduit la pensée ou
l’intelligence à un programme d’ordinateur. Malgré le programme de
l’I A
, qui
montre que la pensée, y compris celle du sujet humain, est de nature algorithmique
ou peut être reproduite par des algorithmes mis en œuvre par les systèmes
informatiques, les partisans de la spécificité de l’humain, au moyen de la région
conscience ne se taisent pas. D’où vient alors la logique de la décision du scientifique ?
En d’autres termes, quels sont les liens entre les sciences et la décision ? Tout d’abord,
quels choix se présentent aux chercheurs et aux responsables des programmes
scientifiques ? Sur quoi leurs décisions se fondent-elles ou devraient-elles se fonder ?
En outre, comment prendre de « bonnes » décisions à l’aide de connaissances
scientifiques dans des situations d’incertitude ? Quand et selon quelles modalités est-il