Chimie Thème : Matériaux ASDS Cycle de vie des matériaux : la vie des aciers Chap.7 Etant donné ses propriétés mécaniques très intéressantes, le fer, pur ou sous forme d’alliages, est le métal le plus utilisé dans l’industrie et le bâtiment. Elaboré à partir de minerai principalement constitués d’oxydes, il s’oxyde naturellement à l’air s’il n’est pas protégé. De minerai à la rouille, quelles sont les principales étapes de la vie du fer ? L’homme peut-il les modifier ? Si oui dans quel but ? I. Production du fer Doc 1 : Evolution de la production de fer • Les premières productions de fer par pyrométallurgie (dès 1700 avant J.-C.) utilisant la technologie des bas fourneaux. • « Le minerai enfourné avec du charbon de bois contenait de l’hématite Fe2O3. Le four était alors un bas foyer creusé dans le sol et placé sur un point haut pour obtenir un bon tirage naturel. Du point de vue chimique, ce qui s’y passait peut être résumé par la réaction 2 Fe2O3 + 3 C → 4 Fe + 3 CO2. Cette réaction consiste en une réduction de l’oxyde de fer et une oxydation du carbone, laquelle dégage de la chaleur. La réduction n’a lieu que vers 1200°C, température qui, dans les bas foyers, n’était atteinte que localement. Là où elle l’était, le fer s’individualisait en petits cristaux qui ne fondaient pas puisque sa température de fusion est 1536°C. Peu à peu, ces cristaux se groupaient en petits amas poreux et pâteux qui descendaient lentement et se réunissaient en une masse inhomogène, le loupe. Celle-ci, qui épousait grossièrement la forme hémisphérique du fond du four, ne pesait que quelques kilogrammes. Une part importante de l’oxyde n’était pas réduite et se combinait au silicium (de la silice SiO2) et au calcium (du calcaire CaCO3) pour former un silicate riche en fer. Comme la cendre du charbon de bois renferme des éléments alcalins qui en abaissent le point de fusion (ce sont des « fondants »), ce silicate fondait en un laitier moins dense que le fer et flottant sur lui. Il se refroidissait en une scorie vitreuse ». • Dès le XIVème siècle est mis au point le haut fourneau. Les charges (minerai et coke) versées en continu dans le gueulard descendent sous l’effet de leur poids et rencontrent un courant gazeux ascendant de diazote et de monoxyde de carbone provenant de la combustion du coke par l’air introduit au niveau des tuyères. Il en résulte, du sommet de la cuve aux étalages, un ensemble complexe de réactions conduisant à la réduction des oxydes de fer par le monoxyde de fer. Du creuset s’écoule la fonte et le laitier, moins dense que la fonte. La fonte est ensuite débarrassée de ses impuretés et d’une partie du carbone pour donner l’acier ; les laitiers sont exploités par d’autres industries : construction de route, cimenterie,... • Actuellement deux filières d’élaboration de l’acier coexistent : la filière fonte et la filière ferraille. Dans la filière fonte, après broyage, le minerai est introduit avec du coke dans le haut fourneau. On obtient la fonte, qui est acheminée vers un convertisseur où elle réagit avec du dioxygène (combustion d’une partie du carbone et des résidus) pour donner l’acier. Dans la filière ferraille, la ferraille, triée et broyée est introduite dans un four électrique : de l’acier en fusion est obtenu. On introduit éventuellement du dioxygène. 01/09/2015 C07_la_vie_des_aciers2.doc 1/5 Doc 2 : Fer, fonte et acier • Ces trois produits diffèrent par leur teneur en carbone. Le fer est un matériau mou et malléable, dont la teneur en carbone est infime L’acier a une teneur en carbone pouvant varier de 0,003% à 2% maximum ; il est à la fois malléable et résistant. L’inox est un acier composé de 75% de fer, 8% de nickel, de 17% de chrome et d’un peu de carbone. La fonte, avec une teneur élevée en carbone (de 2% à 6%), existe en plusieurs qualités : de malléable et ductile à très dure et résistante. Doc 3 : Les oxydes de fer • Le principal oxyde de fer dans un minerai de fer est l’hématite ou oxyde de fer (III) Fe2O3 (s). Sa réduction par le monoxyde de carbone CO (g), permet d’obtenir, en cinq étapes, le fer ou ses alliages, l’acier et la fonte. • Dans une 1ère étape, le carbone C (s) du charbon de coke réagit avec le dioxygène O2 (g) pour donner du dioxyde de carbone CO2 (g), qui dans une 2nde réaction, donne du monoxyde de carbone CO (g), en réagissant avec le carbone solide C (s). A la température du haut-fourneau, l’excès de carbone permet la conversion de la totalité du CO2 (g) en CO (g). Le CO (g).produit réduit les oxydes de fer en trois étapes : Pour 320°C < θ < 620°C, Fe2O3 (s) est réduit en Fe3O4 (s) ; Pour 620°C < θ < 950°C, Fe3O4 (s) est réduit en FeO (s) ; Pour θ > 950°C, FeO (s) est réduit en Fe (s). • Au cours de ces réactions, CO (g), est oxydé en CO2 (g). Questions 1) Quels sont les différents rôles du charbon dans la production de fer par un bas fourneau ? 2) Pourquoi est-il nécessaire que la température soit suffisamment élevée au sein d’un haut ou d’un bas fourneau ? 3) En quoi la technique du haut fourneau s’avère-t-elle plus intéressante que celle du bas fourneau ? 4) Comment obtient-on de la fonte ? 5) Qu’est ce qui différencie la fonte de l’acier ? 6) Les équations des réactions : En pratique, le réducteur qui réduit les oxydes de fer est le monoxyde de carbone CO (g), qui résulte de la réaction du dioxyde de carbone CO2 (g) sur le carbone lui-même. Le dioxyde de carbone provient lui même de la combustion du charbon. a) Ecrire et ajuster les 5 équations mises en jeu dans le doc 3. b) Globalement les deux réactifs de l’ensemble des réactions mises en jeu dans le haut fourneau sont C (s) et Fe2O3 (s) et les deux produits sont Fe (s) et CO2 (g). Equilibrer l’équation globale. 7) Quelques calculs : • Un haut-fourneau reçoit une masse de 1,0 tonne d’un minerai qui contient en masse 64 % d’oxyde de fer (III). Ce minerai est réduit pour produire du fer supposé pur. • Données : M(Fe) = 55,8 g.mol-1 ; M(C) = 12,0 g.mol-1 ; M(O) = 16,0 g.mol-1 a) Quelle masse d’oxyde de fer (III) contient 1,0 tonne de minerai ? b) En déduire la quantité de matière d’oxyde de fer (III) correspondante. c) Calculer alors la quantité minimale de carbone nécessaire à l’extraction du fer présent dans le minerai. d) Quelle masse minimale de carbone faut-il utiliser ? 8) L’industrie du fer est une des plus gourmandes en énergie. Malgré de nombreux progrès, son empreinte carbone reste élevée. Expliquer. 9) Quels sont les intérêts de la filière ferraille ? 10) Quelle propriété du fer peut-on utiliser pour trier les ferrailles parmi les autres déchets ? 01/09/2015 C07_la_vie_des_aciers2.doc 2/5 II. Etude de la fabrication d’un ponton en milieu marin • Vous faites partie d’un laboratoire d’ingénierie qui doit étudier la conception d’un ponton. En marine, le ponton (ou embarcadère) permet l’embarquement ou le débarquement de passagers et l’amarrage des bateaux. L’image, ci-contre, montre un ponton en construction. D’après http://www.parc-marais-poitevin.fr Cet exercice porte sur la corrosion de piliers métalliques partiellement immergés en eau de mer. Vous devez, pour cela, lire attentivement l’ensemble des documents proposés, répondre à des questions à choix multiples de la page 5 à rendre avec la copie puis résoudre le problème posé à l’aide d’une rédaction d’au minimum 20 lignes. Document 1 L'acier est un alliage métallique utilisé dans les domaines de la construction mécanique. L'acier est constitué d'au moins deux éléments, le fer, très majoritaire, et le carbone, dans des proportions comprises entre 0,02 % et 2 % en masse. C'est essentiellement la teneur en carbone qui confère à l'alliage les propriétés du métal qu'on appelle « acier ». Document 2 Pour l'acier, la corrosion se traduit par la formation de rouille. Ce produit composé d'oxydes plus ou moins hydratés ne se forme qu'en présence de dioxygène et d'eau à température ordinaire. Cette corrosion est dite aqueuse, et c'est la forme la plus fréquemment rencontrée en construction métallique. La corrosion est un phénomène électrochimique : cela signifie qu'il se crée des piles à la surface de l'acier, dans lesquelles une des électrodes, l'anode, se consomme au bénéfice de l'autre, la cathode, qui reste intacte. L'électrolyte est constitué par l'eau, plus ou moins conductrice et oxygénée. Les deux demi-équations mises en jeu dans le phénomène de corrosion sont : ½ O2 + 2 e− + H2O 2 HO− Fe2+ + 2 e− Fe 01/09/2015 C07_la_vie_des_aciers2.doc 3/5 Document 3 Document 4 01/09/2015 C07_la_vie_des_aciers2.doc 4/5 NOM : ................................................ Prénom : ................................................ Classe : TS … QCM: Cocher les bonnes réponses. • Sur le tableau ci-dessous, cocher les bonnes réponses en précisant à chaque fois le numéro du document utilisé pour répondre à la question. Chaque bonne réponse amène des points. Une mauvaise réponse ne conduit pas à un retrait de points. Questions Réponses 1. La corrosion des piliers métalliques est la même sur toute leur hauteur. Oui Non 2. La quantité de dioxygène est identique sur toute la hauteur du pilier Oui métallique. Non 3. La corrosion est plus importante à la base du pilier métallique. Oui Non 4. La température moyenne a une influence sur la perte d’épaisseur d’acier au Oui cours du temps. Non 5. L’équation d’oxydoréduction associée à la corrosion humide peut être écrite : Oui Fe(s) + H2O(l) → 2 HO−(aq) + Fe2+(aq) Non 6. Un pilier métallique perd 0,2 mm d’épaisseur au bout de 5 ans en présence Oui d’une atmosphère humide et polluée. Non Documents Question de synthèse : • À partir des documents fournis et de vos connaissances personnelles, donner, en justifiant votre réponse, les caractéristique de la corrosion des piliers métalliques au bord de la mer et proposer ensuite des pistes pour augmenter la durée de vie du ponton. Prendre soin, pour cela, d’utiliser la totalité des documents proposés, d’apporter une solution au problème posé en veillant à structurer les informations recueillies, d’adopter un jugement critique argumenté et rédiger un document d’au minimum 20 lignes dans un français correct. 01/09/2015 C07_la_vie_des_aciers2.doc 5/5