http://www.inegalites.fr/spip.php?article1143&id_mot=76 le 13 avril 2010
3-2 Analyse littéraire et sociologique, un sociologue répond à une question pertinente autour de la pauvreté :
Pourquoi les SDF restent dans la rue (2010), par Pascal Noblet
Le livre est remarquable et passionnant de bout en bout. Parce qu'il remet en cause nombre d'idées reçues, comme par exemple
celle qu'il suffirait de construire davantage de logements sociaux pour que, par un effet de ruissellement, les mal-logés deviennent
des bien-logés, libérant de la place pour les autres, donc pour les SDF. C'est une illusion, nous dit en substance l'auteur. Parce que
nous confondons tout, et notamment l'insertion et la stabilisation, l'hébergement et le logement, le logement transitoire et le
logement permanent, etc.
]…[. Une autre partie [des SDF] sont des personnes plus ou moins désocialisées, qui ont besoin d'hébergement d'urgence, avec des
soins et de l'accompagnement. Pour ces personnes, le problème n'est pas celui du logement, mais d'abord celui d'un espace qu'elles
puissent s'approprier − une chambre, un cabinet de toilette, la non-remise à la rue chaque matin −, alors que l'hébergement
d'urgence demeure encore trop souvent le dortoir pour la nuit. Certes, il faut davantage de logements sociaux et très sociaux, mais
c'est un autre problème que celui de l'errance et de la rue.
Pascal Noblet critique les associations (sauf les Enfants de Don Quichotte) qui, bien qu'elles n'ignorent rien de tout cela, mettent
« en avant des revendications générales]…[.pour mieux masquer [leur] fonction gestionnaire ». Les principaux éléments d'une
politique publique cohérente qu'il esquisse susciteront, n'en doutons pas, bien des débats, mais paraissent marqués au coin du bon
sens.
cf. Denis Clerc Alternatives Economiques n° 291 - mai 2010
1- Peut-on confondre hébergement et logement ?
2- Expliquez la phrase soulignée.
3- Quels sont donc les avantages de cette analyse ? (en supposant qu’ils en existent encore une fois pour vous !)